sur site le 19-3-2003
-Mars 1962 en Algérie, après les accords d'Évian
Douze arguments contre la commémoration du 19 mars 1962
pnha, n°88, mars 1998.

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-----Comment la France peut-elle avoir la volonté politique de commémorer le 19 mars !
-----Il y aurait selon la FNACA, actuellement en France 2 633 villes qui ont inauguré une artère du 19 mars 1962. Pire, 18 000 conseils municipaux de toutes tendances (soit la moitié des communes de France) ont adopté un voeu pour la reconnaissance officielle de cette journée.
-----Voici douze raisons parues chez notre confrère et ami "Rizieres et Djebels" sous la plume de J-C Terrasse de l'Asaf-Loire pour que nos compatriotes comprennent qu'ils se trompent et qu'ils trompent la Mémoire de leurs Morts en commémorant cette date.

1/ Le 19 mars 1962, la manchette de la première page du journal "L'HUMANITÉ" - organe central du PC.E - titrait "Une grande victoire pour la paix : cessez-le-feu en Algérie", le F.L.N. en profitant après cette date pour massacrer impunément des milliers de français, notamment musulmans, ayant renié tous ses engagements pris à Evian la veille le 18 mars.

2/ La date du 19 mars 1962 ne représente rien car le Cessez-le-feu ordonné par le Gouvernement français de l'époque a été souvent unilatéral et respecté seulement de l'Armée française. Les combats ont continué sans publicité après le 19 mars, et ont causé les pertes suivantes : - militaires français : 152 tués, 422 blessés, 162 enlevés ou disparus, 275 décédés par maladie ou accident ;
- supplétifs algériens ou harkis : 100 à 150 000 assassinés par le F.L.N. avec leurs familles
- européens : 3 000 enlevés par l'A. L.N. dont
2 000 disparus.
-----Le 19 mars 1962 a obligé 91000 Algériens à se réfugier en France dans l'exil pour éviter la mort, et 900 000 Français "Pieds-Noirs" à faire de même. Alors, est-ce cela que certains veulent faire commémorer aux français le 19 mars ?...

-----3/ Cette date du 19 mars 1962 a été choisie par le F.L.N. pour célébrer sa prétendue victoire militaire sur l'Armée française. Le journal officiel du F.L.N. "El Moujahid" n°8318 du 19 mars 1962 publiait en première page son éditorial intitulé : "Le jour de la Victoire" signé par Saada Messous, ancien secrétaire de la Wilaya III durant la guerre d'Algérie et actuellement avocat à la Cour, où l'on pouvait lire sous sa plume : "...le 19 mars 1962 devrait être considéré comme étant la date qui a vu la consécration de la victoire du peuple algérien... Oui, le 19 mars 1962 fut une victoire du peuple algérien... Oui, le 19 mars 1962 fut une victoire que doit célébrer le peuple algérien comme est célébrée la victoire sur le nazisme par le monde entier le 8 mai 1945..". Malgré cela, la direction de la FNACA continue de vouloir en faire un hommage national en incitant ses adhérents à y participer.

-----4/ Il n'existe pas en France de commémorations ni de baptêmes de lieux publics pour
------ le 22 juin 1940, date de l'armistice de la guerre 1939/1940 contre Hitler demandé par le Président du Conseil, le Maréchal Pétain ;
------ le 21 juillet 1954, date des Accords de Genève mettant fin aux combats d'Indochine entre la France et le Vietminh signés par le Président du Conseil MendèsFrance.

5/ Le 19 mars 1962 est une hérésie, car ni le Maroc, ni la Tunisie ne sont concernés par le Cessez-le-feu en Algérie n'étant nullement impliqués dans les Accords d'Evian du 18 mars 1962, puisque l'Indépendance du Maroc fut reconnue par la France le 3 mars 1956 et celle totale de la Tunisie le 20 mai 1956, donc six ans avant !!! ... Nos 1247 militaires tués au Maroc et nos 665 en Tunisie, ainsi que nos 7 041 blessés du Royaume Chérifien et les 3 408 de la République Tunisienne doivent aussi être honorés mais certainement pas le 19 mars puisque sans aucun rapport avec leur sacrifice. Souhaitons que les premiers magistrats des communes ayant baptisé "le 19 mars 1962" un lieu public de leur ville ou de leur village n'aient pas eu parmi les habitants un ou plusieurs morts au Maroc ou en Tunisie entre 1952 et 1956 !!! Ce serait gênant pour le maire à l'égard des familles endeuillées ! Il est certain qu'il eût été préférable de dénommer cet endroit "Anciens Combattants d'A.F. 1952-1962" respectant simultanément la réalité de l'Histoire.

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6/ II n'y a jamais eu de défaite de l'Armée française en Algérie. Cette dernière avait réussi, grâce à la fermeture hermétique des frontières de Tunisie et du Maroc, à empêcher les renforts du F.L.N. de s'introduire en Algérie (nombre de combattants de l'A.L.N. ont payé de leur vie les franchissements de ces barrages). Une fois les sources d'approvisionnement en hommes et en armes quasiment taries, le plan Challe avait systématiquement, grâce aux opérations "Pierres Précieuses", dans toutes les régions d'Algérie, désorganisé l'une après l'autre les bandes locales. Bref, si victoire a eu lieu, c'est celle de l'Armée française sur l'A.L.N.
L'Armée française a dû partir d'Algérie sur une décision politique du Gouvernement du moment, et non pacre qu'elle a été battue sur le terrain. Elle a obéi avec discipline.

