Alger, Algérie : climat, météorologie
Orages, vents et pluies

 
Echo du 2-5-1949 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site : nov.2020
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BOURKIKA est sous les eaux
Entre l'Alma et Maison-Blanche, la voie ferrée est sous les eaux. Notre photo a été prise lors du passage du train Constantine-Alger, hier matin


BOURKIKA est sous les eaux

Dans la journée de samedi, la nuit de samedi à dimanche et dans la matinée d'hier, des pluies torrentielles se sont abattues dans divers endroits du département. Les oueds ont grossi démesurément et les mesures de sécurité pour les barrages ont dû être appliquées.
Voici les renseignements que nous adressent nos correspondants :

Région de Rouïba-Le Hamiz


Dans le courant de la nuit de samedi à dimanche, des orages trés violents ont éclaté. Les mesures de sécurité du barrage du iiarniz qui avait, déjà dans la journée, atteint son étiage, ont dû être prises. L'évacuation des eaux s'est opérée normalement, mais les canaux de dérivation déjà remplis par les chutes d'eau, ont débordé, et la pleine environnante est inondée. La route nationale, Alger-Constantine a été coupée et la circulation est interrompue. Un camion-tuto avec sa remorque a verse dans un fossé. On ne signale aucun accident de personne.

La voie de chemin de fer est également sous les eaux, sans cependant que le trafic soit arrété

Dans la soirée, t'évacuation des eaux par l'oued Hamiz et l'oued Retenda était normale,

Les Issers-Isserville

Par suite des pluies torrentielles l'oued Issers a débordé entre Félix Faure et Les Issers, dimanche matin de 7 à 11 heures, interrompant la circulation, qui fut rétablie à midi. De nombreux dégâts sont signalés dans la plaine où les vignes et les céréales sont submergées.

Le Mazafran a débordé

Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2 h. 30, le Mazafran, par suite des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région et particulièrement sur les montagnes voisines, est sorti brusquement de son lit. Les dégâts semblent assez grands. On ne signale aucun accident de personne.
En ce moment, la crue est en nette régression.
Toutefois il faut signaler que les propriétés riveraines, notamment celle de M. Amati Mohamed, sont sous les eaux. Déjà l'an dernier, M, Amati avait été sinistré et avait dû être secouru financièrement par la Maison du Colon. En un an, c'est la deuxième fois qu'il est frappé. Quatre hectares de vignes sont envasés.
Les propriétaires de la région sont persuadés que si les autorités compétentes avaient fait procéder aux travaux de nettoyage et de désensablement du Mazafran en amont et en aval du pont situé au bàs de la côte des Zouaves pareil méfait ne se produirait pas.

Bourkika est inondée

De véritables trombes d'eau se sont abattues dans la région. Bien vite la plaine a été recouverte, entre Ameur el-Aïn et Bourkika. Les eaux boueuses empruntant les routes, les sentiers, les fossés, arrachant par endroit les cultures, dévalaient sur Bourkika qui, en raison de sa situation géographique en contrebas, servait de cuvette aux avalanches déferlant de toutes parts. Bientôt les eaux atteignaient une hauteur de deux métres dans la rue principale et pénétraient dans les maisons. Les habitants dttrent creuser des voies de dégagenassit et percer des murs pour permettre l'évacuation.
Deux maisons, celles de MM. Hoffman et Martinez, durent être abandonnées après avoir été vidées de leurs meubles.
La sous-préfecture de Blida, avisée fit diriger, en accord avec les autorités militaires, des éléments de troupe de la garnison pour coopérer aux secours. Du matériel de pompage a été amené sur les lieux et fonctionne sans arrêt. On ne signale pour l'instant aucune victime,
A l'heure où nous écrivons, les. eaux déferlent toujours de la montagne voisine et ont coupé la voie du chemin de fer, ligne Alger-Oran. Un transbordement doit être effectué peu après la gare de Bourkika. Dans la soirée, le niveau des eaux a baissé. Les dégâts paraissent devoir être très importants.

A Orléansville

Le Chélif a considérablement grossi. mais n'a point quitté son lit.

Entre Orléansville et Charron, les cultures sont inondées, mais on ne prévoit pas d'importants dégâts. Toutefois, un orage de grêle, dans la matinée de samedi, heureusement de courte durée, pourrait avoir abîmé les arbres fruitiers.

L'oued Béchar déborde
Colomb-Béchar (d.n.c.p.). — Les orages ont continué à déferler sur Colomb-Béchar et toute la région environnante. Les très fortes pluies tardives que nous subissons donnent à cette fin d'avril un climat de décembre.
L'oued Béchar en crue a crevé le radier et emporté les travaux de remblai en cours, destinés à relier le nouveau pont à la chaussée de la rue Colonel-Pierron, prolongée. Les dégâts matériels paraissent importants. On ne signais aucun accident de personne.

P. F