Hier, à l'aérodrome
de Maison-Blanche
Deux avions entrent en collision en plein vol
Cinq morts, donf trois pilotes de réserve algérois, et
un blessé grave
Les débris enchevêtrés
des deux appareils morîs et un blessé très grave,
tel est le tragique bilan de la collision aérienne qui a eu lieu
hier à 11 h. 53 sur le terrain de Maison-Blanche, au moment de
l'atterrissage de deux avions militaires dentraînement.
Parmi les victimes se trouvent trois Algérois : le sous-lieutenant
réserviste Joussen, qui pilotait un des appareils « Nord
1.002 », C.E.R.O. 305 de la base de Maison-Blanche ; le sous-lieutenant
réserviste Henri Baconnier et le sergent de réserve Souciés.
Le survivant est M. Meunier, le pilote du deuxième appareil,
un « Nord 1.101 N.O.I. », de la base de Villacoublay, qui
arrivait dOujda ;
ses deux compagnons de route : MM. Robert Morice et André Gandon,
ont été tués sur le coup. Les circonstances de
l'accident
Après un vol dentraînement, lappareil local,
un « Nord 1.002 », immatriculé FTFHB, allait se poser,
lorsque une fusée rouge, tirée de la tour de contrôle,
indiquait au pilote que le terrain nétait pas libre.
Se conformant aux ordres, le sous-lieutenant Joussen, qui navait
pas de radio à bord, reprenait donc de laltitude et sapprêtait
à faire un tour de terrain supplémentaire.
Malheureusement, lappareil dentraînement de la base
de Villacoublay, immatriculé FSTLG, qui navait également
pas de radio, se disposait à se poser sur la même piste.
Tout porte à croire dailleurs que la fusée rouge
nait été lancée quà lintention
de ce dernier appareil.
Toujours est-il que, dans sa remontée brusque, le « Nord
1.002 » heurta le « Nord 1.101 » et que ce
choc provoqua lincendie à bord des deux appareils qui sécrasèrent
au sol lun contre lautre, au début même de
la piste datterrissage.
Malgré lintervention rapide dun camion-pompe
de la base, qui déversa sur les débris une grande quantité
de mousse carbonique, le médecin militaire auxiliaire de la station,
aidé de soldats de larmée de lair, ne put
retirer des décombres quun survivant, affreusement brûlé,
qui fut immédiatement dirigé sur lhôpital
Maillot.
Les cinq autres victimes avaient cessé de vivre.
Peu après laccident, le général Leroy, commandant
lair en Algérie ; M. Bernardot, juge de paix de Maison-Carrée
; le commandant Prunet, commandant la gendarmerie, et un détachement
de la gendarmerie de lair, se rendaient sur les lieux de laccident
pour procéder aux premières constations.
Aussitôt quil fut connu, ce tragique accident a jeté
la consternation parmi les très nombreux Algérois qui
connaissaient les victimes et leurs familles. Que celles-ci veuillent
bien agréer lexpression de nos condoléances émues.