-----7/ Il y a eu en A.F.N. (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962 au sein des troupes françaises 25 108 morts (et non 30 000 selon la FNACA) - ce qui est déjà hélas ! beaucoup trop - dont 1 247 au Maroc, 665 en Tunisie et 23 196 en Algérie pour la période de 1954 à 1962 concernant ce dernier pays avec 11 913 appelés ou rappelés pour 11 283 militaires d'active ou de carrière. De même, les 300 000 blessés annoncés par la FNACA n'ont été, en fait et heureusement, que 70 637 pour toute l'AF.N. dont 7 041 au Maroc, 3 408 en Tunisie et 60 188 en Algérie. Il n'y a pas eu 3 000 000 de Français qui ont combattu en A.F.N. contrairement aux prétentions de la FNACA, mais 1 747 927 dont 1 343 000 appelés et rappelés pour 404 927 d'active ou de carrière, soit 42 de moins, se répartissant comme suit - Maroc : 120 163 appelés et rappelés pour 43 590 d'active
- Tunisie : 121 257 appelés et rappelés pour 43 792 d'active
-Algérie : 1 101 580 appelés et rappelés pour 317 545 d'active

 

-----Ces statistiques officielles ont été fournies par le Ministre de la Défense suite à une question écrite d'un honorable parlementaire et publiées au J.O. (débats Assemblée Nationale) du 04.08.1986 (page 2469). Il faut rappeler que sur les 23 196 morts de l'Armée française en Algérie de 1954 à 1962, les appelés et rappelés représentent 51,36 % (11 913) alors que l'active (engagés, rengagés et de carrière) 48,64 (11283). Seulement, par rapport à l'effectif ayant servi en Algérie durant cette période, sur les 317 545 militaires d'active, les morts atteignent un pourcentage de 3.55 contre 1.08 pour les appelés et rappelés s'élevant à 1 101 580 ! La voici cette "Sacrée Vérité", même si elle déplaît à certains, et que les morts ne sont pas pour la plupart âgés de moins de 20 ans..

.-----8/ Les médailles commémoratives des Opérations de Sécurité et de Maintien de l'Ordre avec agrafe "Algérie" sont attribuées jusqu'au 1er juillet 1964, et la période d'attribution des Cartes de Combattant d'A.F.N. ou du Titre de Reconnaissance de la Nation est limitée au 2 juillet 1962, la FNACA au sein du Front Uni demandant de la prolonger jusqu'au 1er juillet 1964 comme pour la médaille commémorative d'Algérie...
-----Si le 19 mars 1962 est pour la FNACA vraiment la date du cessez-le-feu en Algérie, pourquoi alors réclamer les titres de combat jusqu'au 1er juillet 1964 ainsi que des médailles commémoratives ??? Il y a là, une évidente contradiction !!! ...

-----9/ Avec ses 338 303 adhérents en mai 1997, la FNACA ne représente que 19,35 % des combattants d'A.F.N. si l'on considère le chiffre officiel de 1 747 927 militaires de toutes origines (active et de carrière, appelés, rappelés, maintenus) ayant servi en A.EN. (Maroc, Tunisie et Algérie) de 1952 à 1962, mais seulement que 11,28 % si l'on se base sur les trois millions revendiqués par la FNACA. La représentativité de la FNACA au sein des Anciens Combattants d'A.EN. est aussi minoritaire que celle des syndicats professionnels dans le monde du travail C.Q.F.D. !!!

-----10/ Le Président de la République, M. Mitterrand, a reconnu lui-même dans sa conférence de presse du 22 septembre 1981 : "S'il s'agit de décider qu'une date doit être officialisée pour célébrer le souvenir de la guerre d'Algérie, cela ne peut être le 19 mars parce qu'il y aura confusion dans la mémoire du peuple".

-----11/ Le 29 septembre 1981, M. Jean Laurain, Ministre des A.C.VG., réunissait 29 associations représentatives concernées par la guerre d'Algérie :26 se déclarèrent contre le 19 mars mais en faveur du 16 octobre, jour anniversaire de l'inhumation du Soldat Inconnu d'Algérie dans la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette, bien que certains penchaient plutôt pour un regroupement avec les cérémonies du 11 novembre.

-----12/ Les 10 et 11 mai 1997 a eu lieu au Ministère des A.C.V.G. la première émission du timbre-poste à 3 francs en "Hommage aux Combattants Français en Afrique du Nord 1952-1962". Ce timbre ne comporte aucune mention "35è anniversaire du 19 mars 1962, fin de la guerre d'Algérie ou Cessez-le-feu en Algérie", ce qui fort heureusement contribue à ne pas oublier les 163 753 du Maroc et les 165 049 de Tunisie, soit un total de 328 802 combattants entre 1952 et 1956...


-----Ces 12 arguments démontrent indubitablement que le 19 mars ne peut être officialisé par la France comme "Journée Nationale du Souvenir des Victimes Civiles et Militaires d'A.F.N.". Que certains responsables politiques et élus locaux pas au courant ou insuffisamment informés de ce problème s'en inspirent et y réfléchissent avant de s'engager délibérément dans une action pro- 19 mars, alors que bien d'autres dénominations s'offrent à eux en conformité absolue avec la "Vérité Historique". Et s'il en fallait une treizième, l'Algérie a très officiellement émis un timbre sur le 19 mars, journée de la Victoire. A contrario pour la France le 19 mars est la journée de la défaite ! CQFD !