-----J'ai pris
connaissance récemment de l'une de vos délibérations
municipales. En particulier celle concernant "Motion FNACA-Officialisation
du 19 Mars - Journée de recueillement" ?. Cette époque
douloureuse pour beaucoup de Français des deux côtés
de la Méditerranée, fut une guerre que l'on peut qualifier
de civile". Les rebelles n'étaient-ils pas des Français
à part entière, comme le disait le Général
De GAULLE?
-----Il n'empêche que "civile"
ou pas, c'était une vraie guerre. En témoignent les tombes
des soldats, métropolitains et "pieds-noirs", ornées
de la mention "Mort pour la France". Aussi votre souci de vouloir
honorer ces morts par une journée de recueillement est-il louable,
et je vous remercie de vouloir rappeler à nos concitoyens qu'il
y a quelques décennies des jeunes gens de 20 ans donnèrent
leur vie pour conserver un morceau de terre française.
-----Pour le choix d'une journée d'hommages
aux Anciens d'Algérie, le président Giscard avait envisagé
la date du 16 Octobre. Sage décision suivie par les présidents
Mitterrand et Chirac. Cette date du 16 Octobre a été retenue
par les associations de Rapatriés, de Harkis et d'Anciens : sur
29 associations, 26 ont choisi la date du 16 Octobre. date à laquelle
les restes du soldat inconnu d'Algérie furent inhumés solennellement
dans la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, en présence
du Président de la République (16 Octobre 1977). C'est compter
sans une organisation d'anciens combattants, la FNACA, qui oeuvre avec
ténacité depuis les années 60 pour que la journée
du 19 Mars soit la seule journée reconnue pour rendre hommage aux
morts d'Algérie. Cette prise de position affligeante la FNACA veut
l'imposer aux magistrats municipaux, pour solenniser ce qu'il faut bien
appeler une DEFAITE FRANCAISE. En effet, le 18 Mars 1962 le Général
Ailleret en signant le cessez-le-feu, capinde en rase campagne, alors
que l'Armée Française avait vaincu un ennemi, parfois cruel
et sanguinaire, toujours fanatique.
-----Ce "Cessez-le-Feu", hélas,
ne l'était pas pour tout le monde. Mettant à profit la démoralisation
de l'Armée Française, les troupes du FLN commirent plus
de crimes qu'il ne s'en était commis depuis le ler Novembre 1954.
La guerre était donc finie, mais la liste de morts s'allongeait.
Cette série d'exactions atteint son apogée lorsque intervint
l'indépendance en juillet 1962. Alors se déchaîna
avec un paroxysme démentiel un massacre frappant les hommes, les
femmes et les enfants, n'épargnant personne, ni civils, ni militaires.
-----Ainsi donc, la guerre toujours terminée
le 19 Mars. les enlèvements d'Européens et de Musulmans
fidèles à la France, se perpétuent en toute impunité.
Mais ce n'était plus la guerre, comprenez-vous , monsieur le Maire,
puisque la FNACA le dit, et vous en persuade. Non, c'était tout
simplement des hommes, des femmes et des enfants capturés par les
hommes du FLN livrés à la prostitution, au travail forcé.
-----Pendant ce temps l'Armée Française
se terrait dans ses casernes. Ce qui n'empêche que la date limite
pour l'attribution de la carte d'ancien combattant est le 1er Juillet
1962.
-----Alors dites-moi, Monsieur le Maire,
que veut dire "19 Mars 1962, fin de la guerre d'Algérie"
? Ah ! quelle triste année, que cette année 1962. Après
ce printemps sanglant (mais la guerre était finie, selon la FNACA)
arrive un été aussi rougeoyant du sang des hommes et des
femmes fidèles à la France. 150 000 dit-on. Mais ce n'est
pas le chiffre qui importe, c'est les conditions dans lesquelles cette
répression fut programmée par le FLN. Je sais bien que depuis
les années 1944-45, la France est bien placée sur le chapitre
"épuration". D'ailleurs le sieur BEN BELLA n'a pas hésité
à dire qu'un pays comme la France n'était pas qualifié
pour juger l'Algérie indépendante, quand on sait comment
elle pratiqua son "pardon" aux hommes qui avaient suivi le vieux
Maréchal.
