Si le Musée Maréchal Franchet d'Espérey vous intéresse,
n'hésitez pas à vous faire inscrire comme membre adhérent
ou bienfaiteur de la SOCIÉTÉ DES Amis du MUSÉE, placée
sous la présidence d'honneur du Maréchal FRANCHET D'ESPÉREY,
des Gouverneurs généraux
BORDE,
CARDE,
LE BEAU
et Amiral ABRIAL
La cotisation de membre est fixée d 20 francs
par an. Celle de rnemhre à vie ne comprend qu'un versement unique
de 300 francs. On obtient le titre de membre bienfaiteur par un versement
de 1.000 francs.
S'adresser au COMMANDANT CONSERVATEUR du Musée (Kasbah, Alger).pour
la visite
du Musée Maréchal Franchet d'Espérey
Livret-Guide
pour la visite du Musée
Nous devons un tribut de reconnaissance à tous ceux qui ont fait
la grandeur et la prospérité de ce pays :
aux soldats qui lui ont donné l'ordre et la sécurité
;
aux colons qui l'ont fécondé ;
aux indigènes qui ont, ici et partout, noblement
servi la cause française.
Cette pensée devait s'inscrire en tête de ee livret. Elle
devrait flotter comme une oriflamme au fronton du Musée.
Elle contient tout le programme auquel le Musée s'est assujetti,
afin d'être pleinement le Musée historique de l'Algérie,
Et cela explique que le Musée Maréchal Franchet d'Espérer
ne ressemble aucun autre - qu'il n'ait pas une clientèle fragmentaire
- mais qu'il exerce, au contraire, son action et son attirance sur tout
le monde, sans connaître aucune catégorie d'indifférente..
***********
La visite du Musée, c'est celle de toute la Casbah.
Ne pénétrez pas dans les salles du Musée avant d'avoir
examiné, der haut des remparts. le panorama de la rade et de la
ville, l'ensemble de la Casbah militaire, et de vous être remis
eu mémoire, de ce point d'observation, les parcelles d'histoire
qui projetteront des clartés tout au long de votre visite.
Suivez exactement l'itinéraire ci-après, jalonné
par ses points de stationnement :
r° Sur la terrasse regardant la ville, au delà des embrasures
munies de leurs canons.
- Le vieil Alger, completement entouré de murailles, avait la forme
d'un triangle dont la base était appuyée à la mer,
et dont la Casbah marquait le sommet. On peut, d'ici, situer exactement
l'ancienne enceinte, surtout sa face Sud marquée par les points
suivants :
Boulevard Gambetta :
Marche de la Lyre ;
Théâtre Municipal ;
Square Aristide-Briand.
Vous voyez son vieux port, qci fut pendant trois siècles un nid
de corsaires.
- La Casbah fut bâtie de 1516 à 1592. une simple muraille
fut d'abord construite (c'est le rempart que vous occupez), pour isoler
de la ville un bâtiment servant de magasin d'armes, de poudrière
et d'arsenal. D'autres bâtiments furent ensuite élevés
peu peu à l'intérieur, pour la garnison.
- La Casbah n'avait alors aucune communication avec l'extérieur
: son unique porte, devant laquelle vous vous arrêterez tout à
l'heure donnait sur la ville.
-Une moitié des batteries armant ses remparts était tournée
vers la campagne. Mais l'autre partie, celle que vous occupez, était
tournée contre la ville, afin de la réduire en cas de révolte.
-Au moment de la prise d'Alger, en 1830, sur la partie de l'enceinte qui
se trouve à vos pieds, les maisons de la ville, rasées depuis,
venaient jusqu'au rempart.
2. Sur la terrasse prolongeant le passage voûté, à
l'une des dernières embrasures regardant la ville :
- Au pied de cette partie du rempart, une petite place, appelée
place de la Cashah, dégageait cependant l'entrée de la forteresse
(porte située à votre gauche).Cette place minuscule, appelée
depuis 1830 place de la Victoire, est encore très exactement limitée,
comme elle l'était autrefois, d'un côté, par le rempart;
de l'autre, par l'église Sainte-Croix (qui était alors une
mosquée) et par l'école voisine_
3. Sur cette même terrasse, vers son milieu, en faisant face
à l'intérieur de 1a Casbah
- De ce point, les parties intéressantes du la Casbah sont nettement
visibles. Les voici dans l'ordre à partir de la droite:
Le palais du Dey (Pavillon du coup d'éventail, salles du Trésor)
et, en arrière de lui, le harem ou
quartier des femmes. C'est le pâté de bâtiments que
vous apercevez au travers dos cinq grandes
arcades à jour ;
La vieille mosquée de la Casbah que signale son minaret à
damiers noirs et blancs ;
La mosquée du Dey donc vous distinguez les coupoles (une grosse,
quatre petites) et le minaret ;
Les batteries affectées à la défense extérieure,
et qui sont naturellement désarmées ;
La poudrière, posée là comme une énorme tortue
;
La maison de réception des Deys, grand bâtiment servant actuellement
de logement à des ménages
militaires.
La Casbah était, comme aujourd'hui, encombrée d'autres bâtiments:
logements, écuries, ateliers, magasins, fours. bains.., noyés
dans un vaste jardin,
4° A nouveau sur la ten+use année do canons. :lu delà
des pièces, dans une des embrasures libres :
-La prise du fort l'Empereur ( Le Fort l'Empereur a été
construit par le Dey Hassan après le désastre que subit
l'armée de Charles Quint, en 1541, dans son expédition contre
Alger, et sur l'emplacement même où Charles Quint avait établi
sa tente. Le fort fut d'abord appelé Moulai Hassan Bordj, du nom
de son fondateur, puis, Fort l'Empereur, en souvenir de la victoire remportée
sur l'Empereur chrétien.)
