musée national des Beaux-Arts, Alger, le Hamma

CENTRE D’ART ET D'HISTOIRE
LE MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS D’ALGER
S'AFFIRME AUJOURD'HUI D’UNE PORTÉE EUROPÉENNE

Echo d'Alger du 13-6-1953 - Transmis par Francis Rambert

CENTRE D’ART ET D'HISTOIRE
LE MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS D’ALGER
S'AFFIRME AUJOURD'HUI D’UNE PORTÉE EUROPÉENNE

Quelques uns de nos concitoyens qui hantent les « salons » et les expositions particulières, au risque de se trouver en présence de « navets », semblent oublier qu'ils ont à leur disposition, toute l’année, une collection de toiles et de sculptures d'une grande beauté, parmi lesquelles on compte des chefs-d'œuvre indiscutables du passé et du présent

Je fais allusion à notre musée national des Beaux-Arts, trop peu visité, hélas ! en dépit de sa proximité du centre d’Alger, de son site, admirable pour le panorama qu’il offre à nos yeux, de l’esthétique de son bâtiment et de la disposition claire et aérée de ses salles.

Il n’a que 23 ans d’âge et s’est substitué, à l’occasion du Centenaire de la conquête (1930) à un vieux musée municipal, dont l’intérêt, indéniable certes, était limité.

Il en a absorbé les œuvres intéressantes et, pour le reste, a été garni assez rapidement de toiles, dessins, sculptures, acquis grâce aux subventions accordées par le commissariat du Centenaire d’abord, puis par l’Assemblée algérienne et le Gouvernement général. La direction des Arts et des Lettres a, d’autre part, contribué à son enrichissement par des dons d’œuvres de valeur


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en ligne juin 2024

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CENTRE D’ART ET D'HISTOIRE
LE MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS D’ALGER
S'AFFIRME AUJOURD'HUI D’UNE PORTÉE EUROPÉENNE

Quelques uns de nos concitoyens qui hantent les « salons » et les expositions particulières, au risque de se trouver en présence de « navets », semblent oublier qu'ils ont à leur disposition, toute l’année, une collection de toiles et de sculptures d'une grande beauté, parmi lesquelles on compte des chefs-d'œuvre indiscutables du passé et du présent

Je fais allusion à notre musée national des Beaux-Arts, trop peu visité, hélas ! en dépit de sa proximité du centre d’Alger, de son site, admirable pour le panorama qu’il offre à nos yeux, de l’esthétique de son bâtiment et de la disposition claire et aérée de ses salles.
Il n’a que 23 ans d’âge et s’est substitué, à l’occasion du Centenaire de la conquête (1930) à un vieux musée municipal, dont l’intérêt, indéniable certes, était limité.

Il en a absorbé les œuvres intéressantes et, pour le reste, a été garni assez rapidement de toiles, dessins, sculptures, acquis grâce aux subventions accordées par le commissariat du Centenaire d’abord, puis par l’Assemblée algérienne et le Gouvernement général. La direction des Arts et des Lettres a, d’autre part, contribué à son enrichissement par des dons d’œuvres de valeur.

Enfin, avantage important pour la continuité des efforts, il n’a eu depuis sa création qu’un seul directeur, M. Jean Alazard, actuellement doyen de notre Faculté des lettres, dont l’érudition et la compétence en matière d’art sont universellement reconnues et appréciées dans le-monde savant. Grâce à lui, un plan judicieux d’organisation a été établi, et un choix heureux a présidé aux acquisitions, en vue de constituer une histoire abrégée de la sculpture française, et de représenter la plupart des écoles de peinture.

Un jeune musée devenu adulte

A la faveur de toutes ces circonstances, ce jeune musée est devenu très rapidement adulte et a pu remplir pleinement le rôle qui lui incombait, comme à tout autre, c’est-à-dire : refléter un des aspects les plus séduisants de notre histoire et contribuer ainsi au développement de la fierté nationale, sans, pour cela, négliger l’apport artistique de l’étranger à la culture générale de l’humanité.
Fournir aux artistes et étudiants des Beaux-Arts, locaux ou de passage, des sujets de méditation et des exemples. Éclairer le goût des amateurs d'art ; affirmer la sensibilité de tous les jeunes gens, en complétant l’enseignement des écoles et contribuer ainsi à la formation d’hommes et de femmes vraiment civilisés, pouvant s’intéresser à autre chose qu’à des questions matérielles.

