Equipée d’un analyseur cathodique et d’un sondeur ultra-sons
La vedette « Ombrine » permettra de suivre à l'œil et au son, l'évolution des bancs de poissons

Cette journée sera certainement marquante dans l’histoire de la pêche côtière algérienne : c’est en effet aujourd’hui vers midi qu’est attendue, dans la darse de l’Amirauté, le M-s Ombrine, la nouvelle et très moderne vedette garde-pêche de l’Inscription maritime d’Alger.
Cette vedette, comme l’on sait, est équipée d’un analyseur cathodique et d’un sondeur à ultra-sons, dont l’utilisation conjuguée permettra de rendre les plus grands services à nos chalutiers dès l’ouverture d’octobre.
En juillet 1952, au cours de différents reportages sur l’océanographie et la modernisation des méthodes de pêche en Algérie, nous avions longuement parlé de la situation et de l’intérêt de ces deux appareils.
Rappelons que l’analyseur cathodique, encore appelé « loupe à poissons », ou « œil sous-marin », qui se présente sous la forme d’un coffret de moyenne grosseur, permet de suivre sur un écran de 15 cm., à partir de la timonerie, l’évolution d’un banc de poissons à 500 mètres de profondeur sur une tranche de 25 mètres.
Quant au sondeur à ultra-sons, moins sensationnel à Alger que l’analyseur, puisque déjà utilisé par
nombre de nos chalutiers, il permet de régulariser la pêche par temps de brume, en indiquant constamment. et sans risque d’erreur, la « hauteur » des fonds traversés.
Nous indiquions également, alors, les avantages de l’utilisation jumelée de ces appareils.
Les voici dans leurs grandes lignes : Procéder à la recherche des fonds de pêche avec le sondeur,
sans observation continue, et obtenir au moyen de l’analyseur, avec un grossissement de huit fois, une image détaillée de ce qui se présente dans une zone intéressante déterminée par le sondeur.
Ainsi équipé, le m/s « Ombrine » sera donc à même de signaler les bons coins, grâce à son poste émetteur-récepteur, aux chalutiers au port ou naviguant da ;ns les parages. L’équipage de la vedette, composé de huit hommes placés sous le commandement de l’inspecteur des pêches Patania, profitera du « temps mort » qui lui est accordé, jusqu’à la prochaine campagne, pour s’entraîner au maniement délicat de ces appareils, au repérage rapide par le son et la vue, et à l’estimation des
découvertes.
D’une Jauge brute de 37 tonneaux, d’une longueur hors tout de 25 mètres environ et d’une vitesse de croisière de 15 nœuds, le m/s « Ombrine » est donc également plus gros et plus rapide que son aîné, le m/s « Mérot » qui n’avait qu’une longueur de 21 mètres et une vitesse de 10 nœuds.
Ce dernier a été confié le 20 juin dernier à l’Inscription maritlpie de Bône.
Quelques jours donc avant que le m/s « Ombrine » ne quitte son chantier naval de l’Esterel, à Cannes, pour Alger, via Port-Vendres. Barcelone et Palma.