Alger : Les transports maritimes
1.- Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille
Le " paquebot d'une nuit " est arrivé hier à l'aube

Echo du 26-8-1950 - Transmis par Francis Rambert

Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille
Le " paquebot d'une nuit " est arrivé hier à l'aube

Le " Kairouan ", vendredi, vers 5 heures, surgissait à l'horizon, faisant une tache immaculée N, les dernière; brumes matinales. Le paquebot était en avance sur son horaire : réduisant ses feux. il se présentait à 6 heures à l'entrée de la passe.

Tandis qu'il glissait majestueusement vers son poste d'amarrage de la Compagnie de Navigation Mixte, on pouvait admirer la pureté de ses lignes et le profil étonnant de sa cheminée. Profilé comme un navire de guerre, racé comme un yacht de plaisance, il fit l'admiration des Algérois qui guettaient sa venue.

Le spectacle valait le déplacement : la netteté de son étrave, l'élégant arrondi de sa poupe, les lignes fuyantes de ses infrastructures en font un chef-d'œuvre de la technique navale française.

Moderne successeur des " El-Djezaïr " et autres " El-Kantara ", le navire escalait pour la première fois a Alger, ayant à son bord quelque 600 passagers. En réalité, le Kairouan n'en est pas à son premier voyage d'essai : il a déjà effectué la liaison Marseille-Tunis il y a quelques jours.
SUR CE SITE : encore du KAIROUAN

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Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille

Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille

Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille

Avec le " KAIROUAN " Alger est maintenant à 17 heures de Marseille
Le " paquebot d'une nuit " est arrivé hier à l'aube

Le " Kairouan ", vendredi, vers 5 heures, surgissait à l'horizon, faisant une tache immaculée N, les dernière; brumes matinales. Le paquebot était en avance sur son horaire : réduisant ses feux. il se présentait à 6 heures à l'entrée de la passe.

Tandis qu'il glissait majestueusement vers son poste d'amarrage de la Compagnie de Navigation Mixte, on pouvait admirer la pureté de ses lignes et le profil étonnant de sa cheminée. Profilé comme un navire de guerre, racé comme un yacht de plaisance, il fit l'admiration des Algérois qui guettaient sa venue.

Le spectacle valait le déplacement : la netteté de son étrave, l'élégant arrondi de sa poupe, les lignes fuyantes de ses infrastructures en font un chef-d'œuvre de la technique navale française.

Moderne successeur des " El-Djezaïr " et autres " El-Kantara ", le navire escalait pour la première fois a Alger, ayant à son bord quelque 600 passagers. En réalité, le Kairouan n'en est pas à son premier voyage d'essai : il a déjà effectué la liaison Marseille-Tunis il y a quelques jours.

Visite du " Kairouan "

Dès 11 heures, une nuée de journalistes envahit le navire : elle est accueillie par le capitaine Pesqui, commandant le " Kairouan ", et MM. Jean Coudray, administrateur et directeur de la Cie de Navigation Mixte à Alger, et M. Richard, président du service des passages et du tourisme.

Le capitaine Pesqui, héros de la campagne de Norvège et plus jeune capitaine de frégate de France, nous invite aussitôt à visiter son bâtiment.

Dès l'abord, nous sommes plongés dans une paisible atmosphère de sérénité. Que nous sommes loin de la ville et de ses rumeurs !
Ici tout est calme, tout est grand, tout est beau...

C'est une véritable symphonie de couleurs discrètes : le vert pâle des linos et le beige des cloisons se fondent harmonieusement. La décoration est un délicieux mélange du goût moderne et du raffinement oriental...

Après les maisons de verre, voici les bateaux de verre 1 un salon luxueusement aménagé nous révèle en effet ses portes glissantes de plexiglas. Aux murs, une profusion de tableaux orientaux... quelques grilles en fer forgé, placées astucieusement, partagent les vastes salles.

Le " Kairouan " est le navire rêvé pour le traditionnel trio familial : tandis que monsieur retrouve ses amis autour d'une table de bridge et que madame se prélasse dans un confortable transatlantique. bébé n'a pas été oublié : un petit salon, paradis des enfants, prodigue aux moins de 10 ans une profusion de joujoux. Rien n'y manque, ni le cheval mécanique, nl même les grands panneaux colorés représentant les motifs du divin Perrault...

Dans un coin. une nurse tient, un charmant petit bar où sont servies orangeades et grenadines.
Dans les cabines, le confort triomphe discrètement ; que nous allions " des premières " aux " touristes ", le faste et le luxe sont la note dominante de ce " liner " entièrement climatisé.

Un véritable palace (même flottant) se doit de posséder un bar : celui du " Kairouan " est un modèle du genre : ces chromes étincelants, ses hauts bancs de cuir, ses cloisons d'érable tacheté font très boite de nuit parisienne. C'est le lieu le plus divertissant et le plus fréquenté du navire.

Tout semble vous sourire dans ce navire et le voyageur en vient presque à regretter sa vitesse : quelques nœuds en moins et l'enchantement continuerait un peu plus...

Quelques détails techniques

Le champagne d'honneur, qui suivit cette réception, fut servi par un maître d'hôtel sud-coréen au visage énigmatique - décidément même le personnel est d'actualité à bord du " Kairouan " !

Devisant avec animation, le capitaine Pesqui nous apporta quelques précisions d'ordre technique et général :
Le " Kairouan " qui mesure 142 mètres et jauge 8.230 tonneaux pourra filer 24 nœuds 5, après les
périodes de rodage. Il pourra ainsi relier Marseille à Alger en moins de 17 heures.

Le " Kairouan " est également un cargo rapide, puisque l'on peut embarquer 1.200 tonnes de fret lourd et 750 tonnes de primeurs (soit 40.000 colis).

Le système de propulsion adopté, tribo-électrique Alsthom, assure un fonctionnement silencieux des machines et une meilleure facilité de manœuvre dans les ports.

Il bénéficie également des derniers perfectionnements techniques ; radar, sondeur ultra-sons, ventilation et chauffage automatique, appareils de téléphonie sans fil, etc... Sa cheminée aérodynamique est remarquable : elle permet, grâce à un tourbillon d'air marginal, la projection de toutes les fumées imbrûlées et jetées à plusieurs centaines de mètres en arrière du navire.

Tous ces perfectionnements font honneur aux ingénieurs, décorateurs, ouvriers qui ont contribué à la construction de ce magnifique bâtiment, tout à la gloire de la marine marchande française.