Georges BUREAU
(1870 - 1940)
Georges Bureau, né le 31 janvier 1870 à Paris où il est mort le 17 décembre 1940, est un homme politique français, membre de l'Alliance démocratique.

Nommé ingénieur des chemins de fer de l'est algérien, le père Bureau quittait Paris, en 1883, pour aller s'installer à Alger avec sa famille. Son fils Georges avait alors douze ans.

Au lycée, le goût de la littérature lui est donné par le professeur Seigneuret, qui employait, pour obtenir ce résultat, un moyen infaillible. Le soir, la classe terminée, il conduisait ses élèves sur la plage, près de l'Arsenal. Là, devant la vaste mer, il se mettait à livre Virgile et Homère et faisait sentir à ses auditeurs les beautés des textes. On imagine l'enthousiasme des jeunes gens. Tous ceux qui accompagnaient l'intelligent professeur sur cette plage lumineuse devaient conserver à jamais l'amour des lettres et de l'art.

Quelle ardente et bouillante jeunesse que celle de cette époque ! Durant les classes, un élève en provoquait un autre. Pourquoi ? Pour rien, pour le plaisir de se battre à coups de poing, le soir, sous la voûte de l'ancien établissement de bains Nelson avec tous les camarades pour spectateurs.

La faculté de droit d'Alger, après le 1ycée. Des professeurs dont Georges a Conservé un excellent souvenir : Esioublon et Bartin, qui sont aujourd'hui à la faculté de Paris. Un autre, dont il a gardé aussi un souvenir moins agréable, s'appelle Dujarrier. Il est devenu conseiller à la cour d'appel de Paris. Georges Bureau, passant un deuxième exament de droit devant Dujarrier, se voit poser une, question inattendue :
« Vous avez dix minutes pour répondre... »
Puis, pour augmenter l'embarras du candidat :
« Encore neuf minutes... plus que huit... plus que sept... »
Et il compte impitoyablement les minutes jusqu'à l'ultime, en ajoutant :
« Je ne vous poserai pas d'autre question. »

Devenu un brillant avocat, Georges Bureau a eu l'occasion de plaider devant son ancien tortionnaire. Il n'a jamais osé lui rappeler l'épisode émouvant qui a si fortement impressionné son adolescence.

A cette faculté de droit, notre héros a eu pour condisciples Pouyanne, Escrivain, Misseder, devenus respectivement président de chambre, bâtonnier de l'ordre des avocats et huissier, à Alger. D'autres sont morts, notamment l'indigène Bou Derba.

Son service militaire, Georges Bureau le fait dans l'artillerie, à Alger. Sa caserne est une batterie, aujourd'hui désaffectée, de la Casbah. Il lui advenait assez fréquemment d'être envoyé comme planton pour vingt-quatre heures au fort l'Empereur. Ce fort avait bien un gouverneur en la personne du caporal Catari, mais il n'avait pas de garnison.

Le planton était chargé, tous les matins, de relever les indicaticns enregistrées par les instruments météorologiques. Lors de sa première mission, le canonnier Georges Bureau constate que la girouette est clouée, le thermomètre cassé, le baromètre muet et l'anémomètre hors d'usage. Il rend compte de tout cela au gouverneur. Ayant écouté, sans marquer la moindre émotion, le caporal plonge son index dans la bouche, le pointe vers le ciel tout imprégné de salive. Il rédige ensuite un petit bulletin sur lequel il note toutes les indications que les instruments auraient dû lui fournir, sans omettre la qualité du vent et sa vitesse. Il signe, et le planton se dirige vers la mairie pour remettre le rapport au chef de bureau. Au cours de cette visite, Georges Bureau apprend avec étonnement que le contenu de ce bulletin est télégraphié tous les jours à l'observatoire de Paris et imprimé dans le journal le Temps.
(suite dans l'article.)

PLUS
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Bureau

https://data.bnf.fr/fr/12449331/georges_bureau/
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Echo du 18-6-1935 - Transmis par Francis Rambert


sur site : déc.2019

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