Les transports maritimes à Alger, en Algérie
El Mansour
extrait de "Marines guerre et commerce", n°12,
MARS 1991
L'auteur,Bernard Bernadac, historien maritime, peintre de marines.(voir son site) m'a aimablement fait parvenir le texte ci-dessous pour vous en faire profiter
.
sur site le 8-03-2004

34 Ko / 10 s
retour
 

--Le 24 novembre 1949, l'El Mansour entre à La Seyne pour des réparations qui dureront quatre mois.
-----Le 6 avril 1950, le paquebot, qui effectuait les lignes Port-Vendres-Alger et Port-Vendres-Oran, retourne sur la ligne de Marseille.
-----En 1955, lors de l'arrêt annuel de l'El Mansour, les services techniques procèdent à la suppression de l'isolation frigorifique de la cale 3 ainsi que celle des élévateurs de primeurs. Un volume de 200 m3 est ainsi gagné, qui sera fort utile au moment des transports de voitures des passagers. Des améliorations sont également apportées pour l'embarquement et le débarquement des marchandises dans les chambres à trafic, grâce à l'ouverture de panneaux à sonnettes.
-----Au mois de novembre 1956, un incendie se déclare dans les cales de l'El Mansour (commandant Bonnafoux) : le paquebot appareille d'Alger en direction de Port-Vendres à 19 heures. À trente milles de la côte algérienne, il fait demi-tour, car le feu s'est déclaré dans sa cargaison de liège. Le cap est mis sur Alger où les pompiers l'attendent au quai d'Aigues-Mortes.
-
----La cale devra être noyée à deux reprises et les balles calcinées débarquées. Les dégâts, heureusement peu importants, permettront à l'El Mansour de repartir vers Port-Vendres à 5 heures du matin.
-----Du 2 décembre 1956 au 6 mars 1957, le paquebot est arrêté pour subir sa deuxième reclassification. Il est conduit aux Forges & Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer, qui effectueront un retubage de chaudières et diverses remises en état.

