-Éditoriaux de l'année 1990

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE DÉCEMBRE 1990 NUMÉRO 32

En cette période de fêtes de fin d'année, et pour mieux nous " faire prendre conscience" des misères du monde, alors que nous préparons Noël, les chaînes de télévision et de radio nous font "découvrir des horreurs
- de malheureux enfants dans une grande déchéance morale, physique, psychique, en Roumanie, en RDA et ailleurs... Pour eux, Noèl ne signifie plus rien... Quelle douleur pour les parents que de les abandonner Mais, politique tortionnaire oblige
- la guerre, les attentats, les détournements d'avion et d'argent; des accords pour les uns, le blanchissement pour les autres Politique oblige, toujours...
Merveilleuses radios et télévision actuelles, qui nous permettent d'aller au fin fond du monde chercher " le sensationnel ". Grâce au progrès, elles aiguisent notre sensibilité (!), aux heures de repas familial ou soirée de détente.
Que cherchent en fait les médias ? Le scoop, la Une ? C'est leur rôle, direz-vous? Ils mènent une politique mondialiste, tout comme les politiciens qui nous gouvernent. C'est très bien. Nous devons connaître le monde, ils nous aident à le découvrir. C'est bien.
Mais pour nous émouvoir est-il besoin d'aller si loin? Regardons dans nos murs.
Bien entendu, un Français malheureux n'est pas "l'événement ". Son pays a tellement de coeur et d'argent à dispenser pour le tiers monde et les autres qu'il en oubli de battre pour ses sujets, même en période de fêtes de Noël.
Ces sujets que nous étions de l'autre côté de la Méditerranée...
En son temps, a-t-on parlé des enlèvements, des tortures, des tueries d'adultes et d'enfants sur la terre française qu'était l'ancien département d'Algérie ? Et pourtant les médias existaient, mais avec la censure qui les caractérisaient sur " les événements ".
Et après l'abandon de l'Algérie, se sont-ils inquiétés de leurs ressortissants français et harkis disparus dans cette guerre et dont nous ne savons pas ce qu'ils sont devenus ? Cette question ne peut faire "la Une "...
Intéressons-nous aux journalistes et autres hommes partis faire leur métier dans un pays dit hostile - qui n'est pas la France - et qui les garde en otage. "
Ouf ! à force de planter le clou, journellement, ils sont heureux et glorifiés ils ont réussi à faire libérer les prisonniers en sensibilisant l'opinion nationale.
L'Algérie, c'est une sale histoire qu'il faut étouffer; ne laissons pas trop crier les Pieds-Noirs. Ne nous préoccupons pas des Noëls malheureux que les familles des disparus ont subis, après le déracinement, le dénuement le plus complet et surtout l'absence de l'être cher! Le silence effacera cette page de l'histoire de France."
Echec politique oblige.
Deux poids, deux mesures. Va-t-on adopter la nationalité " étrangère " pour être mieux considéré?
Que notre foi nous aide à ne dispenser que de l'Amour pour notre prochain.
Joyeuses fêtes.
Francette MENDOSA.