-----Le 19 Mars 1962 le FLN a donc gagné
la guerre sur le tapis vert. la France d'aujourd'hui, 1997, devrait donc
honorer ses morts ce jour maudit ? Cela se peut-il, Monsieur le Maire,
grâce à une association d'Anciens combattants qui pour vous
impressionner avance même les résultats du référendum
du 8 avril 1962 ? La FNACA ne vous rappelle pas que les Français
d'Algérie furent exclus de cette consultation électorale
: ."Que les Français en grande majorité
aient, par référendum, confirmé, approuvé
l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée
à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage,
de la ruine et du massacre des Français d'Algérie de leurs
familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient
une confiance totale en nous et ont été torturés,
égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien
n'ait été fait pour les protéger : cela je ne le
pardonnerai jamais à mes compatriotes : la France est en état
de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment.
(Maréchal JUIN 2 Juillet 1962)
-----Monsieur le
Maire.. d'aucuns affirment que la FNACA prend ses ordres dans un parti
politique. J'ignore lequel, puisque ses adhérents représentent
toutes les sensibilités (je n'ai pas écrit : convictions)
politiques : RPR, UDF, Parti Communiste, Front National. Bref, un bel
éventail de compagnons de route. Personnellement j'estime que la
FNACA a le droit de faire ce qu'elle veut. Ce que je trouve navrant c'est
de constater que certains de mes camarades anciens combattants d'Algérie,
parachutistes,. marins, légionnaires cautionnent par leur présence
cette association. Mes camarades qui n'en mesurent pas toute la gravité
cautionnent cette triste affaire de commémoration du 19 mars. Mais
nous le savons bien, Monsieur le Maire, l'enfer est pavé de bonnes
intentions...
-----Alors, Monsieur le Maire, le 19 Mars
serez-vous auprès de la FNACA pour vous "recueillir"
?
-----Si oui, ayez une pensée pour
ces hommes pendus à des crocs de bouchers ;à ces hommes
saignés à blanc ; à ces femmes qui, enlevées,
ne furent jamais retrouvées, et considérées comme
perdues par leurs familles, à ces hommes et ces enfants qui croupirent
dans des camps de concentration du glorieux FLN.
-----Oui, vous aurez une pensée émue,
car vous êtes sans aucun doute un homme de coeur, en songeant que
leur martyre fut consommé APRES le 19 Mars 1962. Songez aussi à
tous ces Harkis qui furent ébouillantés, crucifiés,
étripés, émasculés, écorchés
vifs. Et cela dès le mois d'Avril 1962. Ainsi des malheureux, qui
ont cru à la parole de la France, niais abandonnés par cette
mère ingrate, dont certains furent enterrés sous des sacs
de ciment éventrés et arrosés d'eau lorsque le ciment
a pris autour du corps, sauf la tête, le tout est jeté dans
la mer. Ces harkis que bien des adhérents de la FNACA d'aujourd'hui,
eurent alors comme compagnons de combat ; ces mêmes Harkis livrés
aux bourreaux, ayez, je vous en conjure, une pensée pour eux, le
19 Mars 1997. N'oubliez pas Monsieur le Maire. dans vos prières,
de ce jour de recueillement, les prisonniers français que le FLN
n'a jamais rendus.
-----Mais pardonnez-moi. Monsieur le Maire,
d'être aussi long, car bien sûr vous n'ignorez rien de tout
ça.
-----Pour sauver l'honneur, il s'est trouvé
deux conseillers pour s'opposer à cette motion indigne :
."DEMANDE au gouvernement l'officialisation de cette journée
anniversaire du cessez-le-feu officiel du 19 Mars 1962.."
-----Sept autres membres de votre conseil,
ont préféré s'abstenir lors de ce vote honteux.
-----Si j'osais, Monsieur le Maire, je vous
demanderais de voter avec votre conseil une ..DEMANDE" pour que
le 19 Mars, soit une journée de DEUIL NATIONAL."
-----Avec espoir, veuillez agréer,
Monsieur le Maire, mes respectueuses salutations.
Un de vos administrés
N'hésitez pas à utiliser les termes de cette lettre d'un
de nos lecteurs et à l'envoyer à votre maire.
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