--Le
24 novembre 1949, l'El Mansour entre à La Seyne pour des
réparations qui dureront quatre mois.
-----Le 6 avril 1950, le paquebot,
qui effectuait les lignes Port-Vendres-Alger et Port-Vendres-Oran, retourne
sur la ligne de Marseille.
-----En 1955, lors de l'arrêt
annuel de l'El Mansour, les services techniques procèdent
à la suppression de l'isolation frigorifique de la cale 3 ainsi
que celle des élévateurs de primeurs. Un volume de 200 m3
est ainsi gagné, qui sera fort utile au moment des transports de
voitures des passagers. Des améliorations sont également
apportées pour l'embarquement et le débarquement des marchandises
dans les chambres à trafic, grâce à l'ouverture de
panneaux à sonnettes.
-----Au mois de novembre 1956, un
incendie se déclare dans les cales de l'El Mansour (commandant
Bonnafoux) : le paquebot appareille d'Alger en direction de Port-Vendres
à 19 heures. À trente milles de la côte algérienne,
il fait demi-tour, car le feu s'est déclaré dans sa cargaison
de liège. Le cap est mis sur Alger où les pompiers l'attendent
au quai d'Aigues-Mortes.
-----La
cale devra être noyée à deux reprises et les balles
calcinées débarquées. Les dégâts, heureusement
peu importants, permettront à l'El Mansour de repartir vers
Port-Vendres à 5 heures du matin.
-----Du 2 décembre 1956 au
6 mars 1957, le paquebot est arrêté pour subir sa deuxième
reclassification. Il est conduit aux Forges & Chantiers de la Méditerranée
à La Seyne-sur-Mer, qui effectueront un retubage de chaudières
et diverses remises en état.
De l'El Mansour au Maine
-----Mais
en 1963, l'excellent El Mansour, le " Victorieux " en
arabe, est, lui aussi, la victime directe du conflit algérien au
cours duquel il a intensivement transporté de France en Algérie,
et vice-versa, un nombre incalculable de militaires et de Français
d'Algérie.
-----Ce valeureux
navire a un "défaut", si l'on peut dire, qui apparaît
de plus en plus évident à mesure que l'exploitation des
paquebots devient de plus en plus difficile à cause de la disparition
du trafic passagers : c'est son insuffisance pour le transport des marchandises,
à cause d'une portée en lourd et d'une capacité en
cales assez restreintes. Cela comptait peu
pour les lignes de Port-Vendres qui étaient exclusivement des lignes
à " passagers ", mais cette caractéristique explique
qu'il se trouve moins bien adapté que les autres paquebots de la
flotte. La Compagnie Mixte doit se résoudre, au mois d'octobre
1963, par suite de cette baisse de trafic, à abandonner, tout au
moins en hiver, les lignes de Port-Vendres.
-----Cette
raison technique, jointe à l'âge du navire, dont les principaux
éléments ont tout de même trente ans, justifie la
décision de la Compagnie de se débarrasser de ce bâtiment
lorsqu'il est devenu évident que, par suite des circonstances nouvelles,
la flotte des paquebots est devenue trop importante.
-----L'El
Mansour est, si l'on peut dire, " sacrifié ", non
sans regrets, à ces pénibles impératifs, bien que
ses dispositions intérieures n'aient jamais cessé de plaire
à sa fidèle clientèle. Il assure donc son service
jusqu'au 28 octobre 1963, date à laquelle il est vendu. Il effectue
son dernier voyage de Marseille à Bône du 22 au 25 octobre
1963.
-----Acheté
par la Marine nationale qui veut le transformer en bâtiment-base,
il quitte définitivement Marseille le 31 octobre à destination
de Brest, où il va être modifié. Deux chaudières
sur quatre sont débarquées, ses logements sont aménagés
pour recevoir 250 membres du personnel du Centre expérimental du
Pacifique. Sa passerelle est surélevée et on construit un
rouf supplémentaire à l'arrière des derniers canots
de sauvetage.
-----C'est
un navire totalement différent qui prend la mer à destination
de Tahiti : un paquebot tout blanc,
rebaptisé Maine et arborant sur sa coque A-611 en lettre
et chiffres noirs. Sa puissance est maintenant de 7 500 chevaux et elle
ne permet pas de dépasser 15 nuds. Son déplacement
n'est plus que de 5 420 tonnes et son port en lourd de l 320 tonnes.
