
DANS QUELQUES JOURS PRÈS DE LOVERDO
Létrange confrérie des « Aïssaoua »
organisera ses jeux du fer,du sabre et du feu
Dans quelques jours, la
confrérie des « Aïssaoua » de la zaouïa
des Ouzera, commune de Loverdo, organisera ses fêtes dautomne.
A cette occasion, il nous a paru intéressant de rappeler à
nos lecteurs ce quest cette confrérie et dans quelles conditions
elle fut créée.
La confrérie des « Aïssaoua »
Les pratiques de cette confrérie sont constantes depuis plus
de quatre cents années. Le chef des Aïssaoua dAlgérie
est actuellement Cheikh Si Allal ben Allal.
Elle a été créée par Cheikh MHamed
ben Aïssa (de la fraction des Ouled Sibâl, du groupe des
Ouled Sfra Mokhtar) lequel est né vers 872 de lhégire
(1455) et mourut en rabia Elouelle de lan 828 de lère
du prophète (1523 de J. Christ).
Après avoir complété ses études théologiques
à Meknès - Cheikh M'Hamed ben Aïssa se rendit en
pays dOrlent, puis aux Indes - acquérant, au cours de ces
déplacements, des connaissances multiples.
De. retour à Meknès, il mit ses connaissances au service
de ses coreligionnaires, il leur enseigna comment il entendait professer
en bon musulman lamour de Dieu. Doté dun pouvoir
de suggestion incomparable, car il était un stoïcien accompli,
il fit des adeptes et les disciplina.
Devant la popularité croissante du Cheikh MHamed ben Aïssa,
le sultan de Meknès le chassa avec ses disciples. Ce fut alors
la fuite précipitée à travers monts et vallées.
Sur toute sa route, il accomplissait des miracles et sa science était
honorée.
Lhistoire veut quau cours de cet exode, traversant des terres
arides, tenaillés par la faim, sans vivres alors quils
ne leur restait que quelques jours de marche pour atteindre une zone
plus riche, les Aïssaoua implorèrent le Tout-Puissant en
demandant à Cheikh MHamed ben Aïssa de leur permettre
de calmer leur faim.
Après des prières rituelles, Cheikh MHamed ben Aïssa
les subjuguant, leur déclara : « Vous pouvez sans crainte
manger ce que vous trouverez sous vos pieds ». Ils obéirent
; les scorpions, les serpents se transformèrent en une nourriture
sans conséquences fâcheuses.
Mis au courant de la popularité toujours croissante de Cheikh
MHamed, les admirateurs de celui-ci se transformant en disciples,
le sultan de Meknès voulant ramener le calme fit rappeler le
puissant Cheikh MHamed ben Aïssa dans sa ville natale et
le combla de présents (dont une superbe peau de panthère),
de faveurs et de privilèges quil étendit même
à ses disciples. Le premier conseil suprême des «
Aïssaoua »
De retour à Meknès, Cheikh MHamed ben Aïssa
institua le premier conseil suprême de la confrérie des
Aïssaoua dont il fixa le nombre à 40 et ce, de la façon
suivante :
Devant une Imposante assemblée dadeptes, il tira un long
couteau, proclamant : « Le prophète (sur lui « la
prière et la paix) mest apparu « et m'a ordonné
de sacrifier à Dieu ce que jai de plus cher - rien nest
plus cher que mes disciples - lequel dentre vous, dit-il, maime
assez pour se laisser immoler par moi ? ».
Un homme sortit de la foule entra chez le Cheikh qui ferma la porte.
On entendit un grand cri et lon vit un filét de sang couler
sur le seuil.
Cheikh MHamed ben Aïssa reparut son coutelas ensanglanté,
criant ; « à un autre » : un second fidèle
savança et ainsi de suite, trouvant ainsi quarante hommes
dévoués jusquà la mort.
Au quarante et unième, personne ne se présenta, les hommes
restaient muets devant les marches rougies par le sang des victimes.
Cest alors que lapôtre fit apparaître en vie
ses quarante fidèles, tandis quauprês deux
gisaient 40 moutons égorgés.
Cheikh Ben Aïssa navait immolé que des moutons, mais
avait recruté une élite. Telle est lorigine de la
composition du « Medjlès » des * Aïssaoua ».