Extrait de " Pieds-Noirs d'hier et
d'aujourd'hui, juin 1999, n°102, p20"
Exemple de la désinformation d'une presse qui ne veut pas faire
paraître des textes de vérité
L'Association des Officiers de réserves
de Dijon, envoya au Bien Public, un article,
signé Yves Lavarello, avant le 19 mars 1999 aux fins de parution.
Nous publions ci-dessous l'article que la
rédaction du Bien Public estima ne pas devoir passer.
Dijon, le 17 Mars 1999
LE BIEN PUBLIC
Journal Quotidien de Bourgogne
Les Anciens Elèves de l'Ecole INTERARME de Cherchell
en Algérie, avec les Harkis, tiennent à apporter leur message
sur la célébration du 19 Mars et espèrent qu'une
date sera décidée, par exemple le 11 Novembre, pour glorifier
tous les Morts des théâtres d'opérations récents.
Ce texte est signé par le Colonel Yves Lavarello, ancien de CherchelI,
Ancien Combattant et Membre de l'Association des Officiers de Réserve
de la Côte d'Or.
Je vous remercie d'avoir l'amabilité de le passer dans le BIEN
PUBLIC le plus vite possible et avant le 19 mars, date de la trahison.
Colonel Cl. Irlingerl
Le Président de l'Association des Officiers de Réserve de
la Côte d'Or
Aux Anciens Combattants d'Algérie
19 Mars, Allons plus loin, 16 Octobre.
C'est un devoir pour tous les anciens combattants de rendre
un hommage particulier à leurs camarades de combat morts pour la
France en y associant les victimes de la Guerre ou du terrorisme.
Il est bien évident que nous avons une même considération
et un respect identique envers nos Camarades disparus quelle que soit
leur race, leur religion ou leur appartenance politique.
Nos chants patriotiques le confirment de différentes façons
:
-" Mourir pour la Patrie est le sort le plus beau, le plus digne
d'envie " (Le chant des Girondins 1847)
- concernant notre drapeau français "Et si quelqu'un venait
à y toucher, nous serions là pour mourir à ses pieds
"(Les Africains)
C'est pourquoi il faut dépolitiser totalement les cérémonies
qui incitent au recueillement tous les anciens combattants dans une Union
Nationale. En complément de nos chants patriotiques, je me réfère
également à deux déclarations d'hommes politiques
bien connus.
Le général De Gaulle "A quoi bon parler sans agir?
"et l'actuel Secrétaire National du Parti communiste Français...
"Il faut aller plus loin."
Agissons et allons plus loin dans la recherche de la vérité
concernant la Guerre d'Algérie.
Le 7 novembre 1956 à l'Assemblée Nationale, le Député
communiste Arthur Ramette déclarait : " Vive Maillot!. Nous,
communistes, nous considérons que Maillot a accompli son devoir
de patriote algérien en se battant à mité des Musulmans,des
Algériens luttant pour l'indépendance. Le fait qu'il était
un Officier servant dans l'Armée Française n'enlève
rien à la valeur patriotique de son geste. ..Nous sommes à
côté de Maillot "VoirJ.O. du 7.11.56 page 4530).
L'Aspirant Henri Maillot, membre du Parti Communiste, était affecté
au 57ème Bataillon de Tirailleurs de Miliana, chargé de
transporter à Alger du matériel de guerre le 4 avril 1956,
il livrait au FLN plus de 200 armes avec un lot important de munitions.
Ce matériel servira aux rebelles pour monter le massacre de vingt
et un rappelés dans les Gorges de Palestro le 18 mai 1956.
Courant juin 1956, je participais à une opération militaire
avec les Harkis du Bachaga Boualem au cours de laquelle le déserteur
Maillot fut tué en tenue de fellagha au pied du drapeau FLN. Le
19 mars 1962, le journal l'Humanité titrait en première
page Une grande Victoire pour la paix et cette même date a été
choisie par le FLN pour célébrer Sa victoire militaire sur
l'Armée Française.
Mes chers camarades Anciens Combattants, comme les Cavaliers disons "
Hue(1) allons plus loin "
Le 19 mars est une date de trahison. Nous sommes contre la trahison en
général et la trahison d' un parti politique en particulier.
