Plaque tournante des lignes aériennes
l'aérodrome de Maison-Blanche aura en 1952 une nouvelle aérogare
UN GRAND HÔTEL-RESTAURANT NOTAMMENT, SERA ÉDIFIÉ
L'évolution de Maison-Blanche
L'année 1936 marqua une nouvelle
phase dans l'évolution de Maison-Blanche, le transport aérien
commercial connaissant un certain développement.
De 1938 à 1940 était construite la première piste
bétonnée ouverte Nord-Est - Sud-Ouest. Elle était
longue de 1.450 mètres et large de 42 mètres.
La seconde piste, Est-Ouest, était également entreprise.
Ses dimensions étaient inférieures à la précédente
(500 m. x 60). Enfin des bâtiments à usage d'ateliers étaient
édifiés.
L'occupation alliée à Maison-Blanche aura contribué
dans une certaine mesure à son développement.
Qui peut dire le nombre d'appareils de tous types s'y étant posés
? Le nombre de moteurs mis au point dans ses ateliers, ayant été
contrôlés au banc d'essai ?
Durant cette période de guerre, la longueur de la piste Est-Ouest
était portée de 500 a 2.380 mètres sur 60 mètres
de large, avec 42 mètres seulement à l'extrémité
Est.
Des baraquements étaient installés par les services américains.
Ils devenaient, en 1945, les locaux, très insuffisants d'ailleurs,
de l'actuelle aérogare.
L'importance de l'aérodrome
L'aérodrome qui porte le nom de la commune chère à
M. Dupuis, maire, possède 68.000 mètres carrés
d'aire de stationnement, 20.000 m² de hangars, des ateliers assez
bien équipés, une aérogare dotée d'une tour
de contrôle, construite en 1950, un restaurant, divers bâtiments
annexes_
Parmi le trafic passager de Maison-Blanche, la partie la plus importante.
on l'imagine, est constituée par les lignes reliant Alger à
la métropole.
Le nombre de passagers embarqués ou débarqués est
passé de 36.000 en 1946 à 90.000 en 1947, à 140.000
en 1948, 150.000 en 1949, 160.000 en 1950, enfin 70.000 pour le premier
semestre 1951.
Cet été, durant la période de pointe, la tour de
contrôle a enregistré quotidiennement plus de 150 départs
ou arrivées, de jour et de nuit,
Alger-Maison-Blanche est classé au troisième rang des
aéroports français, après Orly et Le Bourget. Avant
Marignane.
C'est aussi une escale importante sur les grandes lignes internationales
comme Paris-Douala, Paris-Brazzaville. Paris-Lagos, Paris-Rome-Le Caire,
etc...
Les " Constellations " et " Skymasters "
d'Airr France, de la T.W.A., de la S.A.B.E.N.A., des Imperial Air-ways
s'y posent.
Maison-Blanche est devenue une véritable plaque tournante dont
l'expansion n'est d'ailleurs pas terminée.
Maison-Blanche est aussi une tête de ligne pour le trafic régional
d'Oran, Bône, Tunis et le Sud.
Son extension
Étant donné l'importance de son trafic, l'aéroport
est tout juste suffisant. Ses installations, d'ici peu,
ne répondront plus aux besoins. Déjà son aérogare
ne peut loger toutes les escales des compagnies
aériennes. La TWA, par exemple, est installée à
la base militaire.
Il faut bien convenir aussi que l'esthétique des baraquements
laisse beaucoup à désirer. L'aérogare de Maison-Blanche
ne fait honneur ni à son terrain, ni à Alger.
Un projet a été étudié, modifié,
par les services de l' infrastructure, dirigés par M. Lacoste.
Le projet définitif a été arrêté.
Sa réalisation devrait commencer dans le courant de l'année
prochaine.
Alger sera alors doté d'un aérodrome de classe mondiale.
L'emplacement actuel est idéal : situé dans la vallée
de la Mitidja, dont on connaît la régularité des
vents, bien dégagé, débouchant sur la mer, proche
enfin d'Alger.
Il doit donc être conservé, ainsi que les hangars déjà
existants. Mais le terrain doit être développé,
les pistes existantes portées à 3.300 mètres sur
60 mètres. Actuellement, elles sont déjà faibles
pour les avions gros porteurs.
Deux nouvelles pistes parallèles aux anciennes vont être
également construites.
L'aérogare sera plus vaste.
Enfin, un hôtel-restaurant de grande classe sera édifié,
qui rehaussera ainsi auprès des étrangers le prestige
d'Alger-Maison-Blanche.
Son avenir
Les ingénieurs de l'infrastructure ont vu grand dans leur projet.
Pour l'heure, les déclarations d'utilité publique ont
été faites. Les expropriations sont en cours. L'avant-projet
de plan de masse dressé par ce service a été agréé
par le secrétariat d'État à l'aviation civile et
par le ministre des Travaux publics.
Vraisemblablement, comme nous l''écrivons plus haut, les travaux
commenceront en 1952.
Il convient avant tout de ne pas considérer cette réalisation
comme une " dépense somptuaire ". Le trafic de la base
grandira encore, ne serait-ce que sur le plan régional.
Des terrains secondaires sont aménagés un peu partout.
Ils faciliteront les déplacement aériens en Afrique du
Nord et vers les Territoires du Sud.
Enfin, le trafic marchandises doit connaître une impulsion nouvelle
avec la mise en service, dans les années à venir, d'avions
à gros tonnage.
L'avenir de Maison-Blanche est assuré. Souhaitons-lui de bénéficier
toujours de la compétence et de la foi d'hommes entreprenants
et confiants dans les destinées de l'aviation commerciale