, le 4 juillet 1830, par ies troupes françaises qui avaient débarqué
le 14 juin à Sidi-Ferruch, amena le jour même la reddition
d'Alger: la convention rédigée au Quartier Général
du Genéral de Bourmont, dans une villa située à 1.500
mètres du Fort l'Empereur, en présence des envoyés
du Dey, fut apportée à celui-ci dans son palais de la Casbah
par l'interprète Biacevitz, et le Dey y apposa son cachet vers
7 heures du soir.
- Les troupes françaises firent leur entrée dans la ville
le lendemain 5 juillet, par la porte Neuve. Cette porte, dont il ne subsiste
aucun vestige et près de laquelle se trouvaient de nombreux cadavres
décapités, était située au pied d'un bastion
de l'enceinte de la ville, qui n'a pas encore disparu et au milieu duquel
vous voyez émerger trois palmiers. C'est sur son emplacement que
passe actuellement le tramway et que débouche une rue en escaliers,
encore dénommée rue Porte-Neuve.
- Tandis que la plus grande partie des troupes allait occuper le front
de mer, la ville et les positions extérieures, le Général
de Bourmont, son Etat-Major et son escorte (précédés
d'autres troupes qui occupèrent la Casbah et ses environs) venaient
s'installer an palais du Dey.
- Cette entrée, qui devait être triomphale, manqua totalement
de solennité, parce qu'il y eut, d'une part, confusion dans l'exécution
des ordres, et parce que, d'autre part, aucune troupe, même à
pied, ne pouvait progresser sans rompre toute formation dans les ruelles
étroites. tortueuses et accidentées, qui conduisaient alors
de la porte Neuve à la porte de la Casbah.
- La Casbah fut occupée par un bataillon du 6è de Ligne
et une batterie "artillerie. Deux compagnies du Génie s'installèrent
dans la mosquée qui devait devenir plus tard l'église Sainte-Croix.
Un autre bataillon du 6è de Ligne bivouaqua sur la place de la
Casbah.
-On trouva sur les remparts 50 canons et 12 mortiers. Plusieurs de ces
pièces étaient aux armes de France. Le plus grand nombre
étaient des pièces espagnoles. Elles furent, comme tout
l'armement trouvé dans les autres forts et batteries d'Alger, expédiéesaux
Invalides (" La Consulaire" pièce qui servit au supplice
du P. Levacher, en 1683, et qui n'était d'ailleurs pas à
la Casbah mais à l'armement du front de mer, est érigée
en monument sur la place d'armes de Brest.). Les canons actuellement en
batterie sur les remparts ne sont pas ceux qui s'y trouvaient en 1830;
mais ce sont des pièces semblables et de meme époque, qui
ont été installées en 1932, et qui proviennent des
ports Marocains.
- Un plan daté du 3 octobre 1830, établi par le Service
du Génie, et que vous trouverez exposé dans la Mosquée
du Dey, donne en même temps que la physionomie de la Casbah à
cette époque, la première répartition des officiers
et des troupes dans les divers bâtiments. Vous trouverez également
à la mosquée du Dey une aquarelle du peintre Joseph Bines
(1329-1913) représentant la porte Neuve intra-mouros, avant sa
démolition.
- Le Général en chef et son Etat-Major restèrent
peu de temps à la Casbah. où ils se trouvaient très
à l'étroit, et où ils ne jouissaient d'aucune commodité,
Le 17 août 1830, jour où le drapeau tricolore fut arboré
à la place du drapeau blanc, le Général annonçait
à Paris qu'il allait la quitter.
Le Musée dispose actuellement de trois salles n'ayant (et ne pouvant
avoir, en raison de leur destination primitive) aucun caractère
commun :
L'une est belle, c'est l'ancienne mosquée du Dey. La seconde est
l'ancienne poudrière turque. Elle a été à
peine touchée par des réfections de détail.
La troisième, rez-de-chaussée (presque sous-sol) de la maison
de réception des Deys, était à usage de Fondouk.
Elle a conservé sa rusticité.
N'importe. Toutes trois se prêtent facilement, quoique de manières
différentes, à leur utilisation actuelle.
II reste néanmoins qu'elles sont isolées l'une de l'autre,
et même incluses dams deux enceintes séparées par
une route,
Le jour viendra peut-être où le Musée pourra recevoir
asile dans un corps de hàtiment unique, qui comprendrait à
la fois le Palais puis la Mosquée du Dey, avec les appartements
ou couloirs qui reliaient d'ailleurs autrefois ces deux édifices.
Pour la commodité du trajet, les trois salles actuelles sont visitées
dans l'ordre inverse de celui qui vient d'être indiqué.
On a réparti entre elles, sans autre plan que les facilités
d'exposition, des peintures, des portraits, des statuettes, des bustes,
des panoplies, qui en constituent l'ossature.
Quelques-unes de ces uvres ont été achetées
par le Musée ou par la Société des Amis. D'autres
proviennent du Musée des Beaux-Arts d'Alger, du Musée de
Versailles, du Musée de l'Armée.
PEINTURES:
Entrée des Français à Alger (Flandrin).
Combat de Béni-Méred_
Prise de Zaatcha. (Girardet).
Napoléon III accorde la grâce des Flittas (Siméon
Fort).
Marche de l'armée française sur Mascara (Siméon Fort).
Marche de l'armée française de Constantine à Alger
(Siméon Fort).
La Smala d'Abdelkader (Siméon Fort).
Siège de Constantine (Siméon Fort).
Bataille d'lsly (Siméon Fort).
Bataille d'Isly (Baccuet).
