Les ports principaux
Le port d'Oran
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Plan du port d'Oran années 1940
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SITUATION
Oran est situé au fond d'une baie
de 16 milles de large sur 7 milles de profondeur ouverte aux vents dominants
et aux grosses tempêtes de Nord-Nord-Ouest, limitée à
l'Ouest par le Cap Falcon et à l'Est par la pointe de l'Aiguille.
L'emplacement du port au Sud et à l'Est de la pointe Lamoune n'offre
pas un abri naturel à la navigation. Aussi le port a-t-il dû,
tout comme celui d'Alger, être conquis sur la mer, à grands
frais, pour répondre aux besoins commerciaux de la Ville et de
son riche hinterland oranais.
De jour, les navigateurs repèrent aisément le port grâce
au Djebel-Krichtel (600 m.) et au Djebel-Orousse (631 m.), points culminants
du massif situé entre la pointe de l'Aiguille et le Cap Carbon
et au massif du Murdjadjo qui domine le port.
De nuit, les abords du port sont signalés par le phare de Mers-el-Kébir
à l'Ouest et par le feu de la falaise Gambetta à
l'Est.
HISTORIQUE
Lors de la prise d'Oran en 1831 par les Français,
il n'existait qu'une grotte dans la falaise, au sud de la pointe Lamoune
; elle servait d'abri aux barques faisant la liaison avec l'abri naturel
voisin de Mers-el-Kébir où les navires cherchaient refuge.
Dès 1848, fut décidée la construction à Oran
d'un petit port de débarquement. Deux petites jetées, englobées
maintenant dans les môles du Centre et Sainte-Marie, furent construites
de 1848 à 1860 ; elles limitaient un plan d'eau de 4 ha. environ
où la sécurité n'existait pas par gros temps pour
les navires.
Le développement du trafic maritime qui, de 1855 à 1860,
passa de 36.000 tonnes à 54.000 tonnes et le transfert à
Oran en 1857 de l'entrepôt de Mers-el-Kébir nécessitèrent
l'agrandissement des installations portuaires. Le décret du 28
juillet 1860 approuva le projet de construction d'un bassin de 24 ha.
(bassin Aucour), fermé au Nord par le premier élément
de la jetée du large enracinée à la pointe Lamoune
et de direction sensiblement Ouest- Est et à l'Est par la jetée
Sainte-Thérèse incluse maintenant dans le môle Jules
Giraud.
Les jetées du port de débarquement furent transformées
en môles. Les travaux durèrent de 1860 à 1892. Au
cours de cette période ,de violentes tempêtes (en 1869, en
1876 et en 1886) ruinèrent partiellement la jetée du large
causant ainsi de longs retards à l'achèvement des ouvrages
et des difficultés financières à 'l'État qui
demanda, par une loi du 19 juillet 1880, le concours de la Chambre de
Commerce.
Ce premier programme de travaux avait doté l'établissement
maritime de 1.175 m. de jetées, de 1.890 m. de quais accostables
et de t3 ha. de quais et terre-pleins.
Mais, grâce au développement des réseaux routiers
et ferrés aboutissant à Oran, le trafic maritime avait été
multiplié par 15 durant la période 1864-1892 ; à
cette dernière date il atteignait pour les marchandises 523.700
tonnes. Il fallait donc encore envisager l'extension du port.
La loi du 18 juillet 1905 approuva un projet comprenant :
- le prolongement en deux alignements de la jetée du large sur
1.282 m. environ ;
- la construction d'une traverse partant de la pointe du Ravin-Blanc,
normale à la jetée du large divisée par une passe
de 150 m. en deux parties, l'une de 150 m. au Nord, l'autre de 400 m.
au Sud ;
- l'élargissement à 120 m. du môle Sainte-Thérèse,
aujourd'hui môle Jules Giraud.
- la construction d'un quai de rive de 420 m. de longueur à l'Est
du môle précédent et d'un môle dit des Hauts
Fonds de 220 m. de longueur et 95 m. de largeur à l'extrémité
de ce quai ;
- la construction d'une traverse de 75 m. de longueur enracinée
normalement à la jetée du large et dans le prolongement
du quai Est du môle des Hauts-fonds ;
En même temps, des dragages et des dérochages devaient abaisser
le fond entre les deux derniers môles à la côte -8,40.
