Ajouts
(texte,illustrations), compléments par Guy Simon
Bernard
Ton site vient de mettre en ligne des extraits du Figaro
du 24 mai 2008 concernant le dernier rescapé du naufrage du Lamoricière
paquebot de la Transat coulé en janvier 1942.
Je pense quil y a là matière a compléter
larticle du Figaro .
Je possède un livre acheté doccasion
sur ce naufrage :
Pas dauteur, seulement : xxx
Le titre : NAUFRAGEE
Collection du vaste monde, H. LARDANCHET à LYON
MCMXLIII 23 juin 1943
Ce livre commence donc au lundi 5 janvier 1942.
Il semblera dans le texte que cette dame se nomme MAGUY,
elle devait voyager en première, mais sa cabine a été
réquisitionnée par des officiers de larmée
française, elle sest donc retrouvé dans une cabine
à 6 personnes.
Ce qui est intéressant, cest que ce livre
doccasion a du passer avant moi dans les mains dune autre
personne au nom de Mr DUMONT qui lui aussi devait se trouver sur ce bateau
car il a rajouté quelques commentaires et corrections au crayon
dans la marge quand cela lui a paru nécessaire
Quelques extraits ::
.nous avons passé la nuit à courir
au secours du JUMIEGES un cargo qui a lancé des SOS nous ne lavons
pas trouvé, et maintenant il nenvoie plus de nouvelles.
Nous sommes en panne (chaudières noyées)
On va venir nous remorquer, Le SAINT LOUIS, se dirige vers nous
Les hommes valides ont été réquisionnés
pour faire la corvée de cagots qui consiste à transporter
le fret dun bord sur lautre pour que le bateau retrouve sa
stabilité.
Vers 20 heures on nous annonce quil ny
aura plus de courant dans dix minutes
.
Nous dérivons en direction des Balèares
que nous apercevons à une dizaine de miles
.
.Avant de quitter le hall, jai entendu une
voix (Mr Dumont a rajouté au crayon : la mienne) annoncer que le
GUEYDON avait télégraphié quil nous voyait
Il est maintenant 10 h du matin, le Gueydon tente
de se positionner sur notre tribord
Le Gueydon ne semble pas pouvoir faire grand-chose
pour nous
Vers 11h le Gueydon se met a reculer lentement et
se met a 700m de notre arrière
Les femmes et les enfants aux embarcations crie
le Commandant MILLIASSAU qui se tient sur la passerelle
Le Gueydon veut barrer la route à ceux qui
seront entrainés par le courant..
Suivent toutes les scènes dembarquement sur
les canots ( le N°2 sera écrasé par le mouvement du
paquebot)
.l avant dun Paquebot a lair de
se diriger vers nous, on nous dit que cest le Chanzy
Attrapez toutes les planches que vous pourrez, nous
dit le lieutenant commissaire qui se trouve parmi nous (Mr Dumont a rajouté
au crayon : Cechini ou Lechini )
sur le radeau
.a ma gauche, celui qui est assis
est probablement mécanicien car il porte un bleu (Mr Dumont a écrit
: Si Bachir Ali Chauffeur, ce qui me laisse à penser que Mr Dumont
faisait partie de léquipage)
Nombreux commentaires sur la survie dans leau des
naufragés
il y a des bateaux de guerre derrière nous
annonce le lieutenant, ce sont eux qui peuvent le mieux nous ramasser
car ils sont bas sur leau
.
deux bateaux sapprochent lun est un
aviso de la flotte de guerre, sa silhouette grise suit un petit remorqueur
.
deux hommes sont déjà debout qui se
précipitent sur les cordages que laviso fait pleuvoir sur
le radeau
infirmerie, friction énergique et allongée
sur la couchette supérieure de linfirmerie je constate que
les aiguilles de ma montre bracelet sont arrêtées à
12h28, lheure de notre plongeon
grog bouillant et au chaud
Laviso en question se nomme lImpétueuse
et vient de Toulon, les rescapés seront ramenés à
Marseille par le Jean De Vienne croiseur de 7000 tonnes qui se trouvait
là également.
LImpétueuse a reçu lordre dappareiller
pour aller au secours du Jumièges jeudi matin mais le Jumièges
a coulé le mercredi à 21 heures.
LImpétueuse na mis quune demi
heure pour lever lancre alors que le Jean de Vienne a mis 6 heures
et demi, ce qui est très rapide.
LImpétueuse est un bateau de 630 tonnes sorti
en mai 40 des chantiers de Dunkerque ; il a fait toute lévacuation
de Dunkerque et a vu couler le torpilleur Sirocco
la vedette du Jean de Vienne est là
nous
embarquons
et nous grimpons..
Jinterroge pour savoir comment le Lamoricière
a coulé
.il sest dabord enfoncé, plus
fortement sur sa gîte, par larrière. Puis une grosse
lame la redressé tout en le soulevant au dessus de leau
cest
alors quil a piqué de lavant et sest engouffré
brusquement. (là Mr Dumont qui nest pas daccord a écrit
: non ! par larrière, létrave entièrement
sortie de leau)
Arrivée à Marseille
..Six jours seulement
se sont écoulés depuis notre départ dAlger,
six jours qui mont parus une éternité
demain
on recommence à vivre, il me faudra bien rentrer dans la réalité.
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