Bataille d'lsly (Gonyn, d'après Gobaut).
Mort de Saint-Louis à Tunis (Gudin).
Le Colonel Daumas reçoit ta soumission de Mahieddine (Ginain).
En avant (Betsellère).
Prise de Bône (Horace Vernet).
Retour du duc d'Aumale après la prise de la Smala (Couverchell).
Prise du Chérif Si Mohammed ben Abdallah (Couverchell).
Bombardement d'Alger par la flotte française le 3 juillet 1830
(P. Jobert).
Arrivée à Alger du Maréchal Randon (Ernest Vacherot).
Le Colonel Rose, avec ses Turcos, enlève les positions des Béni-Raten
(Général Rose).
Le Général Rose bat les Flittas â Dar ben Abdallah
(Général Rose).
Mac Mahon et les zouaves â Malakoff (Alph. Aillaud).
PORTRAITS:
Abdelkader ben Mahieddlne (Tissier).
Abdelkader ben Mahieddlne (anonyme).
Duc des Cars (copie par Hambourg).
Consul Deval (copie par P. Jobert).
Duc d'Aumale, chef de Bataillon d'Infanterie Légère (copie
par Hambourg, d'après Winterhalter).
Général Yusuf (Landelle).
Duc de Nemours (anonyme).
Général Mustapha ben Ismaïl (Lecomte).
Général Voirol (de Fraguier).
Général de Lamoricière (Louis Gallait).
Maréchal Pélissier (Couverchel).
Maréchal Clauzel (Billet).
Maréchal Canrobert (copie d'après Horace Vernet).
Capitaine de frégate de Maisonseul.
Général de Fontebride.
STATUETTES ET BUSTES:
Statuette bronze
Bugeaud (Dantan).
Sergent Blandan (Gautherin).
Mac Mahon (Crewk).
Buste bronze :
Bugeaud (Dumont).
Maquette plâtre
Monument Damrémont à Constantine.
Statue du Maréchal Clauzel (Johanny Durand).
Buste marbre: Louis Philippe.
- Napoléon III
.
Buste terre cuite
Maréchal Franchet d'Espérey (M. Fould-Stern).
Buste plâtre:
Maréchaux Bugeaud.
-Clauzel.
-Pélissier.
-Valée (Dantan).
- Randon.
- de Mac Mahon.
Généraux Morris.
- Savary duc de Rovigo.
- Damrémont. Cavaignac.
Chanzy.
de Sonia.
Docteurs Antonini.
- Baudens.
- Maillot.
PANOPLIES:
In Ghar - 1900
Colonnes du H` Guir - 1908
Adrar
Territoires des Oasis
diverses.
5° A la nouvelle salle :
Il est probable qu'au moment de la prise d'Alger, cette salle servait
de fondouk à l'usage des visiteurs de marque hébergés
dans le corps de bâtiment dont elle constitue le soutènement.
Dès notre arrivée, elle fut affectée à l'artillerie
(écurie, selleries, magasins).
Elle fut ensuite compartimentée à la demande des besoins,
pour servir de dépôt à des matériaux de toutes
sortes. Elle a été affectée au Musée en juin
1936, et occupée à la fin de la même année,
après avoir été dégagée de ses nombreuses
cloisons et remise sommairement en état.
Sur ses murs se développe la seconde partie du panneau historique
(de la prise de la Smala à nos jours) dans lequel chacun des événements
intéressant l'Algérie ou les troupes d'Afrique est évoqué
à sa date par quelque souvenir ou document ( La première
partie: du débarquement des troupes françaises jusqu'à
la prise de la smala se trouve à la Mosquée du Dey.).
Chevauchant ce panneau, l'encadrant ou constituant des coupures, voici:
- les portraits (photographies) del Gouverneurs généraux
;
- ceux des Gouverneurs par Intérim ;
- ceux des Généraux ayant commandé le 19è
Corps d'Armée ;
- une suite de lithographies en couleurs de V. Adam: Costumes militaires
1832 ;
- des croquis algériens par Armand Dumaresq
- une série de tableaux historiques du Lieutenant-Colonel Titeux
;
- des décorations fantaisistes nord-africaines ;
- des pages d'album du général Journée (alors sous-lieutenant)
intéressant en grande partie la Kabylie, 1871:
- des selles (arabes, touareg, marocaines, mexicaine, japonaise) ;
- le fanion du Général de Galliffet ;
- des souvenirs du Général Levé ;
- du Marquis de Morès ;
- des vues du vieil Alger, du vieil Oran, du vieux Constantine.
Enfin, à défaut d'une exposition des tentes complètes,
exposition tout à fait impossible faute d'espace, la présentation
en draperies de certaines parties de tentes d'une très grande valeur
historique :
- d'abord quelques débris de l'Afrag, immense tente du fils du
Sultan du Maroc, prise à Isly
- deux tentes turques (offertes à Louis XIV par le Sultan du Maroc)
;
- la tente du Bey Ahmed de Constantine ;
- la tente du Maréchal Bugeaud, provenant du butin fait à
la bataille d'Isly.
Quelques anciennes tenues de modèles disparus: Officier de place,
médecin, administrateur.
6° A la poudrière :
- La poudrière est peut-être le plus ancien des bâtiments
de la Casbah. Mais les Koulouglis la firent sauter en 1629. sous le Dey
Huseeln Khodja, et elle dut être reconstruite en 1638.
- En 1830, les voutes de la poudrière avaient été
mises à l'épreuve des bombes par une double couche de terre
et de balles de laine. Cette protection n'eut pas à servir, puisqu'Alger
capitula sans avoir été attaquée.
- En 1930, la poudrière servait de magasin d'habillement.