Ces travaux furent achevés en 1915.
Pour satisfaire les besoins sans cesse croissants du commerce, l'élargissement
à 200 m. du môle des Hauts-fonds fut distrait d'un nouveau
programme d'extension du port en cours d'étude et décidé
par le Gouverneur Général de l'Algérie le 1 1. mai
1922 ; les travaux durèrent de 1923 à 1931.
Toujours sous l'empire de la nécessité, une loi du 3o avril
1924 approuva l'avant-projet d'un nouvel agrandissement du port vers l'Est
par création d'un nouvel avant-port.
En première étape, la jetée du large devait être
prolongée encore de 50o m., une traverse Sud de l'avant- port étant
prévue sur 550 m. de longueur à partir du rivage ; un quai
de rive de 520 m. de longueur à l'Est du môle des Hauts Fonds,
devait être construit.
En deuxième phase, les travaux devaient comprendre :
- la construction de la traverse Nord de l'avant- port sur 105 m. de longueur
;
- l'exécution d'un quai accolé à la face Est de la
traverse du Ravin-Blanc et des rampes d'accès aux nouveaux terre-pleins.
La loi du 3.3 avril 1924 accordait en même temps la concession des
terre-pleins du port à la Chambre de Commerce.
Les dispositions prévues pour les ouvrages furent modifiées
par décision gouvernementale du 25 mai 1926 : l'emplacement projeté
du quai de rive de 520 m. de longueur fut reculé vers le Sud et
sur ce quai fut réservé un emplacement pour l'enracinement
d'un môle oblique de 300 m. de longueur et de 120 m. de largeur.
Les travaux se poursuivirent de 1927 à 1932. Le quai de rive fut
arrêté à 140 m. de la traverse du Ravin - Blanc en
prévision de la construction d'un second môle oblique ; mais
le premier môle oblique ne fut qu'amorcé de manière
à laisser un plan d'eau suffisant aux navires stationnant dans
l'avant-port en vue de leur ravitaillement en charbon. A la place de cette
construction différée, le Gouverneur Général
autorisa le 21 juillet 1927 celle d'un terre-plein, amorce du futur quai
Ouest du môle du Ravin-Blanc.
En 1937 furent terminés la construction du prolongement de la jetée
du large et de la traverse Est de 519 m. de l'avant-port.
Les aménagements et installations suivants ont en outre été
réalisés depuis 1924 jusqu'à ce jour :
- déplacement de la gare Oran-Marine vers le Sud ;
- déviation des égouts vers l'Est ;
- voie d'accès de la gare Karguentah au Port ;
- modification de la partie Ouest du môle Jules Giraud en vue de
la construction de la gare maritime ;
- construction du môle du Ravin-Blanc ;
- construction de l'avant-port ;
- élargissement du môle du Centre en vue d'augmenter la profondeur
au bord des quais à -8,50 ;
- installation au quai Henri Beaupuy d'un dock- silo.
Enfin, et de même qu'à Alger, le port d'Oran a subi des dégâts.
La tempête des 26 et 27 février 1936 a ouvert deux brèches
de 16 et 20 m. de largeur dans le mur de garde de la jetée du large.
La réparation de ces dégâts a coûté plus
de 26 millions au budget de l'Algérie.
La longueur totale des quais accostables est de 4.750 m. et la surface
des terre-pleins de 45 ha. Les voies ferrées desservant les quais
se développent sur 14 km. 260; elles sont reliées à
la gare d'Oran-Marine qui possède sur les terre-pleins Sud du bassin
Aucour deux voies principales et douze voies de triage et de debord d'une
longueur totale de 7 km. 64o.
Le commerce maritime trouve au port : douze vastes magasins publics dont
onze à simple rez-de-chaussée de 16.012 m. carrés
de superficie et un à un étage sur le môle du centre
de 2.025 m. carrés quatre bâtiments constituent la gare maritime
sur le môle Jules Giraud :
- un dock-silo à céréales de 30.000 tonnes et un
hangar annexe de 40.00o quintaux ;
- un magasin de stockage de 1.986 m. carrés sur les terre-pleins
de la baie Sainte-Thérèse ;
- un outillage public géré par la Chambre de Commerce comprenant
quatre grues automobiles, deux grues électriques à portique
de 1 t. 5 à 3 t. ; huit grues électriques sur portique de
t t. 5 à 5 t. ;
- un outillage privé de quatre appareils transbordeurs de charbon
de 120 à 200 tonnes-heure et un transbordeur à palettes
de 200 tonnes-heure ; une grue électrique et une grue à
vapeur sur rails de 5 tonnes ; huit grues à vapeur fixes de t t.
