-Éditoriaux de l'année 1998

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éditorial décembre 1998
éditorial septembre 1998
éditorial juin 1998
éditorial mars1998

AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de DÉCEMBRE 1998 numéro 63

En cette fin d'année 1998, nos remerciements vont vers tous nos fidèles algérois et sympathisants qui, depuis plus de 31 ans pour certains, 18 ans pour d'autres, depuis la création des " Echos d'Alger ", et pour d'autres encore, plus récemment arrivés dans la grande famille, sont à nos côtés.
Vos encouragements, votre présence. nous aident à poursuivre, contre vents et marées extérieurs et intérieurs. Ces derniers vents et marées intérieurs sont plus nocifs parce qu'ils sont censés être nos frères. De faux frères. Leurs traits de caractère ne sont que jalousie, envie, profit, intérêt, médisance envers les leurs.
Pour eux, nous appliquons depuis 31 ans (création de I'A.E.A), la devise de Jules CLARETIE:

Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui
voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire, et surtout la grande armée des gens d'autant plus sévères qu' ils ne font rien du tout ".

Ces mêmes faux frères oublient qu'ils font le jeu des autres pour qui la tactique est " diviser pour mieux régner ."
Menons encore très longtemps le drapeau de nos origines, de notre histoire, de nos idées, de notre patriotisme...
Ces mots clés pour nous ont été enrichis de paix, liberté, souvenir, avenir, enseignement, victoire...
Nous croyons rêver! Quelle bouffée d'oxygène!
Les politiques qui se prennent pour des têtes pensantes, voire même des historiens, ont ressorti leur verbiage des placards pour rappeler, qu'il y a 80 ans, le Il novembre 1918, était signée l'armistice, d'une des guerres les plus meurtrières de l'histoire de France : la Grande Guerre.
Comment peut-on donner un tel qualificatif à une telle boucherie! Lorsque l'on sait que le sacrifice de ces hommes aurait permis:
- la paix??? : on oublie 39/45 et 54/62 (guerre d'Algérie ou sale guerre).
- La liberté : pour qui? Les voyous ou certains hommes politiques ceux qui restent impunis!
- le souvenir : il n'y a qu'à voir les spectateurs " autour des monuments lors des cérémonies patriotiques.
- l'avenir. bien triste pour la France et les français, les vrais, pas les frmiers élus. Alors quel avenir?
- l'enseignement : égal au mondialisme dans lequel la France n'est qu'un tout petit département existant certes pour ses droits de l'homme, son social, sa générosité, par l'effacement des dettes aux pays touchés ou pas par des cataclysmes. Quel est l'enseignement à tirer?
- Vive la France!!!
- la victoire pour qui? Car les ennemis d'hier 14/18, 39/45 sont les frères d'aujourd'hui.
Dans cette grande mixture, ne pas oublier "nos frères" d'Algérie 1954/1962, ceux qui ont voulu l'indépendance, qui ont pour cela, assassiné, massacré, violé, enlevé, brûlé, détruit.., pour ne pas être dirigés par la France et les français... et qui déferlent en maître sur ce pays qu'ils rejetaient, en brandissant le drapeau algérien sur les Champs-Élysées à l'issue de la coupe du monde de football, ou dédiant leur victoire olympique à leurs frères d'armes algériens!
On se croirait au temps héroïque où le FLN qui avait pignon sur rue, manifestait en France métropolitaine contre le colonialisme et le capitalisme. Finalement, n'est-ce pas la même bataille camouflée'?
Où sont la paix, la liberté, la victoire? Nulle part pour nous, ni pour la France, Mais s'en rend-elle compte'?
Harkis, Pieds-Noirs. punis pour être et rester français, sommes les vilains petits canards de la fable. Un certain général " nous avait compris ". Pauvres naïfs que nous étions!
Pas particulièrement attirée par la télévision en général, et les émissions politiques en particulier, mon sang n a fait qu'un tour en écoutant les " soixante-huitards " invités sur le plateau de Public, ce dimanche I 5 novembre, parler de réhabilitation pour les déserteurs de l'armée française pendant la guerre d'Algérie!
Voilà encore autre chose les ordres militaires bafoués, discutés, remis en question; des déserteurs qui n'avaient aucun sens des règles militaires et qui allaient dans le sens de " nos égorgeurs "
Sont-ils des hommes?
Ce sont des assassins que l'on veut glorifier et ils le seront. La France, ou plutôt ceux qui la dirigent, ne savent plus où ils en sont.
On est loin du fameux coup d'éventail donné à M. DEVAL, consul de France à ALGER et qui avait déclaré les hostilités entre la France et l'Algérie de l'époque.
La France baisse les bras.
Ne perdons pas nos traditions que 1999 qui arrive à grands pas, soit porteur de bonnes nouvelles et ce calendrier, synonyme d'étrennes.
Joyeux Noël et bonne année.
Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE SEPTEMBRE 1998 NUMÉRO 62