- Les aménagements qu'elle a subis depuis la prise d'Alger ont
laissé intacte sa disposition générale : elle comprend,
comme à l'origine de se conétruction, une nef centrale soutenue
par six gros piliers, et des stalles de pourtour.
- Vous visiterez successivement la nef centrale et les stalles de pourtour
:
-----------a) La nef
centrale. - En son centre a été placée une
belle maquette (E, Gaudissart) du monument élevé à
Sidi-Ferruch en 1930 pour le centenaire du débarquement du corps
expéditionnaire. Elle est occupée par les troupes indigènes,
Tirailleurs et Spahis. Sur les mannequins qui les représentent,
vous pourrez suivre les changements apportés successivement à
leurs uniformes, et constater que jusqu'à la grande guerre, où
apparut la tenue kaki, ces changements ont été de peu d'importance,
au moins pour la troupe.
Lors des fêtes du Centenaire, c'est-à-dire à la création
du Musée, les vitrines et les murs de cette nef étaient
amplement garnies d'armes d'honneur remises aux chefs indigènes
par les généraux de la conquête.
Beaucoup parmi ces armes ont été reprises peu à peu
par les intéressée. Des papiers les ont remplacées.
Mais des vides sont restés, où d'autres noms, des noms français,
sont venus s'inscrire ; de sorte que cette nef centrale n'est plus exclusivement
réservée, comme on l'avait voulu, aux grandes familles indigènes
dont les membres servirent avec fidélité la cause française.
Celles qui s'y trouvent actuellement les mieux représentées
sont :
les Ben Gana de Biskra ;
les Oulad Sidi Cheikh de Géryville ;
les Ben Ali Chérit d'Akbou ;
la Zaouia de Kenatsa ;
les Ben Lahrache de Djelfa ;
les Ouled Mebkhout et les Oulad Bou Feldja de Méchéria ;
les Ben el Hadj Djelloul de Zemmora
les Ben Turqui de Chellala
les Bou Maiza de Bône
les Bouthiba du Chélif( ;
la Zaouia d'Ain Mandi.
Leurs souvenirs voisinent avec ceux :
du Maréchal Pétain
du Maréchal Franchet d'Espérey
du Maréchal Pélissier;
du Maréchal Lyautey;
du Maréchal Randon
du Général de Lamoricière ;
du Général Chanzy
du Général Journée
du Général Laperrine ;
du Général de Sonis
du Général du Jonchay
du Général Alix ;
du Général Fontebride ;
du Général Quicandon;
du Commandant Lamy;
des Colonels Pein :
du R.P. de Foucault
du Capitaine Ardaillon
et d'autres.
Enfin, il faut signaler, comme étant dignes d'attention :
-La vitrine de l'ambulance Pouzin, la première infirmerie indigène
installée Boufarik en 1834
-Une série de magnifiques gouaches de Gobant : faites d'armes des
débuts de la conquête ;
-Des aquarelles du général Dinaux : vues du Hoggar et Touaregs
;
-Deux eaux-fortes de Beaufrère, ancien pensionnaire de la Villa
Abd-el-Tif : femmes arabes et danseuses Ouled Naïl;
-Des croquis de types marocains, du colonel Bernard;
- Des aquarelles (vues sahariennes) du commandant Cauvet ;
-Quelques maquettes de monuments commémoratifs, commencement d'une
collection dans laquelle le Territoire d'Ain-Séfra-Colomb est seul
représenté pour le moment, mais qui englobera peu à
peu toutes les autres régions d'Algérie;
-Un fanion que le Général Laperrine destinait à l'Aménokal
Moussa ag Amastane ;
-----------b)
La stalle n°1. - -Une image fidèle des résultats
d'une des reconnaissances pacifiques qui furent dès longtemps et
jusqu'à nos jours la tache quotidienne et silencieuse des troupes
d'Afrique : Reconnaissance du général Flogny en 1877 dans
le Sud oranais, levé d'itinéraire, photographies, plans
de nombreux Ksour.
-----------c)
La stalle n° 2. - Souvenirs des généraux Morris,
père et fils. Cette stalle, dont on ne peut pas détailler
le contenu, mérite une attention toute spéciale. Le général
Louis-Michel Morris (le père) se distingua à la prise de
la Smala, à la bataille d'1sly. Il conduisit plus tard la Cavalerie
d'Afrique au siège de Rome en 1849, puis en Crimée en 1854
et la Cavalerie de la Garde Impériale en Italie en 1859.
- Parmi les nombreux souvenirs: une paire de pistolets, avec lesquels
il tua de sa main un chef de la garde noire du Sultan du Maroc. à
la bataille d'Isly
- les éperons et le poignard de ce chef ;
-Les sabots des chevaux que le Général montait à
la Smala et à Isly.
-----------d) La stalle n° 3. -
Un complément de souvenirs des généraux Morris.
- Souvenirs du général Cavaignac qui, après de nombreuses
campagnes en Afrique, devint en 1845 chef du pouvoir exécutif.
-Souvenirs du général Legrand, qui fut tué à
Rezonville; en 1870, et qui avait été un camarade de combat
du général Louis-Michel Morris à la prise. dela Smala
et à Isly. A signaler, à titre de curiosité, une
petite galette, bien conservée, rapportée de la Smala.
- Sur le panneau du fond de cette salle sont exposés deux équipements
Touaregs ramassés sur le lieu du combat de Tit (Hoggar) livré
en 1902 par le lieu-tenant Cottenest.
-----------e) La stalle n° 4 -
Stalle affectée aux Zouaves. Leurs tenues successives jusqu'à
la grande guerre --quelques images d'Epinal -- des lithographies humoristiques
en couleurs : les troupiers en Afrique et moeurs algériennes par
Cham.