5 à 3 tonnes et une grue électrique fixe de 15 tonnes.
Le matériel flottant du port comprend :
- 334 chalands et allèges de 30 à 350 tonnes de portée
en lourd ;
- 12 vedettes de 35 à 7o CV. et 22 remorqueurs de 6o à 50o
CV. ;
- 13 grues ou pontons-grues de t à 6 tonnes ;
DESCRIPTION GÉNÉRALE
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(160 ko)
Le port d'Oran années 1950
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Le port actuel est protégé
extérieurement par une jetée à talus dite jetée
du large sensiblement parallèle à la direction générale
du rivage, concave vers le large, d'une longueur de 2.790 m., par une
traverse de 519 m., issue du pied de la falaise Gambetta, au lieu dit
Cuevadel-Agua, et par un épi enraciné à la jetée
du large d'une longueur de 109 m.
Le navigateur qui franchit la passe de 150 m. de large entre la traverse
et l'épi, par des fonds de 24 m., pénètre dans l'avant-port
actuel où les fonds varient de 8 à 15 m. A 650 m. plus à
l'Ouest, une deuxième passe de 150 M. de largeur avec un fond moyen
de 15 m. lui donne accès clans le bassin Poincaré. Traversant
ce bassin 'sur 625 m. environ dans le sens Est-Ouest, il trouve devant
lui une troisième passe de 120 M. de largeur et 14 m. de profondeur
par laquelle il entre dans le bassin du Maroc. Une quatrième passe
à 550 m. plus à l'Ouest de 90 m. de largeur et de 10 m.
de profondeur forme l'entrée du bassin Aucour. Enfin, le Vieux
Port est atteint en franchissant une petite passe de 6o m. de largeur
par des fonds de 7 m.
Les surfaces actuelles des bassins sont les suivantes :
Avant-port
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47 ha
|
Bassin Poincaré
|
50 ha
|
Bassin du Maroc
|
16 ha
|
Bassin Aucour
|
25 ha
|
Vieux Port
|
4 ha
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Total
|
122 ha
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soit les deux tiers de la surface des bassins
du port d'Alger.
-1 ponton bigue de 8-10 tonnes ;
- 1 ponton mâture de 50 tonnes
et 6 bateaux-citernes pour le ravitaillement des navires en eau douce.
En outre, la Marine Nationale permet, pour la réparation des navires,
l'utilisation d'un ponton de 1.200 tonnes et de deux docks flottants de
4.200 et 23.000 tonnes.
LE VIEUX PORT
Ce bassin, situé dans l'angle Sud-Ouest
du bassin Aucour, est maintenant limité au Nord par le môle
du centre et au Sud-est par le môle Sainte-Thérèse.
La longueur des quais accostables est de 720 m.
En raison de son faible mouillage (fonds de -4 à -5), il est réservé
aux embarcations de plaisance, aux sociétés nautiques, aux
remorqueurs et à la pêche.
Oran est le premier port de pêche de l'Algérie. Sa flotte
de pêche comptait en 1938 407 bateaux montés par plus de
1.700 marins. Parmi ces bateaux, 4 étaient des vapeurs et 351 fonctionnaient.
à moteur ; leur tonnage total dépassait 4.000 tonnes.
Le produit de la pêche avait atteint près de 12 millions
300.000 francs cette même année.
Un entrepôt réel des Douanes est installé en arrière
du quai Sud ; il offre une surface 7.613 m. carrés dans deux bâtiments
de deux et trois étages.
LE BASSIN AUCOUR
Il est séparé du Vieux Port
par les môles Sainte- Marie et du Centre ; sa limite Est est constituée
par le môle Jules Giraud. Sa profondeur varie de -4,50 à
-12 ; la longueur utilisable de ses quais est de 1.300 m. C'est un bassin
bien abrité où les plus grands navires des lignes de la
Méditerranée peuvent évoluer aisément.