Les informations, même dirigées, nous permettent d'être au courant de ce que l'on veut bien nous dire. Je prends plaisir, sans trop faire de publicité, à regarder le 13 h de TFI en cette période de vacances, et je suis nostalgique!
Je suis toujours tournée vers mon pays l'Algérie ; ma vie là-bas celle d'avant 1962...
Pourquoi? Tout simplement parce qu'en Métropole, comme on disait, il y a depuis quelques années ce besoin de retourner aux sources.
Ne voit-on pas cette campagne avec d'autres vertus? Ces bords de mer pleins d'attraits, cette cuisine régionale plus savoureuse que telle autre; ces vieilles pierres que l'on exhume; ces métiers d'antan que l'on représente; ces costumes et ces chants dits folkloriques; cette histoire de France que l'on fait découvrir (car beaucoup ne la connaisse pas!) ou redécouvrir au travers de spectacles, de mise en scène ; ce patois que l'on remet au goût du jour en instaurant des cours dans les écoles...
J'apprécie ce " conservatisme "... mais ne peux m'empêcher de penser Et nous, qu'avons-nous à montrer? à défendre? à maintenir? Rien... Sinon la vie associative tant que nous serons là!
Croyez-vous que ces départements français qui formaient l'Algérie seront un jour expliqués en Métropole? Non. Et pourtant, nous avions " des us et des coutumes " comme tous les départements français ou les pays.
Nous avons, nous, parents et grands-parents, un rôle essentiel à jouer auprès de nos enfants et petits-enfants celui de transmettre Notre Histoire puisqu'il ne faut pas en parler publiquement. Même après 36 ans. Et surtout après 36 ans.
Nous sommes des parias. Ou l'on nous utilise pour des spots publicitaires.., comme des " demeurés ".
Par contre, la presse française s'indigne en annonçant, entre autres informations, qu'un millier de jeunes algériens étaient attendus en France, pour les vacances. 500 d'entre eux ont été bloqués en Algérie. Raisons politiques internes. Et puis, lorsque les enfants revenaient au pays ils disaient "Vive la France"!
Bien entendu, nos services sociaux, dits caritatifs (Secours Populaire, etc.) n'ont pas manqué de prendre faits et causes pour ces pauvres petits, privés de tout ce que la France peut offrir à un pays avide d'indépendance, comme l'était et l'est l'Algérie...
Alors que ceux de leurs compatriotes, qu'ils soient réfugiés politiques ou clandestins, ou bénéficiant de la double nationalité, ou... ont déjà une large part du " gâteau social français ".
Pense-t-on à ces petits français qui n'ont pas de moyens de changer d'air ou de manger à leur faim? ~" Il faut être humain. Il n'est pas normal qu'un peuple soit assouvi par une poignée de dirigeants qui ne regardent que leur intérêt personnel..."
Nos oreilles ont du mal à entendre ces propos humanistes.., et Dieu sait que nous savons ce que le mot SOLIDARITÉ veut dire. Mais trop, c'est trop!
Algérie, Congo, Bosnie et j'en passe soulèvent des passions. Avons-nous eu une telle passion à notre égard? En avons-nous pour les Français?
Francette Mendoza