- D'autres lithographies en couleur : les troupes d'Abdelkader (Ginain)
- puis nos troupiers en Orient (Ch. Vernier) - en Italie (Cham).
- Des aquarelles Boisselier, donnant l'évolution des tenues à
l'arrière du Iront pendant la grande guerre.
- Des souvenirs du général Hervé.
-----------f) La stalle 5. - Affectée
à la Légion et aux Chasseurs d'Orléans, ancêtres
des actuels chasseurs à pied.
- Plans en relief de la région et du marabout de Sidi-Brahim, où
les Chasseurs d'Orléans s'illustrèrent en septembre 1845
par leur magnifique héroïsme. L'anniversaire de ce fait d'armes
est encore actuellement la fête de tous les bataillons de chasseurs.
Une série de lithographies en couleurs : troupes étrangères
au service de la France. -- Dix belles aquarelles (Bénigni) tête
de colonne de la Légion Étrangère en 1931, lors des
fêtes du Centenaire de la Légion à Sidi-Bel-Abbés
en 1931.
-----------g) La stalle n° 6.
Affectée aux Chasseurs d'Afrique. Leurs tenues successives - nombreuses
reproductions photographiques de portraits caricaturés (aquarelles)
d'officiers ayant appartenu au ler Régiment de Chasseurs d'Afrique
à Blida, de 1850 à 1870 (Capitaine Girardin). Les originaux
se trouvent à la salle d'honneur du Pc Régiment de Chasseurs
d'Afrique à Rabat.
- Souvenirs du général de Piepape (Madagascar; Maroc, Dardanelles,
Palestine, Syrie), ancien commanfiant de la Cavalerie d'Algérie.
-----------h) La stalle
n°7.- Stalle affectée à la Colonisation. et dont
l'organisation actuelle est encore embryonnaire. -- Cartes et plans rappelant
les premiers efforts de la Colonisation officielle après 1830,
et les conditions d'existence des premiers colons.
- Plus particulièrement les premiers essais d'établissement
français en Afrique du Nord au Bastion de France, près de
La Calle, dès 1560. Evocation de la grande figure du Corse Sanson
Napollon. qui en devint le premier gouverneur loyal en 1631.
Aux quelques photographies des ruines du Bastion de France, doivent s'ajouter:
-D'autres documents (plan des constructions, traité de Sanson Napollon
avec Richelieu) ;
-Une reproduction à petite échelle du pavillon royal qui
flottait sur l'établissement
- Un plan en relief.
-- Dans cette même stalle se trouvent actuellement des peintures,
aquarelles et photographies d'art et une vitrine réservée
au Maréchal Pélissier.
-----------i) La stalle n°8. -
Figurines d'étain : types militaires et indigènes de la
conquête.
- Autres figurines : reproduction en miniature (Varloud) du défilé
des troupes reconstituées pour les fêtes du Centenaire en
1930 dans un diorama du peintre Vincent.
- Types militaires 1850-1870 (Lalaisse) et types militaires 1886-1887
(Detaille).
Dans l'une des vitrines, un très beau carnet de croquis de Lalaisse
que les visiteurs peuvent demander à feuilleter.
-----------j) La stalle
n° 9. - Aspect de quelques localités d'Algérie
vers 1840.
7° A la parte de l'église Sainte-Croix :
-L'église Sainte-Croix occupe les
emplacements de deux bâtiments anciens : une mosquée dite
Mosquée des gens de l'extérieur, construite en 1817-1818
sur l'emplacement d'une mosquée plus ancienne. Elle avait deux
portes, et au-dessus de chacune d'elles une inscription rappelant la date
de sa construction. La seconde porte se trouve exactement à l'opposé
de celle que vous avez devant vous. On découvre son emplacement
en contournant l'église. On reconnaît alors son seuil de
marbre, et juste an-dessus de son arceau l'encastrement de l'inscription
qui s'y trouvait, et qui fut transportée au musée des Antiquités.
L'autre bâtiment était le tribunal de l'Agha. Il a sa façade
sur la route, elle est ornée de courtes colonnes torses. Le mur
de séparation fut abattu an début de l'occupation française
et les deux locaux ainsi réunis furent utilisés pour le
casernement des troupes. Ils furent affectés au culte catholique
le 3 avril 1839. Si vous pénétrez à l'intérieur
de l'église, vous aurez une juste notion de ce qu'étaient
les deux bâtiments.
- Le P. Gervasco, trinitaire espagnol. qui vécut à Alger
sous les Turcs, rapporte que les esclaves chrétiens condamnés
à mort étaient pendus aux arbres qui ee trouvaient sur la
place de la Casbah. Pour cette raison, le bois de ces arbres aurait été
employé à fabriquer des croix, qui seraient maintenant dispersées,
mais dont une, d'assez grande dimension, serait celle qui se trouve actuellement
dans l'église Sainte-Croix, bas-côté de gauche, et
qui est en bois de figuier.
8° Devant la porte de la Casbah :
- La porte de la Casbah est dans son état primitif, sauf que son
encadrement a été colorié au début de l'année
1938 par les soins du 9è Zouaves. C'était autrefois, on
l'a déjà dit, l'unique ouverture de l'en-ceinte : l'éventrement
de la route actuelle, avec ses deux percées, a été
effectuée en 1842.
La porte avait autrefois trois auvents. Les deux qui subsistent, et qui
tombaient en ruines en 1872, ont été rétablis à
cette époque.
- L'inscription qui se trouve au-dessus de la porte (et dont la traduction
se trouve sous le porche) donne la date d'achèvement de la Casbah,
an 1000 de l'Hégire, soit 1591-1592 de l'ère chrétienne.