Le môle du centre de 250 M. X 60 m. est affecté aux Service
du Pilotage de la Santé, des Phares et Balises et à la Direction
du Port. Sur le quai Nord ou quai d'Alger, est installé un vaste
magasin-cale à un étage de 109 m. X 26 m. occupé
par la Société Algérienne de Navigation pour l'Afrique
du Nord. Ce bâtiment est desservi par deux monte-charges électriques
de 1 o tonnes qui amènent les camions, chargés en général
de fûts, du niveau du terre-plein à la terrasse où
les fûts, par simple roulage, sont embarqués sur le pont
du navire bord à quai.
Dans l'angle Nord-ouest du bassin se trouve la partie du port réservée
à la Marine Nationale (plan d'eau, quai Lamoune et plan coupé).
En arrière du quai de rive dit " du Sénégal
" de 506 m. de longueur séparant le môle Sainte-Marie
du môle Jules Giraud, la Chambre de Commerce a construit cinq hangars
au nord de la gare d'Oran-Marine.
Le môle Jules Giraud est de forme rectangulaire de 260 m. de longueur
sur 140 m. de largeur. Les fonds devant ses quais vont de -7,40 à
-10,70.
C'est sur ce môle qu'a été construite la gare maritime
achevée en 1937 (la dépense s'est élevée à
près de 12 millions). Elle comprend quatre grands bâtiments
modernes à étage. Les trois premiers de 75 m. de longueur
et de 35 m. de largeur sont affectés aux trois Compagnies postales
de navigation (Compagnie Générale Transatlantique, Compagnie
de Navigation Mixte et Compagnie Générale de Transports
Maritimes à Vapeur) et sont pourvus de bureaux de passages, de
salles de visite pour les bagages, de terrasses et de passerelles pour
les voyageurs. Le quatrième, de même largeur que les premiers,
a 91 m. de longueur ; il est réservé au Service des colis
postaux, commun aux trois Compagnies postales de navigation, aux Chemins
de Fer Algériens, au service des P. T. T. et au contrôle
des produits exportés par l'O.F.A.L.A.C.
LE BASSIN DU MAROC
Ce bassin est.compris entre les môles
Jules Giraud et Millerand. Sa limite Sud est le quai Beaupuy de 420 m.
de longueur établi par des fonds de -7,40.
Le môle Millerand présente des murs de quai de 220 m. de
longueur à l'Ouest avec fonds de -9,30, de 200 m. au Nord (fonds
de -10,40) et de 380 m. à l'Est (fonds de -10). Il est affecté
momentanément aux charbons de réexportation en attendant
que le môle du Ravin- Blanc soit équipé en môle
aux charbons.
Le long du quai Beaupuy peuvent accoster bord à quai deux navires
pour le chargement de céréales stockées dans le dock-silo
de 30.000 tonnes construit sur les terre-pleins en arrière de ce
quai. Ce dock-silo est constitué par un bâtiment central
flanqué de deux ailes. Sa longueur totale est de p i m., sa largeur
de 26 m., ce qui lui confère une superficie totale de 2.366 m.
carrés. Le bâtiment central, ou chambre de travail atteint
une hauteur de 50 m. 40 dans laquelle sont aménagés un sous-sol,
un rez-de-chaussée et huit étages de hauteurs variables.
Les
silos abritent 180 cellules de trois capacités différentes
: le long de chaque aile sont disposées quatre fosses de déchargement
des navires chargés de céréales en vrac.
Chaque circuit peut livrer 200 tonnes-heure en vrac et l'appareil pneumatique
peut aspirer 100 tonnes-heure.
Les appareils permettent en outre :
- de décharger les wagons de céréales en vrac et
d'ensiler le grain avec un débit horaire de quatre fois 200 tonnes
;
- de reprendre le grain au silo, le mettre en sacs et le charger sur navires
avec un débit horaire de deux fois 120 tonnes et sur camions ou
wagons lorsque l'ensachage est fait sous les mamelles des cellules ;
- de transvaser le grain de cellule à cellule à un débit
horaire de 200 tonnes ;
- de nettoyer le grain avant ensilage, de le désinsectiser, de
le peser et d'en mesurer le volume.