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE SEPTEMBRE 1990 NUMÉRO 31

A l'heure où nous pleurons la disparition de notre Grand Ami Jacques Soustelle, figure marquante de l'Algérie Française, tous les événements nationaux ou internationaux nous rapprochent davantage de lui.
D'une grandeur d'âme exemplaire, la carrure de l'homme d'Etat - et de l'académicien - de Jacques Soustelle, que le respect de la parole donnée a conduit à préférer l'exil au parjure, aura été, avec les généraux Jouhaud, Salan, Challe et Zeller, le phare de notre idéologie.
La vie, par les départs, semble vouloir tourner une page de notre histoire - de l'histoire de la France, dont nous sommes. Mais pourquoi ne la tourne-t-elle pas pour sa grandeur naturelle et non pour sa " grandeur-vitrine" à la face du monde.
Pour nous, c'est toujours l'exil. Après ces sempiternelles films ou débats sur la guerre d'Algérie que diffuse notre télévision nationale (dite française), après les événements dans le Golfe, un très important courrier est parvenu à la rédaction du journal.
Tous ces courriers démontrent un "ras le bol "de notre communauté où l'injustice et le mensonge forment un duo indélébile qui lui colle à la peau.
Et la France laisse à un Anglais le soin de faire son histoire...
Avez-vous souvenir des plages qui étaient interdites " aux chiens et aux Algériens "? (seul, les femmes n'y venaient pas, religion oblige !)
Comment laisser dire que ce sont les Harkis qui ont tiré sur les Français le 26 mars 1962~ et que l'O.A.S. a marqué le début des hostilités, alors que depuis sept ans, nous vivions dans la terreur des attentats commis par le F.L.N. ? etc., etc.
Pour la grandeur de la France et pour notre mémoire, pourquoi ne pas montrer la réalité des faits, ne pas dire la vérité qui est flagrante un peuple qui s'est battu pour son indépendance envoie tous ses sujets vers ce qu'il appelait le colonialisme pour en tirer profit socialement alors, que ce qui est devenu " son pays ", prospère en 1962, n'est plus que ruine.
Nous ne pouvons pas refaire l'histoire, mais nous constatons que la guerre d'Algérie <c ne concernait pas les soldats du contingent (rappelez-vous les manifestations) qui étaient là pour protéger les privilèges des Européens " que nous sommes.
Que font-ils dans le Golfe actuellement ? Quels privilèges défendent-ils? Ceux des émirs arabes qui installent des mosquées en France pour une islamisation de notre pays, à grands coups de dollars alors que leur peuple meurt de faim (ce qui n'était pas le cas en Algérie).
A-t-on expliqué à ces jeunes ce que pouvait être le patriotisme (ou amour de la patrie) ? Quelle patrie ? celle des intérêts, des enjeux politiques, voulus par des hommes qui se cachent derrière le mot LIBERTE (ou droits de l'homme, très usité actuellement !).
Alors, est-ce aussi du patriotisme ou de la Liberté que d'accepter que l'Ambassade d'Algérie à Paris soit le cadre d'une cérémonie solennelle le 24 mars dernier, lors d'une remise de médaille de la "Résistance pour avoir aidé le FLN contre l'Armée Française ", par l'Ambassadeur lui-même et un représentant du gouvernement algérien. Douze "porteurs de valises" français ont reçu cette distinction, alors que plus de 25.000 tués et 300.000 blessés l'ont été sous les ordres du gouvernement de l'époque. Douze distinctions contre l'Armée Française.
Quelle confusion et quelle peine dans nos sentiments... Ne va-t-on pas voir un revers à la médaille?
Quand idéologie rime, pour certains, avec intérêt, que pouvons-nous espérer ?

Francette MENDOSA.

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE JUIN 1990 NUMÉRO 30

Nous étions 135 pour ce voyage Canada-U.S.A. du mois de juin.

Ce second voyage organisé par l'Amicale vers les "Amériques" a toujours autant de succès; pendant deux semaines, il nous a fait oublier l'actualité française et mondiale aussi, et la " reprise" s'est faite avec beaucoup de nostalgie et de regrets.

Nostalgie, parce qu'un voyage, tel que celui-ci, est toujours merveilleux; la découverte de choses nouvelles est toujours enrichissante.
Les regrets, pour nous, Pieds-Noirs, se retrouvent dans cette question "Pourquoi avoir préféré la France en 1962?"

Vous me répondrez "C'est notre Mère Patrie ". Mais qu'a fait notre Mère pour nous? Et que fait-elle encore? Ne sommes-nous pas encore bafoués, nous, Pieds-Noirs, après 28 ans? au détriment de ceux qui bafouent la France entière et les Français, mais à qui "on" fait un pont d'or... Ne sommes-nous pas en train de perdre notre identité? A des milliers de kilomètres, au Québec, nous avons
rencontré des Français, des vrais; ceux qui défendent la langue française, leurs origines, et leurs coutumes, dans un pays immense et cela nous a fait chaud au cœur.