De l'El Mansour au Maine

-----Mais en 1963, l'excellent El Mansour, le " Victorieux " en arabe, est, lui aussi, la victime directe du conflit algérien au cours duquel il a intensivement transporté de France en Algérie, et vice-versa, un nombre incalculable de militaires et de Français d'Algérie.
-----Ce valeureux navire a un "défaut", si l'on peut dire, qui apparaît de plus en plus évident à mesure que l'exploitation des paquebots devient de plus en plus difficile à cause de la disparition du trafic passagers : c'est son insuffisance pour le transport des marchandises, à cause d'une portée en lourd et d'une capacité en cales assez restreintes. Cela comptait peu
pour les lignes de Port-Vendres qui étaient exclusivement des lignes à " passagers ", mais cette caractéristique explique qu'il se trouve moins bien adapté que les autres paquebots de la flotte. La Compagnie Mixte doit se résoudre, au mois d'octobre 1963, par suite de cette baisse de trafic, à abandonner, tout au moins en hiver, les lignes de Port-Vendres.
-----Cette raison technique, jointe à l'âge du navire, dont les principaux éléments ont tout de même trente ans, justifie la décision de la Compagnie de se débarrasser de ce bâtiment lorsqu'il est devenu évident que, par suite des circonstances nouvelles, la flotte des paquebots est devenue trop importante.
-----L'El Mansour est, si l'on peut dire, " sacrifié ", non sans regrets, à ces pénibles impératifs, bien que ses dispositions intérieures n'aient jamais cessé de plaire à sa fidèle clientèle. Il assure donc son service jusqu'au 28 octobre 1963, date à laquelle il est vendu. Il effectue son dernier voyage de Marseille à Bône du 22 au 25 octobre 1963.
-----Acheté par la Marine nationale qui veut le transformer en bâtiment-base, il quitte définitivement Marseille le 31 octobre à destination de Brest, où il va être modifié. Deux chaudières sur quatre sont débarquées, ses logements sont aménagés pour recevoir 250 membres du personnel du Centre expérimental du Pacifique. Sa passerelle est surélevée et on construit un rouf supplémentaire à l'arrière des derniers canots de sauvetage.
-----C'est un navire totalement différent qui prend la mer à destination de Tahiti : un paquebot tout blanc,
rebaptisé Maine et arborant sur sa coque A-611 en lettre et chiffres noirs. Sa puissance est maintenant de 7 500 chevaux et elle ne permet pas de dépasser 15 nœuds. Son déplacement n'est plus que de 5 420 tonnes et son port en lourd de l 320 tonnes.
-----Amarré dans le lagon de Mururoa ou de Fangatanfa, le Maine servira d'hôtel flottant pour le personnel employé aux essais nucléaires dans le Pacifique, ne faisant qu'une courte sortie d'essais tous les deux ou trois mois. Il reste à Tahiti jusqu'en 1974. Le 7 janvier, le navire est condamné, et le 3 avril il sera coulé au canon par l'aviso Doudart de Lagrée.
-----La Marine nationale rendit à ce brillant navire, grâce à la plume de Maître Guennoc du Doudart de Lagrée, un dernier hommage, que nous tenons à retranscrire intégralement ici, tant il est émouvant:
-----" Il était midi, ce 3 avril 1974, quand commença la destruction du Maine. Non ! Mise à mort ou assassinat seraient les termes convenant le mieux à un marin qui voit sacrifier un vieux serviteur. Traîné sur les lieux du supplice par le remorqueur Hippopotame, le Maine a encore fière allure. Ne serait-il pas prêt à promener des voyageurs à travers le monde, à servir d' hôtel flottant sur je ne sais quel rivage ?
-----Son étrave fend les flots du Pacifique et sa coque blanche roule encore voluptueusement dans la grande houle : il est heureux de retrouver son élément, mais, hélas, c'est pour l'ultime sacrifice. On le mène au large. N'est-il pas à la longe derrière l'aide du bourreau ? Pourquoi le cœur d'acier de ses moteurs ne bat-il plus ? ... Il est condamné... Il doit mourir...
-----Le bourreau, le voici: une fine silhouette grise, un fauve des océans, qui déjà pointe sur lui la gueule noire de ses canons: Le Doudart de Lagrée, tel le torero, virevolte autour de sa victime à la dérive.
-----Les flocons noirs des premiers coups s'étirent dans le ciel. Les premières blessures s'ouvrent, béantes, dans le flanc du géant blanc. Les banderilles d'acier se plantent l'une après l'autre et il s'étonne. Que lui veut-on? Est-ce une nouvelle manière de servir?
-----Les obus, passagers incongrus dans ses coursives désertes, ravagent ses viscères de métal. Il souffre dans sa chair de fer, ne comprend pas pourquoi après avoir servi si longtemps les hommes, ils s'acharnent ainsi sur sa pauvre carcasse. N'a-t-il pas mérité une retraite paisible ? Alors pourquoi le maltraite-t-on ? Le bourreau se rapproche. C'est l'estocade. Tous les coups portent, il doit mourir .'
-----Le feu cesse... Lentement, sans un gémissement, le géant se couche sur son flanc droit, déchiré par les coups... Son ventre rouge apparaît peu à peu... Une hélice inutile se dresse sur le ciel, pauvre fleur funéraire... L'agonie n'est pas longue... Il accepte sa mort, couché sur le lit de la mer ; elle sera son linceul. (Un dernier soupir s'exhale de ses hublots béants et il coule sans sursaut, sans heurt, dans sa tombe abyssale.
-----Quelques épaves surnagent dans le cercle des remous qui marquent éphémèrement la sépulture du Maine.
-----Puisses-tu, vieux navire, trouver au fond des mers, avec un équipage de tritons et de sirènes, le chemin des croisières éternelles dans le monde du silence. "
(Note de Bernard Bernadac: Si maître Guennoc lit ces lignes, qu'il me contacte à Marines.)