-----Amarré
dans le lagon de Mururoa ou de Fangatanfa, le Maine servira d'hôtel
flottant pour le personnel employé aux essais nucléaires
dans le Pacifique, ne faisant qu'une courte sortie d'essais tous les deux
ou trois mois. Il reste à Tahiti jusqu'en 1974. Le 7 janvier, le
navire est condamné, et le 3 avril il sera coulé au canon
par l'aviso Doudart de Lagrée.
-----La Marine
nationale rendit à ce brillant navire, grâce à la
plume de Maître Guennoc du Doudart de Lagrée, un dernier
hommage, que nous tenons à retranscrire intégralement ici,
tant il est émouvant:
-----"
Il était midi, ce 3 avril 1974, quand
commença la destruction du Maine. Non ! Mise à mort
ou assassinat seraient les termes convenant le mieux à un marin
qui voit sacrifier un vieux serviteur. Traîné sur les lieux
du supplice par le remorqueur Hippopotame, le Maine a encore
fière allure. Ne serait-il pas prêt à promener des
voyageurs à travers le monde, à servir d' hôtel flottant
sur je ne sais quel rivage ?
-----Son
étrave fend les flots du Pacifique et sa coque blanche roule encore
voluptueusement dans la grande houle : il est heureux de retrouver son
élément, mais, hélas, c'est pour l'ultime sacrifice.
On le mène au large. N'est-il pas à la longe derrière
l'aide du bourreau ? Pourquoi le cur d'acier de ses moteurs ne bat-il
plus ? ... Il est condamné... Il doit mourir...
-----Le
bourreau, le voici: une fine silhouette grise, un fauve des océans,
qui déjà pointe sur lui la gueule noire de ses canons: Le
Doudart de Lagrée, tel le torero, virevolte autour de sa victime
à la dérive.
-----Les
flocons noirs des premiers coups s'étirent dans le ciel. Les premières
blessures s'ouvrent, béantes, dans le flanc du géant blanc.
Les banderilles d'acier se plantent l'une après l'autre et il s'étonne.
Que lui veut-on? Est-ce une nouvelle manière de servir?
-----Les
obus, passagers incongrus dans ses coursives désertes, ravagent
ses viscères de métal. Il souffre dans sa chair de fer,
ne comprend pas pourquoi après avoir servi si longtemps les hommes,
ils s'acharnent ainsi sur sa pauvre carcasse. N'a-t-il pas mérité
une retraite paisible ? Alors pourquoi le maltraite-t-on ? Le bourreau
se rapproche. C'est l'estocade. Tous les coups portent, il doit mourir
.'
-----Le
feu cesse... Lentement, sans un gémissement, le géant se
couche sur son flanc droit, déchiré par les coups... Son
ventre rouge apparaît peu à peu... Une hélice inutile
se dresse sur le ciel, pauvre fleur funéraire... L'agonie n'est
pas longue... Il accepte sa mort, couché sur le lit de la mer ;
elle sera son linceul. (Un dernier soupir s'exhale de ses hublots béants
et il coule sans sursaut, sans heurt, dans sa tombe abyssale.
-----Quelques
épaves surnagent dans le cercle des remous qui marquent éphémèrement
la sépulture du Maine.
-----Puisses-tu,
vieux navire, trouver au fond des mers, avec un équipage de tritons
et de sirènes, le chemin des croisières éternelles
dans le monde du silence. "
(Note de Bernard Bernadac: Si maître Guennoc lit ces lignes, qu'il
me contacte à Marines.)
