Inaugurant son Monument aux morts
LInstitut agricole de Maison-Carrée a reçu la croix
de guerre
en présence de M. Léonard et du général Aumeran
Une cérémonie
émouvante a eu pour cadre, dimanche matin, lInstitut agricole
de Maison-Carrée :
lécole inaugurait son monument aux morts et recevait la croix
de guerre qui lui a été attribuée par
décision du 5_Janvier 1952.
Les personnalités
Double manifestation, donc, que présida M. Roger Léonard,
accueilli sous le porche de létablissement par MM. Barbut,
inspecteur général de lAgriculture et directeur de
lI.A.A.;
Valière, secrétaire général de lInstitut
agricole. On reconnaissait dans le cortège officiel : MM. le général
Aumeran, député dAlger et président honoraire
des « agrias » ; Vialas, directeur de lagriculture.
Le colonel Jamilloux, délégué-maire de Maison-Carrée,
était accompagné des généraux Caillés
et Pardes...
Les honneurs étaient rendus par la musique de garnison, un détachement
du 45e de Transmissions et les spahis de lescorte gubernatoriale.
On notait encore : M. Raoul Zévaco, conduisant une délégation
danciens combattants ; le colonel Rio, commandant la place de Maison-Carrée
; M. Pasquler, président des Anciens élèves de Maison-Carrée,
une forte représentation de ces derniers ; MM. Fernandez, Ducret
et Montané, de lI.A.A.
Et parmi les personnalités reconnues au hasard, dans lassistance,
de nombreux députés ou leurs représentants et conseillers
généraux de la région venus sassocier à
ce culte du souvenir.
M. Roger Léonard dévoila le monument où sinscrivent
sur le marbre les noms de 67 Agrias tombés au feu, durant les guerres
de 14-18 et de 1939-1945.
Puis, le gouverneur et M. Pasquier déposèrent au pied de
la stèle deux gerbes, tandis que lassistance se recueillait.
Le général Aumeran, remettant la croix de guerre à
M. Barbut, donna lecture de la citation accompagnant cette noble récompense
:
« Par le magnifique comportement de ses élèves
et anciens élèves au cours des opérations de la dernière
guerre mondiale et plus spécialement après le 8 novembre
1942, sest acquis des titres certains à la reconnaissance
du pays ».
M. Aumeran devait déclarer au cours de son allocution, faisant
léloge de lenseignement prodigué par lécole
:
« Ici, point dingrats et de révoltés. Ii
ny a que des apôtres ardents de la religion de la terre et
des soldats de la défense du sol nourricier ».
En terminant, lorateur déclara :
« Le titre qui mest le plus cher est celui de major de la
première promotion ».
M. Pasquler, faisant le bilan du lourd tribut payé par lécole,
rendit hommage à la mémoire des soixante-sept agrias tombés
pour la patrie ; soit la valeur de deux promotions sur les trente-cinq
formées depuis la fondation de lI.A.A.
M. Barbut vit dans le marbre le rappel glorieux de lhéritage
spirituel laissé par les disparus aux je nes promotions.
« Que leur foi ardente soit appliquée, si les événements
le permettent, aux tâches pacifiques dont
s'honore l'Institut. ».
M. Léonard exprima sa satisfaction de voir le juste hommage qui
venait dêtre rendu à cet « ardent foyer
du patriotisme ».
« Nous Français, poursuivit-il, héritiers et
fidèles gardiens des traditions paysannes, nos champs et nos coteaux
s'identifient avec la patrie.. Identification aussi valable dans nos vieux
terroirs que sur cette jeune province. La manifestation daujourdhui
nen est-elle pas une preuve éclatante ? »
En conclusion. M. Léonard dit en substance que le sacrifice des
soixante-sept agrias, morts au champ dhonneur, nous rappelle « quil
faut veiller sur les remparts de la cité pour que vivent les civilisations,
fondées sur le droit et la justice ».
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