-Alger : Les transports maritimes
Le "Ville d'Oran"..
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Un texte extrait de "Si jamais je t'oublie Algérie..." ouvrage de Pierre Dimech (et avec son autorisation).
une carte postale (clic!) écrite :"Chers parents, je viens vous donner un peu de nouvelles..."

mise sur site le 08-09-2003
2.- Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger.
Série d'articles Echo des 5-7/30-9/3-10 et 9-10-1935 - Transmis par Francis Rambert
aout 2019
3.-Le lancement du paquebot " VILLE D'ORAN " à La Ciotat
Afrique illustrée du 19-10-1935 - Transmis par Francis Rambert
déc.2021

Le lancement du paquebot " VILLE D'ORAN " à La Ciotat

C'est par une de ces claires journées d'automne, comme la nature sait les dispenser sur cette belle terre de Provence, que le dimanche 5 octobre, à là Ciotat, s'est effectué le lancement de " Ville d'Oran ", nouveau courrier rapide destiné à la ligne France-Algérie.

Le Ministre de la Marine Marchande, M. William; Bertrand; avait tenu, par sa présence, à rehausser l'éclat de cette manifestation maritime, qui fut, pour la charmante cité méditerranéenne et sa laborieuse population, l'occasion d'un jour de liesse générale.

L'ARRIVÉE DU MINISTRE

Ayant quitté Paris la vieille par un temps quelque peu maussade, le Ministre de la Marine Marchande, les personnalités qui l'accompagnent et les invités de la Société Provençale de Constructions Navales, se montrent ravis d'être accueillis dans la coquette gare toute pavoisée de la Ciotat, par un soleil resplendissant, déjà chaud et dont l'or des rayons complète la palette magistrale aux couleurs vives et crues qui s'offre à nos yeux en ce matin dominical.

A sa descente du wagon, le Ministre est salué par le Président Bouisson, député-maire de Marseille ; Boyer, Albertin, députés ; Gaussorgues, préfet des Bouches-du-Rhône, et d'autres personnalités du département.

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-------Il fut lancé le 6 octobre 1935 à La Ciotat, pour être donné en gérance à la Compagnie Générale Transatlantique, dont il ne devint la propriété que beaucoup plus tard. De la même série que le " Ville d'Alger ", dont il était le " sister-ship ", le " Ville d'Oran " bénéficia des progrès accomplis pour le " Normandie ".
-------Voici ses principales caractéristiques : Longueur : 147,60 m. Largeur : 19,20 m. Tirant d'eau : 6,55 m. Jauge brute: 10.172 tonneaux. Puissance : 20.000 CV. Vitesse maximale : 23 noeuds. Vitesse moyenne : 21 naeuds.
-------La silhouette primitive du " Ville d' Oran " se caractérisait notamment par deux grosses cheminées profilées ; mais, après la guerre, la cheminée arrière, d'ailleurs postiche, disparut, allégeant la ligne générale du paquebot. " Ville d' Oran " innovait avec une étrave arrondie et un "arrière de croiseur", à l'aérodynamisme très étudié. Avant guerre, les passagers étaient répartis en quatre classes. Plus tard, en trois classes : lère classe (avec des cabines de luxe et de priorité), classe touriste et passagers de pont. En tout, 1.100 personnes environ. lère classe et classe touriste disposaient chacune d'une salle à manger et d'un bar fumoir. Le grand salon du " Ville d'Oran ", d'une hauteur de deux niveaux, était d'une rare élégance, ne le cédant en rien,_ toutes proportions gardées, aux grands transatlantiques des lignes d'Amérique. Enfin, deux longs ponts-promenade : l'un vitré, sur lequel donnait le salon et la salle à manger des premières, l'autre situé sous les embarcations de sauvetage et donnant accès à la passerelle de commandement, permettaient de longues promenades, abritées ou à l'air du grand large. A l'arrière, chaque pont était étagé de manière à constituer un grand espace, réservant de larges emplacements pour les jeux, se découpant sur un horizon immense.
-------Il n'y avait pas de piscine à bord, tout simplement parce que " Ville d'Oran ", comme les autres navires des lignes de la Méditerranée, était essentiellement un moyen de traverser rapidement la Grande Bleue, entre ses rivages Nord et Sud, et non un paquebot destiné aux croisière (bien qu'il en ait effectué un certain nombre). Et, de fait, " Ville d' Oran " était le navire le plus rapide, après le " Kairouan " de la Mixte. Ainsi reliait-il Alger à Marseille en 19 heures ; Oran à Marseille en 25 heures environ. Lorsqu'on prend connaissance des horaires des "carferries" qui assurent ces lignes aujourd'hui, on constate que le "progrès" s'est exercé à reculons, et ce de plusieurs heures !
-------" Ville d'Oran " eut, si l'on risque cette image, " une existence de Pieds-Noirs ". Navire du soleil et de l'Afrique du Nord, il alla rejoindre la flotte française lors de la guerre et participa en mai 1940 à l'expédition de Norvège comme croiseur auxiliaire ; armé de quelques canons, il assuma ensuite des missions militaires en Méditerranée. Il était alors camouflé, repeint en gris et blanc. Honneur insigne, " Ville d'Oran " reçut la Croix de Guerre, dont il porta la flamme, déployée au vent du large au-dessus de sa proue, et fut cité à l'Ordre de la Division en août 1947. Comme tous les autres navires et cargos des lignes de la Méditerranée, " Ville d'Oran " tourna sans relâche entre Marseille et les grands ports algériens pendant les années 1954 à 1962. Le 5 octobre 1959, un début d'incendie éclata à son bord alors qu'il se trouvait à quai à Marseille, sans doute à la suite d'un attentat. Il était devenu le " flag-ship ", en quelque sorte le " navire-amiral " de la Transat en Méditerranée.
-------Il ramena les troupes d'Algérie et les foules de l'exode. Et, comme on n'avait plus besoin de lui, on le vendit; c'était le 28 juin 1965. Certes, ce ne fut pas à un chantier de démolition italien comme pour bien d'autres (notamment, semble-t-il, le " Ville d'Alger "), mais à une compagnie de navigation grecque : la Typaldos d'Athènes. Vers la fin des années 60, on pouvait reconnaître sa silhouette, bien qu'il fût entièrement repeint en blanc, sur des prospectus touristiques : " Ville d'Oran " était devenu " Olympos ". Depuis, sa trace a été perdue, mais finalement en beauté, évanouie quelque part en Mer Egée, là où prit naissance la Civilisation de notre Méditerranée. Mais comme il eût mieux valu le laisser ancré à Marseille, à l'entrée de la Joliette, pour en faire une grandiose " Maison de l'Algérie Française " chargée de symboles, et la proue tournée vers le sud.
(Mars 1978)
-------Hélas, sa nouvelle carrière ne dura que quatre ans, pour des croisières entre Venise et le Pirée, Marseille (oui ! ! ! ...) et Haïfa. Le 15 décembre 1969, il arriva à Trieste pour y être démoli.
-------" Ville d'Alger " connut le même sort : vendu à un armement grec en avril 1966, rebaptisé " Poséïdon ", il fut affecté aux mêmes croisières que l'ancien " Ville d'Oran ", pour finir à La Spézia, le 4 juillet 1969, aux chantiers de démolition...