Toutes les opérations sont commandées par un équipement
électromagnétique.
Les travaux ont été terminés en 1935.
Ce bâtiment, qui comporte les derniers perfectionnements du genre,
a coûté plus de 21 millions.
LE BASSIN POINCARE
Ce bassin, à l'Est du précédent,
est séparé de l'avant-port par le môle du Ravin-Blanc.
Il aura deux darses lorsque le môle oblique, seulement amorcé
actuellement, aura été achevé.
Ses quais de rive sont :
- à l'Ouest, le quai Sainte-Thérèse de 120 m. de
longueur avec fonds de 8 m. utilisé par le commerce de vins et
de phosphates et pour la réception des hydrocarbures ;
- et à l'Est le quai de Brest de 200 m. avec fonds à -9,00
affecté à la Société Borgne pour les marchandises
diverses.
Le quai Ouest du môle du Ravin-Blanc longueur et il est accostable
par les navires de fort tonnage.
LE PORT DE RELÂCHE
ET LE PORT PETROLIER
Oran est le premier port de relâche
de l'Algérie.
En 1958, 1.386 relâcheurs jaugeant près de 2.800.000 tonneaux
sont entrés au port ; 1.512 de plus de 3.000.000 de tonneaux en
sont sortis.
Plus de 360.000 tonnes de charbon ont servi à leur ravitaillement.
Les dépôts de charbon sont faits sur le môle Millerand,
le long duquel les navires peuvent accoster bord à quai. Les relâcheurs
sont opérés également aux postes d'amarrage sur bouées.
Leur approvisionnement en combustibles solides est effectué à
raison de 6o tonnes- heure à l'aide de chalands et des moyens du
bord et de 100 à 110 tonnes-heure au moyen de grues spéciales
à vapeur. Le môle Millerand est équipé de quatre
appareils transbordeurs de 120 à 200 tonnes-heure.
En ce qui concerne le mazout, les Sociétés pétrolières
ont fait, sur les nouveaux terre-pleins de la baie Sainte- Thérèse,
d'importantes installations reliées au réseau des voies
ferrées du port. Les cuves ont une capacité totale de 32.420
m. cubes et sont reliées à des bouches à quai.
La Shell a installé sur la face Est du môle du Ravin- Blanc
une prise d'essence reliée à une station de pompage de 170
mètres cubes-heure refoulant par un pipe-line jusqu'au dépôt
d'hydrocarbures du faubourg Victor-Hugo.
Les réservoirs à bitume du port ont une capacité
totale de 3.390 m. cubes.
AMÉNAGEMENT ET
EXTENSION PRÉVUS DU PORT
Parmi les aménagements à réaliser
dans le port actuel figure en premier lieu la construction du môle
oblique amorcé dans le bassin Poincaré. De 300 m. de longueur
et de 120 m. de-largeur, il procurera cinq nouveaux postes à quai
avec des fonds variant de -0 pour le quai Ouest à -12 pour le quai
Est. Ce môle sera équipé de deux magasins et de quatre
grues électriques.
Auparavant, il sera nécessaire de déplacer la cale de halage
actuelle située à l'angle Est de l'amorce du môle
'oblique. Cette cale sera reconstruite lé long du quai Est du môle
Sainte-Marie et elle pourra recevoir des remorqueurs de 600 CV. calant
4 mètres.
Sur le môle Millerand seront construits cinq hangars dès
qu'il sera libéré des charbons à transférer
au môle du Ravin-Blanc ; l'outillage comprendra cinq grues électriques.
Dans le bassin Aucour, le quai du Sénégal sera élargi
pour permettre l'accostage de navires de 8 m. de tirant d'eau.
En 1938, les Ingénieurs du Port estimaient qu'il fallait vingt
postes à quai pour les opérations simultanées des
navires fréquentant journellement le port. Pour atteindre ce nombre
il sera nécessaire de relier le môle du Ravin-Blanc à
un môle dit " de la Cueva " à construire contre
la traverse du large, par un quai de rive de 430 m. de longueur fondé
à -12, et de protéger l'avant-port actuel des vents d'Est
et de Nord-est par le prolongement de la jetée du large sur 400
m. de longueur.
