Letrre au président de la République François Hollande
19 mars 1962
Source: contenu d'un message reçu le 11-10-2012 de VERITAS

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Jean-Marie AVELIN
Président Fronton, le 8 Octobre 2012


Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Faubourg ST Honoré
75008 PARIS

Monsieur le Président de la République,

C’est au nom de tous mes concitoyens, membres de notre comité, que je dépose, une nouvelle fois, devant les instances présidentielles, les revendications de ceux qu’on a bâillonnés, méprisés et traités en ombres de funambules, les poussant au suicide par désespoir, comme ce fut le cas pour notre ami, Georges-Emile Paul, journaliste de profession et de talent, lorsqu’il a compris, après un demi-siècle d’effort et d’articles remarquables jamais démentis, que le déni de réalité des faits, contraire à la devise de la République Française, était définitivement adopté par la classe politique, toutes tendances confondues !

A mon humble avis, Monsieur le Président de la Vème République, il ne devrait pas appartenir à un simple quidam, même ayant mission de s’exprimer au nom de nombre de ses compatriotes français d’Algérie de toutes origines, de vous remémorer que ces trois mots, Liberté, Egalité, Fraternité, constituent la devise de la France… Mais devant les déclarations insensées des uns et des autres, jusqu’au plus haut degré de l’Etat, je considère comme un devoir de vous rappeler leur signification et d’exprimer les raisons qui nous poussent à agir !
La guerre d’Algérie, et la fin inqualifiable qui lui a été donnée par la seule volonté de votre illustre prédécesseur, peuvent être considérées comme les événements les plus dramatiques qu’ait connus la France, et, cinquante ans après, leurs séquelles, loin de s’éteindre, ne font que s’amplifier et détruiront bientôt notre pays !

Les serments mensongers du fondateur de la Vème République, ses ignobles trahisons, l’abandon des ressortissants français d’Algérie condamnés à la mort ou contraints à l’exil de cette terre que cinq générations des leurs avaient contribué à féconder, l’abandon tout aussi criminel de millions de Français musulmans qui avaient choisi la France en 1958, la ruine de l’œuvre française par la mainmise sur le pouvoir en Algérie par un parti totalitaire et corrompu, la fuite de millions d’Algériens vers la France, depuis l’indépendance, tout cela a été couvert par la classe politique française du voile opaque du mensonge, de la diffamation, voire de la calomnie, sous couvert du « politiquement correct », lequel a remplacé l’honorable devise de la République française !
Au cas, fort improbable, où vous l’auriez oubliée, cette devise, formulée pour la première fois par Maximilien de Robespierre, est bien malmenée de nos jours, pour ne pas dire totalement égarée dans les méandres d’une politique, toujours conforme aux contrevérités du « guide », mais de plus en plus obscure, masochiste et asservie. Or, cette devise, nous Français d’Algérie, nous la respectons et nous la revendiquons depuis un demi-siècle, sans jamais avoir pu obtenir son application :

a) Liberté : Les Français d’Algérie, toutes ethnies confondues, réclament tous leurs droits de citoyens français et notamment ceux de Liberté, d’Egalité et de Fraternité
Ils n’accepteront plus leur mise sous tutelle par un Gouvernement qui leur imposerait encore la contrainte d’instances dites représentatives (telle que le Haut Conseil des Rapatriés dans lequel ils ne se reconnaissaient absolument pas) et qui n’auraient, de ce fait, aucune qualité pour les représenter, car les membres de ces instances n’auraient pas, été élus par eux, mais seraient désignés, arbitrairement, par un Gouvernement outrepassant le droit élémentaire des hommes à disposer d’eux-mêmes.

b) Egalité : Les Français d’Algérie s’opposent, en outre, à la discrimination qui leur est imposée par l’Etat, en créant dans leurs instances représentatives, deux branches distinctes (deux collèges !), c’est-à-dire une section « rapatriés » et une section « Français musulmans rapatriés » alors que nous sommes tous, quelles que soient nos origines, des citoyens français.
Les Français d’Algérie font appel au principe constitutionnel d’égalité et n’accepteront plus aucune discrimination de ce type, passibles de la loi pénale et notamment de l’article 225-1 du Code pénal, puisqu’elles établissement des distinctions dans les droits inaliénables des Français d’Algérie selon qu’ils sont musulmans ou pas.

c) Fraternité : les Français d’Algérie exigent qu’une loi sanctionne les diffamations, injures et autres voies de faits dont ils sont victimes depuis 45 ans, l’article 5 de la loi du 23 février 2005, ayant concédé cette interdiction aux Français musulmans rapatriés, écartant de cette interdiction les Français rapatriés non musulmans et commettant, de ce fait, une nouvelle discrimination .
De plus, puisque le Gouvernement de l’Etat, notamment lors de la dernière décennie écoulée, a accepté passivement de voir salir, non seulement ses ressortissants, mais encore la France, elle-même, sans jamais répliquer, les Français d’Algérie réclament depuis leur rapatriement – ce qui ne leur à jamais été accordé malgré leurs revendications cinquantenaires – de bénéficier d’un droit de présence et de réplique, lors de débats médiatiques, congrès universitaires, conférences de presse ayant trait à l’Algérie, surtout lorsque sont falsifiés, à la fois, les pages d’Histoire de France dont ils ont été, et restent, les témoins, et l’honneur de la France !