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de JUIN 1998 numéro n°61

Nous voici au seuil des vacances d'été que nous vous souhaitons de passer très agréablement, en famille et avec ceux que vous aimez.
Cette saison est synonyme de retrouvailles, de farniente, de décompression, de réserve de soleil, d'affection... Mais ayons une pensée pour tous nos amis dans la peine ou seuls, qui passent ces deux mois difficilement. Personne pour égayer d'un instant leur monotonie; tous les clubs, amicales ou autres mouvements, sont en vacances.
Que veut dire le mot vacances pour eux, sinon qu'ennui, abandon dans la solitude. C'est l'instant où l'on se rappelle sa jeunesse, sa vie, les moments heureux de son existence.., là-bas... pas ici.., où nous n'avions pas à faire de grandes distances pour être ensemble, où la famille avait une grande Importance...
Mais ce sacré vent de l'histoire a tout bousculé famille désintégrée par l'éclatement géographique, morale, patriotisme, nationalisme complètement effacés.
Argent, libéralisme et mondialisme sont les seules mamelles de notre société actuelle.
Plus de sentiment, il faut aller vite, calculer, accepter l'environnement tel qu'il est, avec des différences dans les us et coutumes; ces droits de l'homme dont on nous bassine;
~ psychologues que l'on dépêche dans tous les cas; ces frontières grandes ouvertes, que chacun passe avec "Sa" drogue; ces " voitures - montagnes " revendues dans les pays d'origine, mais en provenance de nos services sociaux; cet accueil à bras déployés...
Qu'a-t-on connu jusqu'à ce jour?
o L'éclatement de nos familles, bien pensé par le grand Charles, donc des us et coutumes difficiles à maintenir.
o Des droits de l'homme qui refont surface, pas pour nous bien sûr. Nous étions un million de français à humilier, bafouer, trahir dans le mensonge après nous avoir utilisés.
o Avons-nous eu des psychologues qui se sont penchés sur nous? Non bien sûr. Notre peine, nos sentiments de révolte, notre volonté de rester français sur une terre française, les massacres, les enlèvements, les attentats, les sévices, le déracinement, les suicides, n'ont touché personne. L'opinion mondiale n'a pas été émue, tout comme la France notre mère patrie (soi-disant !).
Beaucoup d'entre nous en portent encore des séquelles, physiques et morales.
o Ces frontières fermées pour nous, au travers d'une administration et d'une politique ciblées à notre encontre code et preuve de notre nationalité française, etc...
o Désinformation volontaire, accords d'Évian à sens unique... Puisque nous sommes dans une ère de mea culpa : trafic des noirs, suites des dernières guerres, pouvons-nous espérer un jour, avoir le pardon de la France pour ses enfants que nous sommes, les français d'AFN, sans distinction d'origine, de religion, de politique...
Pardon de nous avoir trahis et abandonnés.
Francette MENDOZA

