
C'est un solide bateau genre felouque, d'une
construction à toute épreuve, propre, astiqué, tout
pimpant sous sa teinte gris-de-guerre, teinte préférée
du patron qui a servi de longues années dans la marine française.
C'est là qu'il a d'ailleurs donné le meilleur de lui-même,
risquant sa vie à. maintes reprises. Ne lui doit-on pas le sauvetage
du « Chasseur 43 », coulé en 1917 par abordage dans
la baie d'Alger par plus de 45 mètres de fond ? Travail périlleux
qu'il sut quoique démuni du brevet de la marine mener
à bien en 24 heures, remontant à la surface le petit navire
et les membres de l'équipage qui y dormaient leur dernier sommeil.
Il savait qu'il allait à la mort et qu'un rien pouvait en décider.
Aussi les preuves de gratitude ne lui manquèrent pas et Picone
fut proposé pour la Légion d'honneur. Il avait déjà
la Médaille militaire, gagnée en de semblables circonstances.
Disons, en passant, que cette croix méritée fut accrochée
sur sa poitrine sept ans après, au « titre de la Marine marchande
»
Puis ce fut le renflouement du « Saint-Nicolas », coulé
devant l'entrée du port, etc., etc.
Le port d'Alger peut donc être fier d'avoir à son service
un tel homme qui a su également s'entourer de collaborateurs à.
son image.
Pour en revenir à « La Joséphine
», disons que son moteur Baudouin lui fait filer ses 10 noeuds 5.
A bord, tout est rangé soigneusement, chaque chose a sa place bien
définie. Il a été prévu un outillage complet
permettant une mise en oeuvre immédiate : scaphandres, pompe automatique,
puissants phares aériens et sous-marins, etc.
Et malgré cela, tout est dégagé, pont et entrepont,
rien ne peut gêner les manoeuvres et, de cette conception, il faut
féliciter le promoteur.
En terminant, nous remercions M. Picone de son excellent accueil et le
félicitons de son initiative, dont le port
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