Le "Ville d'Oran"...

Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger
Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger

Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger

Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger

Le "Ville d'Oran", frère du Ville d'Alger

Le lancement du paquebot " VILLE D'ORAN " à La Ciotat
Le lancement du paquebot " VILLE D'ORAN " à La Ciotat
Le lancement du paquebot " VILLE D'ORAN " à La Ciotat

C'est par une de ces claires journées d'automne, comme la nature sait les dispenser sur cette belle terre de Provence, que le dimanche 5 octobre, à là Ciotat, s'est effectué le lancement de " Ville d'Oran ", nouveau courrier rapide destiné à la ligne France-Algérie.

Le Ministre de la Marine Marchande, M. William; Bertrand; avait tenu, par sa présence, à rehausser l'éclat de cette manifestation maritime, qui fut, pour la charmante cité méditerranéenne et sa laborieuse population, l'occasion d'un jour de liesse générale.

L'ARRIVÉE DU MINISTRE

Ayant quitté Paris la vieille par un temps quelque peu maussade, le Ministre de la Marine Marchande, les personnalités qui l'accompagnent et les invités de la Société Provençale de Constructions Navales, se montrent ravis d'être accueillis dans la coquette gare toute pavoisée de la Ciotat, par un soleil resplendissant, déjà chaud et dont l'or des rayons complète la palette magistrale aux couleurs vives et crues qui s'offre à nos yeux en ce matin dominical.

A sa descente du wagon, le Ministre est salué par le Président Bouisson, député-maire de Marseille ; Boyer, Albertin, députés ; Gaussorgues, préfet des Bouches-du-Rhône, et d'autres personnalités du département.

Après s'être formé, le cortège automobile effectue rapidement, à travers une route pittoresque et ombragée, les quelques kilomètres qui séparent la gare de la Ciotat-Ville. La population massée devant la Mairie, salue, avec déférence, M. William Bertrand, qui pénètre dans l'Hôtel de Ville, au milieu d'une haie de gardes-mobiles en grand uniforme, qui, sabre au clair, rendent les honneurs.

Le Ministre est reçu dans la salle du Conseil municipal, où le député-maire, entouré de ses adjoints et des conseillers municipaux, lui souhaite la bienvenue et lui expose là situation angoissante de la population qui ne vit que du travail des chantiers de constructions navales.

M. William Bertrand remercie le Maire et son Conseil de cette cordiale réception, et il affirme la sollicitude du Gouvernement pour les populations maritimes et pour l'armement.
Le cortège se rend ensuite, à pied, ou siège de la Société Provençale des Constructions Navales. Sur tout le parcours, la simplicité du Ministre et l'intimité dans laquelle il s'entretient avec le président Bouisson et les autres parlementaires lui attire la sympathie de la population qui l'applaudit chaleureusement.

LA VISITE DES CHANTIERS

Lorsque le cortège passe la grille d'entrée du siège de la Société Provençale de Constructions Navales, il est accueilli par " la Marseillaise " qu'exécute magistralement l'excellente harmonie des chantiers.

Le Ministre de la Marine Marchande est reçu par M.. Georges Philippar, président du Conseil d'Administration des Chantiers, entouré des membres du Conseil d'administration et de ses principaux collaborateurs.

Avant de se rendre à là cale de lancement, et comme l'on est un peu à l'avance sur l'horaire prévu, le cortège visite les ateliers qui couvrent une superficie de 180.000 mètres carrés et dont on admire l'outillage des plus modernes. De ces ateliers sont sorties de nombreuses et belles unités de notre marine marchande comme " Le Champollion ", " le Maréchal Joffre ", " le Président Doumer " et " le Jean Laborde ", que nous apercevons ancré dans le port. Ce magnifique paquebot des Messageries maritimes vient de subir quelques transformations, sa coque a été allongée de quelques mètres et son appareil-moteur a été amélioré.