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL de MARS 1998 NUMÉRO 60

Vous êtes très attentifs à la lecture des Échos d'Alger et cela nous réconforte.
C'est ainsi que vous avez été nombreux à répondre à la pétition contre le 19 mars 1962 qui, pour nous, reste la date de la trahison et de l'abandon des départements français d'Algérie, par la volonté politique de la France, puisque nous n'avons pas été concertés au travers de ce fameux référendum.
Nous ne voulons, à aucun prix, et la coordination des associations des Anciens Combattants (sauf la FNACA) et Rapatriés l'officialisation du 19 mars (1962) comme un jour national du souvenir, analogue au 1 I novembre (1918) ou au 8 mai (1945).
Le pseudo cessez-le-feu a été annonciateur du massacre de dizaine de milliers de français de souche nord-africaine appelés Harkis et de l'exode massif d'expatriés que nous sommes, abusivement appelés rapatriés. Non au 19 mars en France, puisque ce même 19 mars est considéré comme une victoire et commémoré comme telle en... Algérie, au travers d'un timbre émis le 19 mars 1997.
Partout en France doit s'élever la voix de la raison et de l'honnêteté contre les manifestations du 19 mars.
Vous avez également réagi à la lecture de l'éditorial du n0 59 et l'importance de votre courrier ne nous a pas permis d'y répondre individuellement.
Bien entendu, beaucoup d'instances ont préféré " faire le canard " en n'accusant pas réception de notre requête : la confirmation de la présence de Danièle-Djamila MINE-AMRANE à l'Université de Toulouse-Mirail comme professeur d'histoire de la décolonisation.., alors que cette femme est la poseuse de bombe du bar l'Otomatic à Alger avec tout ce qu'elle a engendré de victimes.
Que ne découvre-t-on pas aujourd'hui qui ne soit contre nous . Par contre certains Français métropolitains ont des œillères et la mémoire courte et embrassent sur la bouche leurs ennemis d'hier et d'aujourd'hui.
Nous avons été bernés et continuons à l'être, pauvres français d'Algérie qui n'avaient qu'un amour : celui du drapeau français, qu'un devoir: celui de le servir. Ce qui n'est pas le cas des nouveaux français...
La liste est longue et incomplète, d'exactions, de mensonges, d'arrangements pervers à notre encontre. Saviez-vous également qu'il y a quarante ans, alors que nos départements d'Algérie étaient français, nos parents affiliés à la CASOC, décidaient d'acheter une propriété dans les Bouches-du-Rhône pour en faire une colonie de vacances. C'est le château de JULHANS. 365 ha. A ROQUEFORT-LA-BEDOULE.
L'Union Syndicale de Défense des Intérêts des Français Repliés d'Algérie - USDIFRA - découvre son existence et son histoire en 1988. Depuis, une longue bataille s'est installée pour récupérer les 57 châteaux nationalisés par l'Algérie indépendante et occupés depuis 1962. Sans aucun titre, ni droit.
Pour le Château de JULHANS, I'USDIFRA et les Associations des Rapatriés regroupées en collectivité, viennent d'être déboutées après avoir été condamnées en appel. En effet, la Cour d'Appel d'Aix en Provence a confirmé sa décision le 29 janvier dernier: le château de JULHANS (et les autres...) reste propriété de l'état algérien.
Mais ne lit-on pas dans les accords d'Evian que
"... toute propriété de la France en Algérie devient ipso facto propriété de l'Algérie et toute propriété de l'Algérie en France devient ipso facto propriété de la France... "
Alors que le Lycée de Constantine a été racheté par la France pour que l'enseignement du français soit prodigué : car le lycée. en vertu des accords d'Evian était devenu propriété de l'Algérie tout comme la SNCFA, 31, rue Pasquier à Paris, propriété de la France..
Pourquoi ces châteaux doivent-ils rester propriété de l'Algérie en France alors qu'ils appartenaient aux administrations françaises?
Ah, j'ai trouve...
Nous nous sommes battus pour un Algérie française, pourquoi ne pas laisser faire l'histoire en faisant une France algérienne... Les Algériens le disent
D'ailleurs, c'est bien ce que font nos soi-disant politiciens avides de pouvoir, à n'importe quel prix...
Quand cette France prendra-t-elle conscience de la souffrance de ces français qui devaient l'être de Dunkerque à Tamanrasset?
Pour tout cela, et le reste, nous vous demandons de signer la pétition pour une reconnaissance officielle de la responsabilité de la Ve République dans le drame qui a suivi le 19 mars
À force de persévérance, nous devons connaître la vérité sur la guerre d'Algérie.
Francette MENDOZA

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