Notre hymne national dans son 7éme couplet nous indique la voie
à suivre pour combattre la trahison
"Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre "(La Marseillaise1792)
Allons plus loin, le 16 octobre, jour anniversaire de l'inhumation des
cendres du Soldat inconnu d'Algérie dans la nécropole nationale
de Notre Dame de Lurette (Pas-de-Calais) est la seule date possible pour
honorer les Combattants d'Afrique du Nord qui ont tout donné entre
1952 et 1962.
Yves Lavarello
Dijon.
(1) Définition donnée par le dictionnaire Larousse des noms
communs 1994:
Interjection (pour faire avancer un cheval ou le faire tourner à
droite!)
Quelle ne fut pas la déception de nos amis de constater
que non seulement la rédaction du Bien Public n'avait pas passé
l'article mais qu'elle avait, de manière totalement partiale choisi
de faire paraître un article à l'honneur de l'Arac et de
la Fnaca, prenant officiellement position pour le 19 mars
Anciens Combattants " Tous unis
autour du 19 mars 1962 "
Le président départemental de l'ARAC Michel
Jobard nous prie d'insérer : "l'Association républicaine
des anciens combattants et victimes de guerre (ARAC) n'ignore pas que
trop souvent les dates de commémoration sont facteurs de luttes
fratricides entre les anciens combattants qui ont pourtant tant de raisons
de veiller à rester unis. Nous nous réjouissons de l'unité
qui existe réellement lorsqu'il s'agit de défendre les droits
des anciens combattants et victimes de guerre. Il ne faut pas que nos
différences, voire nos divergences, sur les dates de commémoration,
nous entraînent sur la pente savonneuse qui mène au gouffre
de la guerre entre associations.
Pour ce qui concerne les commémorations touchant à la guerre
d'Algérie, il existe aujourd'hui trois dates pour l'adoption desquelles
les uns ou les autres militent.
Certains mettent en avant le 11 novembre pour en faire la date unique
de mémoire des guerres. Cette position est rejetée par l'Union
Française des Anciens Combattants (UFAC) et par le secrétariat
d'état des anciens combattants. En effet, comment peut-on proposer
une seule date de mémoire au moment où tout le monde s'accorde
à militer pour une politique active de mémoire, en particulier
en direction de la jeunesse. Chaque date de mémoire peut être
l'occasion d'initiatives permettant l'éducation au cïvisme,
bien sûr, à condition d'avoir une recherche permanente sur
les formes à utiliser qui tiendront compte à la fois des
évolutions des générations et de leur sensibilité
aux techniques et aux expressions nouvelles. De plus, il ne faut pas retirer
au 11 novembre 1918 sa nature essentielle : l'armistice pour une Première
Guerre mondiale au bilan monstrueux au niveau des victimes d'une stratégie
de destruction massive des vies humaines, la guerre qui a permis aux peuples
de prendre conscience et de condamner à jamais ce moyen de conquête
des nations et leurs forces vives par ceux qui possèdent la puissance
industrielle et financière, Nos camarades des PGPGATM et de l'UNC
ont institutionnalisé le 16 octobre. date ou l'on rend hommage
au soldat inconnu de la guerre d'Algérie, dont le cercueil se trouve
à Notre-Dame-de-Lurette.
Il n'y a aucune raison d'opposer le 16 octobre au 19 mars. Les deux dates
peuvent être complémentaires l'une de l'autre. Il suffit
qu'elles ne soient pas opposées comme rivales l'une de l'autre.
Pour sa part I'ARAC a toujours commémoré le 19 mars 1962
avec nos camarades de la FNACA.
Pour ce qui nous concerne, nous nous refusons à considérer
le 19 mars 1962 comme la date d'une défaite militaire. Pour nous,
cette date marque la fin de la guerre d'Algérie, la fin d'une guerre
qui a fait du côté français 30.000 morts, 300.000
blesses recensés et combien d'hommes et de femmes qui souffrent,
depuis cette guerre, de traumatismes qu'ils porteront en eux jusqu'à
la fin de leur vie.
La fin d'une guerre qui a fait au moins 700.000 morts (et peut-être
même un million) du côté algérien sur une population
de 8 millions d'habitants.(...)
Mais cette compréhension ne peut cacher l'essentiel : le 19 mars
1962 mettait fin à une guerre dont la France aurait pu faire l'économie,
une guerre obsolète condamnée, dès son commencement,
par le sens de l'histoire. C'est en ce sens que le 19 mars 1962 appartient
à tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, d'un côté
ou de l'autre, ont été les victimes de cette guerre, à
tous ceux qui, dans le monde, se rangent parmi les partisans de la liberté,
de l'égalité et de la fraternité entre tous les hommes,
entre tous les peuples".