Caractéristiques techniques
Nom : El Mansour
Éponyme : en arabe: le Victorieux, le Vainqueur
Mise en service à la Compagnie mixte : 21 mai 1933
Construit par : Forges et Chantiers de la Méditerranée
à: La Seine-sur- Mer
Pour : La Compagnie de Navigation mixte Mis en chantier
: début 1932
Lancement : 22 octobre 1932
Entrée en service : 21 mai 1933
Navire en : acier
Compartiments : 9
Ponts : 3
Mâts : 2
Cheminées : 2 (dont une est postiche) Jauge brute
: 5 835 tonneaux
Jauge nette : 2 800 tonneaux Déplacement :
5 730 tonnes
Port en lourd: 1555 tonnes
Longueur hors tout : 121,70 m
Longueur entre perpendiculaires : 117,98 m
Largeur: 16,47 m
Creux : 7,25m
Tirant d'eau : 5,52 m
Équipage : 97 hommes
Passagers :389 (111 en 1è classe, 142 en 2è,
126 en 3è classe)
Cales avant : 2
- Capacité : 1882 m3
Cale arrière : 1
- Capacité : 870 m3
Panneaux de cales : 3
Dimensions : 1 de 5,05 m x 3 m;
2de 6.46m x 4m
Soutes à mazout : 422 m3
Water-ballasts: 357 m3
Frigos : 99 m3
Propulsion par : Forges & Chantiers de la Méditerranée
à La Seyne-sur-Mer
Type: 2 turbines Parsons 8 100 tours-minute
Puissance en chevaux indiqués : 12000 chevaux
Chaudières : 4 Du Temple, multitubulaires à
surchauffeurs
Timbrage des chaudières : 25 kilos Température
moyenne de la vapeur : 375°
Hélices : 2 en bronze
Vitesse aux essais: 22,610 nuds
Vitesse de croisière : 20 nuds
Date de sortie de la Compagnie : 3 novembre 1963
Cause : Vente à la Marine national.
Temps passé à la Compagnie mixte : 30 ans
|
-----Après
la commande de l'El Kantara, à la fin de l'année
1931, la Compagnie de Navigation Mixte annonce un bénéfice
de 3 821 335,53 francs, dû à sa bonne gestion.
-----Continuant
son programme de constructions, elle commande, cette fois
à des chantiers français, deux nouveaux paquebots
afin de compléter la remarquable série des "
El ". |
-----Ces
deux magnifiques navires. l'El Mansour et l'El Djezair,
seront construits par les Forges & Chantiers de la Méditerranée,
à La Seyne-sur-Mer.
-----L'El
Mansour, dont le contrat de construction est signé
le 17 août 1931, est mis sur cale le 4 janvier 1932, sous
le numéro 1212. Il est lancé le 22 octobre 1932.
Il a une jauge brute de 5 835 tonneaux et un port en lourd de
1 555 tonnes. Sa longueur hors tout est de 121,70 m pour une largeur
de 16,47 m et un creux de 7,25 m. C'est le plus important bâtiment
construit pour la Compagnie à ce jour.
-----L'équipage
du nouveau paquebot est composé de quatre-vint-dix-sept
hommes et ses emménagement pour passagers peuvent recevoir
quatre passagers de luxe, dix-sept de priorité, quatre-vingt=dix
de première classe, cent quarante-deux de deuxième
classe et cent vingt-six de troisième classe.
-----Construit
par les Forges & Chantiers de la Méditerranée,
l'appareil propulsif se compose de deux groupes de turbines Parsons
à engrenage simple réduction, d'une puissance de
12 000 chevaux à 180 tours-minute. Sa vitesse de service
est de 20 nuds pour une puissance correspondant à
8 500 chevaux et à une allure de 160 tours-minute avec
une consommation de 5 050 kilos de mazout par heure.
-----Les
chaudière du type Du Temple, chauffées au mazout,
étudiées et construites également à
La Seyne-sur-Mer, sont au nombre de quatre et de type multitubulaires
à surchauffeurs. Elles sont timbrées à 25
kilos et ont une surface de chauffe de 3 040m2 ;elles ont chacune
trois brûleurs. Les quatre surchauffeurs délivrent
chacun la totalité de la vapeur produite par chaque chaudière,
soit en marche normale 15 600 kilos à l'heure à
la température de 375°C. En marche poussée,
pour une vaporisation horaire de 25000 kilos, la température
de surchauffe est de 400°C.
-----Afin
d'obtenir une vitesse plus grande, l'avant a été
dessiné en forme de bulbe : l'arrière est du type
" croiseur ". Le navire a trois ponts complets, quatre
ponts partiels, neuf compartiments, sept cloisons et neuf portes
étanches. Il possède deux cheminées basses
(comme l'exigeait la mode de l'époque !) et huit jeux de
bossoirs à gravité supportant les huit embarcations
de sauvetage d'une contenance de quatre-vingt-quatre passagers
chacune. Le gouvernail du paquebot est du type Oertz.
