Maison-Blanche - Alger
LE DEUXIÈME MEETING NATIONAL DE MAISON-BLANCHE
Pilotes, parachutistes et matériel ont magistralement prouvé le renouveau des Ailes françaises
Extraordinaire exhibition des « F-84 » de Reims
Michel BERLIN échappe à la mort

LE DEUXIÈME MEETING NATIONAL DE MAISON-BLANCHE
Pilotes, parachutistes et matériel ont magistralement prouvé le renouveau des Ailes françaises
Extraordinaire exhibition des « F-84 » de Reims
Michel BERLIN échappe à la mort

Fête du matériel volant, fête des surhommes, le deuxième Meeting national de l’air compte parmi les plus sensationnels spectacles présentés sous le chapiteau du ciel.
Véritablement, chacun des 35.000 spectateurs de Maison-Blanche a senti l’ambiance du Grand Cirque des Clostermann et des Mouchotte.
Miracle d’exaltation collective, de la folle bravoure d’une poignée d’hommes !
A ce côté solennel, cependant, s’ajouta la note humaine et pittoresque des grands mouvements de foule.
Pique-nique gigantesque, bonne humeur générale, cuivres de la musique de l’air, soleil préludèrent à la fête.
Une fête fort bien organisée du reste. Le service d’ordre ayant tiré une leçon d’expérience de 1951,
fonctionna admirablement, Nous nous plaisons à le reconnaître. Certes, il y eut bien, de ci de là, quelques accrochages, mais ces menus incidents viennent s’ajouter justement au côté pittoresque dont nous pariions. Des speakers qualifiés...
Avant d’aborder le compte rendu du meeting, disons tout de suite que les organisateurs avaient mis au point un système de sonorisation à l’intention du public.
Jacques Noetinger tenait le micro avec Robert Cartier, M. Dufer et le capitaine Mlchaut. On ne pouvait choisir meilleurs speakers, car ces quatre hommes connaissent à fond le métier, ayant tâté, qui du parachutisme, qui du vol à réaction et qui de l’acrobatie... Ce qui donnait à la diffusion une homogénéité incontestable.

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Echo d'Alger du 17-5-1953- Transmis par Francis Rambert

juin 2024

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LE DEUXIÈME MEETING NATIONAL DE MAISON-BLANCHE
LE DEUXIÈME MEETING NATIONAL DE MAISON-BLANCHE
LE DEUXIÈME MEETING NATIONAL DE MAISON-BLANCHE
Pilotes, parachutistes et matériel ont magistralement prouvé le renouveau des Ailes françaises
Extraordinaire exhibition des « F-84 » de Reims
Michel BERLIN échappe à la mort

Fête du matériel volant, fête des surhommes, le deuxième Meeting national de l’air compte parmi les plus sensationnels spectacles présentés sous le chapiteau du ciel.
Véritablement, chacun des 35.000 spectateurs de Maison-Blanche a senti l’ambiance du Grand Cirque des Clostermann et des Mouchotte.
Miracle d’exaltation collective, de la folle bravoure d’une poignée d’hommes !
A ce côté solennel, cependant, s’ajouta la note humaine et pittoresque des grands mouvements de foule.
Pique-nique gigantesque, bonne humeur générale, cuivres de la musique de l’air, soleil préludèrent à la fête.
Une fête fort bien organisée du reste. Le service d’ordre ayant tiré une leçon d’expérience de 1951,
fonctionna admirablement, Nous nous plaisons à le reconnaître. Certes, il y eut bien, de ci de là, quelques accrochages, mais ces menus incidents viennent s’ajouter justement au côté pittoresque dont nous pariions. Des speakers qualifiés...
Avant d’aborder le compte rendu du meeting, disons tout de suite que les organisateurs avaient mis au point un système de sonorisation à l’intention du public.
Jacques Noetinger tenait le micro avec Robert Cartier, M. Dufer et le capitaine Mlchaut. On ne pouvait choisir meilleurs speakers, car ces quatre hommes connaissent à fond le métier, ayant tâté, qui du parachutisme, qui du vol à réaction et qui de l’acrobatie... Ce qui donnait à la diffusion une homogénéité incontestable.
Le pré-meeting
Le spectacle commença dés le matin avec le planeur de Michel Berlin. Le « Nord 2.000 » évolua avec grâce, le pilote se permettant d’audacieuses figures.
Cette exhibition précéda quelques mises en train d’Elisabeth Boselli, de la parachutiste Odette Goegel et du vétéran Marcel Doret...
Deux appareils français à réaction basés à Dusseldorf arrivèrent en fin de matinée. Us avaient relié l’Allemagne à Alger en 2 h. 28’ !

L'arrivée des officiels
L’arrivée du cortège officiel marqua le début du meeting proprement dit.
Prirent place au podium les plus hautes personnalités de la ville et du département.
Aux côtés de M. Léonard, représentant le président de la République en cette grande occasion, et de Mme Léonard, on remarquait notamment : le général Bonnafé, commandant la 5e région aérienne et représentant M. le Ministre de l’Air, dont les chefs de cabinet étalent également les hôtes d’Alger : MM. Benoit-Barert et le colonel Lhéritier ; M. Farès, président de l’Assemblée algérienne ; M. le préfet Trémeaud, ainsi que M. Chevallier, député-maire d’Alger. On notait encore la plupart de nos parlementaires, MM les Secrétaires généraux du Gouvernement général et les généraux commandant les différentes armes, ainsi que l’amiral Sala.
Le général Leroy, commandant l’Air en Algérie, assumait, avec MM Février et Dufer, les délicates fonctions de commissaire. Comme tel il avait pris place à la tour de contrôle, assisté de nombreux officiers chargés des services de liaison et de sécurité. La Coupe de France de parachutisme
Elle devait être disputée, vers 15 heures, par un quatuor d’élite.

