DEPUIS TROIS ANS DÉJÀ
On peut converser d'Alger à l'aide d'un téléphone
ordinaire avec un chalutier en mer
Mais les usagers estiment trop élevé le prix des communications
Notre correspondant particulier
à Casablanca dans une information parue dans notre numéro
d'hier matin, annonçait l'installation à Casa, après
Agadir, d'un nouvel équipement des postes de radio maritime,
permettant, à l'aide d'un téléphone du réseau
urbain, de converser directement avec un navire en mer, à condition,
toutefois, que le bateau soit doté d'un poste de radiotéléphonie
et ne se trouve pas à plus de 160 milles au large de la côte.
Notre correspondant concluait en mettant l'accent sur les services éminents
que cet appareillage rendrait en particulier aux armateurs de la pêche,
qui pourront ainsi être constamment en communication avec leurs
unités.
Nous avons reçu de M. Damerdji, président de la Fédération
algérienne des armateurs de la pêche au chalut, une lettre
documentée, détaillant ce qui a été déjà
fait dans ce domaine sur les côtes algériennes et que nous
publions volontiers.
" A Alger, l'installation de postes radio-téléphoniques
permettant de converser à, partir d'un poste téléphonique
du réseau ordinaire avec les chalutiers, en mer pendant la pêche,
a été déjà. réalisée depuis
trois ans environ.
En effet, les chalutiers " Marsouin " et " Vénus
", de la Société des armateurs Damerdji-Rivieccio,
et " Marie-Antoinette " (armateur Ponti) ont été
équipés par les soins de la Société de radio-maritime
d'un poste de radio-téléphonie qui permet aux armateurs
de se tenir en contact avec leurs navires en pêche. D'autres armateurs
se préparaient à suivre ce progrès si intéressant,
tant au point de vue commercial que sécurité des navires
et des équipages.
Malheureusement, l'Administration vient de l'arrêter brutalement,
en portant a compter du 1er juillet 1951 le tarif de la redevance, qui
était celui d'une simple communication téléphonique
ordinaire à terre (soit 12 francs) au taux de 400 francs la communication,
soit une majoration très importante venant augmenter les charges
déjà si écrasantes des frais d'exploitation.
L'attention du gouverneur général (direction des P.T.T.)
a été aussitôt attirée par l'intermédiaire
duComité central interprofessionnel des pêches maritimes
en Algérie sur les conséquences immédiates de cette
majoration, c'est-à-dire : l'arrêt définitif du
progrès et de la modernisation de la pêche. En effet tous
les armateurs, déjà en difficulté financière
d'exploitation, se voient dans l'obligation de supprimer les installations
existantes et de renoncer à ce progrès, malgré
les avantages qu'ils pouvaient en tirer.
Aucune réponse n'est encore parvenue et il semble bien que, l'administration
des P.T.T. reste insensible a cet appel en faveur d'un progrès
qui certainement va connaître un développement très
rapide au Maroc ou l'on a pu constater les progrès ahurissants
de l'industrie de la pêche en quelques années grâce
à l'appui important qu'elle reçoit de la part des pouvoirs
publics intéressés. "