LE PORT D'ALGER
La pêche à Alger

La pêche ne vaut pas à notre port une animation bien visible.

Auprès du môle qui lui est affecté, quelques petites barques se balancent mollement ! Aucun chalutier n'est amarré au quai ! le terre-plein est couvert de fûts de vin ! Vision surprenante.

Un aimable armateur nous éclaire :
" Les petites embarcations affectées à la pèche en rade n'apportent guère que ce que l'on pourrait appeler de la " Poussière de Marée ".
Le gros ravitaillement est plutôt assuré par les 21 chalutiers à vapeur, inscrits au port. Ils ne chôment pas ,c'est pourquoi on les voit très rarement amarrés, de jour, au quai.

Leurs commandants ont toute liberté d'allures, en vue d'obtenir le rendement maximum. Ils vont à l'Est ou à l'Ouest, il s'éloignent de la côte, ils poussent même jusqu'au Maroc, en toute indépendance, sous la seule condition de faire escale dans le port le plus voisin, pour débarquer la pèche, qui est ensuite dirigée rapidement sur Alger, par voie ferrée ou camion.

La cargaison normale varie de 600 à 1.000 kilogrammes par unité, suivant la grandeur de celle-ci... Nos équipages aiment leur métier. La mer leur est douce. Ils jouissent d'ailleurs du repos hebdomadaire et le travail à bord est intermittent.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1930. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Afrique du nord illustrée du 5-10-1929- Adressé par Francis Rambert
sur site :mars 2021

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La pêche à Alger

La pêche ne vaut pas à notre port une animation bien visible.

Auprès du môle qui lui est affecté, quelques petites barques se balancent mollement ! Aucun chalutier n'est amarré au quai ! le terre-plein est couvert de fûts de vin ! Vision surprenante.

Un aimable armateur nous éclaire :
" Les petites embarcations affectées à la pèche en rade n'apportent guère que ce que l'on pourrait appeler de la " Poussière de Marée ".
Le gros ravitaillement est plutôt assuré par les 21 chalutiers à vapeur, inscrits au port. Ils ne chôment pas ,c'est pourquoi on les voit très rarement amarrés, de jour, au quai.

Leurs commandants ont toute liberté d'allures, en vue d'obtenir le rendement maximum. Ils vont à l'Est ou à l'Ouest, il s'éloignent de la côte, ils poussent même jusqu'au Maroc, en toute indépendance, sous la seule condition de faire escale dans le port le plus voisin, pour débarquer la pèche, qui est ensuite dirigée rapidement sur Alger, par voie ferrée ou camion.

La cargaison normale varie de 600 à 1.000 kilogrammes par unité, suivant la grandeur de celle-ci... Nos équipages aiment leur métier. La mer leur est douce. Ils jouissent d'ailleurs du repos hebdomadaire et le travail à bord est intermittent.

Quoiqu'il en soit, la flotte de pèche est actuellement insuffisante. D'autre part, les armateurs ne sont pas outillés : il conviendrait que nous ayons la jouissance d'aménagements spéciaux sur le terre-plein, pour y organiser notre dépôt de matériel et nos glacières.

Enfin, il serait indispensable que le projet de construction d'une halle au poisson à proximité soit réalisé au plus loi, la pêcherie actuelle étant nettement insuffisante. "

Qui ne connaît notre " Pêcherie " caduque, d'accès difficile, exiguë, sombre..., peu honorable, après tout.

Nous allons en causer à la Chambre de Commerce.

Le voile se lève l'aménagement du môle serait bien, mais il faudrait que les armateurs consentent quelques sacrifices.

En attendant l'entente à réaliser, comme le terre-plein doit produire des ressources, il est loué ainsi que toute autre partie du port.

D'autre part, la construction de la Halle au Poisson relève de la Mairie à qui la Chambre de Commerce ne peut que louer le terrain nécessaire, la gestion de l'entreprise envisagée ne lui appartenant pas.

A l'Hôtel-de-Ville, ces déclarations nous sont confirmées. Le contrat de location du terrain destiné à la Halle au poisson est établi ; il va être signé incessamment, après quoi le Conseil municipal s'occupera de la construction à édifier.

En résumé, la pêche pratiquée par le port d'Alger et les arrivages des autres ports assurent, pour le moment, le ravitaillement de la ville, mais elle sera bientôt insuffisante.

D'autre part, il appartient aux amateurs de consentir les sacrifices nécessaires pour que le môle soit aménagé convenablement à leur usage.

Enfin, le projet relatif à la construction de la halle est en bonne voie.

En somme, question d'argent, simplement ! Grave problème dont la solution épineuse doit obséder souvent l'esprit de nos édiles.

Un vieil ami indigène nous souffla à l'oreille : " qu'Allah les inspire ! "

Et nous souhaitons que ce vœu se réalise pour le bien de la population algéroise, et de sa santé.

A l'occasion du récent congrès de la Pêche, tenu en France, les avantages de l'alimentation par les produits de la mer ont été. une fois de plus, signalés et prouvés comme il convient.

De même que la fonction crée l'organe, l'offre assure le développement de la demande.

La population d'Alger est prête à faire aux dons de Neptune, un accueil de plus en plus flatteur, pourvu qu'ils soient abondants.