Origine du nom
: arabe. Rouiba était le nom utilisé par les
indigènes avant l'arrivée des Français, pour désigner
un lieu-dit. Il a été logiquement gardé après
1962.
Origine du centre
: française. Des Européens vinrent s'établir en
ce lieu bien avant la création officielle d'un village de colonisation.
Ce fut possible grâce à la sécurité assurée
après 1842, grâce à la proximité d'Alger
et grâce au passage de la route principale vers l'est. Le lieu-dit
Rouiba était au carrefour avec le chemin d'Aïn-Taya situé
sur la côte. Il a d'abord été intégré,
en 1846, à la vaste commune de La Rassauta.
Le centre est officiellement créé par un décret
de l'Empereur du 30 septembre 1853, le Maréchal Randon étant
Gouverneur Général. Il est réellement créé
l'année suivante pour une trentaine de familles, parmi lesquelles
les Mahonnais étaient majoritaires.
Il fut promu CPE en août 1861.
Le territoire communal
est entièrement dans la plaine de la Mitidja. Il ne touche, ni
à la mer, ni à l'Atlas. Les altitudes y sont partout très
basses ; de l'ordre de 20m ; et même moins de 10 près de
l'oued el-Biar qui limite la commune à l'est. Tout est plat,
à la petite exception près de la ride des Haraouas à
l'extrême nord, qui atteint 50m.
A l'ouest les méandres serrés de l'oued el-Hamiz soulignent
la faible pente de l'oued et le risque d'inondation ; du moins avant
la construction du barrage inauguré, dans la montagne, en 1883
et qui a permis de régulariser le débit.
La commune est traversée par la grande route de Constantine (la
RN 5) d'ouest en est, et par la route d'Aïn-Taya à Fondouk,
du nord au sud (RD 121).
La gare fut inaugurée en 1879, tout près de la place centrale
du village. C'est la seule gare de la commune. La ligne passe au sud
du village. En 1879 son terminus était à l'Alma, en 1881
à Ménerville et en 1886 à Constantine. Son trafic
était important : après 1950 la voie fut doublée
jusqu' à l'Alma.
Les sols sont riches et cultivés. Les fermes sont nombreuses
et desservies par des routes rectilignes.
A noter, dans le coin sud-est, l'étonnante indication "
champ de courses ". Ce détail suffit à prouver que
Rouiba n'était pas une commune banale, et qu'elle était
riche.
Les activités furent
agricoles d'abord, agricoles et industrielles ensuite.
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Agricoles.
Après 1890, la richesse de la commune, c'est la vigne.
Sur la carte de 1935 il y en a presque partout. Seules exceptions
; au sud les terres des ouled Ben Choubane et au nord celles des
Ben Zerga. Les populations indigènes ont associé
à l'embauche sur les fermes des colons, des cultures traditionnelles
et un petit élevage. Il est probable que quelques colons
aient, eux aussi, pratiqué l'élevage, de façon
plus intensive. Ce qui permettrait de justifier l'ouverture d'un
abattoir dès 1918.
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Industrielles.
Cela a commencé par la briqueterie de l'oued el Hamiz. Puis
après 1918 par des ateliers de petit matériel agricole
et de fabrication de peintures. Après 1945 s'installèrent
la brasserie " La Gauloise " et surtout l'usine Berliet
; ou mieux les deux usines Berliet. Bien sûr il ne s'agissait
que de montage de pièces venues de Lyon. Mais les deux bâtiments,
au bord de la RN 5 étaient imposants : c'était, de
loin, les plus grands de la zone industrielle dite de Rouiba-Réghaïa.
La société africaine des automobiles Berliet (la SAAB)
a été créée en 1957. La première
usine a été inaugurée en 1959 ; elle était
prévue pour monter 120 camions par mois, adaptés aux
besoins de l'Afrique et plus précisément aux besoins
des recherches pétrolières au Sahara. La seconde,
un an plus tard, était destinée à monter des
autocars interurbains appelés " Randonnée ".
Le siège social de la SAAB était à Alger, immeuble
Maurétania.
Les usines Berliet vues d'avion.
Photo du sud vers le nord. On aperçoit aussi
2 ou 3 fermes françaises
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Le village centre
est classique jusqu'aux années 1950. Ensuite des HLM à
2 et 4 étages, ont accompagné l'industrialisation. Le
village, en 1962, était en passe de devenir une petite ville.
Il était desservi par le train et par les cars de 13 sociétés
d'autobus.
Deux particularités
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L'existence d'une Ecole
d'Agriculture. Elle avait été ouverte
en 1881 sur le domaine de l'ancienne ferme Décallet. En
1905 elle fut transférée à Maison-Carrée.
Elle délivrait un diplôme " maison ".
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L'inauguration d'un
hôpital en 1962. |
Population en 1954
: 12 162 dont 2 387 non musulmans (soit 19,63%). C'est beaucoup.
Population agglomérée en 1948 : 2 341. C'est déjà,
avant Berliet, plus qu'un village.
Grain de sel de B.Venis : sur ce site, quelques
documents sur Rouiba :
clic