sur site le 31/12/2001 à 21 h -----------------dans quelques minutes : l'an 2002
-Pierre SERGENT, soldat de France
PNHA, n°30, novembre 1992
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portrait de Pierre Sergent


"Vous savez, nous sommes allés très très loin pour l'Algérie, il m'arrive même quelquefois en pensant à elle, à ses décors, d'avoir un regret : j'aurais aimé que ma vie s'arrêtat avec celle de l'Algérie. Je suis entièrement métropolitain mais il faut dire que l'Algérie a été notre passion, notre grand amour ! ! "
Ceci est un passage de l'interview que Pierre nous avait accordée cette année. Quel hymne à notre belle province ! Le capitaine Sergent restera pour nous tous l'exemple du courage.
J.M. Lopez
Pour parler de Pierre, voici le message d'adieu de son ami Hélie de Saint Marc.


------Nous sommes ici pour vous dire "Adieu".
Quand votre épouse m'a demandé de dire ces quelques mots - les plus simples possible, m'a telle recommandé - en acceptant, je lui ai précisé que je m'exprimerai avec respect, avec retenue, mais avec émotion:
------Avec respect, pour tout ce que vous avez été, pour tout ce que vous avez fait ;
------Avec retenue, cela va sans dire puisque je m'exprime devant vous, devant votre famille;
------Mais avec émotion, car vous avez été un de nos amis parmi les plus exceptionnels, parmi les plus valeureux. Oui, Sergent, vous avez été des nôtres; mais en même temps, vous avez été bien davantage encore. Vous avez été des nôtres, car vous appartenez à cette étonnante génération de soldats qui n'a cessé de faire la guerre, sur trois continents, pendant plus de vingt ans, placée aux avant - postes des tumultes du monde. Est-il besoin d'évoquer ici votre destin passionné, dramatique, qu'aucun romancier n'aurait sans doute imaginé ? Ce destin est dans toutes les mémoires: la résistance, le maquis, St Cyr, les parachutistes de la Légion Etrangère, les combats, l'Indochine, l'Algérie, les blessures, cette aventure brûlante et parfois désespérée, le refus de l'abandon, du reniement et de la honte, la révolte militaire, les luttes clandestines, au sein de l'Organisation de l'Armée Secrète, les condamnations à mort, la guerre, la guerre tout court, la guerre de l'ombre, cette passion de vous battre, cet inlassable courage et toujours votre peau au bout de vos idées. Et quand la paix revient, vous auriez pu, comme on dit "poser les mains" dans l'amertume des espérances englouties. Mais non, vous choisissez encore la lutte... inquiet de la santé et de l'avenir de notre pays, vous vous engagez politiquement. D'abord au Centre National des Indépendants, ensuite au Front National. Militant, puis député, vous devenez, et oui Pierre, un homme politique.Un homme politique de poids et d'envergure, à la parole libre, estimé, respecté, écouté bien sûr de vos amis, mais écouté aussi au - delà des clivages et des frontières des partis. Inlassablement, vous partez témoigner, en particulier à l'Assemblée Nationale et avec quel courage, quelle vigueur, quelle rigueur, vous portez témoignage de ce que furent les combats, tous les combats de nos camarades. Vous témoignez de leur honneur. Pierre, si vous avez été un des nôtres par votre destin de soldat, vous avez été aussi bien davantage. Votre volonté, votre talent, votre labeur vous ont permis de porter à la connaissance de l'opinion, avec d'autres, les hauts faits de la Légion et des parachutistes et surtout la fabuleuse épopée des parachutistes de la Légion Étrangère. Bien longtemps encore après votre départ, vos livres, vont continuer d'apporter aux hommes avides d'idéal et de dépassement des raisons de vivre et de croire, des raisons d'agir, et s'il le fallait, des raisons de se battre et de mourir pour leur pays. Malgré la fuite des temps et la succession des hommes, le souvenir des batailles de la RC4, et de Dien Bien Phu, le souvenir des victoires de NghiaLo, de Guelma, de Kolwesi, le souvenir de tant d'autres combats, ce souvenir, grâce à vous, va perdurer. Il inspirera encore demain des hommes exigeants, assoiffés d'absolu, passionnés de ces grandes aventures qui les mèneront au plus haut d'eux - mêmes. Le souvenir, ces souvenirs, par la force de votre talent font partie désormais de cette mémoire qui éclairera et nourrira l'avenir,

 

de cette mémoire qui doit être la préface de l'espérance. Comment ne pas vous en être reconnaissant - infiniment infiniment ... Pierre, voici le moment cruel de "l'Adieu". Vous n'êtes pas seul. Une grande foule, présente par le corps ou l'esprit vous entoure. Votre épouse, compagne intrépide des jours de bonheur et de malheur, des heures d'espérance et de désespérance, vos enfants, votre famille. Les camarades vivants de toutes vos luttes, les présents, les absents, qui sont ici par leurs pensées et leurs souvenirs. Ceux qui ne sont plus mais dont nous devinons la présence impalpable et mystérieuse parmi nous, vos frères d'armes, tous vos frères d'armes, ceux tués au combat, ceux fauchés par les balles des pelotons d'exécution. La cohorte de vos légionnaires tombés dans l'embrasement et le fracas des batailles, la peur au ventre, le courage au coeur. Ils sont là les compagnons de vos combats, vivants ou disparus, inconnus ou célèbres, tous semblables, tous égaux ici devant le mystère de la mort. Ils sont tous là en un ultime "garde à vous, bataillon immobile, silencieux, fidèle, fraternel, rassemblé pour un dernier salut.
------ Pierre Sergent, dans votre existence, bien souvent vous avez affronté la mort sans trembler, sans pâlir, aujourd'hui, vous pouvez regarder le ciel, sans rougir et sans crainte. Pierre Sergent Merci. Adieu ...

Hélie de Saint Marc

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Pierre SERGENT, né en /926.
-A 17 ans, premières armes dans le maquis.
- A la sortie de St - Cyr, choisit la légion.
- l ° BEP en Indochine.
- 2° REP en Algérie.
- Avec De guèldre, serre un artisan du Putsch de 1961. Participera à la création de l'OAS et sera le chef de !'OAS - métro.
- 2 J'ois condamné à mort, après 7 ans de clandestinité, sera amnistié en 1968.
- Député du Front National de 1986 à 1988.


BIBLIOGRAPHIE
Aux éditions de la Table Ronde
o Ma peau au bout de mes idées (1967) (deuxième édition I 984).
o La bataille (1968).

Aux éditions Fayard
°Je ne regrette rien (1972) (deuxième édition 1978).
o Le malentendu algérien (1974), avec André - Louis Dubois.
°Lettre aux officiers (1975).
°Les maréchaux de la légion l'Odyssée du 5e étranger (1977).
°Camerone (la campagne héroïque de la Légion étrangère au Mexique) (1980).
°Un étrange Monsieur Frey (légionnaire au 5e Etranger) (1982).

Aux Presses de la Cité
°La légion saute sur Kolwezi (1978).
°Paras - Légion (le 2e BEP en Indochine) (1981). Le 2e REP (1984).
°Les voies de l'honneur (1987)
° La revanche (1989)
°Le coup de grâce (1990).

Aux Éditions Graphiques Lafayette
°La légion ((985) (album de luxe diffusé par le Livre Poste).

Chez Régine DESFORGES
Michel DEBRE, le clairon impudique (1978).