Solliès-ville n'a pas oublié
le centenaire de la naissance du Général Raoul Salan son
libérateur
-------Avant toute
chose je voudrais remercier très chaleureusement les personnalités
ici présentes et tous les amis parfois venus de loin pour rendre
hommage aux libérateurs de Solliès-Ville et à celui
qui eut "l'insigne d'honneur de commander leur ardente jeunesse ",le
général d'armée Raoul Salan, ainsi qu'il l'écrivait
lui-même en juin 1960 lors de son adieu aux armes... Je ne veux
pas oublier tous ceux qui auraient souhaité être aujourd'hui
des nôtres et qui, retenus par d'autres engagements ou empêchés
par leur état de santé n'ont pu se joindre à nous
et nous ont priés de bien vouloir excuser leur absence comme le
capitaine Victor Salan et Mme Dominique Sorlot-Salan, les enfants du général
qui n'ont pu faire le déplacement en raison de leur état
de santé. Et puis nous voulons exprimer particulièrement
notre gratitude à l'égard de M. le Docteur André
Geoffroy maire de Solliès-Ville, et de toute la municipalité,
qui ont permis, facilité et patronné ce rassemblement, montrant
ainsi publiquement que les habitants de Solliès-Ville n'ont pas
oublié et que pour eux le "devoir de mémoire"
n'est pas un vain mot.
-------Nous
sommes en effet ici, pour accomplir un devoir de mémoire. Après
avoir rendu un hommage combien légitime à tous ceux qui,
venus de tous les horizons de "l'Empire Français", sont
tombés au champ d'honneur au cours des durs combats qui marquèrent
Solliès-Ville, c'est leur chef, le général Raoul
Salan qui fut " le dernier soldat de l'Empire ", dont nous voulons
célébrer la mémoire à l'occasion du centenaire
de sa naissance.
-------Raoul
Salan est né en 1899 à Roquecourbe dans le Tarn, premier
fils d'une modeste famille, dont le père était fonctionnaire
des Contributions. Notre association s'est donné pour tâche
de rappeler, particulièrement aux jeunes générations
qui manquent tellement de repères moraux, les vertus que Raoul
Salan n'a cessé de pratiquer, en faisant connaître la vie
exemplaire de celui qui passait pour le général "le
plus décoré" de l'armée française...
-------Une
vie entièrement consacrée au service de la France, depuis
la participation du jeune engagé volontaire de dix-huit ans aux
derniers combats de la "Grande guerre" qui lui valut sa première
croix de guerre, jusqu'à l'acceptation de l'ultime sacrifice à
une cause sacrée pour tout citoyen la sauvegarde de l'intégrité
du territoire national. En passant par les laborieuses années du
pionnier aux confins du Tonkin et du Laos, où fidèle à
la devise d'Auguste Pavie, il se consacra à la conquête des
curs"... Puis "les missions impossibles " et néanmoins
menées à bien par le chef du -Service de Renseignements
Intercolonial" appelé dans l'armée "Service de
Renseignements Impérial", missions dont le succès aurait
dans d'autres temps valu à leur responsable le bâton de maréchal...
avant de devenir un des Premiers de la Résistance" et de rédiger
les règles de la guerre subversive dans " l'Instruction sur
la conduite de la guerre contre les arrières de l'ennemi "..
Et puis il deviendra "l'apôtre de l'Amalgame" comme l'appelait
le général de Lattre de Tassigny, apportant ainsi une contribution
essentielle à la renaissance de l'armée française,
cette armée au sein de laquelle il va mener de l'île d'Elbe
et la Provence au Rhin et au Danube cette victorieuse épopée
de la Libération au cours de laquelle ses qualités de chef
de guerre lui mériteront à 45 ans les étoiles de
général...
-------Et
puis ce fut de nouveau l'Indochine où, de 1945 à 1954, les
plus grands chefs aussi bien Leclerc que de Lattre, reconnaissant ses
talents de stratège et de diplomate, sa connaissance profonde des
problèmes politiques locaux et des hommes, l'appelèrent
pour lui confier les plus délicates missions, avant qu'il ne devienne
à son tour commandant en chef des Troupes Françaises en
Extrême-Orient et, deux ans à peine après la fin de
ce conflit, commandant en chef des armées de terre, de mer et de
l'air en Algérie.
-------Là,
après avoir échappé à un attentat fomenté
par ceux-là mêmes qui ne voyaient dans le drame de notre
province d'Algérie qu'un moyen de conquérir le pouvoir à
Paris, grâce à sa complète maîtrise des problèmes
militaires et humains et à sa parfaite connaissance des ressorts
de la guerre subversive, en dix-huit mois, ce fut l'éclatante et
prometteuse victoire du '13 mai 1958", ce qu'on a pu appeler "le
miracle d'Alger" : les terroristes réduits au silence, les
rebelles paralysés dans leur isolement, et surtout l'unité
des curs et des volontés retrouvés entre toutes les
couches des populations d'un côté et de l'autre de la Méditerranée,
sans que cette ahurissante "révolution" ne fit couler
une goutte de sang, apparaissant ainsi comme les prémices de "la
résurrection" de la France...
-------On
sait aujourd'hui, pourquoi et comment, pour le plus grand malheur des
populations de cette région, de toute l'Afrique, de la France...
et de la Civilisation, cette espérance fut trahie, bafouée...
et la légitime révolte qui s'ensuivit. Révolte dont
le général Raoul Salan - prenant ainsi le risque du plus
tragique destin alors que, parvenu au faite des honneurs, il pouvait aspirer
à une bien légitime tranquillité-accepta d'être
porté à la tête uniquement par fidélité
à la parole donnée par la France et aux valeurs les plus
sacrées des nations civilisées.
