Jacques
Bedos
|
11 Ko
/ s
|
-------Nos
routes se sont souvent croisées, et je souhaite qu'il en soit encore
ainsi longtemps. -------Jacques Bedos est quelqu'un que j'ai toujours rencontré là ou là. A Alger, à Paris, récemment à Aix-en-Provence, et aujourd'hui à Versailles où il est venu s'installer. -------Adolescent, je le voyais parfois sur la scène du cinéma le Paris à Alger, dans le cadre de l'émission radiophonique (vous vous en souvenez probablement) "Le Petit Music-hall du dimanche", animée par... par... vous ne pouvez pas avoir oublié leurs noms, par... mais oui : Jack Redson et Jacqueline Dory. Il était "Good bibine", cette sorte de clown à barbe qui commentait l'actualité à l'envers, en trois minutes. -------« J'ai commencé par l'écriture, nous dit Jacques. J'avais fait mon service militaire avec un type qui s'appelait Jean Voilet, Pieds-Noirs, agrégé d'anglais à 17 ans. Un garçon complètement ,fou. Il était le cousin germain des demoiselles Faure dont l'une a été la femme d'Albert Camus. La première fois que je l'ai vu, il portait des nus-pieds, à lanières de cuir, et un short. Très blond. Une gueule. Et en plus de ça, champion d'Afrique du Nord des mille cinq cents mètres. Une vraie valeur. -------On a eu l'idée de,faire une émission "Les Pieds au Mur" ; une fois acceptée, nous n'avons trouvé personne pour l'interpréter, et nous avons décidé de la présenter nous-mêmes. C'est comme cela que je suis devenu metteur en ondes, puis chef des variétés à Radio Alger. -------L'un de mes plus beaux souvenirs c'est "6-4-2" une émission dont les Pieds-Noirs, trente cinq ans après, parlent encore. Lorsqu'ils me rencontrent, sais-tu comment ils m'interpellent ? "Alors 6-4-2 ça va ? " C'est ça la chaleur Pieds-Noirs ; c'est ça l'amitié ,franche, sans façon. -------Jacques, je le rencontrais aussi au Boulevard Bru, dans les studios alors tout neufs de télévision. -------« Je filmais, poursuit-il, des pièces de théâtre, dans lesquelles je jouais parfois. "Les Femmes Savantes", nous l'avons donnée dix fois sur scène, au Colisée, transformé en théâtre. J'étais Trissotin... -------Dans la distribution, bien sûr, Paule Granier, cette merveilleuse comédienne auprès de qui ma mère avait, un jour, mené Guy (Gilles) mon cousin et moi-même. Paule Granier allait nous enseigner la diction. Paule, dont... quelques années plus tôt elle avait été, elle-même, l'élève ! . . . -------Chère Paule, je pense souvent à vous, aux phrases que l'on devait prononcer sans aucune faute ("Les chaussettes de la Duchesse sont sèches, archisèches"), aux cours que vous donniez au Conservatoire et auxquels j'assistais en auditeur libre, à ce chant grégorien que vous m'aviez demandé d'interpréter, sur la scène de l'Opéra d'Alger, à l'occasion d'une présentation par Gilles Bouchara, dans le cadre des concours de fin d'année, du dernier acte de "Ruy Blas". Chère Paule vous qui saviez m'accueillir avec tant d'affection dans votre maison à Carqueiranne lorsque je venais vous rendre visite, vous qui cultiviez avec nostalgie ces iris, venus d'Algérie !... -------««
L'Algérie,
j'ai voulu, aussi la retrouver, reprend Jacques, à travers Camus.
Avec Serge (Reggiani) qui disait le texte, nous avons réalisé
un disque pour Polydor "L'Étranger" (aujourd'hui épuisé).
Pendant les prises de son j'étais à nouveau à Belcourt,
au bain sportif... Tu te souviens du bain sportif ?» A bientôt. |