AUX
ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE MARS 1990 NUMÉRO 29
"Racisme, intégrisme, xénophobie, intégration
", ces mots sont d'actualité. Les médias et les hommes
politiques s'en sont emparés. Mais que veulent-ils dire? A qui
s'adressent-ils ? A l'étranger à priori. Mais quel étranger?
Je ne ferai pas un exposé politique, je n'en ai pas le droit, cependant
je rappellerai que
LE RACISME nous l'avons vécu. Souvenez-vous! Pied-Noir
= capitaliste, colonialiste, qui a fait suer le bournous aux arabes, arriviste,
assimilé aux maghrébins, qui "a pris le travail aux
Français (!) ", et j'en passe...
L'INTÉGRISME lorsque l'on voit le sort qui est réservé
à " nos " églises, là-bas, lorsque l'on
sait que les Chrétiens restés en Algérie prient à
la sauvette dans une cave d'immeuble, lorsque l'on sait avec quel acharnement
sont détruits tous les symboles du Christianisme, nous ne pouvons
que craindre une telle volonté de voir s'installer, au nom d'une
religion, des gens hostiles aux " Roumis ".
LA XENOPHOBIE dans ce pays de "liberté et des droits de l'Homme
"qu'est la France, n'avons-nous pas sous-entendu ce mot par des hommes
qui n~avaient qu'un souhait celui de voir couler tous les bateaux qui
nous faisaient traverser la Méditerranée, NOUS, FRANÇAIS.
Et ces mêmes hommes qui proclament et permettent l'inverse aujourd'hui
pour des intérêts électoraux.
L'INTÉGRATION si l'on en croit "la Gazette de Montpellier
", l'intégration est faite pour une " grande majorité
" d'entre nous. J'allais dire en êtes-vous si sûr ? Tant
de choses nous heurtent encore
-ce 19 mars 1962, que certaines associations, dites d'Anciens Combattants
d'Algérie veulent officialiser historiquement.
- Cette signature des accords d'Evian proclamant le cessez-le-feu, qui
a pourtant déchaîné la haine, car du cessez-le-feu,
il n'y avait que le nom. N'a-t-on pas vécu le massacre de la rue
d'Isly, à Alger, le 26 mars 1962, celui d'Oran le 5 juillet 1962,
celui de centaines de Harkis restés fidèles à la
France? N'est-ce pas la date de l'abandon de l'Algérie? A-t-on
déjà commémoré une défaite et fêté
des assassinats?
- Ces indemnisations titrées à la "une " de tous
les journaux, mais que nous ne voyons pas arriver.
- Ces films qu'une certaine télévision dite française,
continue à diffuser, tel "la valise ou le cercueil ",
qui nous dépeignent comme des assassins. Que veut-on prouver?
Si pour nous l'intégration doit passer par la mort et la honte,
alors passons vite le flambeau à nos enfants pour qu'ils n'oublient
pas et surtout pour qu'ils n'aient pas honte d'être Français.
Francette MENDOSA.
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