La poste militaire en Algérie -
1830-1967
Après la suppression, en 1835, du service - Trésor
et Poste " qui avait accompagné l'- Armée expéditionnaire
d'Afrique " et des
estampilles qui avaient frappé la correspondance au départ
de ce nouveau territoire (v. L'Algérianiste n° 10), l'Algérie
n'a jamais été
déclarée théâtre opérationnel "
et de ce fait il n'a jamais existé un service officiel de poste
militaire pendant plus d'un siècle.
Cependant ses troupes ont toujours participé, non seulement aux
opérations menées sur son territoire pour consolider et
élargir la conquête, mais également à toutes
celles que la France a été conduite à mener dans
d'autres pays.
Dans une première partie seront présentées les oblitérations
utilisées au cours de ces diverses interventions et dans une deuxième
celles utilisées lorsque l'Algérie a été entraînée
directement dans des opérations de guerre.
1e PARTIE
Le premier cachet à date utilisé par la
Poste militaire est apparu lors des troubles en Kabylie entre 1857 et
1860 ; il s'agissait d'une région encore insoumise et où
l'Administration n'était pas encore présente. Le courrier
expédié par les troupes en opération ne pouvait donc
être traité que par l'Armée d'où le cachet
suivant :
Une deuxième intervention couvre une période
bien plus importante dans le temps et dans l'espace : celle de la pénétration
du Sahara.
La France, enfin convaincue qu'elle n'aurait pas pu conserver l'Algérie
en limitant sa présence à la seule région côtière,
allait pousser sa conquête vers le sud et y installer son Administration
à la suite de son Armée, ainsi Biskra, occupée en
1844 voyait son bureau de poste civile créé en 1852,
66 à Laghouat les deux dates sont respectivement 1852 et 1857,
à Ouargla et Touggourt 1854 et 1882, à El Goléa 1873
et 1891 alors qu'à Ghardaia cette création a lieu en même
temps que son occupation en 1882 et à Aïn Sefra en 1894.
Le drapeau français atteignait ainsi les bords du Sahara.
L'immensité du désert commençait à peine à
dévoiler ses mystères grâce aux explorations réalisées
par certains officiers depuis les années 1850, nous ne rappellerons
que la mission dirigée par le lieutenant-colonel Flatters, tué
par les Touareg en 1881.
Il fallait attendre la signature de la convention franco-anglaise du 5
août 1890 délimitant les zones d'influence des deux puissances
en Afrique du Nord pour que la souveraineté française commence
à être réelle et ce malgré l'opposition de
certains milieux politiques parisiens.
A partir de 1900, l'avance va se poursuivre vers les régions désertiques
du Tidikelt, de la Gourara et de la Saoura parcourues par des tribus nomades.
Le décret du 11 avril de la même année accorde la
" franchise postale " aux lettres simples pesant moins de 15
g provenant ou destinées aux " militaires et marins opérant
dans le Tidikelt (région d'In Salah) " et exempte des droits
postaux les mandats-poste ne dépassant pas 50 F adressés
à ces militaires. Le mot " marins " dans un tel texte
peut paraître une erreur de la part de son rédacteur et cependant
il ne l'est pas puisque lors de la création des Troupes méharistes,
en 1890, les bureaucrates avaient songé à faire appel à
eux car, à leur avis, ils étaient plus aptes à supporter
les nausées provoquées par le mal de mer dû à
l'allure des chameaux.
La circulaire d'application précise que les lettres provenant de
ces troupes doivent être revêtues de l'attestation du chef
de corps ou de détachement certifiant que l'envoyeur fait bien
partie de ces troupes en opération pour " qu'elles puissent
être frappées du timbre à date spécial Troupes
du Tidikelt dont seront pourvus les bureaux algériens chargés
de centraliser ces correspondances ".
Ce cachet à date devait, donc, être accompagné
par ceux des bureaux ordinaires et par ceux de l'autorité militaire
attestant l'origine de l'unité en opération ce qui donne
lieu à un ensemble de marques apposées sur ces plis, parfois
l'on rencontre d'autres griffes ou inscriptions manuscrites précisant
l'origine. Parmi ces griffes signalons " Troupes d'occupation du
Touat ", " Corps d'occupation du Tidikelt ", " Annexe
du Touat " et, parmi les inscriptions manuscrites : " Troupes
d'occupation de l'Extrême-Sud Oranais " ou " du Haut Guir
" ou " de la Saoura ", " Colonne d'observation de
Figuig ", " Troupes du Sud Oranais ", " Camp de Duveyrier
", etc.