"Nos cousins" du Canada, chez qui nous avons séjourné, ne savaient rien de nous, sinon que nous étions de riches colons (l'histoire (!) une fois de plus). Nous nous sommes faits un devoir d'expliquer - une fois de plus - ce que nous étions (mais les Québécois sont pardonnables). La conclusion qu'ils ont donnée à "Notre histoire" est celle de nous comparer aux indiens que l'on veut faire disparaître. Cela nous a fait sourire; il y a du vrai pour nous, mais je dirai pour les Français en générai qui vont se retrouver être les indiens dans leur pays.

Pourquoi la France qui se dit en 1990, "terre d'asile et des droits de l'homme ", ne l'a-t-elle pas prouvé à ses enfants en 1962? Nous n'aurions pas cette amertume...

Francette MENDOSA.

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AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL DE MARS 1990 NUMÉRO 29

"Racisme, intégrisme, xénophobie, intégration ", ces mots sont d'actualité. Les médias et les hommes politiques s'en sont emparés. Mais que veulent-ils dire? A qui s'adressent-ils ? A l'étranger à priori. Mais quel étranger? Je ne ferai pas un exposé politique, je n'en ai pas le droit, cependant je rappellerai que

LE RACISME nous l'avons vécu. Souvenez-vous! Pied-Noir = capitaliste, colonialiste, qui a fait suer le bournous aux arabes, arriviste, assimilé aux maghrébins, qui "a pris le travail aux Français (!) ", et j'en passe...
L'INTÉGRISME lorsque l'on voit le sort qui est réservé à " nos " églises, là-bas, lorsque l'on sait que les Chrétiens restés en Algérie prient à la sauvette dans une cave d'immeuble, lorsque l'on sait avec quel acharnement sont détruits tous les symboles du Christianisme, nous ne pouvons que craindre une telle volonté de voir s'installer, au nom d'une religion, des gens hostiles aux " Roumis ".
LA XENOPHOBIE dans ce pays de "liberté et des droits de l'Homme "qu'est la France, n'avons-nous pas sous-entendu ce mot par des hommes qui n~avaient qu'un souhait celui de voir couler tous les bateaux qui nous faisaient traverser la Méditerranée, NOUS, FRANÇAIS. Et ces mêmes hommes qui proclament et permettent l'inverse aujourd'hui pour des intérêts électoraux.
L'INTÉGRATION si l'on en croit "la Gazette de Montpellier ", l'intégration est faite pour une " grande majorité " d'entre nous. J'allais dire en êtes-vous si sûr ? Tant de choses nous heurtent encore
-ce 19 mars 1962, que certaines associations, dites d'Anciens Combattants d'Algérie veulent officialiser historiquement.
- Cette signature des accords d'Evian proclamant le cessez-le-feu, qui a pourtant déchaîné la haine, car du cessez-le-feu, il n'y avait que le nom. N'a-t-on pas vécu le massacre de la rue d'Isly, à Alger, le 26 mars 1962, celui d'Oran le 5 juillet 1962, celui de centaines de Harkis restés fidèles à la France? N'est-ce pas la date de l'abandon de l'Algérie? A-t-on déjà commémoré une défaite et fêté des assassinats?
- Ces indemnisations titrées à la "une " de tous les journaux, mais que nous ne voyons pas arriver.
- Ces films qu'une certaine télévision dite française, continue à diffuser, tel "la valise ou le cercueil ", qui nous dépeignent comme des assassins. Que veut-on prouver?
Si pour nous l'intégration doit passer par la mort et la honte, alors passons vite le flambeau à nos enfants pour qu'ils n'oublient pas et surtout pour qu'ils n'aient pas honte d'être Français.

Francette MENDOSA.

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