Tousles chemins conduisent à
Rome. » Tous!évidemment, mais souvent au prix de quelles
difficultés ! Pour certains, cette route est rectiligne et
sans obstacles ; pour d'autres, elle est tortueuse et hérissée
d'accidents.
Je ne savais jusqu'à présent laquelle de ces deux
routes j'aurais prise s'il m'avait été donné
de choisir. Je crois pourtant que j'aurais opté pour celle
qui va droit au but. Depuis que j'ai vu Rico, je suis persuadé
que je me serais engagé sur la seconde, car on apprécie
davantage ce qui a été obtenu avec peine.
Laissez-nous vous soumettre l'e,cemplr de Rico et -ous serez convaincu.
Roger Rico a vu le jour à Oran le 2 mai 1910, de parents
nés en Algérie. Ses grands-parents sont d'ailleurs
inscrits sur le Livre d'Or de la colonie.
Immédiatement après la conquête de l'Algérie,
ils entreprirent une conquête sans histoire, mais laborieuse
: celle du sol. C'est pied à pied qu'ils disputèrent
aux cailloux, aux mauvaises herbes, au soleil implacable ce terrain
qu'ils ensemencèrent de blé, d'orge, d'avoine, et
dans lequel ils plantèrent la vigne. Elevés dans la
tradition du travail, ces pionniers trouvaient tout naturel que
leurs fils poursuivissent leur tâche.
La Terre ! Saura-t-on jamais tout ce que ce mot signifie pour ceux
qui ont vécu sur elle dès leur plus tendre enfance.
Roger Rico, né sur cette terre qui fait l'orgueil de son
père, a, lui aussi, tenu, dès son plus jeune âge,
le manche de la charrue. Et tout en accomplissant les gestes rituels,
il chante. Il chante avec l'alouette qui salue le soleil, le rossignol
qui lance ses tirades d'amour, le coucou qui se plaint de sa solitude.
Sa voix est si belle que les paysans, dans les champs voisins, abandonnent
leur travail pour mieux l'écouter Ils en parlent au père
Rico qui hoche la tête et qui leur dit ;
« C'est très bien, mais il ne faut pas que mon 'ils
se mette des idées dans la tête. Nous avons été
paysans de père en fils. Il restera à la terre, autrement
je le déshériterai. »
Je ne sais au prix de quelles ruses, le jeune Rico réussit
à installer dans une grange assez éloignée
de la maison paternelle un piano, mais toujours est-il qu'il réussit,
sans connaissance du solfège, à s'accompagner. Il
faut ajoute que sa mère les mères ont souvent
de ces faiblesses lui donna de l'argent afin qu'il pût
prendre des leçons avec Lise Charny de l'Opéra de
Paris. Ceci ne l'empêcha pas de faire ses études au
collège d'Oran et mêm-i de préparer l'école
d'agriculture de Maison-Carrée, pour obéir à
la volonté de son père.
Il échoue aux examens, ne se sentant de vocation que pour
le chant. De retour chez lui, il boude le travail des champs, ayant
la conviction profonde que son destin l'appelle ailleurs.
Son père ne veut pas céder.
« Il ne peut y avoir d'avenir, s'obstine-t-il à déclarer,
dans le chant. »
Pourtant, un jour qu'il a entendu son fils dans un solo, à
la cathédrale d'Oran, sa résistance flanche légèrement.
Il ne peut content son émotion et lui avoue dans un élan
spontané :
« Tu m'as étonné. Je ne te croyais pas cette
voix.
.......................................
(suite dans l'article.)
PLUS
https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Rico%20Roger.html
https://www.discogs.com/fr/artist/4812227-Roger-Rico
Discographie:
Il a débuté le 17 novembre 1937 dans la Samaritaine
(André) de Max d'Ollone.
Il y chante Salammbô (Autharite, 1938) ; la Prise de Troie
(Priam, 1938) ; les Troyens (Priam, 1939) ; Faust (Méphistophélès,
1939) ; la Damnation de Faust (Méphistophélès,
1947) ; Boris Godounov (Boris, 1947) ; Rigoletto (Sparafucile, 1950)
; les Indes galantes (Osman, 1954)..............etc..
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