Charles X et la paix
française en Méditerranée
Philippe de Massey
Le 15 juin 1830 de 11 vaisseaux de haut bord, 20 frégates, 36 bâtiments
légers et 500 bateaux de transport, 36 000 soldats débarquaient
à Sidi Ferruch avec un matériel considérable, en
armement et ravitaillement pour les hommes et les équipages.
Il avait suffi de 3 mois, à Charles X pour préparer et réussir
cette opération, en dépit de l'opposition polymorphe de
l'Angleterre qui s'exerçait diplomatiquement auprès des
puissances européennes intéressées à l'amoindrissement
de la France en subventionnant la presse d'opposition, et de l'appui de
son Consul au Dey d'Alger (alors que dès les premiers engagements,
tous les diplomates européens se réfugièrent auprès
de l'armée française, l'Anglais soutint le Dey de sa présence,
l'encourageant et l'aidant à résister jusqu'à sa
reddition).
La France, fer de lance de la liberté
En 1826, en 10 ans, après le démantèlement de la
France qui suivit les Cent Jours, les 2 millions de morts des guerres
de la Révolution et de l'Empire, du million de victimes de la terreur
républicaine, la Restauration avait permis à la France de
reprendre sa place - la plus grande - en Europe.
Le Pré Carré assemblé par 40 Rois en un millier d'années
était reconstitué, l'expansion naturelle vers les Provinces
francophones de Wallonie que le traité de Vienne avait soumises
aux Pays-Bas (En 1831, les Wallons s'affranchissaient du joug hollandais
mais pour éviter le rattachement à la France, les Anglais
inventèrent le Royaume de Belgique). Le Pacte de famille donnait
à la France une position privilégiée. Les Bourbons
régnant en France, en Espagne, à Naples et les deux Siciles
(soit la moitié sud de l'Italie), l'influence française
devait s' étendre au sud de l'Europe et sur toute la Méditerranée
et faire ainsi de celle-ci la Mare Nostrum.
En 1828, Charles X délivra le Péloponnèse des Turcs
qui l'occupaient depuis deux siècles et après une courte
trêve en 1715.
Aussitôt délivrés de l'oppression musulmane, les Grecs
retournèrent au Christianisme.
Il convenait désormais de mettre un terme aux razzias, pillages,
esclavages pratiqués par les Barbaresques.
Louis XIV par 9 fois de 1663 à 1683 avait fait bombarder Alger.
Les Espagnols après s'être emparés d'Oran, la perdaient
peu après.
Les Pays directement concernés par les exactions des Turcs et de
leurs sujets subissaient dans une totale apathie leur terrorisme et pour
obtenir la paix tentaient de négocier et en tous cas payaient tribut
à la "Régence".
En 1800, 30 000 esclaves chrétiens dont 6 000 Français étaient
proposés à la vente - nus - sur le marché d'Alger.
Charles X décide d'en finir avec la lâcheté générale
et l'arrogance du Dey. Le Cardinal Baudrillard écrit :"Il
faut apprécier à sa valeur l'immensité du service
rendu au monde par la France et son Roi Charles X".
Charles X aussi instruit des devoirs de sa mission que de l'histoire du
Catholicisme - religion d'État - n'ignorait pas qu'avant l'invasion
arabe du VIIè siècle et les méthodes utilisées
pour la conversion à l'Islam, les Berbères avaient donné
des saints, des papes, des empereurs romains. Il était logique
que, délivrés du terrorisme islamique, comme les Grecs,
2 ans avant, ils retrouveraient la religion de leurs ancêtres.
Quant aux Arabes, s'il ne s'agissait pas de les convertir par la force
à la religion d'État, l'évangélisation se
serait faite naturellement.
La presse jacobine n'en veut pas
Dès la décision prise de délivrer l'Algérie
- le nom inventé pour ce pays date de l'ordonnance royale du 31
octobre 1838 - la presse héritière de la Révolution
Journal des Débats, Le Globe, Le National, etc..., ancêtres
de L'Observateur, L'Express, Témoignage Chrétien (par antithèse)
se déchaîna.
Ces journaux, héritiers de l'athéisme jacobin - ou du déisme
des Lumières -opposés systématiquement à la
Monarchie et particulièrement aux Bourbons, les Protestants, minorité
aussi active que financièrement puissante, enfin les Loges toujours
inspirées par l'Angleterre dénoncent, en souhaitant ouvertement
la défaite de nos armées, "la folle expédition
vouée à l'échec".