Et son enrichissement s’est pour suivi d’année en année sauf pendant la guerre de 39-45, période pendant laquelle ses œuvres furent disséminées et camouflées dans toute l’Algérie en des points connus de quelques initiés seulement.

Après l’armistice, il fut reconstitué et ré inauguré par le gouverneur général qui, en accord avec les corps élus, s’est toujours intéressé à lui (quel que soit le titulaire des fonctions gubernatoriales).

C’est, en effet, grâce à l’appui financier des Assemblée algériennes et de l’Administration centrale qu’ont pu être organisées, dans îe cadre du musée, des expositions d'œuvres de grande valeur, reçues de France pour la plupart.

Le premier en date eut pour sujet : « L’Orient dans la peinture française en 1930 » : puis vinrent des présentations des peintres Marquet, La Patellière, Maguet, Dufresne et Launois, ces trois derniers ex pensionnaires de la villa Abd-el-Tif

Ses nombreux chefs-d'œuvre créent une ambiance européenne


L’intérêt que les hautes sphères portaient au musée s’est encore manifesté en 1951 par l’édition aux frais du Gouvernement général d’une brochure donnant la reproduction de 100 de ses chefs-d’’œuvre (73 peintures, 27 sculptures) échelonnés entre le XVee siècle et nos jours. Peintures de l’école franco-rhénane du XVee siècle, de la Renaissance italienne, des écoles françaises des XVIe
XVIIe , XVIIIe , XIXe siècles et des écoles française et étrangère con temporaines.

Parmi les peintres représentés, on note pour le XIXe siècle et l’époque actuelle : David, Prud’hon, Gros, Ingres, Delacroix, J.-F. Millet, Fromentin. Chassériau, Courbet. Corot Daumier, Puvis de Chavannes, Boudin, Monet, Jonokino, Pissarro, Sisley, Berthe Morizot, Renoir, Monticeili.
Sculptures de Barye, Dalou, Schnegg, Bourdelle, Rodin, Bernard, Maillol. Minne, Despiau, Belmondo, Jane Poupelet. Malfray. Gargallo, Caujan, autre pensionnaire de la villa Abd-el-Tif. mort prématurément à l’âge de 44 ans.

En mai 1953, le gouverneur général inaugurait l’exposition de 71 œuvres nouvellement acquises’ « présentant l’intérêt indiscutable de réalisations de très grand talent »

Elles étaient de provenances diverses (France et étranger), et leur intégration à notre musée le faisait déborder de son cadre national pour lui donner une ambiance européenne. Dans tous les quotidiens d’Alger (et ici-même), il été rendu compte de cette belle manifestation d’art.

Maïs il n’y a pas que ces 171 chefs-d’œuvre reconnus tels. Toutes les réalisations exposées sont de grande valeur et le musée est l’égal des meilleurs des grandes villes de France.

D’autres noms sont venus s’ajouter au catalogue à ceux des auteurs des 100 chefs-d’œuvre, ceux notamment de Marquet, La Patellière, Dufresne. Raoul Dufy. Matisse, Maguet, Launois, ceux d’artistes algériens vivants ou décédés.

Il est ouvert à tous les talents, « à toute forme d’art pourvu qu’elle soit riche d’enseignement »
(Jean Alazard).

Il résume notre histoire de l’art (plus particulièrement peut-être en sculpture).

C’ett ainsi qu’il contient, outre 150 bronzes de sculpteurs français du dix-neuvième siècle à nos jours, une galerie de moulages réunissent les œuvres caractéristiques du moyen âge, de la Renaissance et des temps modernes.

C’est ainsi qu’un cabinet d’estampes et de dessins a été ajouté aux salles de peinture.

Et tout cela constitue un ensemble plaisant, homogène et cohérent, grâce au goût qui a présidé à la répartition des locaux et à la disposition des œuvres à l’intérieur de chacun d’eux.

C’est un musée vraiment important, très bien éclairé, et qui mérite d’être visité fréquemment, pour notre plus grand profit. C est avec plaisir que j’apporte à son service ma modeste contribution.