Le décret du 24 mai 1900 étend cet avantage aux troupes
opérant dans la Division d'Alger, au-delà ode Fort-Miribel
et de Fort-Mac-Mahon ainsi que, dans la Division d'Oran, au sud du poste
de Djenan ed Dar. Enfin, par décision de la direction de l'exploitation
postale, 4° bureau, parue au Bulletin mensuel des P.T.T. n° 8
d'août 1900, cette mesure est étendue aux militaires de la
Division d'Oran en opération au sud de Djenien bou Rezg.
Deux autres cachets de franchise postale ont été utilisés
par l'autorité militaire pour lesquels nous n'avons trouvé
nulle part le texte officiel les ayant autorisés.
Par décision du 24 décembre 1902 la structure
administrative du Sahara est ainsi définie : création des
" Territoires du Sud " partagés en deux régions
: le " Territoire ,d'Aïn Sefra " couvrant le sud oranais
et le " Territoire des Oasis " couvrant le sud algérois
et le sud constantinois, les opérations militaires y ont été
conduites d'une façon autonome, la situation de leurs frontières
étant fort différente.
Ci-après nous donnons les renseignements à notre connaissance
sur l'évolution des bureaux de poste en service dans ces deux territoires
pendant l'époque ode la conquête au cours de laquelle la
plupart d'entre eux étaient gérés par du personnel
militaire détaché.
a) Territoire d'Aïn Sefra
Voici la liste des divers bureaux ouverts pendant cette
époque et classés dans l'ordre chronologique de leur création.
- Djenien Bou Rezg - Oran - BPTT juillet 1889 ouverture le 14 juin 1889
- classe Facteur Boîtier Auxiliaire - supprimé ?
- Taghit - Oran - BPTT décembre 1901 ouverture le 16 octobre 1901
- classe Facteur Receveur Auxiliaire Militaire - BPTT septembre 1909 -
supprimé le 10 septembre 1909.
- Djenan Ed Dar - Oran - BPTT février 1901 ouverture le 16 septembre
1901 - classe Facteur Receveur Auxiliaire Militaire - BPTT décembre
1903 transféré à Beni Ounif le 16 octobre 1903.
- Timimoun - Oasis sahariennes et Sud Algérien - BPTT juin 1902
ouverture le ler mai 1902 - classe Facteur Receveur Militaire - Oran élevé
Recette en 1909.
- Duveyrier - Oran - BPTT juin 1902 ouverture le 1" mai 1902 - classe
Facteur - Receveur Auxiliaire Militaire - BPTT août 1904 supprimé
le 15 juillet 1904.
- Beni Ounif - Sud Oranais - BPTT décembre 1903 transféré
de Djenan Ed Dar le 16 octobre 1903 dans la même classe - BPTT mai
1904 dénommé Beni Ounif du Figuig - Sud Oranais le 16 avril
1904 - Oran élevé à Recette en 1909.
- Béni Abbès - occupé en 1902 - Extrême-Sud
Oranais - BPTT décembre 1903 ouverture le ler novembre 1903 - classe
Facteur Receveur Auxiliaire des Postes.
- Colomb - occupé le 11 novembre 1903 - Extrême-Sud Oranais
- BPTT août 1904 ouverture le 1er août 1904 - classe Facteur
Receveur Auxiliaire des Postes - Le général Lyautey, commandant
ce secteur, avait occupé en réalité l'oasis de Béchar,
contrairement aux ordres reçus et dans son rapport avait annoncé
la prise de Colomb du nom de l'officier qui avait participé à
l'opération - BPTT novembre 1906 dénommé Colomb Béchar
- Oran le ler janvier 1906 et élevé à Recette.
- Adrar - occupé le 30 juillet 1900 - Oasis sahariennes - BPTT
mai 1904 ouverture le 1" mai 1904 - classe Recette.
- Ben Zireg - occupé en août 1903 - Sud Oranais - BPTT juin
1905 ouverture le 25 mai 1905 - classe Recette Auxiliaire Rurale des Postes
- BPTT avril 1906 supprimé le 12 février 1906.
