L'IRRIGATION DE LA PLAINE DU
CHÉLIFF
Depuis plusieurs années, l'Algérie fait un effort
méthodique et puissant pour développer ses entreprises
d'irrigation et le moment paraît particulièrement
choisi de rappeler ici dans quels termes se pose le problème
et quelles sont les tentatives faites pour donner à l'agriculture
algérienne l'eau dont elle a si besoin à certaines
époques de l'année.
Il est de toute évidence que les recettes provenant de
cette branche doivent être non pas fiévreuses, mais
constantes, certaines et offrir par cela même une garantie
plus grande aux colons.
La question de l'hydraulique agricole présente donc un
caractère d'une telle importance que M. Viollette, gouverneur
général de l'Algérie, y a porté toute
son attention. Aussi les projets sont-ils sur le point de se réaliser
et nous n'en voulons pour preuve que le programme d'ensemble ayant
pour objet l'aménagement de la plaine du Chélilf.
L'établissement de barrages-réservoirs a donc été
entrepris. Celui de l'oued Fodda est en cours de construction.
D'une hauteur totale de 94 mètres, cet ouvrage d'art nécessitera
la mise en uvre de 300.000 mètres cubes de béton,
emmagasinera 220 millions de mètres cubes d'eau et pourra
assurer un débit constant d'irrigation de 90 militons de
mètres cubes. La surface à arroser étant
de 18.000 hectares, ce barrage assurera une dotation moyenne de
5.000 mètres cubes par an et par hectare.
Les travaux, dont le montant est fixé à 17 millions
de francs, doivent être exécutés dans un délai
de 40 mois. Leur achèvement est donc prévu pour
le 1er juillet 1929.
Un deuxième barrage, dont la hauteur sera de 60 mètres
et la capacité de 300 millions de mètres cubes,
sera adjugé à la fin de l'année 1926. L'avis
d'ouverture de concours a été déjà
publié et la somme prévue pour cette construction
de 30.000.000 de francs.
Un troisième projet, actuellement à l'élude,
complétera ce programme dont le résultat d'ensemble
sera l'irrigation de 100.000 hectares environ.
D'ores et déjà on peut prévoir les conséquences
magnifiques de cette triple construction. Outre l'augmentation
de la richesse aquifère dont la production locale se ressentira
fortement, le fret augmentera dans de notables proportions et
l'activité commerciale et industrielle pourra connaître,
dans les régions visées, un plus grand essor Répercussions
logiques et naturelles : rendement meilleur des impôts,
augmentation du trafic par bateaux et chemins de fer. En un mot
accroissement de la richesse de l'Algérie et obtention
d'une prospérité stable que ne viendra plus menacer
l'angoissant péril de la sécheresse et de la ruine.
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