Dans leurs colonnes, ces journaux publient tous les renseignements possibles
nécessaires à l'ennemi sur l'état, le nombre des
troupes, des matériels, etc...
Un siècle plus tard, leurs partisans feront mieux encore ils porteront
les valises permettant ainsi l'assassinat des soldats et des populations
françaises.
Face aux ennemis de la France et aux canailles dont ils se servaient,
Charles X, sûr de son droit, de la justesse de sa politique, de
l'intérêt supérieur du Pays, déclarait, avec
un humour incontestable : " La France recevra avec plaisir l'expression
des sentiments que son entreprise fera éprouver aux autres nations
" et poursuivait " Si dans la lutte, le gouvernement actuel
de la Régence venait à être renversé, il s'entendrait
volontiers avec ses alliés sur les moyens de substituer à
ce gouvernement barbare un nouvel état de choses plus approprié
aux progrès de la civilisation et au véritable intérêt
de la Chrétienté".
Puis, il précisait le but de l'opération: " La destruction
définitive de la piraterie, l'abolition absolue de l'esclavage
des Chrétiens, la suppression du tribut que les puissances chrétiennes
paient à la Régence ".
Enfin, à l'adresse du Deus ex machina de l'opposition à
la paix française en Méditerranée : "Quant aux
Anglais,
nous ne nous mêlons pas de leurs affaires, qu'ils ne se mêlent
pas des nôtres."
L'Italie n'existant pas encore, le Roi de Sardaigne et du Piémont,
malgré la pression de l'Angleterre qui tentait de le dissuader
d'approuver Charles X écrivait : "La guerre, après
tout, produira les plus heureuses conséquences pour le commerce,
la tranquillité des chrétiens et pour le bonheur de l'humanité.
Ainsi l'orgueil de ces gens sera déçu."
L'indépendance de notre pays se manifestait, urbi et orbi, avec
une fermeté qu'on n'a plus revue depuis.
Les Ambassadeurs de France sur les instructions de Charles X, spécifiaient
aux gouvernements européens : " Si les négociations
avec Mahomet Ah venaient à se rompre, le Roi n'aurait plus à
prendre conseil que de la dignité des intérêts de
la Couronne pour terminer l'affaire d'Alger de la manière qui lui
paraîtra la plus convenable"
Le Président du Conseil, Polignac, annonce à toutes les
nations chrétiennes la résolution prise par le Roi,
" en tant que représentant le nom de Chrétiens, de
détruire l'esclavage et la piraterie sur toute la côte de
l'Afrique et de rétablir la liberté de navigation dans la
Méditerranée."
A l'Ambassadeur d'Angleterre à Paris qui s'agitait et prétendait
empêcher les armées françaises de débarquer
en Algérie, le ministre de la Marine, le Baron d'Hausser déclarait
: "Milord, je n'ai jamais souffert que, vis à vis de moi,
simple individu, on prit un ton de menace. Je ne souffrirai pas davantage
qu'on se le permette vis à vis du gouvernement dont je suis membre.
Je vous ai déjà dit que je ne voulais pas traiter d'affaires
diplomatiquement. Vous en trouverez la preuve dans les termes que je vais
employer : la France se fout de l'Angleterre."
Dès leur libération de la dictature islamique, de nombreux
Berbères retrouvèrent la religion chrétienne : c'est
le cas de la famille du Père Dhamar qui célébra la
messe sur les Barricades en 1960, mais le 7 août 1830, les ennemis
de la monarchie et de la catholicité réussissent leur "
sale coup" comme disait De Gaulle et après 3 journées
de mascarades " glorieuses" comme en mai 1968, Louis Philippe,
franc-maçon et issu du régicide Philippe Égalité,
prit le pouvoir.
La fin d'une politique
Une des premières décisions fut de réduire des 3/4
les aumôniers militaires. Nombreux furent les soldats qui moururent
en Algérie pendant les 15 années qui suivirent sans le secours
des prêtres.
Dans cette perspective, la voie choisie par Charles X, de faciliter le
retour à leur religion d'origine pour les Berbères et d'incitation
par l'exemple à la conversion des Arabes, fut évidemment
abandonnée.
Napoléon III sera pour l'Algérie le maillon convenant parfaitement,
hélas, entre Louis-Phiippe et le gouvernement de la IIè
République dont l'un des tous premiers actes fut le fameux décret
injurieux pour ceux qui avaient servi la France en les excluant de la
nationalité française qu'il n'attribua qu'aux Sépharades.