Caractéristiques techniques
Nom : El Mansour
Éponyme : en arabe: le Victorieux, le Vainqueur
Mise en service à la Compagnie mixte : 21 mai 1933
Construit par : Forges et Chantiers de la Méditerranée
à: La Seine-sur- Mer
Pour : La Compagnie de Navigation mixte Mis en chantier : début 1932
Lancement : 22 octobre 1932
Entrée en service : 21 mai 1933
Navire en : acier
Compartiments : 9
Ponts : 3
Mâts : 2
Cheminées : 2 (dont une est postiche) Jauge brute : 5 835 tonneaux
Jauge nette : 2 800 tonneaux Déplacement : 5 730 tonnes
Port en lourd: 1555 tonnes
Longueur hors tout : 121,70 m
Longueur entre perpendiculaires : 117,98 m
Largeur: 16,47 m
Creux : 7,25m
Tirant d'eau : 5,52 m
Équipage : 97 hommes
Passagers :389 (111 en 1è classe, 142 en 2è, 126 en 3è classe)
Cales avant : 2
- Capacité : 1882 m3
Cale arrière : 1
- Capacité : 870 m3
Panneaux de cales : 3
Dimensions : 1 de 5,05 m x 3 m;
2de 6.46m x 4m
Soutes à mazout : 422 m3
Water-ballasts: 357 m3
Frigos : 99 m3
Propulsion par : Forges & Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer
Type: 2 turbines Parsons 8 100 tours-minute
Puissance en chevaux indiqués : 12000 chevaux
Chaudières : 4 Du Temple, multitubulaires à surchauffeurs
Timbrage des chaudières : 25 kilos Température moyenne de la vapeur : 375°
Hélices : 2 en bronze
Vitesse aux essais: 22,610 nœuds
Vitesse de croisière : 20 nœuds
Date de sortie de la Compagnie : 3 novembre 1963
Cause : Vente à la Marine national.
Temps passé à la Compagnie mixte : 30 ans


-----Après la commande de l'El Kantara, à la fin de l'année 1931, la Compagnie de Navigation Mixte annonce un bénéfice de 3 821 335,53 francs, dû à sa bonne gestion.
-----Continuant son programme de constructions, elle commande, cette fois à des chantiers français, deux nouveaux paquebots afin de compléter la remarquable série des " El ".

-----Ces deux magnifiques navires. l'El Mansour et l'El Djezair, seront construits par les Forges & Chantiers de la Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer.
-----L'El Mansour, dont le contrat de construction est signé le 17 août 1931, est mis sur cale le 4 janvier 1932, sous le numéro 1212. Il est lancé le 22 octobre 1932. Il a une jauge brute de 5 835 tonneaux et un port en lourd de 1 555 tonnes. Sa longueur hors tout est de 121,70 m pour une largeur de 16,47 m et un creux de 7,25 m. C'est le plus important bâtiment construit pour la Compagnie à ce jour.
-----L'équipage du nouveau paquebot est composé de quatre-vint-dix-sept hommes et ses emménagement pour passagers peuvent recevoir quatre passagers de luxe, dix-sept de priorité, quatre-vingt=dix de première classe, cent quarante-deux de deuxième classe et cent vingt-six de troisième classe.
-----Construit par les Forges & Chantiers de la Méditerranée, l'appareil propulsif se compose de deux groupes de turbines Parsons à engrenage simple réduction, d'une puissance de 12 000 chevaux à 180 tours-minute. Sa vitesse de service est de 20 nœuds pour une puissance correspondant à 8 500 chevaux et à une allure de 160 tours-minute avec une consommation de 5 050 kilos de mazout par heure.
-----Les chaudière du type Du Temple, chauffées au mazout, étudiées et construites également à La Seyne-sur-Mer, sont au nombre de quatre et de type multitubulaires à surchauffeurs. Elles sont timbrées à 25 kilos et ont une surface de chauffe de 3 040m2 ;elles ont chacune trois brûleurs. Les quatre surchauffeurs délivrent chacun la totalité de la vapeur produite par chaque chaudière, soit en marche normale 15 600 kilos à l'heure à la température de 375°C. En marche poussée, pour une vaporisation horaire de 25000 kilos, la température de surchauffe est de 400°C.
-----Afin d'obtenir une vitesse plus grande, l'avant a été dessiné en forme de bulbe : l'arrière est du type " croiseur ". Le navire a trois ponts complets, quatre ponts partiels, neuf compartiments, sept cloisons et neuf portes étanches. Il possède deux cheminées basses (comme l'exigeait la mode de l'époque !) et huit jeux de bossoirs à gravité supportant les huit embarcations de sauvetage d'une contenance de quatre-vingt-quatre passagers chacune. Le gouvernail du paquebot est du type Oertz.
-----L'El Mansour effectue ses essais en mars 1933 et atteint la vitesse de 22,60 nœuds. Il sera livré par les chantiers navals de La Seyne le 29 avril 1933 et sera mis en service, le 21 mai de la même année, sur la ligne de Port-Vendres, Alger, Port- Vendres-Oran, effectuant avant cela sa première croisière sur les ports d'Italie. Ce navire et son frère l'El Djezair représentent des réalisations véritablement en avance sur leur temps. On le comprendra aisément, lorsque l'on verra trente ans plus tard l'El Mansour être, par ses dispositions intérieures et sa vitesse, un des meilleurs navires français desservant les lignes d'Afrique du Nord.

