ORAN

LA NOUVELLE GARE D'ORAN

LA NOUVELLE GARE D'ORAN

Voilà seize ans que, pour la première fois, la construction à Oran d'une nouvelle gare, pour les Chemins de fer algériens de l'État, a été envisagée et l'on vient enfin d'en commencer les travaux.

Durant toute cette longue période bien des projets ont été envisagés, bien des dossiers se sont constitués, bien des délibérations sont intervenues au sein non seulement des Délégations financières, mais aussi de la Chambre de Commerce et de la Municipalité d'Oran, et l'on peut dire que c'est à l'opiniâtre ténacité de M. Rouzaud et de son dévoué personnel qu'aujourd'hui la construction de cet édifice est entrée dans la voie de la réalisation.

Notre cliché représente l'amorçage des travaux de l'infrastructure, qui se poursuivront hâtivement, nous l'espérons, bien qu'ils soient subordonnés au versement des crédits, votés par les Délégations financières, mais parcimonieusement attribués, versés comme au compte-goutte, au fur et à mesure de la disponibilité des ressources nécessaires.
Et pourtant la construction de cette nouvelle gare semble répondre à un besoin d'autant plus urgent que, chaque jour, l'importance du trafic s'accroît et qu'il n'existe, pour les voyageurs nombreux et l'affluence des marchandises, qu'une baraque en bois, installée en 1890, n'ayant, depuis lors, subi aucune amélioration, si ce n'est la centaine de mille francs dépensée pour la réparation des injures infligées aux planches par les intempéries.

Longtemps, on contesta en haut lieu l'utilité de cette dépense qui, par suite de la dévalorisation du franc, s'élève à l'heure actuelle à 17 millions de francs.

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Extrait de l'Echo d'Alger du 24-1-1925- Transmis par Francis Rambert
mise sur site: oct.2021

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LA NOUVELLE GARE D'ORAN
LA NOUVELLE GARE D'ORAN LA NOUVELLE GARE D'ORAN

 

Voilà seize ans que, pour la première fois, la construction à Oran d'une nouvelle gare, pour les Chemins de fer algériens de l'État, a été envisagée et l'on vient enfin d'en commencer les travaux.

Durant toute cette longue période bien des projets ont été envisagés, bien des dossiers se sont constitués, bien des délibérations sont intervenues au sein non seulement des Délégations financières, mais aussi de la Chambre de Commerce et de la Municipalité d'Oran, et l'on peut dire que c'est à l'opiniâtre ténacité de M. Rouzaud et de son dévoué personnel qu'aujourd'hui la construction de cet édifice est entrée dans la voie de la réalisation.

Notre cliché représente l'amorçage des travaux de l'infrastructure, qui se poursuivront hâtivement, nous l'espérons, bien qu'ils soient subordonnés au versement des crédits, votés par les Délégations financières, mais parcimonieusement attribués, versés comme au compte-goutte, au fur et à mesure de la disponibilité des ressources nécessaires.
Et pourtant la construction de cette nouvelle gare semble répondre à un besoin d'autant plus urgent que, chaque jour, l'importance du trafic s'accroît et qu'il n'existe, pour les voyageurs nombreux et l'affluence des marchandises, qu'une baraque en bois, installée en 1890, n'ayant, depuis lors, subi aucune amélioration, si ce n'est la centaine de mille francs dépensée pour la réparation des injures infligées aux planches par les intempéries.

Longtemps, on contesta en haut lieu l'utilité de cette dépense qui, par suite de la dévalorisation du franc, s'élève à l'heure actuelle à 17 millions de francs.

On prétextait que la gare de Karguentah (gare actuelle du P.-L.-M.) suffisait et qu'aussi bien le réseau donné en gérance à l'État pouvait installer ses services à côté de ceux organisés par le P.-L.-M. pour l'exploitation de ses lignes.

Il n'est peut-être pas inutile de dire, en manière de parenthèse, que le réseau ferré algérien appartient dans son intégralité à la Colonie et que celle-ci en a confié la gestion, d'une part, à l'Administration des Chemins de fer algériens de l'État et, d'autre part, à la Compagnie P.-L.-M., et c'est la raison qui faisait envisager la fusion des deux exploitations.

Mais on reconnut par la suite et après, comme on le pense, bien des tergiversations, que cet assemblage du services était impossible pour les raisons primordiales suivantes :
La gare Karguentah, construite une première l'ois en 1860 fut bientôt trop petite pour le trafic qui s'y faisait. On procéda donc à un agrandissement que l'on termina en 1909. Mais encore une fois on avait prévu trop juste ; les services furent débordés et on dut les décongestionner en créant un dépôt et une gare de triage à la Sénia. Ne se suffisant pas à lui-même, comment voulait-on que ce bâtiment put accepter par surcroît les services utiles à l'exploitation d'une voie ferrée de 1.400 kilomètres environ ?

D'autre part, le réseau dévolu à l'État est à voie étroite de 1 m 05, alors que le P.-L.-M. ne roule que sur des voies de 1 m 45. Il aurait donc fallu procéder à tout un enchevêtrement de rails que la place, disponible à Karguentah interdisait d'envisager.

Ces deux raisons ajoutées à beaucoup d'autres subsidiaires firent qu'en 1919, le 6 juin exactement, les travaux d'établissement de la nouvelle gare furent déclarés d'utilité publique et qu'un arrêté gouvernemental du 31 octobre 1919 prononça l'expropriation, avec prise de possession d'urgence, des terrains nécessaires à l'installation prévue.
Ces terrains, achetés par l'État pour une somme de 4.000.000 environ, se trouvent situés en face la gare Karguentah, c'est-à-dire en plein centre. C'est là que s'élèvera la future gare à laquelle aboutira tout le réseau à voie étroite de l'Oranie.

Dix-sept millions sont prévus, avons-nous dit ; ils englobent la construction de l'édifice, l'installation des voies d'accès, des signaux, des vigies, etc., etc., et aussi l'embranchement qui, parallèlement à la voie large du P.-L.-M., amènera sur les quais les wagons de la voie étroite.