Jean-Marie AVELIN
Président Fronton, le 8 Octobre 2012
Président de la République
Palais de lElysée
55 rue du Faubourg ST Honoré
75008 PARIS
Monsieur le Président de la République,
Cest au nom de tous mes concitoyens, membres de notre comité,
que je dépose, une nouvelle fois, devant les instances présidentielles,
les revendications de ceux quon a bâillonnés, méprisés
et traités en ombres de funambules, les poussant au suicide par
désespoir, comme ce fut le cas pour notre ami, Georges-Emile Paul,
journaliste de profession et de talent, lorsquil a compris, après
un demi-siècle deffort et darticles remarquables jamais
démentis, que le déni de réalité des faits,
contraire à la devise de la République Française,
était définitivement adopté par la classe politique,
toutes tendances confondues !
A mon humble avis, Monsieur le Président de la Vème République,
il ne devrait pas appartenir à un simple quidam, même ayant
mission de sexprimer au nom de nombre de ses compatriotes français
dAlgérie de toutes origines, de vous remémorer que
ces trois mots, Liberté, Egalité, Fraternité, constituent
la devise de la France
Mais devant les déclarations insensées
des uns et des autres, jusquau plus haut degré de lEtat,
je considère comme un devoir de vous rappeler leur signification
et dexprimer les raisons qui nous poussent à agir !
La guerre dAlgérie, et la fin inqualifiable qui lui a été
donnée par la seule volonté de votre illustre prédécesseur,
peuvent être considérées comme les événements
les plus dramatiques quait connus la France, et, cinquante ans après,
leurs séquelles, loin de séteindre, ne font que samplifier
et détruiront bientôt notre pays !
Les serments mensongers du fondateur de la Vème République,
ses ignobles trahisons, labandon des ressortissants français
dAlgérie condamnés à la mort ou contraints
à lexil de cette terre que cinq générations
des leurs avaient contribué à féconder, labandon
tout aussi criminel de millions de Français musulmans qui avaient
choisi la France en 1958, la ruine de luvre française
par la mainmise sur le pouvoir en Algérie par un parti totalitaire
et corrompu, la fuite de millions dAlgériens vers la France,
depuis lindépendance, tout cela a été couvert
par la classe politique française du voile opaque du mensonge,
de la diffamation, voire de la calomnie, sous couvert du « politiquement
correct », lequel a remplacé lhonorable devise de la
République française !
Au cas, fort improbable, où vous lauriez oubliée,
cette devise, formulée pour la première fois par Maximilien
de Robespierre, est bien malmenée de nos jours, pour ne pas dire
totalement égarée dans les méandres dune politique,
toujours conforme aux contrevérités du « guide »,
mais de plus en plus obscure, masochiste et asservie. Or, cette devise,
nous Français dAlgérie, nous la respectons et nous
la revendiquons depuis un demi-siècle, sans jamais avoir pu obtenir
son application :
a) Liberté : Les Français dAlgérie, toutes
ethnies confondues, réclament tous leurs droits de citoyens français
et notamment ceux de Liberté, dEgalité et de Fraternité
Ils naccepteront plus leur mise sous tutelle par un Gouvernement
qui leur imposerait encore la contrainte dinstances dites représentatives
(telle que le Haut Conseil des Rapatriés dans lequel ils ne se
reconnaissaient absolument pas) et qui nauraient, de ce fait, aucune
qualité pour les représenter, car les membres de ces instances
nauraient pas, été élus par eux, mais seraient
désignés, arbitrairement, par un Gouvernement outrepassant
le droit élémentaire des hommes à disposer deux-mêmes.
b) Egalité : Les Français dAlgérie sopposent,
en outre, à la discrimination qui leur est imposée par lEtat,
en créant dans leurs instances représentatives, deux branches
distinctes (deux collèges !), cest-à-dire une section
« rapatriés » et une section « Français
musulmans rapatriés » alors que nous sommes tous, quelles
que soient nos origines, des citoyens français.
Les Français dAlgérie font appel au principe constitutionnel
dégalité et naccepteront plus aucune discrimination
de ce type, passibles de la loi pénale et notamment de larticle
225-1 du Code pénal, puisquelles établissement des
distinctions dans les droits inaliénables des Français dAlgérie
selon quils sont musulmans ou pas.
c) Fraternité : les Français dAlgérie exigent
quune loi sanctionne les diffamations, injures et autres voies de
faits dont ils sont victimes depuis 45 ans, larticle 5 de la loi
du 23 février 2005, ayant concédé cette interdiction
aux Français musulmans rapatriés, écartant de cette
interdiction les Français rapatriés non musulmans et commettant,
de ce fait, une nouvelle discrimination .
De plus, puisque le Gouvernement de lEtat, notamment lors de la
dernière décennie écoulée, a accepté
passivement de voir salir, non seulement ses ressortissants, mais encore
la France, elle-même, sans jamais répliquer, les Français
dAlgérie réclament depuis leur rapatriement
ce qui ne leur à jamais été accordé malgré
leurs revendications cinquantenaires de bénéficier
dun droit de présence et de réplique, lors de débats
médiatiques, congrès universitaires, conférences
de presse ayant trait à lAlgérie, surtout lorsque
sont falsifiés, à la fois, les pages dHistoire de
France dont ils ont été, et restent, les témoins,
et lhonneur de la France !
