OUARGLA, oasis de plus d'un million de palmiers (1956)
OUARGLA
extrait du guide vert michelin, 1956


mise sur site : avril 2012

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OUARGLA * - Carte Michelin n° 172 - pli 27 et n° 152 - pli 3 - Schéma p. 157.

OUARGLA, célèbre oasis de plus d'un million de palmiers, s'est installée au-dessus des nappes artésiennes entretenues par l'oued Mya, prolongement vers le Sud de l'oued Rhir (p. 131). Ce fleuve qui se dirigeait autrefois vers le chott Melrhir s'est, comme l'oued Souf (p. 94), enfoncé peu à peu dans la masse des sables.

UN PEU D'HISTOIRE
Une étape de l'exode abadhite. - En 911, chassé de Tiaret (p. 139), Yakoub, le dernier Rostemide , s'établit à Sedrata (ou lsdraten) à quelques kilomètres au Sud d'Ouargla.

Sedrata, où les eaux étaient particulièrement abondantes, devint rapidement une oasis prospère dont le rayonnement s'étendit sur tout le désert et la réputation sur tout le Mogreb. La ville de près de 2 km de long, aurait même possédé jusqu'à 125 faubourgs.
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Une telle prospérité n'allait pas sans attiser les envies et, en 1072, El-Mansour, un des descendants du fondateur hammadite de Bougie parvenait à Sedrata à la tête d'une puissante armée. En quelques heures les palmeraies furent rasées, les puits comblés, les habitants massacrés et la ville détruite. Les rescapés, fuyant un tel champ de ruines, se décidèrent alors à abandonner Sedrata et à
rejoindre, dans la vallée de l'oued M'Zab leurs frères de race déjà partis, dans la chebka, fonder El-Ateuf, Mélika et Bou-Noura (p. 99).

Les Abadhites partis, Ouargla devint une des capitales des rois de Tombouctou et les habitants de l'oasis témoignent par leur physionomie de cet apport de sang négroïde.

les aamateurs de ruines d'une ville berbère pourront se rendre à Sedrata (28 km AR, env. 3 h.) een empruntant, au départ d'Ouargla, la piste d'El-Goléa et en prenant, à gauche, une très mauvaise piste après avoir dépassé la palmeraie. Les ruines de quelques maisons et d'une mosquée ont été dégagées du sable qui les recouvrait, elles offrent des témoignages d'influences chrétienne et
orientale. La plus grande partie de cette décoration a été transportée à Alger.

VISITE (durée 2 h. environ)
Ksar. - Le ksar d'Ouargla entasse l'ensemble pittoresque de ses maisons basses, d'un blanc bleuâtre à l'intérieur d'une enceinte percée de portes fortifiées. On y pénètre par une large avenue bordée de bâtiments modernes sur laquelle une pyramide a été élevée à la mémoire de la mission Flatters(voir p. 159). Une ruelle, bordée d'arcades derrière lesquelles s'ouvrent de petites boutiques, très animée et pittoresque, conduit à la vaste place du marché sur laquelle le touriste assistera à des scènes de la vie traditionnelle du Grand Sud.

Près de cette place s'élève la mosquée de Lalla-Aza. Du haut de son minaret (offrande au gardien) on jouit d'un beau panorama* sur le ksar, les palmeraies environnantes et le désert.

Au cours des mois d'avril et de mai, le touriste favorisé par la chance pourra voir les ruelles de ce ksar animées par les fêtes et danses traditionnelles de caractère à la fois soudanais et musulman; carnaval de l'Echoura, ou danses de la Takouba, exécutées à l'occasion de mariages; elles sont occasion de fantasias au cours desquelles la poudre "parle" quelquefois pendant plusieurs jours et plusieurs nuits.

Ville moderne. - La ville moderne, aux larges dégagements est l'oeuvre du colonel Carbillet, disciple de Lyautey. Il sut s'inspirer dans ses réalisations des caractères originaux de l'architecture locale.

Grande place. - Elle est limitée par trois portiques supportant des monuments à la mémoire de Foureau et Lamy, explorateurs, de Laperrine et du Père Ch. de Foucauld, pacificateur et ermite du Sahara et d'Alfred Le Chatelier, premier chef d'Annexe d'Ouargla et membre de la première mission Flatters.

Musée saharien. - Visite les jeudis, dimanches et jours fériés de 14 h. à 17 h. Entrée 60 F. : construit en 1937, dans le style néo-soudanais, en l'honneur des héros de la pénétration française au Sahara, il compte 3 salles dans lesquelles on voit des photographies, des cartes, des croquis, des bustes et des armes.

Palmeraie. - 6 km en auto AR. Se rendre en auto jusque sur les bords du chott où on laissera la voiture. On parcourra à pied les allées coupées de seguias qui sillonnent cette palmeraie