- L'inscription qui se trouve sous l'auvent de droite est une Inscription
rapportée on ne sait pourquoi, et qui provient d'une ancienne fabrique
de poudre construite en bordure de la mer par un ancien Consul de Suède,
Schultz, ancien officier d'artillerie, et qui fut achevée en 1814-1815.
Elle est devenue la caserne actuelle de la Salpêtrière, occupée
par la 19e Section d'Infirmiers.
- Sur la terrasse qui domine la porte, se trouvait autrefois une balustrade
en bois, avec le mât de pavillon de la forteresse. C'est du haut
de cette terrasse que le Dey Hussein assista le 30 mai 1830 au défilé
de la flotte française. On sait qu'elle s'était présentée
à cette date devant Alger, mais qu'elle dut, en raison du mauvais
temps, retourner aux Baléares en passant près du Cap Matifou,
pour ne revenir que le 13 juin 1830.
- Une chaîne en forme d'ancre soustend l'arc de la voûte,
On ne peut l'atteindre qu'en faisant un bond. On dit que toute personne
fuyant un danger n'avait qu'à saisir cette chaîne et l'agiter
en criant: « Justice de Dieu » pour être placée
sous la protection des Janissaires ; et on ajoute que d'autres casernes
étalent munies de la même chaîne et offraient le même
droit d'asile. Mais on dit aussi que les portes de toutes les casernes
turques, étaient munies de chaînes semblables, et que celles-ci
servaient simplement à régler les entrées et les
sorties des animaux toujours très nombreux dans les casernes :
les chaînes étaient levées le matin pour le libre
va-et-vient. Elles étalent baissées et fermées au
cadenas à l'heure de lacer, à laquelle tous les animaux
devaient être rentrés (Ravenet).
9° Sous le porche:
- Beaucoup de carreaux de faïence qui couvraient les bas-côtés
du porche ont été détruits et remplacés, soit
par des faïences modernes, soit même par du plâtre peint.
- Des témoins encore vivants en 1938 (Youcef ben Hafaf) disent
qu'ils ont vu la voûte et le fond du porche simplement badigeonnés
à la chaux, avec une seule Inscription en arabe, réglementant
les entrées. Des peintures décoratives y furent faites une
première fois en 1887-1888. Elles furent refaites en 1909, puis
au début de 1938.
- Au fond du porche se trouvait une fontaine, qui fut transportée
dans une des cours du Cercle Militaire. D'après quelques auteurs,
ce serait sur le rebord de cette fontaine qu'aurait été
décapité en 1830 l'Interprète Garoué, attaché
â l'État-Major du corps expéditionnaire, D'après
d'autres, cette décapitation aurait eu lieu dans la cour du palais
du Dey, sur la fontaine qui s'y trouvait, et qui a disparu. L'interprète
Garoaé, Syrien de naissance, s'était rendu le 17 juin 1830
dans les lignes ennemies, convaincu qu'il parviendrait à amener
les contingents Arabes à abandonner les forces Turques. Conduit
devant le Dey, il fut condamné a mort et exécuté.
Sa tête fut exposée à la porte de la Casbah.
- Dans la paroi de droite du porche se trouve une petite niche munie d'une
porte. A l'entrée des troupe, françaises dans la Casbah
le 5 juillet 1830, cette niche était pleine de tétes coupées,
empilées les unes sur les autres,
10°A la sortie du porche :
- A ce carrefour, deux voies d'accès: l'une droit devant vous,
à ciel ouvert, conduit aux batteries qui armaient la porte de la
Casbah. Elle laisse,à droite, le palais du Dey â gauche,
une galerie à colonnes et la vieille mosquée de la Casbah.
En supprimant par la pensée les ouvertures visiblement pratiquées
par nous dans le mur du palais du Dey, vous vous représenterez
facilement la physionomie que ce passage avait autrefois.
- L'autre vole d'accès, perpendiculaire à la première,
commence par un passage voûté. Elle conduisait (puisque la
route actuelle d'El-Biar n'existait pas) â la poudrière et
aux batteries tournées vers la ville, sur lesquelles vous avez
stationné tout à l'heure. Ceci explique que le portail limitant
la partie voûtée de cette seconde voie n'ait pas ces sculptures
tournées vers la route traversant actuellement la Casbah.
11° A la porte du palais du Dey :
- L'encadrement de la porte, comme celui de la porte de la Casbah, a été
colorié au début de l'année 1938 par les coins du
9` Zouave .
- Au-dessus de cette porte se trouve une inscription. Elle ne porte pas
de date. Mais il résulte de son texte, déchiffré,
qu'elle fut rédigée de 1003 à 1008 de l'Hégire,
soit entre les années 1596 et 1599 de l'ère chrétienne,
époque de l'achèvement de l'édifice.
- Mais cet édifice n'avait pas été bàti à
l'usage des Dèys.Jusqu'en 1817, ceux-ci résidaient au palais
de la Djenina. Celui-ci se trouvait sur la place du Gouvernement, et y
avait un façade. Incendié en 1845, il ne fut définitivement
détruit qu'en 1856.
- C'est en 1817 que l'avant-dernier Dey d'Alger, Ali ben Ahmed, communément
appelé Ali Khodja, craignant de périr victime d'un complot
de ses janissaires, quitta secrètement le palais de la Djenina
en emportant le trésor de la Régence, et vint s'enfermer
dans la Casbah avec une garde spéciale composée de nègres
et de Kabyles Zouaoua. Il n'en sortit qu'à sa mort.