-----L'El
Mansour effectue ses essais en mars 1933 et atteint la vitesse
de 22,60 nuds. Il sera livré par les chantiers navals
de La Seyne le 29 avril 1933 et sera mis en service, le 21 mai
de la même année, sur la ligne de Port-Vendres, Alger,
Port- Vendres-Oran, effectuant avant cela sa première croisière
sur les ports d'Italie. Ce navire et son frère l'El
Djezair représentent des réalisations véritablement
en avance sur leur temps. On le comprendra aisément, lorsque
l'on verra trente ans plus tard l'El Mansour être,
par ses dispositions intérieures et sa vitesse, un des
meilleurs navires français desservant les lignes d'Afrique
du Nord.
Les années
troubles de la guerre d'Espagne
-----Après
la mise en service de l'El Mansour, la Compagnie assure,
en avril 1933 au départ de Marseille, des services à
passagers et marchandises sur Alger, Bône, Philippeville,
Tunis, Baléares et des services à marchandises sur
Oran, Béni-Saf et Nemours. Sont aussi assurés des
départs rapides de Port-Vendres (passagers et marchandises)
pour Alger et Oran, ainsi que des services commerciaux sur les
principaux ports algériens au départ de Sète
et de Nice.
-----Le
4 juillet 1935, l'El Mansour recueille dans le golfe du
Lion les passagers et l'équipage de l'hydravion italien
A La Littoria (indicatif IREDJ), tombé à
la mer.
-----À
la fin de l'année 1936, à cause de la guerre d'Espagne,
les escales des navires français dans ce pays sont suspendues.
Le 8 avril 1937, le ministère de la Marine publie un communiqué
dans lequel il demande aux navires de porter les marques de neutralité,
d'éviter les eaux espagnoles, d'appeler à l'aide
les navires de guerre français en cas d'attitude hostile
des navires espagnols des deux bords.
-----En
1937, l'El Mansour est modifié, les deux cheminées
basses, dont la dernière est fausse, ne sont pas une solution
heureuse : les fumées sont rabattues sur le pont arrière
et enfument les passagers. Il va donc falloir augmenter leur hauteur.
On a la bonne idée de supprimer la cheminée qui
ne sert à rien, sinon à l'esthétique du bâtiment,
et de s'en servir pour rehausser la première trop basse.
-----À
partir du 20 avril 1937 à 0 heure, en application du règlement
international de la conférence de Nyon (Suisse), les navires
de la Compagnie ainsi que tous les navires de commerce français
arboreront les marques de neutralité pendant toute la durée
de la guerre d'Espagne. En conséquence, des pavillons tricolores
bleu, blanc, rouge, seront peints de chaque bord de la passerelle,
sur le pont supérieur et sur les manches à air rectangulaires
des quatre " El" (EI Biar, El Kantara, El
Mansour et El Djezair) et sur tous les navires, paquebots
et cargos, jusqu'en octobre 1939.
-----Du
22 au 25 mai 1937, a lieu une grève générale
des inscrits maritimes qui a pour conséquence de retarder
les navires.
-----Le
12 février 1938, l'El Mansour rentre à Port-Vendres
avec 13 heures de retard dû à la tempête. En
manuvrant pour accoster, il heurte le torpilleur La Cordelière,
puis l'angle des quais de la presqu' île de la Douane. Quelques
avaries de part et d'autre.
-----Le
18 février 1938, pendant la guerre d'Espagne, entre Barcelone
et Majorque, un obus tombe à la mer à cent cinquante
mètres par bâbord avant du paquebot. Celui-ci poursuivra
sa route, escorté par le torpilleur La Palme. Il
s'agit probablement d'un obus perdu lors d'un engagement des forces
nationalistes et gouvernementales.
-----Le
3 juin 1939, l'El Mansour trouve en cours de voyage, une
épave dérivante : c'est une aile d'avion de couleur
jaunâtre!
-----Pendant
la guerre de 1939-1,940, il sera transformé en croiseur
auxiliaire.