-------Je
sais combien les souvenirs de cette période qui vit le dernier
engagement de Raoul Salan sont chers au cur de bien d'entre vous.
Mais pour ne pas prolonger mon propos et parce que nous sommes ici sur
cette terre de Provence qui, au mois d'août 1944. connut le retour
victorieux de l'armée française, je voudrais rappeler deux
épisodes de la vie du général Salan au cours du Deuxième
Conflit mondial de i939-1945, épisodes qui restent inconnus ou
bien mal connus... Pour le commandant Salan, cette guerre commence en
1938, alors qu'il vient d'être nommé chef du service de Renseignements
Intercolonial. A ce poste il dispose d'agents résidants sur toutes
les terres de l'empire colonial-français, c'est-à-dire sur
tous les continents. Un poste d'observation exceptionnel dans lequel Salan
va exceller...
-------Le
récit des exploits réalisés par ce service sous la
direction de Raoul Salan alourdirait notre propos. Nous n'en citerons
qu'un en raison des conséquences qu'il eut pour les forces de l'axe
'Berlin-Rome"... Avec une équipe de sept volontaires, dont
trois Italiens antifascistes, et un crédit de deux millions débloqué
par Paul Reynaud, le ministre des Finances, il va ranimer, réorganiser
la résistance nationale en Abyssinie, participant lui-même,
avec l'accord de l'Intelligence Service où il a noué de
confiantes relations, à l'opération depuis les confins du
Soudan Anglo-Egyptien, avec de tels résultats que l'élite
de l'armée italienne restera fixée pendant des mois sur
ce territoire, empêchant ainsi Mussolini de rentrer en guerre contre
la France dès le début du conflit avec l'Allemagne...
-------Ayant
repris sa place clans les troupes au combat, après une héroïque
campagne en 1941 à la tête d'un bataillon de tirailleurs
sénégalais, il retrouve son poste à la direction
du service de renseignements des colonies, à Vichy. Là,
dès le mois d'août 1940, avec l'aide de son épouse
native de Vichy, et utilisant les relations qu'il a nouées avec
les Anglais et l'ambassade du Canada, il va devenir un des " premiers
de la Résistance".
Fin 1941, menacé d'arrestation en raison de ses activités,
l'état-major des colonies le nomme chef du service de renseignements
de l'Afrique Occidentale Française à Dakar.
-------Profitant
de son passage dans la "Résistance" en métropole
et des liens qu'il y a noués, il va travailler de façon
particulièrement efficace à la préparation de l'armée
d'Afrique aux combats qui l'attendent sur le sol national. Dans le cadre
de cette action il va fixer les règles de la guerre clandestine
qui seront publiées dans "l'Instruction sur le contrôle
de la guerre sur les arrières de l'ennemi" qui sera diffusée
par les soins du commandement à Dakar.
-------Dès
le débarquement américain de novembre 1942, il est à
Alger. Affecté au 2ème bureau de l'état-major général
des armées de terre, il est chargé de l'action psychologique
et de la direction du journal "COMBATTANT 43" qui est diffusé
dans toute l'armée. Il va à ce poste s'employer à
préparer les troupes des diverses origines armée d'Afrique,
Forces Françaises Libres, évadés par l'Espagne, Forces
Françaises de l'Intérieur et Maquis... à combattre
ensemble sur le sol métropolitain. Il sera, comme De Lattre l'écrira,
après en avoir été le précurseur, "L'APÔTRE
DE L'AMALGAME"! Et l'on sait ce que représente cette expression
dans la pensée du commandant de la Première Armée
Française qui se plaisait à dire : " Ma plus grande
victoire, ce n'est pas Toulon, ce n'est pas Colmar... ma plus grande victoire
de cette guerre c'est l'AMALGAME ', symbole de la volonté commune
de la France. "
-------Et
cette victoire, c'est Salan qui l'a préparée et conduite
à son terme. Ce qui lui vaudra, à 45 ans, les étoiles
de général et le commandement de la 14è Division
d'Infanterie, l'ancienne division de De Lattre en 1940, où à
la fin de la guerre, parfaite illustration de cette fusion de la volonté
nationale, il aura sous ses ordres à côté d'unités
de l'armée " régulière ", le colonel Berger,
alias André Malraux et sa brigade "Alsace-Lorraine",
et le colonel "Fabien" et sa brigade de FT.P de l'Ile de France.
Cette cohésion des forces armées qui préluda à
la reconstitution de l'unité nationale fut certainement un des
plus grands services que Raoul Salan ait rendu à la France.
-------Il
convenait de le rappeler, ici, à SollièsVille, dont il fut
le libérateur!
Yves GIGNAC
L'Association des "Amis
de Raoul Salan", récemment constituée avec l'accord
de sa famille, s'est fixé pour objectif de défendre la mémoire
du général d'armée Raoul Salan et de rappeler les
vertus qu'il n'a cessé de pratiquer, en faisant connaître
la vie exemplairede celui qui passait pour le général le
plus décoré de l'armée française.
N'hésitez pas à prendre contact avec elle :
Association des " Amis de Raoul Salan "
Chez Yves Gignac
" Saint-Maurin "
Route de Valensole
04500 Riez
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