Aux Échos d'Alger
Éditoriaux de l'année 2006
dernière mise à jour : 15-1-2007
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éditorial mars 2006
éditorial juin 2006
éditorial septembre 2006
éditorial décembre 2006

-AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de mars 2006 numéro 92
Votre journal a du retard... Je tiens à m'en excuser ! Un souci de santé m'a empêchée d'être " opérationnelle " pendant quelques temps. Je ne me suis pas désintéressée pour autant de vous et de tout ce qui a fait l'actualité.
Et Dieu sait qu'en ce qui nous concerne, nous avons été encore une fois très gâtés. Nous subissons un véritable déchaîne-ment de destruction.
En ce début d'année 2006, le ton est donné par l'hebdomadaire " Charly - Hebdo " et le journaliste SINE, qui écrit : " La mission dirigée par Jean-Louis DEBRE sur le " rôle positif " ou non de la colonisation, va interroger des Pieds-Noirs et des Harkis pour connaître leurs sentiments à ce sujet. C'est un peu, comme si, pour écrire l'histoire de l'occupation allemande en France, pendant la seconde guerre mondiale, on allait demander leurs avis à d'anciens collabos "...
... Et c'est la nomenklatura qui défile dans la rue, avec les associations dites de défense des droits de l'homme, pour le retrait de l'article 4 de la loi de février 2005 " portant reconnaissance du rôle positif de la présence française en outre-mer "...
L'on ressort même l'esclavage !
... Pour nous, personne dans la rue.
... Pour nous, les procès, en passant par les stèles pro-fanées, les propos diffamants du président de la région Languedoc-Roussillon à l'encontre des Harkis, les émissions de télévision, la presse écrite, ceux qui se disent " historiens ", ne pas oublier les sites injurieux à notre égard sur internet et la mauvaise transmission qui est faite dans les lycées, auprès de nos jeunes, par des professeurs dangereux et anti-français 1 Tout y est pour constater le processus en place : effacer la tâche que forme l'histoire de la France en Algérie.
Tout y est pour constater qu'en France l'on peut faire tout et n'importe quoi, à condition de ne pas clamer que l'on est français et surtout pas avec des idées patriotiques ! Français, tes dirigeants t'ont poussé dans un gouffre duquel tu ne peux plus sortir !
Ils t'obligent à aimer ceux qui te haïssent... Il y a même des lois qui les protègent contre toi.
Grâce au concours de cette même nomenklatura, ceux qui te haïssent rappellent leur histoire, en criant vengeance tout en étant sur le sol de ceux qui les nourrissent : ils ont été martyrs de la colonisation, esclaves des blancs...
... Depuis, ils se sont bien rattrapés, puisqu'ils sont devenus les maîtres, non pas dans leur pays, mais dans le pays de l'occupant d'hier, qu'ils colonisent à leur tour.
Pour information " encore et toujours ", le top revient à Boubou - président de la République Algérienne - qui dans un déferlement de haine contre la France, parle de " négationnisme, de fours de la honte, identiques à ceux utilisés par les nazis, d'extermination, de génocide de l'identité algérienne, de leur histoire, de leur langage, de leurs traditions, ... durant la période de colonisation française, de 1830 à 1962
"
Quels bourreaux ces français ?
Alors que le peuple algérien de l'époque n'était qu'agneau de lait, sans défense !
N'aurait-il pas besoin de se pencher sur l'histoire de " son " pays, qui ne s'appelait pas du tout Algérie, et qui n'était régi que par la loi du plus fort : barbarie, tueries, razzias sur terre et sur mer.
Entre eux. Sans les colonisateurs français.
II n'y avait ni palais, ni ville, ni d'état algérien et encore moins de population algérienne.
Petit rappel pour un président actuel atteint de perte de mémoire, et qui était à l'époque ministre des Affaires Etrangères : deux ans après l'indépendance, le président Ben Bella rencontre le général de Gaulle.
L'entretien est rude. Il déborde d'éloges à propos des coopérants et notamment des instituteurs, raconte de général à Alain Peyrefitte. Mais je lui ai dit deux choses sévères :
1 - Vous avez voulu que tous les Pieds-Noirs prennent leurs valises en les menaçant du cercueil. Maintenant, vous voulez des coopérants... Et vous retenez leurs salaires !...
2 - Et puis, cessez de nous envoyer des travailleurs migrants. Débrouillez-vous pour les faire vivre sur votre sol ! ".
Quarante quatre ans après, rien n'a changé, si ce n'est que les français d'Algérie ont été déracinés - pour ceux qui ont pu prendre la valise - et que nous avons davantage d'algériens qui s'attachent à la France, en important langue, tradition, familles, religion...
Alors que là-bas, l'on ferme les églises, les écoles françaises, l'on empêche le recueillement des familles sur les lieux du massacre des moines de Tibéhirine... et tant d'autres choses !
Haine et Repentance font partie de leur vocabulaire. Comme le chef le dit si bien : " Avec les Français, il faut aller jusqu'au bout de la négociation, puis poser une nouvelle condition. Çà les déstabilise complètement ".
Donc, il aura gain de cause : mettons-nous à genoux et battons-nous la coulpe.
Le chef de ce pays qui n'est plus le nôtre, ne dénigre pas, malgré tout, les devises des " touristes " Français d'Algérie. Il est vrai que l'argent n'a pas de frontière...
Et ce même chef qui vient se faire soigner aux frais de la princesse France. Avec nos deniers !
Francette MENDOZA haut de page.

AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de juin 2006 numéro 93

Cet édito n'est pas axé sur ma vie, qui est tout à fait banale. Qui est celle d'une déracinée... Mais combien sommes-nous à l'être ? Et toujours aussi meurtris dans notre chair et notre mémoire ! Cet édito est le fruit d'une réflexion faite par nos petits enfants.

Depuis toujours, ceux-ci veulent tout savoir de nous. Les plus petits ne comprennent pas qu'on puisse les transporter dans notre mémoire que par les photos ! Alors, ce sont des questions :
" C'était beau là-bas, Mamie ? Et pourquoi tu es née aussi loin ? Et pourquoi tu es ici maintenant ? "

Un rapide cours d'histoire, et les voilà émerveillés d'apprendre que Mamie et Papi sont nés au bord de la Méditerranée, dans un pays magnifique ; qu'ils sont allés à l'école, comme eux ; qu'il y avait des " musulmans " qui fréquentaient les écoles ; qu'ils n'étaient pas riches ; que nos camarades de jeux étaient des musulmans ; qu'il n'y avait pas de racisme... qu'ils étaient HEUREUX!

" Ah ! Bon, Mamie, tu es sûre ! Pourtant le professeur d'histoire nous a dit : que les français d'Algérie étaient de gros colons et lorsqu'ils sont arrivés en France, ils avaient beaucoup d'argent ; ils ont pris toutes leurs maisons, tout leur travail... et là-bas, ils traitaient les algériens comme des sous-hommes, les battaient, ne les payaient pas... ? C'est vrai que les militaires français étaient méchants avec les pauvres arabes ? C'est vrai que l'école était gratuite pour les français et payante pour les algériens ? Et que c'est pour cela qu'ils n'y allaient pas ?
C'est vrai que... C'est vrai que... "

Véritable rouleau compresseur pour l'effacement de NOTRE HISTOIRE, l'enseignement donné - pour ne pas dire intoxication - tue et salit une seconde fois, nos parents, nos ancêtres... eux qui ont cru en la France bonne et généreuse à l'égard de ses fils !

" ... mais alors, Mamie ! Dis-moi, pour-quoi les arabes qui vont à l'école avec nous, nous traitent de sales blancs ? Nous racontent que " La France n'est plus notre pays, qu'ils nous l'ont pris... !

Mais alors, mamie, que va-t-on devenir ? Où va-t-on aller ? "

Tellement de choses les heurtent...

Alors pensons à l'été et aux vacances qui approchent, les familles et amis que nous recevrons, les souvenirs qu'ensemble nous allons égrener, des bons petits plats que nous allons mijoter et qui sont aussi notre transmission... par le palais...

