Alger : le port
ALGER, premier port d'Afrique
Pour répondre aux besoins du trafic le bassin de radoub construit en 1869 va être agrandi
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Echo des 17 et 18-1-1952 - Transmis par Francis Rambert
mai 2023

ALGER, premier port d'Afrique
Pour répondre aux besoins du trafic le bassin de radoub construit en 1869 va être agrandi

Nous avons déjà signalé, dans de précédents articles, la magnífique organisation des divers services qui ont pour mission délicate de conserver intact le prestige de notre port et, si possible, de le grandir : on sait par exemple à quel point, entre autres, le pilotage et les compagnies pétrolières chargées de l'alimentation des navires en relâche, sont à la hauteur de cette tâche.

Sur un autre plan, les grands travaux actuellement en cours sur les divers môles. nous avaient confirmé le souci toujours constant des chefs responsables de faire d'Alger un grand havre, dans toute la force du terme, capable de concurrencer ceux existant dans le Sud européen.

L'augmentation conséquente de matériel portuaire. l'apparition de grues à quai géantes. la nouvelle gare maritime. etc... en sont, en effet, quelques-unes des preuves concrètes.

Une lacune devait pourtant être comblée de toute urgence pour qu'Alger, en tant que port, puisse
prétendre définitivement à la place de leader à laquelle elle est géographiquement destinée.

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les quais,le port,le tempete au bassin de radoub
Bassin de radoub de 1869

ALGER, premier port d'Afrique
ALGER, premier port d'Afrique

ALGER, premier port d'Afrique
Pour répondre aux besoins du trafic le bassin de radoub construit en 1869 va être agrandi

Nous avons déjà signalé, dans de précédents articles, la magnífique organisation des divers services qui ont pour mission délicate de conserver intact le prestige de notre port et, si possible, de le grandir : on sait par exemple à quel point, entre autres, le pilotage et les compagnies pétrolières chargées de l'alimentation des navires en relâche, sont à la hauteur de cette tâche.
Sur un autre plan, les grands travaux actuellement en cours sur les divers môles. nous avaient confirmé le souci toujours constant des chefs responsables de faire d'Alger un grand havre, dans toute la force du terme, capable de concurrencer ceux existant dans le Sud européen.
L'augmentation conséquente de matériel portuaire. l'apparition de grues à quai géantes. la nouvellegare maritime. etc... en sont, en effet, quelques-unes des preuves concrètes.
Une lacune devait pourtant être comblée de toute urgence pour qu'Alger, en tant que port, puisseprétendre définitivement à la place de leader à laquelle elle est géographiquement destinée.

Le bassin de radoub a été construit en 1869
Ce défaut de curasse c'était son bassin de radoub. Fort heureusement le projet d'agrandissement du plus grand des deux bassins, ou grande forme, déposé récemment par la Chambre de commerce auprès des services intéressés du Gouvernement général a été tout dernièrement accepté.
Étant donné l'urgence des travaux ceux-ci. confiés par les Ponts et Chaussées à la Compagnie industrielle des travaux (entreprise Schneider), ont commencé presque immédiatement. En effet. le premier coup de pioche a été donné le vendredi 11 janvier 1952. C'est une date historique, si l'on songe que ce radoub n'avait plus été modifié de puis... 1869 l'époque à laquelle il fut terminé.
La construction de cette grande forme avait été décidée le 30 mai 1860 par M. le Ministre de l'Algérie et des Colonies.
Long de 128 m. 60, large de 18 mètres 60 et d'une contenance de 30.000 m3 d'eau environ, la réception se bornait à des navires de petit tonnage (de 1.500 à. 2.000 tonnes de jauge nette, c'est-à-dire de 5 à 7.000 de jauge brute).
Quoiqu'à l'époque, ce bassin ne répondit pas exactement aux besoins du moment, il pouvait cependant être considéré comme suffisant. étant donné la rareté des bateaux de forts tonnages appelés à être réparés dans nos eaux.
Quant à. la petite forme, commencée le 9 mai 1859, elle fut terminée en 1864.
Celle-ci, prévue pour la réparation des chalutiers, cotres et barques, répond encore parfaitement aux besoins actuels et sa modification n'est pas à envisager.

Un projet de 1937
Il y a longtemps que les services compétents insistaient sur la nécessité de l'agrandissement de la grande forme. La Chambre de commerce avait, paraît-il, soulevé le .problème dès le 12 mars 1937, date à laquelle les divers engins du radoub lui furent concédés par les Ponts et Chaussées.
Des divers projets alors soumis, un concernait particulièrement la construction d'un nouveau radoub.
Hélas ! la guerre vint arrêter cette initiative
En 1946, l'insuffisance de cet " hôpital des navires" se fit plus cruciale, même vis-a-vis des besoins locaux.
Et d'aucuns s'étonnaient de voir ce port en plein essor, incapable encore de panser les blessures des navires victimes des tempêtes et qui venaient en ses eaux chercher un refuge salutaire.
C'est ainsi, par exemple, qu'en l'année 1950, le radoub algérois trop petit dut refuser ses service à certains bâtiments étrangers, et ceci naturellement au détriment même de notre réputation.

