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C'est à la Consulaire,que j'ai passé
Insouciante, mes premières années.
Le soir, sur le balcon installés
Du plus beau paysage, on se délectait.
Près de nous, dans le couvent isolé
Derrière de hautes grilles, les surs priaient
Expiant là, je nesais quel péché...
Plus loin...le grand séminaire et son clocher
Dans la cour, s'ébattaient les futurs curés.
Sur l'esplanade, la basilique trônait,
Des derniers rayons ocre illuminée,
Vers les cieux, la vierge, les bras levés,
Pour les pécheurs, le pardon implorait.
De l'autre côté
de la baie,
les premières lueurs clignotaient ;
Un paquebot vers la France voguait,
Laissant derrière lui une longue traînée
De rêves, de souffrances et de regrets.
À nos pieds, Saint-Eugène se prélassait
Quelques bruits de la ville vers nous, montaient
Le muezzin, du haut du minaret,
Aux fidèles, la fin du jeûne annonçait.
À ma gauche, un eucalyptus bruissait,
la nuit doucement nous enveloppait.
Au-delà des flots, la lune émergeait
Jetant sur la Méditerranée
Un long faisceau de paillettes argentées .
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