Bonnes vacances à vous tous !
Francette MENDOZA haut de page

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de septembre 2006 numéro 94

U n 44éme été vient de s'écouler depuis l'abandon de l'Algérie Française ! Cette année encore, la grosse chaleur était au rendez-vous ! Mais " elle n'est pas la même que chez nous ! " avons-nous l'habitude de constater.

Qu'est-ce qui est comme chez nous, ici ? Surtout pas l'état d'esprit ! Ni le courage ! Et tant d'autres choses " avec " lesquelles nous nous sentons tellement étrangers !

Mais qu'avions-nous à espérer, pauvres français d'Algérie ? RIEN puisque, d'emblée, nous avons été et sommes encore, les parias de la société ! Notre tort : n'être jamais descendus dans la rue pour crier notre identité ou revendiquer nos droits ! Un français, qui le dit haut et fort et montre son patriotisme, et surtout s'il est européen, ne doit pas manifester sauf, si c'est pour ne pas perdre ses privilèges par la privatisation des sociétés nationalisées, les départs à la retraite différés..., ou pour prêter mains fortes aux mal logés ou en situation irrégulière. Les politiques, le monde du spectacle, voire même les français nouvellement créés, les situations clandestines..., se montrent sans vergogne pour les droits liés à l'argent et les voix pour les ambitions politiques.

La seule cause que nous revendiquions, et que nous souhaitons encore, est notre existence en la reconnaissance de NOTRE HISTOIRE. Malheureusement, sous la pression de la rue, des politiques et du petit chef algérien qui donne des ordres aux dirigeants du pays dont il ne voulait pas la souveraineté, CHIRAC s'est montré une fois de plus à la hauteur en retirant l'article 5 de la loi de février 2005.

Nous apprenons aussi, que les associations qui défendent le droit des étrangers en France, et notamment ceux qui ont subi la " colonisation française ", ont répertorié tous les monuments, stèles ou rues, rendant hommage à tout ce qui a représenté l'Algérie Française, en prévision d'une demande de retrait auprès des gouvernants ! Paraît-il que cet hommage le serait, non pas pour les milliers de morts assassinés par le FLN, mais pour l'OAS. On croit rêver !
Et elles auront gain de cause, le pays étant à leur botte !

Le monde est en perpétuelle évolution. Les Rapatriés de 1962 ne ressemblent en rien aux rapatriés de Côte d'Ivoire ou plus récemment de ceux du Liban. Ces deux derniers " français, en pays étranger " par intérêt, alors que ceux de 1962, les spoliés, les exilés, les déplacés politiquement, les cocus de l'Histoire, étaient français tout court, nés sur une terre française !
La Côte d'Ivoire digère mal la France et les Français, mais demande son aide.

Le Liban attend de la France une main tendue et des bateaux pour rapatriés des français, mais aussi ceux qui bénéficient de la double nationalité. Elle est présente pour protéger la population. Pour nous : barbouzes, porteurs de valises, assassinats, tortures, enlèvements, 26 mars, 5 juillet... même les " chefs des églises " nous ont abandonnés...

Que de différences une fois de plus... Toute la France vibre... Quel grand coeur pour les autres !

Mais ne soyons surtout pas français en difficultés sur notre sol, nous aurions tout faux, à espérer. Nous serions SDF couchant au hasard des lieux, sous les ponts, dans un porche d'immeuble.

Voyez-vous des SDF étrangers dans nos villes ? Non, toutes les associations et instances diverses, les aident.

Chacun y retrouve même son compte : les vendeurs de sommeil s'enrichissant sur le dos des clandestins, en mettant des hôtels à leur disposition, moyennant une participation payée très souvent par des aides, et le reste, le plus important, par nous, avec nos impôts. Ces gens, ne maîtrisent pas la langue, mais font l'objet d'interview à la télévision française ! Et ça marche !

Et pour nous ??? Plus d'espoir, pas plus de considération !!!

