En plein centre, à deux pas de la Gare Saint-Lazare, au 64 de la rue du Rocher, se profile la façade aux lignes modernes du « Théâtre Charles de Rochefort ».

Dans le vaste hall brillamment illuminé, de belles affiches, des photos artistiques garnissent les murs. Au contrôle, un administrateur dans un smoking de coupe parfaite me reçoit fort aimablement, et, emportant mon bristol, disparait dans un grand escalier.

Quelques secondes après, je suis introduit dans l'immense bureau-studio directorial. Celui que les Américains ont surnommé « l'Hercule Farnèse habillé par un tailleur de génie », Charles de Rochefort se dirige vers moi la main tendue.
— L' « Echo d'Alger » ?...
— L' a Echo d'Alger , !...
__je suis heureux de vous recevoir, Il me semble que dans cette période diluvienne vous m'apportez un peu de notre bon soleil »

La sonnette du téléphone retentit.
— Je vous demande pardon... 4 Allo !... Oui... Mais non... Il faut que la porte soit à gauche... Oui... 90 centimètres de largeur sur 1,90 de haut... Naturellement... Voyez le plan que j'ai dessiné... Commencez ce décor, je descendrai le voir aux ateliers tout à l'heure. »
— Excusez-moi, cher Monsieur, mais on ne me laisse pas une minute en re pos.. Une interview ? Eh bien, je suis tout à votre disposition... Posez-moi des questions !

Nouvelle sonnerie du téléphone... Nouvelles excuses.
« Allo !... Oui... Ah, c'est vous Vaurin !... Mais bien sûr... 2.000 affiches en quatre couleurs... Oui, je viens de signer lé bon à tirer. On vous le porte... Il me faut toute la publicité à neuf 'heures. Entendu... Merci...»
— Cher Monsieur, je vous écoute.
— Y-a-t-il longtemps que vous n'êtes pas retourné en Algérie ?

(suite dans l'article.)

PLUS
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Rochefort

http://encinematheque.fr/muet/M16/index.php
ou recherche Google...