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Pour situer Mascara
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MASCARA - Carte Michelin
n° 172, plis 13 et 25. Au coeur dune vaste région de vignobles,
sur les pentes ensoleillées des monts des Beni-Chougran et dominant
la plaine d'Eghris aux larges horizons, Mascara est une ville animée,
à la fois agricole et commerçante. Les olives, les céréales,
le tabac et la vigne surtout ont fait la réputation de cette région.
Mascara a été l'enjeu de luttes acharnées entre Abd-El-Kader
et les troupes françaises. En 1835, Clauzel en chassait l'Émir.
La ville devait retomber en 1837 entre ses mains avant d'être définitivement
conquise le 8 mai 1841 par Bugeaud.
Le touriste qui s'intéresse à l'artisanat pourra visiter
l'école technique place de la Fontaine dans le faubourg Bab-Ali.
Il verra fabriquer des tapis de Kalaâ (p. 113) à l'aspect
côtelé caractéristique et d'intéressantes dentelles
arabes à l'aiguille.
Les vins de Mascara. - Les vins de
la région de Mascara comptent parmi les plus connus d'Afrique du
Nord. Ils sont d'une excellente qualité et leur production atteint
en moyenne 85.000 hl par an. Leur richesse en alcool est devenue proverbiale
avec 13° minimum. Les vins rouges sont d'une belle couleur, très
veloutés et bouquetés. Ils accompagnent fort bien les rôtis.
Les rosés et les blancs, bouquetés, agréables, sont
appréciés des gourmets.
L'ÉMIR ABD-EL-KADER
Un adversaire redoutable... - Fils
d'un marabout réputé et descendant d'une famille influente
de la région de Cacherou, Abd-El-Kader, âgé seulement
de 24 ans, se proclame Émir des croyants et prêche la guerre
sainte contre les infidèles. A la fois chef religieux et chef militaire
il cristallise autour de sa personne la résistance du Mogreb à
la pénétration française. Homme de guerre rusé,
il sait attendre, négocier, profiter des scrupules et des hésitations
des Français, se cacher ou fuir tant qu'il n'espère rien
des arme. Puis, le moment venu, il harcèle les colonnes françaises,
reparaît partout à la fois plus fort qu'avant et insaisissable.
Contre un tel ennemi, c'est le général Bugeaud qui entreprend
la lutte. Pour la mener à bien, il s'attache à rendre son
armée aussi légère et aussi mobile que celle de l'Émir,
mais plus forte. Perdant une à une les villes du Tell, dont il
avait fait ses capitales successives, Abd-El-Kader se voit contraint de
gagner les Hauts Plateaux avec sa smala. Apprenant la prise de cette dernière,
au puits de Taguine (p. 73), lutteur infatigable, il se réfugie
au Maroc dont il entraîne le Sultan dans la lutte. Mais Bugeaud
reste le maître du terrain à la bataille de l'Isly et le
Sultan doit signer la Paix de Tanger. Chassé du Maroc, Abd-El-Kader
continue la lutte, reparaît victorieusement à Sidi- Brahim
et à Aïn-Témouchent puis se rend en Kabylie où
les tribus ne le suivent pas. Il retourne alors au Maroc. C'est le moment
ou Bugeaud demande à rentrer en France et l'obtient. Mais AbdEl-Kader,
refoulé par le Sultan du Maroc qui commençait à le
craindre, se résout alors à abandonner la lutte et se rend
à Lamoricière le 23 décembre 1847. Le duc d'Aumale,
successeur de Bugeaud, recevra quelques jours plus tard la soumission
de l'Émir.
...devenu un ami loyal. - Emmené prisonnier à
Toulon, à Pau, puis à Amboise, Abd-El-Kader fut libéré
en 1850 avec l'autorisation de se retirer dans le Proche Orient. A Damas,
les troubles sanglants dirigés alors contre les chrétiens
et les sollicitations pressantes qui lui parvenaient de tout le monde
arabe auraient pu l'inciter à reprendre la lutte. Mais l'Émir
avait accordé à notre pays sa parole et son cur, les
émeutes de la capitale syrienne lui donnèrent même
l'occasion de manifester son loyal attachement à la France en accueillant
dans son palais plus d'un millier de chrétiens persécutés
et poursuivis par des fanatiques.
A 2 km au Sud de Cacherou, à l'Ouest de la N 14, à proximité
d'une ferme isolée sur le plateau, s'élève un monument
à la mémoire de l'Émir.
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