- Son successeur, le dernier Dey, Hussein, n'en était sorti que
deux fois, lors de la capitulation d'Alger, avant son départ pour
Naples. Après avoir résidé quelque temps à
Naples, le Dey Hussein alla habiter Livourne. De là il vint à
Paris, puis se rendit à Alexandrie. où il mourut en 1838.
12° Dans la cour du palais du Dey :
- Le palais du Dey n'a pas été trop défiguré
par notre occupation.
- La cour était entièrement dallée de marbre. Au
fond, à droite, se trouvait une fontaine de marbre à deux
étages, en forme de coupe, et, à gauche, un énorme
citronnier, C'est peut-être dans cette cour que l'interprète
Garoué, dont il a été parlé tout à
l'heure, tut décapité.
- La galerie à double rangée de colonnes, que vousavez devant
vous, était la salle du Divan, où le Dey donnait audience
et reniait la justice. Les murs étaient garnis de carreaux de faïence,
de glaces et de pendules ; et la salle, de tapis et de banquettes. C'est
peut-être là (Merle 1831), et non, comme la tradition l'indique,
dans le tout petit pavillon en bois qui se trouve comme une chaise porteur
sur la galerie du second étage, que le Consul de France, Deval,
reçut,en 1827, le coup de chasse-mouches qui devait amener l'expédition
d'Alger.
-La percée située dans l'angle gauche de cette salle du
Divan, et qui donne accès à l'extérieur de la Casbah,
a été pratiquée par nous dès notre occupation
de la Casbah, en 1830,
- Les trois portes actuellement murées, dont les encadrements de
marbre subsistent, donnaient accès aux caves du trésor,
dans lesquelles furent trouvée, tant en monnaies diverses qu'en
lingots, un peu plus de 49 millions.
- Le reste du rez-de-chaussée était occupé par des
magasins.
- Les galeries du premier étage. sauf celle du fond, qui laissait
apparaître un mur plein, donnaient accès à des logements
de dignitaires et d'offleiers.
- Les appartements du Dey (cinq pièces) étaient situés
au deuxième étage. Ils communiquaient, d'un côté
avec les batteries tournées vers la ville, de l'autre avec le harem
; puis, par un long couloir qu'il y aurait intérêt à
rétablir, avec la mosquée du Dey, Un escalier donnait, en
outre, accès à la terrasse qui sur-montait la porte d'entrée
de la Casbah.
- Le harem, situé au-dessus des caves du Trésor, n'avait
point d'ouvertures sur la cour du palais du Dey, sauf quelques meurtrières
haut placées. Il recevait le jour par une cour intérieure
dont le sol était à la hauteur du premier étage du
priais. Il est actuellement affecté à des ménages
militaires.
- Le 5 juillet 1830, le colonel de Barthillat, commandant le quartier
général, vint aviser le Dey que les troupes françaises
se dirigeaient vers la ville, en exécution de la convention signé
la veille, et qu'il venait s'entendre avec lui pour l'établissement
du quartier général dans la Casbah, dont une moitié
serait laissée à sa disposition jusqu'au lendemain matin.
II y eut alors, chez le Dey, un moment de stupéfaction..Après
une tentative inutile d'atermoiement, il se résolut à prendre
la fuite avec ses femmes et ses serviteurs les plus fidèles, pour
se retirer dans un palais qu'il possédait en ville, en faisant
emporter ce qu'il avait de plus précieux. II s'ensuivit pendant
quelque temps un grand désordre et des scènes de pillage.
L'arrivée de nos troupes, elles-mêmes désunies pour
les raisons données précédemment, eut pour premier
effet d'augmenter la confusion. L'ordre ne se rétablit que peu
à peu.
- Le jour même, après avoir pris possession du palais et
s'être installé dans les appartements du Dey, le général
de Bourmont fit célébrer un " Te Deum " dans la
cour.
- On trouva, dans une pièce voisine des appartements du Dey, une
grande quantité d'armes de luxe. Elles furent, par ordre du général
en chef, distribuées aux officiers généraux et supérieurs.
13°Devant la mosquée du Dey, entre les deux escaliers d'accès
:
- On accédait à la mosquée du Dey par deux escaliers
dont les portes à auvent sont munies tontes deux d'une inscription
rappelant que la mosquée a été construite par le
Dey Hussein, en 1818-1819.
- Les soubassements des deux escaliers sont ornés de carreaux de
faïence. Dans l'escalier de droite, une porte donnait accès
aux appartements de l'Imam (maintenant logement militaire).
- Immédiatement à droite de cet escalier ee trouve, de plein
pied, l'entrée d'une galerie assez étroite et a tracé
irrégulier, qui aboutit sur la face Nord du mur d'enceinte, à
une fausse porte, murée par une maçonnerie très ancienne
(comme toute la galerie) et de faible épaisseur. Cette galerie,
ménagée vraisemblablement à l'époque même
de la conetructldn de la Casbah, devait constituer une issue passible
et secrète. Juste devant son débouché en chicane,
elle présente un portillon dont les montants sont formés
par deux stèles incrustées dans la maçonnerie, et
dont la présence en cet endroit reste inexpliquée. Des caractères
y sont gravés, qui ont examinés par M. St. Gsell, qui les
croit hébraïques, mais dont il n'a pas donné la traduction
(M. Havenet). Cette galerie ne peut être actuellement visitée.
18° A la mosquée du Dey:
- Vous remarquerez l'élégance de cette salle carrée,
ornée, tout autour, d'un rang de colonnes en marbre supportant
un dôme octogonal. Deux de ses portes correspondent aux escaliers
y donnant accès de l'extérieur. Une Iroish'me porte permet
de monter au minaret. Une quatrième perte. actuellement murée
pur une paroi percée d'une lucarne, s'ouvrait, au fond et à
gauche sur une galerie. C'est à cette porte qu'aboutissait le couloir
permettant au Dey de se rendre directement de ses appartements à
la mosquée pour la prière du vendredi.