A ce sujet, les Français dAlgérie constatant linculture
totale des membres du Gouvernement qui tiennent sur la période
de présence française en Algérie, dont ils ne connaissent
rien, ou pas grand-chose, des propos inconsidérés ou fallacieux,
exigent que la vérité soit dite sur les véritables
raisons de la conquête et sur luvre humanitaire accomplie
dans ce pays :
a)Les Français dAlgérie constatent linculture
totale des membres du Gouvernement qui tiennent sur la période
de présence française en Algérie, dont ils ne connaissent
rien, ou pas grand-chose, des propos inconsidérés ou fallacieux.
Des hommes dEtat français qualifient la conquête française
de « moment dhorreur », mais ignorent tout des ténèbres
de loccupation ottomane qui la précédé,
et font silence sur le fleuve de sang humain qui la suivi. Les Français
dAlgérie nacceptent pas que la politique prenne le
pas sur la vérité historique.
b) La propagande calomniatrice de luvre française en
Algérie a connu, lors de la dernière décennie, un
essor particulièrement virulent qui a influé sur les thèses
des universitaires, lesquels ont, parfois, réussi à revêtir
du sceau de lobjectivité académique, des contrevérités
flagrantes désormais admises comme faits réels.
Les Français dAlgérie réclament un droit de
regard sur lenseignement de leur Histoire dans les établissements
primaires et secondaires et dans les universités.
Ils réclament aussi le droit de tenir des conférences dans
les établissements scolaires afin, dapporter le témoignage
de leur vécu et de donner à la jeunesse une vision plus
objective de leur Histoire, tout comme cela a été consenti
pour les membres de la Résistance française
Les Français dAlgérie réclament le droit à
la parole afin de confondre les contempteurs du mensonge, et ils naccepteront
plus dêtre exclus de tous débats nationaux traitant
de la vérité sur le passé algérien de leur
Patrie, la France, pas plus quils naccepteront, sans réagir,
de laisser diffamer cette dernière.
c) Le 19 mars marquant la date dune capitulation
politique honteuse annihilant une victoire militaire, les Français
dAlgérie sopposent formellement à la célébration
par la France dune date considérée par lAlgérie
algérienne comme celle dune défaite française,
date qui, de plus, marque le début des massacres de Français
dAlgérie de toutes ethnies.
Les Français dAlgérie naccepteront jamais que
cette date soit célébrée en France comme celle de
la fin de la guerre dAlgérie. Ils rappellent que cette date
a ouvert une période de la plus froide sauvagerie laquelle a perpétré
les actes les plus sanguinaires et les massacres les plus aveugles faisant
plus de victimes que huit années de guerre civile.
d) Les Français dAlgérie réclament la reconnaissance
par lEtat de la responsabilité du Chef de lEtat de
lépoque dans la tragédie quils ont vécue
notamment à cause de la collusion de lEtat français
et du FLN dans une violation commune des prétendus accords dEvian
( en réalité compte rendu de pourparlers) approuvés
par les Français de métropole comme des accords de paix,
alors que cette collusion a conduit aux enlèvements, aux meurtres
et aux massacres de centaines de milliers des leurs.
Ils naccepteront jamais que le 19 mars soit
officiellement considéré comme le premier jour de paix en
Algérie, alors que la collusion Etat français sous Charles
De Gaulle/FLN a fait sept fois plus de morts innocents après cette
date maudite que nen avaient fait huit années dune
guerre terroriste aveugle !
Les Français dAlgérie réclament le droit de
consulter librement toutes les archives de la guerre dAlgérie
Les Français dAlgérie réclament le juste
droit dhonorer leurs morts dans la dignité sans que des
décisions dinterdiction pour des motifs aussi fallacieux
que celui de « troubles à lordre public »
ne viennent ternir leur juste droit à la mémoire et au recueillement.
e) Les Français dAlgérie sopposent catégoriquement
à une « repentance » déshonorante de la France
pour luvre magnifique que cinq générations des
leurs ont accomplie en Algérie. Ils rappellent que cette uvre
est calomniée, tant en France quen Algérie, ce qui
compromet, à cause dune Histoire, actuellement falsifiée,
leur honneur et celui de leur patrie, la France. Ils rappellent, en
conclusion, que très nombreux sont les Algériens qui reconnaissent
lexcellence de luvre accomplie par la France, et je
conclurai par cette citation de Boualem Sansal, écrivain algérien
de mes amis, lauréat du prix du roman arabe en 2012, lequel affirme
: « Ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous
qui sommes ses enfants. ».
Dans lultime de faire entendre nos justes revendications,
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République,
lexpression de la respectueuse considération que je dois
à votre haute fonction.
Jean-Marie AVELIN
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