Il est vraisemblable que les besoins du commerce maritime entraîneront
la construction d'un nouvel avant- port à l'Est de celui existant
qui serait transformé en bassin. Pour éviter alors aux navires
un trop long parcours dans les bassins successifs et une gêne pour
leurs évolutions, peut:être sera-t-on amené à
déraser la jetée du large à son enracinement à
la pointe Lamoune et à ouvrir une passe vers le port voisin de
Mers-el-Kébir en cours de construction.
Une nouvelle voie d'accès aux terre-pleins de la baie Sainte-Thérèse
est projetée ; elle aura son origine au carrefour du pont de Gambetta,
à la cote +76, clans la partie Est de la Ville.
Enfin, la Chambre de Commerce se propose d'édifier au port un chai
à vin de 75.000 hl. en arrière du quai Beaupuy, un entrepôt
frigorifique de 1.810 m. carrés dans la partie Ouest de ce quai
et, en bordure de la gare maritime, un hangar-abri pour les expéditions
de fruits et de primeurs.
ACTIVITÉ DU PORT
Oran est desservi :
1°/ par trois lignes de chemin de fer à voie normale :
- la ligne Oran-Alger ;
- la ligne La Sénia-Aïn-Témouchént ;
- la ligne du Tlélat à la frontière marocaine avec
embranchement sur Ras-el-Ma ;
2°/ par une ligne à voie métrique d'Oran à La
Macta et à Colomb-Béchar ;
3°/ enfin par trois routes nationales :
- la route Nationale N° 2 de Mers-el-Kébir à Tlemcen
prolongée vers le Maroc par la grande rocade Nord allant vers Oudjda
;
- la route Nationale N° 4 d'Alger à Oran,. par Mostaganem et
Arzew ;
- et la route Nationale N° 6 d'Oran à Géryville par
Mascara et Saïda. ,
Ces routes seront complétées par une nouvelle route Aïn-Témouchent-Marnia
qui, empruntant la vallée de la Tafna, rapprochera la frontière
marocaine de la capitale oranaise.
Enfin, Oran sera dans l'avenir la tête de ligne du Méditerranée-Niger
et, à ce titre, son port aura à assurer une bonne part du
trafic de transit des produits en provenance ou à destination de
l'Afrique Occidentale Française.
Pour le moment, le port d'Oran est la porte de sortie de la majeure partie
des produits de I'Oranie. Les exportations portent principalement sur
les vins et les eaux- de-vie, sur les charbons de soute, sur les céréales
et les farineux et sur les laines et les peaux. C'est le premier port
d'Algérie pour les expéditions de céréales.
Par ce port entrent en Oranie, par ordre de tonnage décroissant,
la houille, les huiles minérales, et végétales, les
denrées alimentaires, les matériaux de construction, les
machines diverses.
Le port était fréquenté en 1938 par toutes les marines
étrangères. Le tonnage des navires entrés et sortis
était réparti par moitié entre le pavillon français
et 14 pavillons étrangers. Pour ces derniers venaient en tête
les navires anglais et les navires allemands avec respectivement 13 %
et 7% du tonnage total.
MOUVEMENT DES PRINCIPALES MARCHANDISES
DEPUIS 1928
(Les poids sont indiqués en milliers de tonnes métriques)
MOUVEMENT
DES PRINCIPALES MARCHANDISES DEPUIS 1928
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Oran était le deuxième port
algérien en 1938, aussi bien du point de vue du tonnage de jauge
(14.663.546 tx) que du poids des marchandises (3.257.246 t. contre 3.565.615
pour Alger) qu'enfin du nombre des voyageurs (142.808). Par contre, il
détenait la première place quant au nombre des navires (8.643
contre 7.614 pour Alger).
Parmi les ports de France et de l'Afrique Française le port d'Oran
occupait en 1938 :
- le cinquième rang après Marseille, Le Havre, Alger et
Dakar pour le tonnage de jauge ;
- le septième pour le tonnage des marchandises et de la pêche
;
- le douzième du point de vue du nombre des voyageurs ;
- enfin le cinquième après Marseille, Le Havre, Le Chapus
et Brest pour le nombre de navires.
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