Au cours de ces années, une espèce d'osmose s'était
créée sur la frontière algéro-marocaine, ainsi
le général Lyautey décidait l'occupation de Berguent
dans le territoire voisin (v. L'Algérianiste n° 12). Le BPTT
de mars 1907 publie la décision du 11 septembre 1906 créant
un bureau postal qui sera ouvert le 1er mars 1907 - classe Recette Simple
Hors Classe - et celui du 12 octobre 1903 qu'il est classé Recette
Simple de 3° Classe et qu'il est rattaché au bureau 'de la
Commune Mixte d'El Aricha - Oran, enfin le BPTT de janvier 1912 publie
la décision du 6 décembre 1911 le réintégrant
à son pays et le rattachant à la Recette Principale de Tanger.
b) Territoire des Oasis
- Fort-Mac-Mahon et Fort-Miribel, construits en 1895, sont dotés
de leurs bureaux de poste de la classe Facteur Receveur de l'Etat le 28
décembre 1895 (BPTT janvier 1896) et rattachés à
Oran, ils seront supprimés le ler mai 1902 (BPTT juin 1902).
- In Salah - occupé le 29 décembre 1899 - Sud Algérien
- BPTT juin 1902 - ouverture le 1" mai 1902 - classe Facteur Receveur
Auxiliaire - ultérieurement le cachet porte en exergue - Oasis
Sahariennes.
- Aoulef - occupé le 19 mars 1900 - Constantine
n'est ouvert que le 1" mars 1911 (BPTT mars 1911) - classe Recette
Auxiliaire des Postes à Gestion Gratuite - BPTT septembre 1911
élevé à Recette.
- Djamaa - occupé en 1907 - Constantine - BPTT mars 1910 ouverture
1" mars 1910 - Classe facteur Facteur Receveur des Postes de l'E'tat
- BPTT février 1912 devient Facteur Receveur Auxiliaire le ter
février 1912.
- Fort Polignac et Fort Motylinski - Constantine - BPTT mars 1911 - ouverture
16 mars 1911 - classe Recette Auxiliaire des Postes à Gestion Gratuite
- deviennent Recettes Auxiliaires Rurales le ter août de la même
année.
Après cette première période de la pénétration
française au Sahara d'autres modifications ont été
apportées dans l'évolution de ces bureaux et bien d'autres
ont été ouverts mais il s'agit alors de décisions
prises par la seule administration postale sans aucune ingérence
de l'autorité militaire.
Pénétration française
au Sahara - Période 1890-1911
D'autre part, il faut signaler que d'autres bureaux gérés
par des militaires ont été créés en Algérie
du nord dans des centres peu peuplés, tel est le cas d'Aflou -
Oran, de Barika, Bou Hadjar et El Meridji - Constantine en janvier 1893,
de Kralfallah et Aïn Sfissifa - Oran en juillet 1884 et de Ras El
Ma - Oran en août de la même année.
L'histoire de l'Armée d'Afrique n'est plus à
écrire car les livres ne manquent pas pour rappeler son héroïsme
de la Crimée à Madagascar, de l'Italie au Tonkin sans oublier
celle de 'la Légion étrangère qui lui est propre.
Partout le service postal a accompagné ces troupes mais son histoire
est difficile à reconstituer car les documents parvenus à
nous sont rares et, dans tout cas, ils se limitent à ceux arrivés
en Algérie et parfaitement identifiables. Ci-après est reproduite,
à titre d'exemple, une enveloppe expédiée de Chine
par un militaire du 2e bataillon du régiment des Zouaves de marche
et destinée à Oran.
Pendant la guerre de 1914-1918, la situation est presque la même,
certes de nombreux documents au départ d'Algérie nous sont
parvenus comportant les cachets d'unités, d'hôpitaux de la
Croix-Rouge mais il ne s'agit pas là de véritables documents
de la Poste militaire. En revanche, doivent entrer dans cette catégorie
les " Cartes en Franchise - Correspondance des Armées de la
République " ainsi que certaines oblitérations telle
que " Ouvert par l'autorité militaire - 779 " apposée
sur une carte provenant d'Espagne à destination d'Oran et datée
du 3 septembre 1918, ou l'autre " Ministère de la Guerre -
Contrâle postal Oran " vue sur une carte expédiée
de Bou Denib - Maroc du Sud le 15 août 1916 et donc en transit dans
ce port.
Une autre catégorie de cachets d'origine militaire sont ceux des
camps de prisonniers de guerre tel que " Dépôt de prisonniers
- Place de Biskra ", y en a-t-il eu d'autres ?
