LA CHIFFA (aujourd'hui
Chiffa)
Commune de La Chiffa : la plaine.
Origine du nom : arabo-française
L'arabe a fourni le toponyme Chiffa, nom de l'oued qui passe à
l'est du village au sortir des gorges qui entaillent l'Atlas au nord de
Médéa.
Le français a mis un article à la place d'oued : procédé
rarissime. Généralement nous gardions le mot oued, quand
nous conservions le toponyme arabe.
Origine du centre :
française.
Des colons aventureux s'étaient installés là dès
avant 1839 dans de grosses fermes où faisaient halte les soldats
qui montaient vers Médéa où nous installâmes
d'éphémères garnisons en 1830 et 1836, avant la conquête
définitive du 17 mai 1840.
En 1845 le Comte Guyot, Directeur de la colonisation, songe à créer
2 villages pour parachever de ce côté-ci la " ceinture
de Blida " déjà achevée au sud et à l'est.
Les terres nécessaires sont achetées, non sans mal, par
l'administration grâce à Bugeaud. En mai 1846 les emplacements
des 2 villages sont choisis.
En septembre 1846 la création
de La Chiffa est décidée pour 50 feux, mais les premiers
colons n'occupent leurs lots de 8ha qu'en 1847.
En 1870 La Chiffa est promue CPE
Le territoire communal est
tout en longueur entre les oueds Chiffa et el Had. La partie " utile
" de la commune est la plaine ci-dessus cartographiée. Mais
au sud la commune incorpore les versants nord des djebels Mouzaïa
(1603m) et Djama Dra (1448) couverts de broussailles et surtout entaillés
par la partie nord des gorges de La Chiffa.
La plaine est riche et entièrement cultivable, si l'on excepte
le lit majeur démesurément large de l'oued Chiffa, avec
ses filets d'eau anastomosés à la sortie des gorges.
La commune est traversée, depuis 1869 par la voie
ferrée à écartement normal d'Alger à Oran.
La gare de La Chiffa est proche du village qui est également traversé
en son milieu par la RN 42 qui longe le pied de l'Atlas vers Marengo.
La commune est aussi traversée, depuis 1891 par la voie ferrée
étroite qui remonte les gorges de l'oued Chiffa (elle a atteint
Médéa en 1892 et Djelfa en 1921). Mais cette voie, ainsi
que la RN 1 qui emprunte les mêmes gorges, évite le village.
Le carrefour est à 500m plus à l'est.
Commune de La Chiffa : la montagne.
Il n'y a qu'un seul village : La Chiffa. Ce
modeste village, à deux rues parallèles, est tout entier
contenu dans le parfait rectangle des origines. La gare de la voie d'Oran
est très proche, mais en dehors de ce rectangle. Par contre la
voie étroite qui remonte les gorges vers Djelfa passe loin du village
: il y a bien une gare dans la commune, mais à Sidi-Madani, au
début des gorges, là où elles ne sont pas encore
très étroites, bien que déjà très encaissées,
de plus de 400m. Les versants sont abrupts ; les cascades sont fréquentes
en temps de pluie.
Lors de la construction de la route des rochers étaient si instables
qu'ils menaçaient gravement les ouvriers du chantier. On fit venir
des artilleurs qui détruisirent à coups de canon la partie
la plus dangereuse du rocher : le rocher pourri.
Le nom est resté. A ce niveau des gorges la voie ferrée
sort d'un tunnel rive gauche, franchit un viaduc et entre aussitôt
dans un autre tunnel rive droite.
Les activités
sont essentiellement agricoles dans la plaine. La carte ne
situe que les orangeraies, très nombreuses ; mais il est loisible
d'imaginer quelques vignobles, du blé et de l'orge. Une seule exception
apparente : la briqueterie située à l'est du village.
Les activités sont
rares dans la montagne. Il n'y a même pas d'indication de mechtas,
sauf au dessus de la plaine et au-dessus de Sidi-Madani.
Avant la guerre de 1939-1945 la forêt était peu exploitée
: pendant la guerre elle fut surexploitée.
Les activités dans les gorges
sont liées au trafic vers le sud sur la RN 1, et ponctuellement,
aux touristes du dimanche venus d'Alger et qui sont attirés là
par la beauté des gorges et par la présence de petits singes.
Il y a une auberge au ruisseau des singes ; on y mange parfois, mais on
n'y passe pas la nuit. Le très bel hôtel du rocher des singes
à l'entrée des gorges a dû fermer bien avant 1954
et l'insécurité, faute de clients.
Population en 1954 :
5 414 dont 369 non musulmans (soit 6,82%).
Population agglomérée en 1948 : 1 352.
Grain de sel de B.Venis : sur ce site, quelques cartes
postales des gorges de La Chiffa :
clic et du Ruisseau des
singes : clic
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