Vendredi 19mars 1999
le Bien Public de Dijon
Voici la réponse apportée par le Colonel Boizard qui bien
entendu ne passera jamais. Notre presse quotidienne régionale ou
nationale est devenue une presse d'opinion et plus une presse d'information.
Nous ne pouvons que le regretter.
Que nos amis sachent qu'ils trouveront, dans notre magazine, l'accueil
et les parutions qu'ils n'ont pas ailleurs.
Le Bien Public
Service Rédaction- BP 550
21015 DIJON CEDEX
Messieurs,
Nous vous prions de bien vouloir faire insérer
en page Côte-d'Or dans l'un de vos prochains numéros de votre
quotidien en semaine le communiqué suivant
"19 Mars 1962, date toujours douloureuse pour la France ", Monsieur
Michel Jobard, président départemental de l'Arac a fait
publier dans l'édition du 19 mars 1999 du Bien Public un article
intitulé "Tous unis autour du 19 mars 1962 "Nous trouvons
comme lui qu'il est déplorable et fratricide que les associations
d'anciens combattants se divisent finalement socle seul sujet du 19 mars.
Vouloir honorer la mémoire des victimes du conflit d'Afrique du
Nord, tous nous le souhaitons, mais pas le 19 mars date douloureuse pour
la France s'inscrivant dans une évolution inéluctable de
l'Histoire. Douloureuse pour près d'un million de rapatriés
pour la majorité 'petites gens qui devaient faire le deuil de leur
terre natale'(voir le témoignage publié dans le Bien Public,
courrier des lecteurs, édition du 23 mars).
Douloureuse pour la majeure partie des combattants d'AFN qui ont vu leur
victoire sur le terrain et l'ultime sacrifice de 25.692 de leurs camarades
effacés par les conditions de ce cessez-le-feu.
Douloureuse pour les familles Pieds-Noirs ou algériennes qui ont
vu disparaître des leurs entre mars et juillet 1962 exécutés
au mépris de ces accords signés à Evian.
Seul le gouvernement algérien, et tout à fait dans la nature
des choses, tient ce jour pour une victoire nationale. Il peut célébrer
son 'Austerlitz"mais la repentance ne doit pas nous conduire à
commémorer pour la première fois de notre Histoire un "Waterloo".
Et puis il y a nos camarades appelés venus participer au même
combat engagé par la France, qui pensent que ce cessez-le-feu -qui
n'en fut pas un- est la seule date qui puisse être retenue pour
honorer la mémoire des victimes de ce conflit.
Tous nous voulons satisfaire à ce devoir de mémoire qui
doit être impérativement consensuel et rassembler, qui ne
peut être soutenu que par la vérité des faits et des
chiffres(effectifs et pertes militaires en AFN), qui ne peut avoir en
arrière plan une quelconque idéologie de quelle que sensibilité
que ce soit.
Que conclure? et nous rejoignons Michel Jobard. Dans notre pays de liberté
chacun peut commémorer ce qu'il veut et quand il veut. N'opposons
donc pas le 19 mars au 16octobre, date neutre où l'on rend hommage
au soldat inconnu de la guerre d'AFN, Une position de neutralité
qui a d'ailleurs été retenue par les pouvoirs publics. Mais
demander une reconnaissance officielle du 19 mars paraît vraiment
inadéquat. On peut se demander d'ailleurs si l'outrance médiatique
mise à promouvoir cette date (35 articles ou articulés parus
dans le seul Bien Public édition de Dijon entre le 15 et le 24
mars l999!) ne masque pas un doute quant à la justesse de ce choix.
Quant au flambeau de la mémoire, qui le tiendra encore dans quelque
temps aussi bien pour le 19 mars que pour le 16 octobre ? Ce flambeau
ne pourra conserver sa force auprès des générations
futures -et à condition que le civisme reprenne de la vigueur-
que par une journée nationale unique et forte, pour commémorer
la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires qui au
cours de notre Histoire ont fait la Nation Française.
Avec nos sincères remerciements pour cette parution, nous vous
prions d'agréer, Messieurs, l'expression de nos sentiments distingués.
NB. notre article équivaut en longueur à celui de Michel
Jobard, 58 lignes sur 2 colonnes.
Le Colonel (H) Pierre Boizard
Délégué Départemental de l'Association Soutien
à l'Armée Française
04, Allée des Pampres
21121 DIJON CEDEX
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