Les trois frères Mondielli,
que j'ai eus sous mes ordres, sont trois héros. Voyez-les
».
C'est le général Toulorge, Algérien et ancien
commandant de corps d'armée, que j'avais rencontré
à Niée, qui m'avait fait cette déclaration.
J'ai suivi le conseil qu'il me donnait.
J'ai pu joindre l'ainé des frères Mondielli dans la
petite villa de la ban, lieue niçoise où il vit paisiblement,
avec sa femme une fille de Sétif. Par le général
Toulorge, je connaissais déjà les glorieux états
de services de Nicolas-Clément Mondielli. Je savais, notamment,
que le ruban de sa croix de guerr3 est orné de neuf
citations, qu'il est grand officier de la Légion d'honneur
et je n'ignorais pas, non plus, le regret qu'éprouvent tous
ceux qui connaissent ses mérites de l'avoir vu quitter l'armés,
simplement, comme général de brigade. Quand Nicolas-Clément
vint au Inonde à Constantine, le 23 novembre 1872, son père,
originaire de la Corse, était capitaine au 3' régiment
de tirailleurs. Cet officier avait fait la guerre franco-allemande
et s'était conduit en brave A Froeschviller, notamment, c'est
lui qui avait sauvé le drapeau de son régiment. La
famille Mondielli va compter au bout de quelques années,
quatre garçons et trois filles.
Nicolas-Clément, l'aîné, fait ses premières
études chez les bonnes soeurs de la place des Galettes. A
9 ans, il est dirigé sur la Flèche. Nommé sous-lieutenant
en sortant de Saint-Cyr, il sert au 137* régiment d'infanterie
jusqu'en 1910. Il passe alors au 3° zouaves où il sera
promu successivement chef de bataillon, lieutenant-colonel et colonel.
C'est peut-être un fait unique dans les annales militaires
que le cas d'un officier qui, durant toute sa carrière, ne
connait que deux régiments.
Nommé général en 1929, il réside à
Miliana jusqu'à son passage au cadre dé réserve
en 1932.
Les premiers mois de la guerre, notre compatriote s'est trouvé
détaché à l'état-major de la 74è
brigade, auprès du colonel Taupin, qui fut tué à
ses côtés à Charleroi, le 29 août 1914,
en même temps que lui- nêrne était blessé.
C'était la deuxième blessure de guerre de Mondielli.
Il avait été blessé une première fois,
le 8 juin 1913, au combat de K'siba, au Maroc, alors qu'il appartenait
à la colonne Mangin. Durant la grande guerre, il devait être
blessé quatre fois encore, notamment en Champagne et à
Verdun.
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(suite dans l'article.)
PLUS
https://www.saint-cyr.org/medias/editor/files/1893-1895-78e-promotion-de-jeanne-d-arc(1).pdf
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