Se promener à, Mende en
touriste et y rencontrer fortuitement, en la personne du secrétaire
général de la préfecture de la Lozère,
un compatriote qui est, en plus, un indigène algérien,
c'est pour notre c galerie », une aubaine de choix. Le destin
l'a voulu ainsi. « Mektoub ! » diraient les Arabes.
J'avais connu Chérif Méchéri au temps où
il tenait une place brillante dans le cabinet de Morinaud, sous-secrétaire
d'Etat à l'Education physique. Nos lecteurs savent que la
première préoccupation du député de
Bône, à son arrivée au pouvoir, fut de former
un cabinet à l'image de l'Algérie, c'est-à-dire
d'y faire collaborer à la fois des représentants des
colons, des israélites et des indigènes. C'est à
Méchéri qu'échut l'honneur de représenter
l'élément arabe.
L'essai fut heureux. Il est vrai que les sujets étaient de
qualité.
Nous retrouverons bientôt après Chérif Méchéri
dans les cabinets de Ducos, sous-secrétaire d'Etab à
l'Education nationale, puis, Marcombe, appelé à la
présidence du Conseil, en qualité de scus-secrétaire
d'Etat s'attache le jeune Arabe, et lui témoigne une sympathie
particulière qui marquera profondément dans le souvenir
reconnaissant de notre compatriote.
Il n'est guère possible d'être plus Algérien
que Chérif Méchéri.
Le père, Salah, était l'agha de Morsott.
Le grand-père, Mohamed Tayeb, était caïd des
territoires militaires de Tebessa.
Toute la famille Méchéri s'est mise aux côtés
des grands chefs français et les a puissamment aidés
à faire la conquête du sud-est algérien.
Aux premiers mois de la guerre de 1914, les Méchéri
organisent pour la France la conscription dans les territoires du
Sud. Bien mieux, ils lèvent 300 goumiers, les équipent
et les envoient au front. A la tête de ces guerriers se trouvent
25 Méchéri, parmi lesquels : un capitaine, un lieutenant
et trois sous-officiers. Peu de familles du sud-algérien
ont fourni à la métro- pole une telle contribution
de loyalisme.
C'est à Tébessa,
en 1902, que Chérif Méchéri vient au monde.
Premières études à l'école coranique
de cette ville. Reçu au concours, le jeune homme entre à
la Médersa de
Constantine. Il quitte cette institution pour le Lycée.
Les études exercent sur lui un attrait particulier. La vivacité
de son intelligence est remarquée et ses progrès rapides
éblouissent à la fois Alliés, le réputé
professeur de mathématiques et Césaire Legrand, le
distingué proviseur. L'un et l'autre prodiguent leurs encouragements
à l'élève :
Vous ferez d'excellentes études, prophétisent-ils.
Et les bons sentiments que vous manifestez et qui sont le reflet
de ceux de votre famille vous vaudront d'occuper une haute situation
et tous les bons Français vous apprécieront.
.......................................
(suite dans l'article.)
PLUS
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A9rif_M%C3%A9cheri
ou
http://chsp.sciences-po.fr/fond-archive/mecheri-cherif
ou
https://francearchives.fr/fr/facomponent/71a79479cc194e68099000602a42afa2b901ad8d
Parcours
Licence en droit
Avocat au barreau de Bône (1930-1931)
Chef de cabinet de préfet, de ministre (1932-1934)
Sous-préfet de Saint-Jean-de-Maurienne (1934)
Sous-préfet de Châteaudun (1939)
Sous-préfet de Rochefort (1941)
Sous-préfet de Narbonne (1942)
Préfet délégué de la Haute-Vienne (1942)
Préfet des Basses-Alpes (1946)
Préfet hors cadres (1945-1946)
Secrétaire général de la Présidence
de la République et du Haut Conseil de lUnion française
(1947-1960)
Conseiller maître à la Cour des comptes (1960)
Admis à la retraite et nommé conseiller maître
honoraire (1972)
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