Nous en dirons deux mots tout à l'heure, car il nous faut signaler la spectaculaire exhibition de Michel Berlin sur un planeur « Nord 2.000 » et le stick féminin composé de Mlles Goegel, Charguereau et Brigitte, dont les parachutes bleu, blanc et rouge, s’épanouissant au milieu des nuages, rappelaient élégamment le but patriotique de cette manifestation. Élisabeth Boselli, dont nos lecteurs connaissent la grâce et la culture, fit sur son « Stampe » une démonstration d’acrobatie vraiment éblouissante. Son atterrissage, salué par une ovation enthousiaste, précéda de quelques minutes le championnat de France.
Le sergent-chef Durand le remporta brillamment, devançant de quelques dixièmes de seconde notre concitoyen, le lieutenant Gerber, considéré comme l’un des premiers experts mondiaux en matière de parachutisme. Michel BERLIN
A 15 h. 22, Michel Berlin, l’as de l’acrobatie, grimpait dans son « Stampe ». Il effectuait une gamme de figures extraordinaires de sang-froid et d'audace : tonneaux, vrilles, feuilles mortes, etc... Berlin, spécialiste du vol à très basse altitude, travaillait à quelques dizaines de mètres des spectateurs.
Frôlant à chaque piqué le sol, il saluait la foule de la main, son légendaire fume-cigarette à la bouche.
Ce numéro dépassait tout ce qu’on peut imaginer de témérité. Un véritable défi à la mort..
L’exhibition tirait à sa fin ; une dernière fois, Berlin passait « en tranche » devant la, tribune officielle, son bout d'aile à quelques centimètres de la piste.
Soudain, ce fut l’accident L’appareil percuta le sol, avec un bruit sinistre. L’instant fut terrible. La foule horrifiée s’était tue, attendant l'explosion fatale.
Michel Berlin n’avait pas dit son dernier mot. Dans un réflexe étonnant, il avait coupé le contact. Sa présence d'esprit l’avait sauvé.
Des services de secours se précipitèrent et le tirèrent des débris du « Stampe ».
L’émotion générale fut apaisée dés que l’on sut la nouvelle diffusée par les haut-parleurs : la vie de
Michel Berlin n’est pas en danger. (Il put, d’ailleurs, faire à notre confrère le récit de ce qui avait failli être une terrible catastrophe )
Nous avons parlé tout à l’heure du Grand Cirque. Le cirque a ses martyrs.
Mais il a aussi une loi terrible : enchaîner le spectacle quoi qu’il arrive.
La tradition fut respectée. Et Marcel Doret décolla. 500 meetings, 28 ans d'acrobatie
Un Marcel Doret plus éblouissant que jamais. Pilotant son incomparable compagnon de toujours : son fameux « Dewoitlne », réglé comme une horloge. Marcel Doret réussit ce prodige de détourner l’attention de la foule encore avide d’être définitivement fixée sur le sort de Berlin.
Il reste un phénomène de l’aviation : à 58 ans, ayant bouclé son cinq centième meeting, Marcel Doret en apprend toujours à plus d un champion.
On ne lui ménagea pas du resteles applaudissements.
Les applaudissements dus à un monsieur qui s’honore de 28 ans d acrobatie, dont 26 sur le même « taxi ». La Coupe de l'Audace
L’aviation commerciale était aussi de la partie. Le fameux « Bréguet » deux ponts d’Air France, capable de transporter 100 passagers, et le « Bretagne » d’Air Algérie, ont fait honneur à la technique française.
La maniabilité du colosse en particulier, volontairement privé de deux moteurs, laissa l’assistance bouche-bée.
Cet étonnement admiratif devait atteindre son sommet à l’issue de la coupe de l’Audace. Le champion du monde de parachutisme Pierre Lard opposé à Léo Valentin, l’homme-oiseau, et à Monique Laroche (également championne du monde) se payait le luxe après une chute libre impressionnante, d atterrir près de la buvette, à quelques mètres de la tribune officielle.
Ce fut lui qui remporta la coupe de l’Audace. Sensationnel carrousel
Les ailes américaines apportèrent leur salut. Venus de Tripolitaine, ils Initièrent le public aux prouesses que l'ont peut réaliser avec la réaction.
Mais l’apothéose du spectacle fut véritablement la parade des quatre « Thunderjet » français basés à Reims et conduits par le commandant Delachenal. Elle suivit le ballet des douze « Vampire » de Blida, du colonel Marchelidon, et la présentation au public de notre Marcel Dassault « Ouragan », frère aîné du fameux « Mystère TV ».
Les quatre « F.-84 », du commandant Delachenal, furent absolument fantastiques. La foule était pourtant préparée aux émotions fortes. Les connaisseurs eux-mêmes n’avalent jamais vu chose pareille.
Il n’existe pas de qualificatif susceptible d’exprimer ce que chacun ressentit en voyant ces bolides qui paraissaient soudés évoluer à 900 à l’heure.
Ce sont là des exploits qu’une plume ne peut relater sans les diminuer.
Après l’exhibition inouïe des pilotes rémois, salués d’ailleurs par une ovation délirante, on assista au largage d'un commando de marine sous la direction du commandant Hilley. Cinq « Junker » avalent amené au-dessus du terrain ceux que l’on appelle aujourd’hui « les fantassins du ciel ». Alger a connu hier l’une de ses plus belles journées. L’aviation française a, en quelques heures, balayé toute la malveillance et les calomnies dont ses cocardes ont été trop souvent l’objet.
Par leur matériel, par la valeur de leurs représentants, les ailes françaises ont prouvé au cours du IIe Meeting national qu’il fallait compter avec elles.