Les années troubles de la guerre d'Espagne

-----Après la mise en service de l'El Mansour, la Compagnie assure, en avril 1933 au départ de Marseille, des services à passagers et marchandises sur Alger, Bône, Philippeville, Tunis, Baléares et des services à marchandises sur Oran, Béni-Saf et Nemours. Sont aussi assurés des départs rapides de Port-Vendres (passagers et marchandises) pour Alger et Oran, ainsi que des services commerciaux sur les principaux ports algériens au départ de Sète et de Nice.
-----Le 4 juillet 1935, l'El Mansour recueille dans le golfe du Lion les passagers et l'équipage de l'hydravion italien A La Littoria (indicatif IREDJ), tombé à la mer.
-----À la fin de l'année 1936, à cause de la guerre d'Espagne, les escales des navires français dans ce pays sont suspendues. Le 8 avril 1937, le ministère de la Marine publie un communiqué dans lequel il demande aux navires de porter les marques de neutralité, d'éviter les eaux espagnoles, d'appeler à l'aide les navires de guerre français en cas d'attitude hostile des navires espagnols des deux bords.
-----En 1937, l'El Mansour est modifié, les deux cheminées basses, dont la dernière est fausse, ne sont pas une solution heureuse : les fumées sont rabattues sur le pont arrière et enfument les passagers. Il va donc falloir augmenter leur hauteur. On a la bonne idée de supprimer la cheminée qui ne sert à rien, sinon à l'esthétique du bâtiment, et de s'en servir pour rehausser la première trop basse.
-----À partir du 20 avril 1937 à 0 heure, en application du règlement international de la conférence de Nyon (Suisse), les navires de la Compagnie ainsi que tous les navires de commerce français arboreront les marques de neutralité pendant toute la durée de la guerre d'Espagne. En conséquence, des pavillons tricolores bleu, blanc, rouge, seront peints de chaque bord de la passerelle, sur le pont supérieur et sur les manches à air rectangulaires des quatre " El" (EI Biar, El Kantara, El Mansour et El Djezair) et sur tous les navires, paquebots et cargos, jusqu'en octobre 1939.
-----Du 22 au 25 mai 1937, a lieu une grève générale des inscrits maritimes qui a pour conséquence de retarder les navires.
-----Le 12 février 1938, l'El Mansour rentre à Port-Vendres avec 13 heures de retard dû à la tempête. En manœuvrant pour accoster, il heurte le torpilleur La Cordelière, puis l'angle des quais de la presqu' île de la Douane. Quelques avaries de part et d'autre.
-----Le 18 février 1938, pendant la guerre d'Espagne, entre Barcelone et Majorque, un obus tombe à la mer à cent cinquante mètres par bâbord avant du paquebot. Celui-ci poursuivra sa route, escorté par le torpilleur La Palme. Il s'agit probablement d'un obus perdu lors d'un engagement des forces nationalistes et gouvernementales.
-----Le 3 juin 1939, l'El Mansour trouve en cours de voyage, une épave dérivante : c'est une aile d'avion de couleur jaunâtre!
-----Pendant la guerre de 1939-1,940, il sera transformé en croiseur auxiliaire.