A ce sujet, les Français d’Algérie constatant l’inculture totale des membres du Gouvernement qui tiennent sur la période de présence française en Algérie, dont ils ne connaissent rien, ou pas grand-chose, des propos inconsidérés ou fallacieux, exigent que la vérité soit dite sur les véritables raisons de la conquête et sur l’œuvre humanitaire accomplie dans ce pays :

a)Les Français d’Algérie constatent l’inculture totale des membres du Gouvernement qui tiennent sur la période de présence française en Algérie, dont ils ne connaissent rien, ou pas grand-chose, des propos inconsidérés ou fallacieux.

Des hommes d’Etat français qualifient la conquête française de « moment d’horreur », mais ignorent tout des ténèbres de l’occupation ottomane qui l’a précédé, et font silence sur le fleuve de sang humain qui l’a suivi. Les Français d’Algérie n’acceptent pas que la politique prenne le pas sur la vérité historique.

b) La propagande calomniatrice de l’œuvre française en Algérie a connu, lors de la dernière décennie, un essor particulièrement virulent qui a influé sur les thèses des universitaires, lesquels ont, parfois, réussi à revêtir du sceau de l’objectivité académique, des contrevérités flagrantes désormais admises comme faits réels.
Les Français d’Algérie réclament un droit de regard sur l’enseignement de leur Histoire dans les établissements primaires et secondaires et dans les universités.
Ils réclament aussi le droit de tenir des conférences dans les établissements scolaires afin, d’apporter le témoignage de leur vécu et de donner à la jeunesse une vision plus objective de leur Histoire, tout comme cela a été consenti pour les membres de la Résistance française
Les Français d’Algérie réclament le droit à la parole afin de confondre les contempteurs du mensonge, et ils n’accepteront plus d’être exclus de tous débats nationaux traitant de la vérité sur le passé algérien de leur Patrie, la France, pas plus qu’ils n’accepteront, sans réagir, de laisser diffamer cette dernière.

c) Le 19 mars marquant la date d’une capitulation politique honteuse annihilant une victoire militaire, les Français d’Algérie s’opposent formellement à la célébration par la France d’une date considérée par l’Algérie algérienne comme celle d’une défaite française, date qui, de plus, marque le début des massacres de Français d’Algérie de toutes ethnies.
Les Français d’Algérie n’accepteront jamais que cette date soit célébrée en France comme celle de la fin de la guerre d’Algérie. Ils rappellent que cette date a ouvert une période de la plus froide sauvagerie laquelle a perpétré les actes les plus sanguinaires et les massacres les plus aveugles faisant plus de victimes que huit années de guerre civile.


d) Les Français d’Algérie réclament la reconnaissance par l’Etat de la responsabilité du Chef de l’Etat de l’époque dans la tragédie qu’ils ont vécue notamment à cause de la collusion de l’Etat français et du FLN dans une violation commune des prétendus accords d’Evian ( en réalité compte rendu de pourparlers) approuvés par les Français de métropole comme des accords de paix, alors que cette collusion a conduit aux enlèvements, aux meurtres et aux massacres de centaines de milliers des leurs.

Ils n’accepteront jamais que le 19 mars soit officiellement considéré comme le premier jour de paix en Algérie, alors que la collusion Etat français sous Charles De Gaulle/FLN a fait sept fois plus de morts innocents après cette date maudite que n’en avaient fait huit années d’une guerre terroriste aveugle !

Les Français d’Algérie réclament le droit de consulter librement toutes les archives de la guerre d’Algérie

Les Français d’Algérie réclament le juste droit d’honorer leurs morts dans la dignité sans que des décisions d’interdiction pour des motifs aussi fallacieux que celui de « troubles à l’ordre public » ne viennent ternir leur juste droit à la mémoire et au recueillement.

e) Les Français d’Algérie s’opposent catégoriquement à une « repentance » déshonorante de la France pour l’œuvre magnifique que cinq générations des leurs ont accomplie en Algérie. Ils rappellent que cette œuvre est calomniée, tant en France qu’en Algérie, ce qui compromet, à cause d’une Histoire, actuellement falsifiée, leur honneur et celui de leur patrie, la France. Ils rappellent, en conclusion, que très nombreux sont les Algériens qui reconnaissent l’excellence de l’œuvre accomplie par la France, et je conclurai par cette citation de Boualem Sansal, écrivain algérien de mes amis, lauréat du prix du roman arabe en 2012, lequel affirme : « Ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous qui sommes ses enfants. ».

Dans l’ultime de faire entendre nos justes revendications,

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de la respectueuse considération que je dois à votre haute fonction.



Jean-Marie AVELIN