MASCARA (ville d'Oranie)
extrait de la revue du gmat n°71, 2000/3..
sur site le 21-05-2003... ici le 10-2-2012

13 Ko
retour
 

---------Mascara, ville forte d'Algérie à 90 km S.SE d'ORAN sur la pente Sud de la première chaîne d'Atlas et dominant la plaine d'EGHRIS... Chef lieu d'une subdivision militaire et d'une sous-préfecture... Ancienne résidence d'un bey... Fabrique de burnous noirs dits 'KHIDOUS" et de tapis... Premier quartier général d'Abd el Kader... Prise par les Français puis rendue à l'Emir par le traité de la Tafna en 1837, fut reprise en 1841... Depuis 1854, elle forme une commune qui a pour annexes les villages agricoles de Saint André et de Saint Hippolyte...

---------
En 1861, elle comptait déjà 6 500 habitants, passés à 9 000 en 1884... et à 33 520 en 1949 ! (d'après les dictionnaires DEZORBY, BOUILLET et LAROUSSE).

---------Dans le guide bleu de 1950, on pouvait lire :
Mascara, ville de 35 078 habitants, chef lieu d'arrondissement, est situé sur l'Oued Toudmane à 583 mètres au revers Sud des monts du Beni Chougrane (900 m) que les Arabes appellent Charb er Rih (la lèvre du vent). Mascara est le débouché agricole et le centre commercial de la vaste et fertile plaine du dEGHRIS qui s'étend au Sud et dans laquelle on cultive la vigne, l'olivier, les céréales, le tabec... les vins de Mascara sont renommés.

---------La ville actuelle occupe les deux versants de l'Oued Toudmane qui la parcourt du Nord au Sud et qui ont été convertis en jardin public dans la partie basse, la plus large. L'agglomération européenne, qui s'était d'abord fixée à l'Est de l'oued et s'était maintenue dans l'enceinte élevée sous le second Empire, commence à s'installer dans l'ancien quartier militaire situé à l'Ouest de l'oued et même à essaimer en dehors des murs à l'Est, à l'Ouest et au Sud. L'agglomération indigène dite de Bab Ali qui s'étend au Nord de la précédente est drainée à l'Est par l'ouest Toudmane et à l'Ouest par son affluent, le ravin de Bou Sekrine.

Historique...

---------Ce fut à Mascara, petite ville berbère déjà ancienne, que Mustafa Bouchlaghem transporta en 1701 1e siège du beylick turc de l'Ouest auparavant à Mazouna. Mascara demeura la résidence des Beys jusqu'en 1791, époque où ils remplacèrent à Oran les Espagnols. En 1832, Abd-el-Kader alors âgé de 24 ans, reconnu Emir des croyants par les Hacem, les Beni Amar et les Cheraba, y établit le siège de son gouvernement. C'est de là qu'il fit appel à l'assistance du sultan du Maroc Moulay Abderrhamane. Le maréchal Clauzel incendia et démantela la ville en 1835. Abd el Kader y rentra en 1837 et c'est de là qu'en 1839 il reprit les hostilités pour céder définitivement la place le 30 mai 1841 au général Bugeaud qui y laissa une forte garnison.

 

Conseils donnés au voyageur visitant la ville... en 1950...

---------Si l'on arrive par la gare, on atteint d'abord le quartier Argoub Ismail traversé par la rue d'Austerlitz et la place Villebois-Mareuil, où se trouvent l'hôtel des Postes (1935) et un cinéma (le Mogador). De là, un pont (1889), considérablement élargi en 1937, enjambant le haut du jardin Pasteur, accède au principal quartier de la ville européenne par la rue de Talma. La place Gambetta est au coeur de l'agglomération européenne. On remarquera à gauche la bibliothèque municipale, l'Hôtel de Ville et la Justice de Paix devant le petit square Frédéric Pérez... Un peu plus loin, dans l'angle de la place, la rue Maréchal Joffre conduit au quartier d'Infanterie et à l'ancienne porte de Mostaganem... A droite, les rues du Président Doumer et Victor Hugo conduisent à la place Eugène Etienne... Dans l'angle opposé, le théâtre, près duquel partent la rue Vincent Muselli, allant vers le marché et la place du Maréchal Foch, et la rue Clémenceau (une des plus commerçantes de la ville) qui, passant devant le Temple Protestant, conduit à la sous-préfecture. Sur la place Eugène Etienne, s'élèvent l'Eglise St Pierre, en face de la Maison du Colon (décor sur la façade datant de 1930), la grande Mosquée, que domine un minaret de belle proportion (vieille inscription sculptée sur bois sur la coupole qui précède le mihrab, au sol des nattes des Beni Snous et des tapis de Kaala) ; faisant face à la Mosquée, le monument aux Morts de la guerre (groupe de bronze sur piédestal). Par la rue du Président Doumer, on pourra rejoindre le boulevard Lamoricière, qui, partant du pont Lebeau, surplombe le jardin Pasteur et se termine place de Bône devant le Palais de Justice ; de là, par la rue de Bône, on se rendra à la Mosquée d'Abd-el-Kader, édifiée vers 1750. A gauche du pont Lebeau, la rue d'Oran, passant sous la porte Bab-Ali (place Clauzel), devient l'avenue de Bab Ali, marquée à l'entrée à droite par une place où s'élève, en construction moderne, le Souk de Mascara, marché très animé et pittoresque aux abords d'une Mosquée. L'avenue, bordée de magasins, monte en direction NordOuest jusqu'en ville indigène. Vers le milieu, par la rue de la Boulangerie ou par la rue Ben Amar, à droite, on pourra aller jusque sur la place de la Fontaine d'où par la rue du Marabout on pourra monter jusqu'à l'école indigène (avec cours d'apprentissage de garçons : bois et cuivres d'art).

Jean Louis VIGUIER Adh. N° 1163

---------L'étymologie du mot Mascara vient dit-on, d'Oum'Askeur (la mère des soldats) ou de Maskeur, lieu où se rassemblent les soldats.

Eric GARRIDO Adh. N° 1329

N.D.L.R. du GAMT- Le canton de MASCARA comprenait dès 1911, les communes de ST-ANDRE et ST-HIPPOLYTE, puis les centres dépendant de la commune mixte : AIN-FARES, AIN-FEKAN, EL GUETHNA, FROHA, MAOUSSA, MATEMORE, TIZI, et les hameaux ou douars de OUED FERGOUG, SIDI BEN HANIFIA et SIDI-DAHO, de même que les communes de plein exercice : OUED-TARIA et THIERSVILLE. (Source Bottin 1911).