Quelques mètres manquent à la grande forme
Ce fut le cas du cargo norvégien de 7.000 tonnes de jauge brute, le S/S " Martha-Kleppe ", qui accusait une longueur de 130 m. 45.
Le navire italien " Maria-Bibolini " se vit également refuser l'entrée avec ses 128 m. 86 !
Le même .sort devait être réservé au " Matelot-Becuwe ", bateau de 7.000 tonnes de la Compagnie générale transatlantique, mesurant 131 mètres.
La liste des navires ayant étécontraints, faute de quelques mètres, d'aller se faire radouber dans des ports nord-méditerranéens, serait malheureusement trop longue à citer!
Et, fait encore plus grave, même les compagnies, comme la Transat, assurant une ligne régulière de cargos touchant Alger, hésitaient à faire caréner dans nos eaux des
navlres du type de " La-Hague ", de 122 mètres 60 de long, en raison du faible espace disponible dans la forme, durant les travaux.
Compte tenu qu'Alger est le seul port d'Afrique du Nord à posséder un bassin de carénage, Bizerte étant exclusivement réservé à la marine militaire, la nécessité de sa modernisation et de son agrandissement ne pouvait donc être mise en doute,


ALGER, premier port d'Afrique
ALGER, premier port d'Afrique

ALGER, premier port c|'Afrique
AU MOIS DE SEPTEMBRE
le grand bassin de radoub carénera des bateaux de 10.000 tonnes

LORSQUE les travaux seront terminés (l'entreprise Sçhneider a un délai d'exécution de sept mois à partir du 11 janvier), le port d'Alger aura la possibilité de caréner des bâtiments de 10.000 tonnes de jauge brute, de la classe des " Liberty Ship ", dont le type est de plus en plus répandu dans les marines marchandes du monde.
Ceci permettra certainement à notre radoub d'effectuer des réparations navales qui étaient jusqu'ici effectuées ailleurs.

Modification de la tête amont
L'allongement de la forme actuelle sera possible par la modification de la tète amont, c'est-à-dire à partir du côté terre-plein.
Les écluses, ou bateau-porte, se trouvant en effet dans le prolongement du quai, il n'était pas permis de toucher au côté mer.
Les deux portes étanches du radoub ne seront pas modifiées puisque la largeur actuelle du bassin qui est de 18 m 60, est suffisante pour les types " Liberty "
La forme elle-même sera allongée de 6 m 40 au dessus du niveau de la fosse aux teins,. partie prévue pour soutenir le bateau à sec, avec des poutrelles ou épontilles, au niveau du terre-plein.

38 navires réparés en 1950
Si l'on se base sur le trafic actuel du port, 350 à, 400 entrées de cargos ou paquebots par mois, on peut affirmer que cette forme, dans ses nouvelles dimensions, fonctionnera à plein rendement.
Dès les mois d'août ou de septembre, notre bassin de carénage connaitra donc une activité à laquelle il n'avait jamais été habitué.
Durant l'année 1950, la grande forme, en effet, n'avait été occupée que durant 120 jours par 38 navires, représentant une jauge totale nette de 32.635 tonneaux. Les plus gros bâtiments ayant pu être admis furent le " Roubaisien " et l'" Alsacien ", de la Société anonyme de gérance et d'armement.
Cependant, l'exploitation de l'ensemble avait rapporté cette année-là à la Chambre de commerce 4.162.590 francs de bénéfices nets.
Les statistiques de 1951 ne paraîtront officiellement, que fin mai, début juin. Toutefois, d'ores et déjà, on peut dire que le nombre de bâtiments réparés tut sensiblement le même.
Alger, qui est, en effet. le deuxième port de voyageurs français, après, Marseille, et le quatrième au point de vue tonnage se devait d'avoir un bassin de radoub à son échelle.
Il nous faut maintenant pénétrer dans le royaume des chaudronniers et des riveteurs, parler des délicates opérations de l'échouage et du déséchouage dans la forme. de l'étayage, de la station de pompage, des méthodes spéciales des ouvriers techniciens marteleurs de coque, du fonctionnement des écluses. Des multiples réparations effectuées sur les navires à nu, de l'affolement des poissons qui, emprisonnés dans le bassin. sentent leur univers se dérober sur eux, en un mot des mille et un détails qui constituent l'ambiance régnant dans ce monde que forme la grande famille des redoubeurs.