LA PLAINE DE LA MITIDJA
AVANT 1962
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RIVET (ou Meftah)
Origine du nom
: française. C'est le nom d'un général
français mort durant les batailles qui se sont déroulées
en Crimée lors du siège de la place russe de Sébastopol,
en 1854 et 1855.
Origine du centre
: française. C'est une création du second Empire, intervenue
en 1856, donc au bon moment pour honorer la mémoire du général
français qui venait de mourir au combat. Création étonnamment
tardive car c'est à 2km du futur village que de Tonnac avait
bâti la première ferme française de la Mitidja en
1835 : l'haouch Kadra (Kadra étant le nom d'un minuscule oued
descendu du djebel Zerouela). Le territoire communal est
double : un bon morceau de plaine dans la Mitidja et un djebel tout
entier, le djebel Zerouela. Le paysage de la plaine est le même
qu'ailleurs dans la Mitidja : des cultures partout, des routes droites
bordées d'arbres, des fermes nombreuses. Seule la limite occidentale
est naturelle, car elle suit l'oued Si Hamed. Grâce à de
nombreux drains bien visibles sur la carte il n'y a plus de marécages. Les activités et les rôles sont multiples.
Le seul centre est Rivet : en 1935 le village était encore bien inscrit dans le carré de ses origines. Un village de colonisation modèle donc, au pied du djebel sur la RN 29 de Blida à Palestro. La route directe pour Alger était la RD 118. Les deux routes se croisaient au centre du village. Il n'y a jamais eu de train à Rivet, malgré le trafic qu'aurait pu susciter la présence de la cimenterie. Le village était desservi par deux sociétés : l'Auto-Traction de l'Afrique du Nord et la Cie Générale des Transports sur Routes d'Algérie. L'une des deux passait par Oued Smar, et l'autre par le hameau des Eucalyptus. La CGTRA desservait aussi le sanatorium. Particularité : l'existence d'un pèlerinage catholique (dit le guide bleu). Le lundi de Pentecôte certains montaient pour prier la Vierge de Notre-Dame du Mont qui avait sa statue au-dessus de chapelle depuis 1935. D'autres montaient avec la mouna pour casser la croûte en admirant le paysage de la plaine, le plus souvent estompé par une brume de chaleur. On pouvait pique-niquer tout là haut n'importe quel jour de beau temps chaud ; mais le lundi de Pentecôte et le dimanche de Pâques, il y avait foule. Population en 1954
: 13 430 dont 949 non musulmans (soit 7, 07%). Grain de sel de B.Venis : sur ce site, quelques documents sur Rivet : clic
SIDI-SALEM Sidi-Salem est le nom donné à un très grand domaine agricole situé sur les communes de Rivet et de Fondouk, dans la plaine de la Mitidja orientale, au pied de l'Atlas tellien. SA PHOTO D'ABORD
On aperçoit au premier plan les
principaux bâtiments de la ferme qui sont situés au nord
de la RN 29 qui reliait Blida à Palestro. Et au sud de la RN
29 la villa du Directeur Général surnommée pompeusement
" le château ". SA DISPOSITION SUR LA CARTE ENSUITE
On aperçoit sur cet extrait de la carte au 1/50
000 les limites (approximatives) des champs appartenant au domaine de
Sidi-Salem, de part et d'autre de la RN 29. Ces champs sont hachurés
et grisés. La couleur rose indique l'emplacement des vignobles vers 1935. Les deux territoires du domaine étaient séparés
par la propriété Laville. L'oued Barek, qui traverse le domaine, est un affluent de l'oued Smar. Le rond jaune précise l'emplacement du bâtiment en U ; et le demi cercle orange l'emplacement de la villa du Directeur. Le demi cercle jaune est une ferme annexe. UN EXPOSE EXPLICATIF ENFIN. Cette ferme de Sidi-Salem n'est pas du tout représentative de la colonisation de peuplement telle que prévue par le plan Guyot de 1842 qui conseillait la distribution de concessions de 2 à 12 hectares. Ce n'est pas non plus un domaine appartenant à une famille de colons qui aurait réussi à agrandir la concession d'origine ; les héritiers continuant à résider sur ces terres pour exploiter le patrimoine familial. C'est un exemple de colonisation capitaliste stricto sensu, dont les propriétaires, nombreux, ne sont que des actionnaires d'une société agricole. Aucun d'entre eux ne résidait sur le domaine, et sans doute pas davantage dans l'un des villages voisins ; peut-être quelques uns à Alger et la majorité plus vraisemblablement en métropole. Les cadres français présents sur le domaine sont des employés appelés à changer de patron et de résidence un jour ou l'autre. Superficie cultivable :
entre 500 et 600 hectares. Gestion du domaine
par des salariés : Dans les années 1930 le Directeur était Gustave Pélégri, ingénieur agronome de formation.
En 1946 le Directeur s'appelait Gérard d'Ortho.
Il est resté en poste jusqu'à la mise en autogestion du
domaine, au tout début 1964.
En 1945 le domaine utilisait de nombreux chevaux et
mulets pour les travaux de labours et de charrois. En 1962 ces attelages
avaient disparu, remplacés par des tracteurs. La substitution
avait été réalisée progressivement, sans
doute favorisée à partir de 1948 par l'aide du plan Marshall.
Les ouvriers saisonniers
étaient nombreux pour les vendanges, les récoltes diverses
et la taille. Il y avait alors entre 300 et 350 ouvriers que l'on payait,
en espèces, chaque samedi. Après 1945 les aliments du cheptel ont été
moins utiles. Et le vignoble, déjà excédentaire
avec les problèmes de surproduction et de mévente dès
les années 1930, a vu ses surfaces régresser. Je dois mentionner aussi du raisin de table livré à la Maison de la datte, rue Charras, à Alger ; et de vastes champs de melons et de pastèques destinés aux marchés de l'Algérois. Et, pour la consommation locale, notamment par le personnel du domaine, des cultures vivrières. Les bâtiments
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