2° PARTIE
a) Guerre du Maroc
La loi du 31 janvier 1921 scinde le service de la trésorerie de
celui de la poste et son application ne se réalise qu'à
la suite du décret du 5 octobre 1923 et de celui d'application
du 12 août 1924, l'ancienne inscription " Trésor et
Poste " est remplacée par celle " Poste aux Armées
" suivie, dans la plupart des cas, du numéro du secteur postal
attribué aux bureaux centraux militaires chargés de l'acheminement
du courrier.
Ces nouvelles mesures sont appliquées au Maroc à l'occasion
de la campagne contre la révolte du Riff en 1925 ; parmi les S.P.
de la série 400 attribués à ce théâtre
d'opérations les nOS 401, 401 A et 404 appartiennent au secteur
de Taza desservi par Oudjda et Oran.
Encore une fois le courrier des troupes d'Algérie engagées
dans cette guerre ne peut être reconnu que par la présence
des cachets des unités.
b) 1939-1945
Cette période, très riche en événements politiques
et militaires, doit être divisée en quarte parties que nous
allons présenter successivement : la première couvre les
années 1939 à 1942, la deuxième est celle de la campagne
d'Afrique du Nord, puis celle de la campagne d'Italie et enfin celle de
la libération de la France.
***
Dès la mobilisation générale de 1939
il a été constitué à Alger un commandement
chargé du " Théâtre d'opérations en Afrique
du Nord " (T.O.A.F.N.) placé sous les ordres du général
d'armée Noguès et installé dans les locaux du Petit-Lycée
de garçons de Ben Aknoun réquisitionné à cet
effet.
Parmi les services qui y sont rattachés il y a celui de la "
Poste aux Armées " chargé de l'acheminement et de la
distribution du courrier soit par des moyens propres, soit par ceux du
service des Transmissions, soit encore par ceux de la Poste civile. Ses
attributions s'étendent aux trois territoires d'Afrique du Nord
et aux troupes envoyées en opérations en métropole.
Des secteurs postaux sont attribués :
a) A Alger le n° 504 au 19e corps
d'armée et au commandement du front tunisien ; le n° 505 au
commandement en chef d'Afrique du Nord ; le n° 506 aux éléments
d'armée n° 1 d'Afrique.
En réalité il s'agit seulement d'adresses postales servant
au tri car aucun cachet à date portant ces numéros n'a jamais
existé.
b) aux contingents partis en métropole
:
- le n° 15 à la 2° D.I.N.A. (Division d'infanterie nord-africaine)
;
- le n° 19 à la 6° D.I.N.A. ;
- le n° 99 à la 7° D.I.N.A. ; -H le n° 130 à
la 3e D.I.N.A. ;
- le n° 139 à la 5° D.I.N.A. ;
- le n° 244 à la Ire D.I.N.A. ;
- le n° 246 à la 4' D.I.N.A.
Pour les troupes stationnées en Algérie, il n'y a pas eu
de secteur postal la franchise militaire étant justifiée
par le cachet de l'unité.
Deux séries de cartes en F.M. ont été distribuées
à ces troupes : l'une officielle, éditée par Photo-Africaine,
représentant des vues et des scènes locales, l'autre privée
offerte par l'Aspirine Usine du Rhône intitulée : "
Pages de gloire " parmi lesquelles on 'trouve celles en souvenir
du 3° régiment de Zouaves, du 3° régiment de Spahis,
du ler régiment de Chasseurs d'Afrique et du le' régiment
de Zouaves.
Après juin 1940 aux cachets des unités pour certifier la
franchise postale se sont ajoutés ceux des Chantiers de Jeunesse.
***
L'opération Torch, effectuée le 8 novembre
1942 sur les mêmes plages que celles occupées par le général
de Bourmont plus d'un siècle avant, allait ouvrir une nouvelle
ère pour la Poste aux Armées.
Les conjurés qui avaient préparé l'opération
étaient conscients que les services postaux devaient être
parmi les principaux points névralgiques à occuper d'où
l'action menée contre la Grande Poste d'Alger dans 'la nuit du
7 au 8 et qui devait être à l'origine de la mort du lieutenant
Pillafont.
Le lendemain, le gouverneur général Châtel, arrivant
de France à Constantine, confirmait les ordres donnés par
cette préfecture de suspendre toute communication avec Alger, ordre
qui avait été transgressé par le personnel qui, par
conrte, les avait maintenues au profit des Alliés et qui se trouvait,
'dès lors, en première ligne dans le combat qui allait reprendre.
