Maison-Blanche - Alger
MAISON-BLANCHE ! ! !
Aéroport de l'Afrique du Nord

MAISON-BLANCHE ! ! !
Aéroport de l'Afrique du Nord

Plus que n'importe quel aérodrome, même français, Maison-Blanche jouit d'une activité extraordinaire. L'Aéro-Club d'Algérie qui, pour une grande part, est la cause de cette activité, a contribué énormément au développement de l'Aérodrome de Maison-Blanche.

J'interrogeais dernièrement un de mes amis de retour de France qui fut étonné de voir à l'Aérodrome d'Orly, un des plus importants, tous, les avions de tourisme, les ailes repliées, et rangés, soigneusement sous, les hangars. Aux questions du personnel présent à cette visite, il leur répondit qu'à Maison-Blanche il était impossible de replier les ailes des appareils, car les propriétaires en usaient presque journellement. Cette réponse, paraît-il, combla d'étonnement les habitués d'Orly.

D'ailleurs, à la suite d'une visite rendue à notre ami Dandeville, le dévoué secrétaire de l'AéroClub, j'ai obtenu communication de chiffres qui sont plus qu'éloquents et que je transcris fidèlement :

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1932. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.
Afrique du nord illustrée du 5-3-1932 - Transmis par Francis Rambert

mai 2021

700 Ko
retour
 

MAISON-BLANCHE ! ! !
MAISON-BLANCHE ! ! !

MAISON-BLANCHE ! ! !
Aéroport de l'Afrique du Nord

Plus que n'importe quel aérodrome, même français, Maison-Blanche jouit d'une activité extraordinaire. L'Aéro-Club d'Algérie qui, pour une grande part, est la cause de cette activité, a contribué énormément au développement de l'Aérodrome de Maison-Blanche.

J'interrogeais dernièrement un de mes amis de retour de France qui fut étonné de voir à l'Aérodrome d'Orly, un des plus importants, tous, les avions de tourisme, les ailes repliées, et rangés, soigneusement sous, les hangars. Aux questions du personnel présent à cette visite, il leur répondit qu'à Maison-Blanche il était impossible de replier les ailes des appareils, car les propriétaires en usaient presque journellement. Cette réponse, paraît-il, combla d'étonnement les habitués d'Orly.

D'ailleurs, à la suite d'une visite rendue à notre ami Dandeville, le dévoué secrétaire de l'AéroClub, j'ai obtenu communication de chiffres qui sont plus qu'éloquents et que je transcris fidèlement :

AERO-CLUB D'ALGERIE

Oct. 1931
Oct. 1932
Nombre de Membres
400
700
Section féminine

0
30

Avions de tourisme
10
27
Avions d'école
1
3

Planeurs
0
2
Nombre de pilotes formés par l'Aéro-Club
14

24 (dont 2 femmes)
Kilomètres, parcourus par les avions de tourisme de Maison-Blanche, de Oct. 31 à Oct. 1932
40.000
Elèves mécani ciens brevetés formés par les cours, de l'Aéro-Club
12

Elèves suivant actuellement ces cours: 35


Ces chiffres comme on pourra le voir donnent bien la physionomie de l'évolution plus que rapide de l'aviation civile.
Il faut aussi reconnaître que les dirigeants de l'A.C.A. ne ménagent pas leurs efforts et leur temps.
MM. Billon du Plan, Prévost, Durafour, Rebut, etc., sont les artisans de l'œuvre que je viens de tracer.

D'autre part, sur le terrain, notre ami Fraix, chef mécanicien-pilote, est le dévoué collaborateur sur lequel on peut toujours compter.

Le chef pilote Enzelmann, très aimé de tous ses élèves, est aussi un dévoué.

Puis ce sont les habitués de la piste, tels Cazeaux, Duchesne-Marullaz, Bonnet, Ladhuie, Germain, Billiet, la très sympathique Mme Tillier et Monsieur, Descamps, etc., qui sont tous, non seulement des sportifs mais encore des ardents propagandistes de l'aviation.

D'ailleurs, la force de l'Aéro-Club réside essentiellement dans l'esprit de ceux qui en font partie; une seule idée, un seul but : " La grandeur de l'aviation nord-africaine " les anime tous.
Il faut surtout signaler l'esprit de camaraderie qui règne dans les rangs des, pilotes, qu'ils soient d'Oran, de Casablanca, de Bel-Abbès, de Tiaret. d'Alger, de Blida ou de Constantine et de Tunisie C'est bien d'ailleurs le seul " Sport " où l'on constate cette camaraderie.

Cet esprit est tout à l'honneur des dirigeants des différents clubs.

Les officiels de l'Aviation, MM. Fourcher, Poulain et notre ami Domenach, chef de base, à Maison-Blanche, sont aussi et surtout les véritables, créateurs de cet Aéroport.

