Marcelle Ragon, parisienne cent
pour cent, pour parler comme au cinéma sonore, possède
néanmoins des fibres invisibles qui la rattachent à
l'Algérie : ses origines et ses sentiments.
Aussi, quand je me suis fait annoncer, tient-elle, malgré
sa grippe prononcée, à recevoir le compatriote que
je représente pour elle, puisque je suis envoyé par
l'Echo d'Alger.
Ceux qui viennent me parler de ma chère Algérie,
sont toujours les bienvenus, prononce-t-elle.
Et, aussitôt, c'est un déluge verbal. Elle parle intarissablement
de ses compatriotes qui tiennent la vedette dans la capitale, de
son pays qu'elle regrette profondément.
Et dans le bleu de ses yeux qui si bien évoque les vagues
méditerranéennes, passe un voile de tristesse. Le
temps d'un éclair, car tout aussitôt la belle artiste
se reprend. Elle secoue sa chevelure blonde, ramène à
elle la couverture de satin rose qui couvre le lit sur lequel elle
repose, rejette sa tête sur son oreiller de dentelle, se recueille
et parle de son passé.
Marcelle Ragon voit le jour à Alger. Elle fait ses études
complètes au lycée de jeunes filles. Elève
très douée, elle éprouve un vif attrait
qui s'en serait jamais douté ? pour la médecine.
Elle est, en outre, insouciante, i gaie et déborde d'un entrain
au, quel nul ne peut résister. Sa bon. ne humeur est souvent
mise à contribution par ses camarades. Tour à tour
comique, conteuse, chiroL mancienne, elle atteint au prodige lorsque,
ses mains en porte-voix,
devant sa bouche, elle imite le phonographe.
(suite dans l'article.)
Aussi:
https://data.bnf.fr/fr/13837185/marcelle_ragon/
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