Le 23, l'Inspecteur général des Postes en Algérie
adressait un message à tous les directeurs pour qu'ils n'opposent
aucun obstacle aux opérations et même les facilitent.
En même temps, les Chantiers de Jeunesse constituaient un corps
franc de 3 000 hommes qui allait s'intégrer dans oles forces anglaises
en opération sur la zone côtière en 'direction de
la Tunisie et de ce fait son courrier était acheminé par
le Post Office.
De son ocôté le général Koeltz, commandant
le 19° corps d'armée, décidait de participer aux opérations
engagées par les Alliés et, le 2 décembre, mettait
sur pied le Détachement de l'Armée française (D.A.F.),
sous les ordres du général Juin, formé par la Division
de marche d'Alger (9° régiment de Tirailleurs algériens
et 2e Chasseurs d'Afrique), celle de Constantine commandée par
le général Welwert, qui sautera sur une mine le 10 avril
1843 et sera remplacé par le général de Monsabert,
et une brigade légère mécanisée.
Successivement la D.A.F. était renforcée par le groupement
Carpentier (7° régiment de Tirailleurs marocains, 1er groupe
de Tabors, 3° régiment de Tirailleurs algériens, 4°
régiment de Tirailleurs tunisiens, deux groupes de 75 et une batterie
antichars) dénommé Division de marche du Maroc et puis encore
par le 3° régiment de la Légion, le ler Spahis algériens,
le 2° et le 3° régiment de Tirailleurs algériens.
Le service de la " Poste aux Armées ", à qui est
attribuée la série 500, est ainsi articulé :
- direction stationnée à Laverdure (Constantine) ;
- bureau centralisateur militaire (B.C.M.) stationné à Constantine
;
- bureau poste militaire (B.P.M. 509) qui était l'échelon
arrière, stationné d'abord à Tébessa (Constantine)
puis à Tunis desservant les
- B.P.M. 501, affecté à la G.S.T..T,
- B.P.M. 503 affecté à la Division de marche d'Alger,
- B.P.M. 504 affecté à la Division de marche de Constantine,
- 505, affecté à la Brigade légère mécanisée,
- B.P.M. 506, affecté au commandement du 19° corps d'armée
stationné successivement à Biskra, Ouargla et Gafsa.
Les cachets à date de cette série sont caractérisés
par le texte qui comporte le mot " Postes " au lieu de "
Poste ".
La division de marche marocaine a continué à être
desservie par le B.P.M. 414 de la série 400 affectée à
ce territoire.
Le 7 mai 1943 la chute de Tunis marquait la fin des opérations
alliées en Afrique du Nord ; 70 000 hommes d'origines et de religions
diverses, mais parlant la même langue et animés du même
amour pour la France, y avaient participé pour sauver son honneur
bafoué oix-huit mois auparavant et avaient parsemé leur
marche vers la victoire de 16 000 sacrifiés.
Cette victoire scellait également d'autres forces françaises
venant d'ailleurs. celle du général Knig : les Forces
françaises libres oF.F.L.) qui avançaient depuis le Moyen-Orient
et celles du général Leclerc qui avaient prix leur marche
à Koufra,
Ces deux unités, après avoir utilisé dans un premier
temps la Poste militaire anglaise, avaient organisé leurs propres
services de " Poste aux Armées " rattachés à
Londres :
- la première a utilisé les cachets à date des types
suivants en service dans les diverses localités de leur stationnement
: 1 à Beyrouth, 2 à Damas, 3 à Alep, 4 au Caire et
5 à Alexandrie ;
- la seconde n'a que les cachets F.F.L. 6 et B.P.M. 6 utilisés
à Tripoli (Libye).
Le 3 septembre elle ont été intégrées
dans la structure générale : la division Koenig devient
la re division de la France libre (1" D.F.L.) et est affectée
à l'Armée Juin alors que la Division Leclerc sera regroupée
au Maroc pour constituer la 2° division blindée (2° D.B.)
qui débarquera par la suite en Normandie.
D'autre part, le B.C.M. et les B.P.M. en service auprès de la D.A..F
étaient dissous en août pour être réorganisés
au profit du Corps expéditionnaire français (C.E.F.) qui
se préparait pour participer à la campagne d'Italie aux
ordres du général Juin.