Tous ces noms que je viens de citer ne représentent qu'une partie des bonnes volontés qui, tous les jours, travaillent pour le plus grand bien de l'Aéronautique civile.
Que tous ici reçoivent l'hommage de la reconnaissance algérienne pour l'effort accompli.

Le baptême de l'avion " Ville de Blida "

Dimanche dernier la ville de Blida fêtait l'aviation à l'occasion du baptême de l'avion " Ville de Blida ".
L'aérodrome décoré très artistiquement était envahi par la grande foule dès 10 heures du matin, heure à laquelle commençaient à atterrir les différents avions civils ou militaires venus des différents points du Département et surtout de l'aérodrome de Maison-Blanche.
A midi un grand banquet était servi à l'Hôtel d'Orient, au cours

duquel prirent successivement la parole MM. Cusin, Président de l'AéroClub Blida-Milidja, M. le Colonel De Serre, représentant le général Georges, M. Poureher, représentant le Ministre de la Guerre M. Billon du Plan., Président de l'Aéro-Club d'Algérie, M. le Colonel Weiss, bien connu du monde aérien.
Retenu jusqu'à deux heures à Alger nous quittons Maison-Blanche à bord du superbe " Caudron Phalène Gypsy " que M. André Lcmoync avait aimablement mis à notre disposition, piloté par le sympathique Cazeaux. Treize minutes après nous atterrissons à Blida après un trop court voyage, vraiment merveilleux.
Nous arrivons pour la bénédiction de l'avion " Ville de Blida " par Monseigneur Leynaud, Archevêque d'Alger.
Après ce baptême, c'est Monseigneur Leynaud qui lui-même reçoit le baptême... de l'air. La marraine Mme Gaston Ricci est baptisé à son tour, puis les différents avions prennent l'air à destination de leurs aérodromes respectifs.
Decamps sur l'appareil de M. Bunuel réalise avec un brio étonnant plusieurs acrobaties, notamment un double looping fort réussi.
M. Bonnet prend l'air, en compagnie de sa charmante fille, et... est-ce l'appareil qui avait pris de bonnes habitudes avec Decamps, le voilà qui se met lui-même a donner le frisson à la foule et peut-être bien à... sa fille.
Il est 4 heures lorsque M. Durafour, arrivant d'Oran sur son " Phalène " vient se poser 5 minutes à Blida pour saluer ses camarades.
A 4 h. 5 nous " décollons " à destination de Maison-Blanche où nous nous posons à 4 h. 20 exactement.
Belle journée pour l'aviation cl pour Blida

Les ailes s'ouvrent

En cette splendide matinée du samedi 8 octobre, l'Hippodrome de Sidi-Mabrouk présentait une animation inaccoutumée et sur les routes, desservant le terrain provisoire de l'Aéro-Club de Constantine, les autos se suivaient nombreuses pour s'aligner ensuite dans un ordre parfait. Dans le hangar métallique, surmonté de la' manche à air, dont un zéphyr léger renflait la panse, des terrassiers s'affairaient, mettant une dernière main à l'aménagement du logis., comme pour recevoir un hôte de marque... En fait, c'était bien un événement extraordinaire que celui qui groupait cette foule d'officiels, de sportifs, de journalistes et de badauds et l'arrivée du premier avion de l'école de pilotage de l'A.C.C. justifiait à la fois l'importance et la curiosité de tous ceux qui s'intéressent aux choses de l'air.
A l'heure H - nos pilotes ont conservé de leurs exploits, la précision militaire - un ronflement joyeux annonce le " coucou ". Un point noir à l'horizon grossit rapidement et voici maintenant qu'on distingue nettement les lignes élégantes du Potez éblouissant sous les rayons du soleil et qui, après un gracieux virage au-dessus de nos têtes, s'en va saluer le vieux Rocher à faible altitude.

Une courbe savante le ramène vers nous et c'est l'impeccable atterrissage qui nous permet enfin de l'approcher.

Une dernière vibration secoue l'appareil. L'hélice se cale et, sautant prestement de la carlingue, le visage souriant et heureux à la fois, voici MM. Bovet, président de l'A.C.C. et Richaud, chef-moniteur du club, qui sont chaleureusement accueillis et félicités. Impatientes, les questions se succèdent presque sans interruption : " Bon voyage ? - Pas, trop " chahutés " ?... auxquelles nos amis répondent avec la meilleure grâce.

A juste raison d'ailleurs on s'extasie sur la première performance du Potez 100 chevaux qui a effectué le voyage Alger-Constantine en deux heures trente avec un consommation de quarante-huit litres. Les conducteurs de bolides automobiles - ils sont nombreux sur la piste - sont rêveurs et, délaissant leurs engins préférés, s'empressent autour du séduisant avion de tourisme, l'inspectent, le tâtent, s'y installent et l'on sent, chez chacun d'eux, sourdre une nouvelle vocation, un irrésistible désir : piloter, et posséder aussi, un monoplan semblable !