Roger RICO
(1910 - 1964)
basse française

Tousles chemins conduisent à Rome. » Tous!évidemment, mais souvent au prix de quelles difficultés ! Pour certains, cette route est rectiligne et sans obstacles ; pour d'autres, elle est tortueuse et hérissée d'accidents.

Je ne savais jusqu'à présent laquelle de ces deux routes j'aurais prise s'il m'avait été donné de choisir. Je crois pourtant que j'aurais opté pour celle qui va droit au but. Depuis que j'ai vu Rico, je suis persuadé que je me serais engagé sur la seconde, car on apprécie davantage ce qui a été obtenu avec peine.
Laissez-nous vous soumettre l'e,cemplr de Rico et -ous serez convaincu.

Roger Rico a vu le jour à Oran le 2 mai 1910, de parents nés en Algérie. Ses grands-parents sont d'ailleurs inscrits sur le Livre d'Or de la colonie.
Immédiatement après la conquête de l'Algérie, ils entreprirent une conquête sans histoire, mais laborieuse : celle du sol. C'est pied à pied qu'ils disputèrent aux cailloux, aux mauvaises herbes, au soleil implacable ce terrain qu'ils ensemencèrent de blé, d'orge, d'avoine, et dans lequel ils plantèrent la vigne. Elevés dans la tradition du travail, ces pionniers trouvaient tout naturel que leurs fils poursuivissent leur tâche.

La Terre ! Saura-t-on jamais tout ce que ce mot signifie pour ceux qui ont vécu sur elle dès leur plus tendre enfance. Roger Rico, né sur cette terre qui fait l'orgueil de son père, a, lui aussi, tenu, dès son plus jeune âge, le manche de la charrue. Et tout en accomplissant les gestes rituels, il chante. Il chante avec l'alouette qui salue le soleil, le rossignol qui lance ses tirades d'amour, le coucou qui se plaint de sa solitude. Sa voix est si belle que les paysans, dans les champs voisins, abandonnent leur travail pour mieux l'écouter Ils en parlent au père Rico qui hoche la tête et qui leur dit ;

« C'est très bien, mais il ne faut pas que mon 'ils se mette des idées dans la tête. Nous avons été paysans de père en fils. Il restera à la terre, autrement je le déshériterai. »

Je ne sais au prix de quelles ruses, le jeune Rico réussit à installer dans une grange assez éloignée de la maison paternelle un piano, mais toujours est-il qu'il réussit, sans connaissance du solfège, à s'accompagner. Il faut ajoute que sa mère — les mères ont souvent de ces faiblesses — lui donna de l'argent afin qu'il pût prendre des leçons avec Lise Charny de l'Opéra de Paris. Ceci ne l'empêcha pas de faire ses études au collège d'Oran et mêm-i de préparer l'école d'agriculture de Maison-Carrée, pour obéir à la volonté de son père.

Il échoue aux examens, ne se sentant de vocation que pour le chant. De retour chez lui, il boude le travail des champs, ayant la conviction profonde que son destin l'appelle ailleurs.

Son père ne veut pas céder.
« Il ne peut y avoir d'avenir, s'obstine-t-il à déclarer, dans le chant. »

Pourtant, un jour qu'il a entendu son fils dans un solo, à la cathédrale d'Oran, sa résistance flanche légèrement. Il ne peut content son émotion et lui avoue dans un élan spontané :
« Tu m'as étonné. Je ne te croyais pas cette voix.
.......................................
(suite dans l'article.)

PLUS
https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Rico%20Roger.html

https://www.discogs.com/fr/artist/4812227-Roger-Rico

Discographie:
Il a débuté le 17 novembre 1937 dans la Samaritaine (André) de Max d'Ollone.

Il y chante Salammbô (Autharite, 1938) ; la Prise de Troie (Priam, 1938) ; les Troyens (Priam, 1939) ; Faust (Méphistophélès, 1939) ; la Damnation de Faust (Méphistophélès, 1947) ; Boris Godounov (Boris, 1947) ; Rigoletto (Sparafucile, 1950) ; les Indes galantes (Osman, 1954)..............etc..

Echo du 14-8-1937 - Transmis par Francis Rambert


sur site : mars 2020

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Roger Rico dans Faust (Méphistophélès) de Gounod
Roger Rico dans Faust (Méphistophélès) de Gounod
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