LA COMPAGNIE DE NAVIGATION CHARLES SCHIAFFINO
& Cie
Il est de toute équité
de se réjouir sincèrement du succès grandissant d'une
entreprise quelle qu'elle soit quand son organisation est le résultat
d'efforts prolongés, de saine clairvoyance, d'habile compréhension...
et quand cette entreprise met en œuvre les moyens les plus parfaits
au service de l'avenir toujours plus florissant d'un pays.
Plus que toute autre, la Société Algérienne de Navigation
pour l'Afrique du Nord, Charles Schiaffino et Cie, est digne de l'intérêt
général. Par son immense labeur consistant dans la constitution
d'une flotte nombreuse et puissante, par l'audacieuse adoption de nouvelles
méthodes de travail rompant nettement avec toute routine, par l'acquisition
d'un matériel doté des perfectionnements les plus modernes,
cette grande Compagnie de navigation a su donner au trafic du port d'Alger
un essor immense et imprévu.
Fondée à peine en 1920, peut-on s'étonner de voir
occuper, par cette jeune firme, une place prépondérante
dans les milieux maritimes ? Il est certain qu'une Société
naissante se heurte, de nos jours, à des difficultés presque
insurmontables Le prix des navires, des matières premières,
du combustible atteignant des taux considérables n'est pas l'unique
facteur s'opposant à l'extension des affaires. Il faut aussi que
l'administration de la Société soit à même
de tirer le meilleur parti des conditions économiques du milieu
dans lequel elle prend naissance et sache, par une expérience profonde
et une connaissance parfaite des besoins du commerce, établir son
organisation sur des bases répondant en tous points aux exigences
du moment.
Sur ces points, la Société de Navigation pour l'Afrique
du Nord a été largement favorisée. Sous l'impulsion
énergique et puissante de son directeur, Charles Schiaffino, dont
la principale préoccupation a toujours été la mise
en valeur de nos possessions Nord-Africaines, elle a rapidement gravi
les échelons jusqu'au premier rang. On peut dire que l'importance
prise par cette Compagnie est capitale ; le public, d'ailleurs, lui conserve
une confiance dont il a eu l'occasion de fournir, à maintes reprises,
un témoignage éclatant.
A la mort de Charles Schiaffino, il apparut un instant que cet incomparable
animateur ne pouvait être remplacé. C'est alors que M. Laurent
Schiaffino, qui préside actuellement aux destinées de cette
firme florissante, donna la pleine mesure de ses facultés créatrices
et administratives. La place me manque pour en citer les très nombreux
exemples et je le regrette. Il me suffit de dire que cette flotte qui,
aujourd'hui, s'épanouit en pleine conscience de son rôle
économique et de son utilité, vient de s'augmenter de trois
nouvelles unités dont voici les caractéristiques :
Remorqueur Saint-Charles.
- Longueur : 41 mètres ; tonnage : 327 tonnes ; vitesse : 11 nœuds;
puissance : 900 HP. Ce puissant remorqueur est affecté au service
du sauvetage. Muni d'un poste de T. S. F. à longue portée
et de pompes modernes à grand rendement pouvant fournir un débit
de 6.000 tonnes à l'heure, d'un matériel important de sauvetage,
il est continuellement sous pression, prêt à appareiller
à la moindre alerte. En ajoutant que les opérations sont
menées par des équipes de techniciens et de scaphandriers,
on peut affirmer que ce remorqueur offre le maximum de sécurité
pour les navires en détresse.
Finistère. - Longueur : 62 m50. Portée en lourd : 750 tonnes.
Trente-cinq couchettes. Vaste salon à l'arrière. Lumière
électrique. Vitesse : 11/12 nœuds. Assure le service des passagers
entre Bougie-Djidjelli-Collo (facultatif), Philippeville-Bône. Départ
d'Alger tous les lundis, à 18 h.
Ville-de-Cherchell. - Longueur : 39 m 40. Portée en lourd : 260
tonnes. Spécialement aménagé pour le transport des
fûts entre Tipaza et Cherchell.
Ainsi qu'on peut s'en rendre compte, la Compagnie de Navigation Algérienne
Charles Schiaffino fournit un considérable effort pour le plus
grand bien de la généralité. Elle ne s'en tiendra
pas, j'en suis sûr, aux résultats déjà acquis.
Cela nous est un précieux encouragement qui nous fait, comprendre
que l'industrie et le commerce algériens sont entrés dans
une phase toute nouvelle.