La deuxième
vie de l'El Mansour
-----Après
l'armistice de juin 1940, par faute de mazout, l'El Mansour,
(ainsi que l'El Kantara et l'El Djezair) est désarmé
au quai Wilson à Marseille, et, le 9 janvier 1943, il est
réquisitionné par les Allemands. Il sera successivement
utilisé par la Kriegsmarine, puis par les Italiens qui
le rebaptiseront Anagni, puis à nouveau par la Kriegsmarine
après la reddition de l'Italie, avant d'être immobilisé
à nouveau dans le port de Marseille. (Étant resté
quelque temps désarmé dans un port transalpin, il
en reviendra complètement pillé : couchettes, ameublement,
sanitaire, etc. volés par les Italiens...)
-----Le
22 août 1944, l'El Mansour est sabordé par
les Allemands dans le port de Marseille, au quai de rive sud du
môle H, chaviré sur bâbord. Le paquebot est
couché le long du quai avec une gîte de 85°.
-----L'entreprise
les Abeilles-Chambon Union s'attelle à sa récupération.
Le navire repose par 12 mètres de fond et a été
coulé en ouvrant les prises de mer. Une charge de 2 300
tonnes de déblais divers a été déversée
dans sa coque. Les Abeilles-Chambon redressent alors l'El Mansour
au moyen de caliornes (forts palans) fixées sur des chevalets
soudés à la coque ainsi qu'avec l'aide de quatre
flotteurs de cent cinquante tonnes et du ponton-grue Samson.
-----Les
travaux entrepris le 15 novembre 1945 seront terminés le
3 octobre 1946. Une fois grossièrement nettoyé,
l'El Mansour est remorqué à La Ciotat, au
début de novembre 1946.
-----Les
premiers mois de réparation sont employés à
débarquer toutes les installations autres que la coque
métallique. Seuls resteront à bord les collecteurs
des chaudières à petits tubes du type Du Temple.
La carène présente à bâbord, côté
où le navire était couché, des brèches
et des déformations très importantes.
-----La
coque est d'abord nettoyée au jet de sable, puis le navire
est reconstruit. La silhouette de l'El Mansour est quelque
peu modifiée. Pour supprimer du poids dans les hauts, seul
le mât avant est reconstruit. La suppression du grand mât
permet de dégager entièrement la partie arrière
du pont des
embarcations qui, d'autre part, est allongée jusqu'au couronnement.
Deux mâtereaux incorporés au rouf desservent la cale
arrière et les deux mâts de charge qu'ils supportent
sont arrimés aux postes de mer en travers des mâtereaux,
ce qui les dissimule presque entièrement.
-----La
moitié avant du pont passerelle, qui était surélevée,
est baissée de soixante centimètres à hauteur
d'entrepont normale. Les deux paires de bossoirs et les deux embarcations
arrière sont supprimées. D'autre part, sur le bordé,
les ouvertures de tonnage sur l'avant du château sont obstruées
pour agrandir le volume des aménagements destinés
à l'équipage, et l'importance des abris vitrés
du pont promenade et du pont des embarcations est doublée.
Les deux baleinières situées sur l'arrière
du deuxième mât sont alors disposées de chaque
bord de la passerelle sur l'avant des grands canots. Les nouvelles
caractéristiques de l'El Mansour sont les suivantes:
-----Jauge
brute : 5 818 tonneaux.
-----Jauge
nette : 2 434 tonneaux.
-----Déplacement
: 5 750 tonnes.
-----Port
en lourd : 1 545 tonnes.
-----Les
dimensions du navire restent inchangées.
-----Passagers
: 2 de luxe, 12 de priorité, 52 de première classe,
268 en classe touriste.
-----Pendant
leur reconstruction à La Ciotat, l'El Mansour et
La Marseillaise des Messageries maritimes, qui sont amarrés
côte à côte, cassent leurs amarres, dans la
nuit du 25 au 26 septembre 1947, à la suite d'une violente
tempête et écrasent près de quarante bateaux
de pêche ou de plaisance amarrés à quai.
-----L'El
Mansour reprend son service le 5 septembre 1948, sur la ligne
Port-Vendres-Alger.
-----En
mars 1949, la Banque de France remet des médailles aux
croiseurs auxiliaires de la 1re D.C.X. dont l'El Mansour
est, à la Compagnie mixte, le seul survivant. La Division
a été citée deux fois à l'ordre de
l'Armée et les paquebots ont le droit d'arborer la flamme
verte de la Croix de Guerre.
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