La IIè République qui concevait la laïcité comme
l'anticatholicisme le plus extrémiste, après s'être
approprié les biens de l'Église, expulsa les religieuses
des hôpitaux (où presque seules, elles soignent les malades),
les prêtres qui enseignaient dans les collèges et en contraignit
20 000, à l'exil hors de la France.. En revanche, on rémunéra
les écoles coraniques et construisit des mosquées.
Deux commentaires en guise de conclusion:
- En 138 ans de régime républicain et 28 ans de régime
impérial, le pays le plus puissant du monde en 1789, dont les monuments
étaient copiés partout, dont la langue était la langue
internationale avec le latin pour l'Église, ces régimes
en ont fait un pays en plein démembrement.
Les Ambassadeurs de la Vè République - quand ils ne se font
pas mettre nus comme à Alger en 1963 - s'expriment en anglais,
Air France exige de ses pilotes, qu'en France, ils ne s'adressent à
la tour de contrôle qu'en anglais.
Le patron de Renault (entreprise volée à son propriétaire
assassiné par les Stalino-Gaullistes en 1944) impose l'an-
glais pour les notes de service internes à la société.
L'allemand est obligatoire en Alsace, l'italien en Corse.
Enfin laVe République a organisé l'assassinat de 150 000
Harkis, contraint àl a déportation 1 million de Pieds-Noirs
et 9 millions d'habitants à la dictature FLN et pour laisser celui-ci
enlever 30 000 Pieds-Noirs après le 19 mars
1962.
Tout cela sous la direction de l'abject aventurier dont Camus disait dans
ses Carnets :5 mars. Entretien avec De Gaulle. Comme je parle des risques
de troubles si l'Algérie est perdue, et en Algérie même
de la fureur des Français d'Algérie : "La fureur française
? (dit De GaulIe) J'ai 67 ans et je n'ai jamais vu un Français
tuer d'autres Français. Sauf moi".
L'OPA sur la France, des faits, rien
que des faits
Le 16 juin 1940, Lord Halifax et Ronald Campbell firent part à
De Gaulle du projet d'union entre l'Angleterre et la France. Après
avoir déjeuné avec Churchill, il téléphona
à Reynaud pour lui proposer ce projet auquel il adhérait
complètement - en omettant de lui faire part de l'accord anglais
pour la signature d'un armistice à certaines conditions que cependant
le Maréchal avait déjà prévues.
Le Gouvernement Reynaud ne donna pas suite à cette proposition.
On ne voit pas, en effet, en quoi cet acte juridique eut pu modifier le
cours de la guerre : à cette annonce, les Allemands eussent-ils
reflué de Biarritz à Berlin?
Aux sots et aux naïfs qui pourraient voir dans cette proposition
un quelconque acte de solidarité et de sympathie, il convient de
rappeler la conclusion de l'exposé que Churchill fit le 19 juin
à la Chambre des Communes concernant l'effondrement de la France
: "Si l'Empire Britannique et le Commonwealth vivent encore dans
mille ans, on pourra dire : ce fut notre plus belle heure". ("
Mes discours secrets - Churchill. Éditions Paul Dupont 1947).
En revanche, cela permettait à l'Angleterre, profitant du désarroi
des politiciens réfugiés à Bordeaux, de réaliser
le rêve de leur. monarque, qui depuis Henri VIII se voulaient Rois
de France.
C'eut effacer la guerre que pendant 100 ans, nous avions faite pour les
bouter hors de France avec Jeanne d'Arc. Mais, faire de la France un dominion
britannique ou au mieux une autre Irlande, n'avait pour De Gaulle que
peu d'importance : Ce qui en avait, c'était qu'il puisse jouer
le rôle qui lui convenait.
L'Angleterre marque toujours sa reconnaissance à ses bons serviteurs
: le Wellington de Warterloo a, bien entendu, sa statue à Londres
depuis plusieurs années et celle de De Gaulle, la sienne proche
du Square Trafalgar.
Les dirigeants de la Vè République, toujours plus soucieux
de complaire à la Reine d'Angleterre qu'aux patriotes français,
après avoir érigé une statue à Churchill,
vont mettre en face de celle-ci, en novembre prochain, celle de son employé.
(1)
Philippe de Massey
(1) Charles De Gaulle bien entendu
je recommande la lecture de l'excellent ouvrage de Yves
Griffon : " Charles X méconnu. " A commander chez nos
amis
SNDFF BP I
86190 Chiré en Montreuil
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