Francette MENDOZA haut de page

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de décembre 2006, n°95

Mon censeur - de mari - me dirait " à l'heure où tous les mots sont pesés, analysés, décortiqués, parles plutôt de la pluie et du beau temps !". Mais je ne suis pas de celle qui regarde le ciel, sinon que pour choisir ma tenue vestimentaire. Sans jamais retourner sa veste. Vous savez, celle qui permet d'avoir des avantages, en perdant son âme !
Je préfère vous présenter ma revue de presse, celle qui ne vous laisse pas de repos, tant elle est pernicieuse. Jugez plutôt.

Le Maire de la ville de Paris a inauguré ces jours-ci, dans le 5ème arrondissement, la place Emir Abd-El-Kader. Rien de spécial, sauf, dans les propos prononcés lors de la cérémonie : " Quand j'honore l'émir Abd-El-Kader, je sais que j'honore un nationaliste qui s'est battu contre la France, qui n'acceptait pas la domination de son peuple par le peuple français (!). C'est Paris qui dit merci à l'émir Abd-El-Kader, qui dit merci au peuple algérien qui a subi la violence et l'injustice de la colonisation (!). La colonisation a été d'une violence inouïe en Algérie, une action injuste ". (Valeurs Actuelles novembre 2006).

Toujours le même personnage, qui rend hommage aux algériens massacrés par la police française le 17 octobre 1961 dans le cadre d'une manifestation : " Un crime a été commis ici " a-t-il déclaré après avoir déposé une gerbe de fleurs pont Saint Michel.
... Et le groupe communiste au Sénat français qui dépose - aussi - une proposition de loi " tendant à la reconnaissance de la répression de la manifestation à Paris " le même jour. Repentance. Reconnaissance.

Lors de son voyage en Algérie, est-ce que Mr SARKOZY a demandé au Président algérien de se repentir sur les crimes perpétrés par le F.L.N. à l'égard de dizaines de milliers de Harkis et Pieds-Noirs assassinés après le 19 mars 1962 ? Et avant.

N'attendons pas de la repentance. Et encore moins de sentiment ou de reconnaissance.

Grande publicité autour du film " Indigènes ". Ces indigènes qui se rappellent tout à coup que leurs grands-pères avaient servi la France sans que la République ne le reconnaisse jamais, qui chantent " Les Africains " comme personnes d'autres, devant des gens qui applaudissent les nouveaux " Stars Académiciens ". L'ambiance est au " top ", l'une des " vedettes " crie haut et fort " Nos arrières grands-parents ont libéré la France, nos grands-parents l'ont reconstruite, nos parents l'ont nettoyée, nous, on va vous la raconter ".

Moins de publicité, mais non moins vicieux " Mon Colonel " film sur la torture perpétrée par l'Armée Française en Algérie.

Et l'on continue ! Une nouvelle version de l'Histoire. Une version politique actuelle.

Souvenons-nous quand même que, Jules FERRY et les politiques de l'époque, sont à l'origine de la colonisation, prétextant que " l'on n'est pas une grande puissance en restant chez soi ". La France est-elle devenue une grande puissance parce qu'elle est colonisée ? Pas du tout. Elle régresse dans tous les domaines. Elle laisse réviser SON HISTOIRE et tant d'autres valeurs. FRANCE, tu ne te rends pas compte que tu es montrée du doigt !

Dernier coup dur pour nous Français d'Algérie avec cette décision : " La Nation (c'est à voir) s'incline devant celles et ceux qui trouvèrent tragiquement la mort le 26 mars 1962 à Alger et le 5 juillet à Oran ". Cette inscription, qui devait être apposée sur le monument du Quai Branly à Paris, adoptée difficilement par les pros " tout ", a été retirée le 17 octobre. L'initiateur, n'est, ni plus ni moins que Mr MEKACHERA secrétaire d'Etat chargé des Anciens Combattants et des Rapatriés.

Nous partirons avec un goût amer pour avoir cru en la France.

Que ceci ne nous empêche pas de vous souhaiter de " JOYEUSES FETES " de fin d'année.
Francette MENDOZA

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