La deuxième vie de l'El Mansour

-----Après l'armistice de juin 1940, par faute de mazout, l'El Mansour, (ainsi que l'El Kantara et l'El Djezair) est désarmé au quai Wilson à Marseille, et, le 9 janvier 1943, il est réquisitionné par les Allemands. Il sera successivement utilisé par la Kriegsmarine, puis par les Italiens qui le rebaptiseront Anagni, puis à nouveau par la Kriegsmarine après la reddition de l'Italie, avant d'être immobilisé à nouveau dans le port de Marseille. (Étant resté quelque temps désarmé dans un port transalpin, il en reviendra complètement pillé : couchettes, ameublement, sanitaire, etc. volés par les Italiens...)
-----Le 22 août 1944, l'El Mansour est sabordé par les Allemands dans le port de Marseille, au quai de rive sud du môle H, chaviré sur bâbord. Le paquebot est couché le long du quai avec une gîte de 85°.
-----L'entreprise les Abeilles-Chambon Union s'attelle à sa récupération. Le navire repose par 12 mètres de fond et a été coulé en ouvrant les prises de mer. Une charge de 2 300 tonnes de déblais divers a été déversée dans sa coque. Les Abeilles-Chambon redressent alors l'El Mansour au moyen de caliornes (forts palans) fixées sur des chevalets soudés à la coque ainsi qu'avec l'aide de quatre flotteurs de cent cinquante tonnes et du ponton-grue Samson.
-----Les travaux entrepris le 15 novembre 1945 seront terminés le 3 octobre 1946. Une fois grossièrement nettoyé, l'El Mansour est remorqué à La Ciotat, au début de novembre 1946.
-----Les premiers mois de réparation sont employés à débarquer toutes les installations autres que la coque métallique. Seuls resteront à bord les collecteurs des chaudières à petits tubes du type Du Temple. La carène présente à bâbord, côté où le navire était couché, des brèches et des déformations très importantes.
-----La coque est d'abord nettoyée au jet de sable, puis le navire est reconstruit. La silhouette de l'El Mansour est quelque peu modifiée. Pour supprimer du poids dans les hauts, seul le mât avant est reconstruit. La suppression du grand mât permet de dégager entièrement la partie arrière du pont des
embarcations qui, d'autre part, est allongée jusqu'au couronnement. Deux mâtereaux incorporés au rouf desservent la cale arrière et les deux mâts de charge qu'ils supportent sont arrimés aux postes de mer en travers des mâtereaux, ce qui les dissimule presque entièrement.
-----La moitié avant du pont passerelle, qui était surélevée, est baissée de soixante centimètres à hauteur d'entrepont normale. Les deux paires de bossoirs et les deux embarcations arrière sont supprimées. D'autre part, sur le bordé, les ouvertures de tonnage sur l'avant du château sont obstruées pour agrandir le volume des aménagements destinés à l'équipage, et l'importance des abris vitrés du pont promenade et du pont des embarcations est doublée. Les deux baleinières situées sur l'arrière du deuxième mât sont alors disposées de chaque bord de la passerelle sur l'avant des grands canots. Les nouvelles caractéristiques de l'El Mansour sont les suivantes:
-----Jauge brute : 5 818 tonneaux.
-----Jauge nette : 2 434 tonneaux.
-----Déplacement : 5 750 tonnes.
-----Port en lourd : 1 545 tonnes.
-----Les dimensions du navire restent inchangées.
-----Passagers : 2 de luxe, 12 de priorité, 52 de première classe, 268 en classe touriste.
-----Pendant leur reconstruction à La Ciotat, l'El Mansour et La Marseillaise des Messageries maritimes, qui sont amarrés côte à côte, cassent leurs amarres, dans la nuit du 25 au 26 septembre 1947, à la suite d'une violente tempête et écrasent près de quarante bateaux de pêche ou de plaisance amarrés à quai.
-----L'El Mansour reprend son service le 5 septembre 1948, sur la ligne Port-Vendres-Alger.
-----En mars 1949, la Banque de France remet des médailles aux croiseurs auxiliaires de la 1re D.C.X. dont l'El Mansour est, à la Compagnie mixte, le seul survivant. La Division a été citée deux fois à l'ordre de l'Armée et les paquebots ont le droit d'arborer la flamme verte de la Croix de Guerre.