A la future gare maritime
Six grues de six tonnes les plus puissantes du port d'Alger sont actuellement
en montage
Chaque jour, une amélioration
intéressante est apportée à notre port dans le cadre
de sa modernisation.
La future et splendide gare maritime prend peu a peu sa forme définitive
et ultra-moderne ; un radiophare synchronisé, avec signal sonore,
a remplacé l"ancienne sirène de brume ; de vieux hangars
rudimentaires ont fait place à de vastes bâtiments en ciment
armé ; un matériel roulant des plus perfectionné
(voiturettes élévatrices) a été mis à
la disposition des équipes de déchargement,
Tout ceci cependant n'était pas encore suffisant. La Chambre de
Commerce d'Alger vient de recevoir de la société des forges
et ateliers du Creusot six grues de six tonnes d'un modèle, dit
" à fléchettes ", entièrement nouveau à
Alger qui sont déjà en cours d'installation.
Ces engins sont également les plus puissants jamais vus dans notre
port, les plus grosses grues actuellement en service ne dépassant
pas cinq tonnes.
Deux sont en cours d'installation au quai de Fort-de-France, deux au quai
de Fécamp, une au quai de Calais, et une au quai de Sète.
Toutes ces grues, équipées " à 4 câbles
", peuvent travailler à la benne ou au crochet et ont une
portée maximum de 22 mètres.
De construction moderne, la cabine de direction n'accuse plus un mouvement
de charriotage sur le portique mais tourne autour d'un pivot fixe. De
plus celle-ci, étant nettement plus élevée que les
postes de commandes se trouvant sur des anciens modèles, offre
naturellement une plus large visibilité sur le navire à
décharger.
Le montage des éléments séparés, arrivés
par bateau, est des plus délicat. Aussi est-il fait par des techniciens
" Schneider " qui ont amené avec eux tout le matériel
nécessaire, et notamment deux pylônes d'acier d'une hauteur
de 60 mètres, dits " sustentateurs ", à l'extrémité
supérieure desquels se trouve une poutre transversale formant portique,
prévue pour résister à une force de trois tonnes.
C'est grâce à cet échafaudage géant que les
éléments des grues peuvent être hissés et assemblés.
Nous avons demandé à M. Goupille, chef des services techniques
à la Chambre de commerce, si ce nouveau matériel portuaire,
s'ajoutait à celui déjà en service, contenterait
pleinement, quant au nombre, tous les armateurs.
" Il y aura toujours une nette insuffisance d'engins à quai,
même lorsque cette installation sera achevée, nous a-t-il
répondu. En effet, nous explique-t-il, il y a actuellement, en
service, dans le port d'Alger, quatorze grues de trois tonnes et trois
grues de cinq tonnes appartenant a la Chambre de commerce, ainsi que quatre
autres, de cinq tonnes également, appartenant à la C.B.V.M.,
sans compter les grues flottantes.
Or, nous précise-t-il, un poste d'amarrage idéal devrait
posséder quatre grues, deux pour les cales avant du navire accosté,
et deux pour ses soutes arrières.
Nous sommes loin du compte, si l'on songe qu'il n'y aura, avec les six
nouvelles, que vingt-sept engins de ce genre pour quelque trente postes
d'amarrage que possède notre port.
Prenons par exemple le grand mole Louis-Morard qui pouvant abriter huit
navires, devrait, en principe, avoir trente-deux grues.
Il en a actuellement douze.
Mais il ne faut pas être pessimiste pour autant, et on est obligé
de reconnaître que les autorités compétentes font
actuellement un gros effort de modernisation. "
En effet, en plus de ces six super grues en cours de montage. appelées
à rendre immédiatement les plus grands services, quatre
autres de 5 tonnes. construites par " Sothert and Pitt Co. Ltd. ",
seront installées autour de la future gare maritime, durant le
premier semestre 1952.
Quatre grues de même tonnage, de construction anglaise également,
sont prévues pour le quai de Biarritz pour un avenir relativement
proche.
Le trafic portuaire augmentant sans cesse, le nombre d'engins de débarquement
atteindra un jour le chiffre idéal de 120.
Alger sera alors le port modèle de la Méditerranée.
Le montage des grues est fait avec l'aide de deux pylônes d'acier
" Schneider ", d'une hauteur de soixante mètres, à
l'extrémité supérieure desquels se trouve une poutre
transversale prévue pour résister à une force de
trois tonnes
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