A la suite de la nouvelle situation qui s'était créée
en Afrique du Nord, l'administration de l'ex-Fezzan italien était
attribuée à la France, le commandement est d'abord desservi
par le B.P.M. 561 et par la suite par un bureau civil de la classe Agence
Postale qui utilise le cachet hexagonal classique avec l'inscription Sebha
- Sud Tripolitaine.
Bien qu'elles ne fassent pas partie du service de ola
" Poste aux Armées ", il nous paraît opportun,
avant de clore ce chapitre, de donner des indications sur la poste militaire
des troupes alliées ayant combattu en Algérie et sur celle
organisée dans les camps de prisonniers de guerre.
Les Américains avaient leur bureau central boulevard Thiers à
Alger.
Chaque échelon de commandement, les grandes unités et les
divers services étaient désignés par un numéro
APO (Army Post Office), nous en connaissons près de 110. Les dates
limites d'utilisation vont du 19 novembre 1942 pour l'APO 1 attribué
à la ire division d'infanterie qui était l'élément
de tête des troupes de débarquement, à mai 1946 pour
l'APO 789 attribué à la base aérienne de La Sénia.
La plupart du courrier a été affranchi à 6 cents
et a été oblitéré par les cachets à
date des types suivants :
Peu de lettres ne sont pas affranchies et portent la mention
" Free ".
Le timbre à 6 cents a été surchargé RF en
Algérie, Tunisie, Maroc, Sénégal et Dahomey, cette
surcharge étant différente d'un pays à l'autre ;
pour l'Algérie il y a eu plusieurs types de surcharges : deux divers
ont été imprimés à Alger, un à Bône
et un autre à Oran, les plis ainsi affranchis et ayant voyagé
réellement sont rares.
Les troupes anglaises comprenaient deux Armées : la ire ayant participé
au débarquement et la VIIIe venant de Tripolitaine sous la oconduite
du général Montgomery. La base Post Office était
installée à la gare maritime d'Alger et a utilisé
presque 110 chiffres pour indiquer les secteurs postaux des diverses unités
et services.
Le courrier des troupes canadiennes a été
traité par la poste anglaise, qui a utilisé une vingtaine
de chiffres différents des siens.
L'effrondrement italo-allemand en Tunisie avait provoqué la capture
d'un nombre de prisonniers dépassant toutes les prévisions
d'où la nécessité d'aménager rapidement des
camps un peu partout en Afrique du Nord.
Les Anglais n'ont administré que 16 000 prisonniers, ayant décidé
d'en envoyer un grand nombre dans d'autres colonies et en particulier
en Inde.
Les Américains, tout en ayant pris une mesure analogue en en envoyant
une partie aux U.S.A., en ont administré près de 56 000.
Les Français en ont administré environ 43 000, distribués
entre les dépôts suivants : I Géryville et IV Djelfa
- Laghouat pour les hommes de troupe allemands et XII Tiaret pour les
officiers ; III Boghari pour les Autrichiens ; V Le Kreider, VII Palat
et VIII Carnot pour les hommes de troupes italiens et VI Saïda pour
les officiers. De ces dépôts ils étaient très
souvent détachés pour les rapprocher du lieu de leur travail
mais, en tout cas, le courrier transitait toujours par le dépôt.
En plus des messages autorisés à être expédiés
au moyen des cartes postales en franchise de divers types, dont celles
de la Croix-Rouge, le décret du 5 février 1944 signé
à Alger accordait également la franchise postale aux messages
confiés au Bureau d'informations du Vatican dont le siège
se trouvait 7, place Bresson à Alger. Par lettre du 12 avril 1944
la direction générale de la Poste militaire lui proposait
un premier approvisionnement de 100 000 formules pouvant être réparti
entre tous les bureaux de poste militaire par les soins du Bureau central
militaire installé 1, rue Ernest- Renan à Alger.
Signalons enfin le service de la Censure militaire qui, 'pendant cette
période, a utilisé un cachet ovale avec les mentions TA
316 à 318 à Alger, TB 319 à 321 à Oran, TC
323 à Bougie et TE à Bône. Souvent on rencontre d'autres
bureaux de censure comme, par exemple, celui triangulaire avec croix lorraine
et n° 2015 apposé sur une lettre oblitérée par
Poste militaire B.P.M. 5 du 31 janvier 1944 et adressée à
Tébessa.
Joseph DEL MATTO.
(A suivre.)
|