- En 1830, la mosquée fut affectée au caserne-ment des troupes
(ce turent d'abord des artilleurs). Elle garda cette destination pendant
très longtemps. Un peu avant 1914, elle devint magasin d'habillement.
Après la grande guerre et jusqu'en 1930 elle était salle
de spectacle des zouaves. La création du musée lui a valu
une affectation plus digne de son passé.
- La mosquée du Dey abrite les souvenirs du Maréchal Bugeaud.
Leur attribution au Musée est due, pour d'une part, à la
générosité du Gouverneur Général qui
consentit aux achats nécessaires; pour une autre part, à
l'attention bienveillante des héritiers de Mlle Feray Bugeaud d'Isly,
la dernière descendante directe du Maréchal, décédée
en 1936.
Ces souvenirs occupent le tiers de la surface murale de la mosquée.
On y trouvera : l'habit du Maréchal, son sabre, sa canne, sa casquette
légendaire, une reproduction de sa casquette de grande tenue, dont
l'original se trouve au Musée de l'Armée. sa table de travail
comme Gouverneur Général;
une statuette bronze (Dumont), un buste bronze (Dantan), un panneau bronze:
le soldat-laboureur, un médailler contenant ses principales décorations,
sas cachets officiels et de famille;
des portraits de famille, nu service à thé;
les actes de baptême et de décès du Maréchal,
les lettre et ordonnance l'élevant à la dignité de
Maréchal et lui conférant le titre de duc d'Isly:
- des lettres autographes du roi Louis-Philippe, du duc d'Aumale, du prince
Louis Napoléon (Napoléon
III), de Thiers, et, parmi d'autres, la lettre que Bugeaud écrivit
à la Maréchale le soir même de la bataille d'Isly
(La tente que le Maréchal reçut comme part de prises après
Isly, et dont il se servit par la suite dans ses expéditions, n'est
montée qu' accidentellement, Elle n'est généralement
pas exposée faute de place. Vous en avez vu des éléments
en visitant la nouvelle salle.).
- Le reste de la surface murale non occupée par les souvenirs Bugeaud,
constitue la première partie du panneau historique dont vous avez
vu la suite dans la nouvelle salle. Depuis les divers incidents qui ont
précédé l'expédition d'Alger jusqu'à
la prise de la Smala, chacun des événements importants de
la conquéte y figure, si c'est possible. La prise de Constantine
y tient une grande place.
- Tout le pourtour de la salle, au-dessus des souvenirs ainsi exposés,
est bordé en cordon ininterrompu, par soixante-cinq aquarelles
de Rousselot, placées côte à côte, représentant
les anciennes tenues du Corps expéditionnaire de 1830 et des troupes
créées en Afrique (Ces aquarelles ont été
reproduites en cartes postales, qui sont vendues au bénéfice
àu Musée).
- Au centre de la mosquée, des mannequins représentent les
diverses formations du corps expéditionnaire de 1830.
- Dans ses vitrines, les objets les plus dignes d'intéret sont:
les décorations du colonel Boutin, colonel du Génie dont
les plans dressés en 1808, au milieu de difficultés inouïes,
alors qu'il était capitaine, furent d'une unité sans égale
pour ceux qui conçurent l'expédition de 1830, aussi bien
que pour les troupes chargées de l'exécution;
l a Croix d'honneur du matelot Beunon, un des trois marins qui plantèrent
le premier drapeau français sur la tour aujourd'hui détruite
de Sidi-Ferrueh (Torre Chica);
le sabre et le couvert de campagne du dur d'Aumale
- la hampe du fanion d'Abdelkader;
un album africain 1831, par Vaccari;
des empreintes cire du cachet dur Consul Deval;
des souvenirs du commandant Canvet et du capitaine Le Chatelier;
les clefs de la ville d'Alger;
les outils qui servirent à l'Impératrice Eugénie
pour la pose de la première pierre du boulevard de !'Impératrice.
appelé maintenant boulevard Maréchal-Pétain. Ils
ont servi, depuis, à d'autres cérémonies analogues;
en dernier lieu, le 23 février 1938, à la pose de la première
pierre de la nouvelle Gare Maritime, par le Gouvernenu Général
Le Beau;
un coran et commentaires de Sidi Khélil, rapportés de Tombouctou
lors de l'occupation de la ville;
un coran recueilli dans les ruines du Ksar Cheraiaà Tabelbala après
son bombardement.
Enfin, la maquette représentant Alger en 1830, par le peintre Vincent
et nue série d'aquarelles, gouaches, etc., etc., des vieilles rues,
portes, patios du vieil Alger.
VOTRE VISITE SERA TERMINEE LA
Vous pourrez la renouveler; et si elle vous
a intéressé, y convier vos amis.
Le Musée se modifie et s'enrichit tous les jours, par ses moyens
propres et par ceux de la Société des Amia que préside
le batonnier Ray.
Mais les personnes qui se découvrent avec lui des liens de sympathie,
et qui lui abandonnent quelquefois de précieux souvenirs, avec
la conviction d'accomplir une bonne action, sont aussi de plus en plus
nombreux
Ainsi le Musée est assuré d'évoquer de mieux en mieux
un passé réconfortant pour tous; des exemples de foi robuste,
d'ardente volonté de travail patient et continu, toutes choses
sur lesquelles les hommes de tous les temps, s'ils gardent souci de l'avenir,
auront toujours raison de venir méditer en passant.
Avril 1941
Voir, pages suivantes, les commerçants algérois membres
de la Société des Amis du Musée Franehet d'Esperey:
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