Alger, quartier de la Marine et alentours
LE VIEIL ALGER
La démolition du quartier est commencée - 1933

La population algéroise se souvient du drame affreux qui eut lieu il y a trois ans et qui endeuilla la ville : à cette époque une partie de l'immeuble situé au 19 de la rue des Consuls s'écroulait dans la nuit faisant quarante et quelques victimes. Ce qui subsistait de cet immeuble de 430 mètres carrés était solidement maintenu en place à l'aide , d'étais puissants s'appuyant sur les façades des immeubles vis-à-vis, situés rues Brueys, Bélisaire et des Consuls.

La question s'est posée depuis de savoir s'il y avait lieu de consolider, de rafistoler, pour mieux dire, ce qui restait (comme beaucoup de propriétaires l'ont fait à leurs immeubles après la catastrophe), pour en tirer encore parti, ou s'il convenait de mettre à bas les parties restées encore debout.

M. Jean. Bévia, architecte, qui était déjà intervenu lors de la catastrophe, appelé par le propriétaire à examiner minutieusement les lieux, a formulé l'avis qu'il convenait de procéder à la démolition complète des parties subsistant.
(suite sous l'article)


Echo d'Alger du 22-3-1933 - Transmis par Francis Rambert

sur site : juin 2014

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demolition du quartier de la marine est commencee,1933

Le propriétaire, M. Mohamed Bachamar s'est rangé à l'avis autorisé de l'homme de l'art consulté, et c'est ainsi que depuis environ un mois des équipes de démolisseurs, sous les ordres de M. Albert Trouche, entrepreneur, procèdent avec précaution à ce travail.

Par un louable excès de prudence et afin d'éviter tout accident dan l'accomplissement d'une tâche aussi délicate, l'architecte a fait procéder à la. mise en place d'échafaudages extérieurs permettant aux ouvriers de travailler avec toute la sécurité voulue ; les planchers, tous en bois, ont été étayés ; les décombres que l'on en tire servent à remplir les caves de la partie effondrée et sont copieusement arrosés pour éviter la poussière

A l'heure qu'il est, le plancher sous terrasse et celui du 4e étage sont déjà démolis et il y a quelques jours on a procédé à l'enlèvement des étais principaux placés du côté de la rue des Consuls et qui tenaient en respect le grand- mur de refend qui avait résisté et ayait empêché l'écroulement total de l'immeuble.

Les constatations principales faites par M. Jean Bevia au cours de la démolition révèlent que les murs étaient exécutés en petits matériaux de réemploi, composés notamment de briques arabes ajustées avec un mortier fait de chaux grasse et terre rouge, le tout de peu de consistance. Les parements intérieurs et extérieurs des murs sont constitués chacun par une murette en briques à plat de 0,10 de largeur, et l'espace qui les sépare pour former l'épaisseur du mur est composé d'un. aggloméré de chaux et petits matériaux tout venant ; les planchers sont recouverts d'une forme en mortier de terre de plus de 0,15 d'épaisseur d'un poids mort considérable, sur laquelle repose le carrelage qui, à l'origine, était en faïences d'Italie, à peu près complètement remplacées par de la céramique rouge d'Aubagne,
(suite de la suite dans le corps de l'article)