Notre Algérien devenu
Parisien pour la circonstance équipait une voiture
avec des lumières par lui inventées et qui permettront
désormais au véhicule de se diriger dans la nuit aggravée
par le brouillard sans trop réduire la vitesse.
Cette invention a fait ses preuves en Algérie. Il est donc
juste qu'elle fasse maintenant la conquête de Paris et du
monde.
En Algérie, nombre de voitures en sont équipées.
Pour ne citer que les principales : celle du général
Noguès au temps où il commandait le 19° corps
d'armée, celle du gouverneur général de l'Algérie,
celle du colonel, du lieutenant-colonel et du commandant de la 19'
légion de gendarmerie, celle du colonel commandant la gendarmerie
de Tunisie, les neuf cars de la garde mobile de l'Algérie
et une cinquantaine de voitures particulières. Les cars de
la garde mobile nos lecteurs le savent ne sont pas
des véhicules légers. Ils mesurent douze mètres
de long et transportent quarante hommes et une mitrailleuse. L'un
de ces cars, la nuit, par un temps de brouillard très épais,
a parcouru, grâce aux phares Matha, 53 kilomètres en
cinquante-cinq minutes.
C'est en novembre 1935 qu'Hefiri Matha a présenté
son invention à la commission technique de l'Automobile-Club
d'Alger.
M. Verain, professeur de physique et d'électricité
à la Facultés des sciences de notre ville, qui assistait
officiellement aux essais, complimenta Matha et lui déclara
:
« Vous avez fait ça en électricien et en automobiliste.
»
L'invention de notre compatriote est, comme il sied, brevetée
en France. L'Allemagne a, de son côté, accepté
de la breveter. Et lorsqu'on sait les difficultés qu'oppose
Berlin pour accorder un brevet, on comprendra qu'il s'agit d'une
invention sérieuse.
La réalisation de M. Matha est particulièrement ingénieuse.
Il installe à l'avant de la voiture et au-dessous des phares
existants deux phares de secours éclairant de chaque côté
dans une direction inclinée d'une trentaine de degrés
sur l'axe de la voiture.
Ces deux phares, du modèle réglementaire, s'allument
automatiquement dès que l'on freine au moyen d'un commutateur
analogue à celui du a stop », par conséquent
à l'entrée de tout virage obligeant à ralentir.
Dès qu'il est engagé dans le virage, le conducteur
lâche le frein, ce qui provoque l'extinction des deux phares
supplémentaires. La rotation du volant allume celui des deux
phares qui est disposé pour éclairer le virage. Quand
le volant revient dans la position correspondant à la ligne
droite, le phare de secours qui était allumé pendant
la courbe s'éteint.
Un interrupteur placé sur le tablier permet d'allumer les
phares supplémentaires en permanence en cas de brouillard.
(suite dans l'article.)
PLUS
pas de "plus".
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